Première invitation à dîner en tant que VGL

En même temps, tu dois des explications à personne quand t'es gay (quand t'es végé non plus remarque).
 
Watermelon":365admoa a dit:
En même temps, tu dois des explications à personne quand t'es gay (quand t'es végé non plus remarque).
A table en principe, ça se remarque moins d'être gay que d'être végé.
 
Bien sur qu'on ne parle que cul et bouffe a table, faudrait pas causer de sujet qui fachent!

Effectivement ça se remarque moins d'etre gay que VG, mais ce n'était pas mon propos. Prenons un exemple :
1er cas :Je viens d'annoncer que je suis VG a un groupe d'amis chez qui je vais aller manger. Je vais donc fort logiquement etre assailli de questions plus ou moins pertinentes, mais auxquelles, si j'ai bien pris le temps de réfléchir a mon choix, je pourrais répondre sans trop de problème.
2er cas :Je viens d'annoncer que je suis gay a un groupe d'amis chez qui je vais aller manger. Je vais donc fort logiquement etre assailli de questions plus ou moins pertinentes, mais auxquelles, cette fois-ci, je ne pourrais pas forcément répondre par des arguments logiques. "Je suis gay, c'est comme ça, pas autrement, t'accepte ou pas, mais cherche pas a comprendre, ya rien a comprendre."

Conclusion, dans des circonstances "similaires" (toutes proportions gardées) on a la chance de pouvoir fournir a notre auditoire des arguments qu'ils peuvent entendre.
Voyez vous mon raisonnement?
 
Si ça peut te rassurer, j'avais perso compris ce que tu voulais dire.
L'une est une position acquise, donc explicable logiquement, l'autre une position innée, donc inexplicable.
 
Ça ne me semble pas naturel d'assaillir de questions un ami qui m'apprend son homosexualité... du moins les deux fois où ça m'est arrivé, les personnes m'annonçaient qu'elles n'étaient plus célibataires, et du même coup que l'élu(e) de leur cœur était du même sexe... ben les questions ont été plutôt les habituels "il est comment ? tu l'as rencontré où ?" que j'aurais posées aussi pour un couple hétéro.

Poser des questions sur un changement de régime alimentaire est a priori moins indiscret.

Ceci étant dit, si les questions arrivent, c'est effectivement plus difficile d'expliquer un truc qu'on n'a pas choisi.
 
Il y a des VG qui n'ont pas choisi, pour qui c'est une évidence depuis la toute petite enfance. Ce n'est forcément évident à vivre non plus (pression familiale, sociale, etc)
 
J'ai pas dit que c'était évident, j'ai juste dit que c'était "argumentable".

@moineau : pour moi non plus il ne me viendrais pas a l'esprit de poser des question du genre "pourquoi" a un homo qui me l'annoncerais. Mais tout le monde n'est pas aussi ouvert d'esprit.
 
On est d'accord :) Je ne cherchais à contredire personne, j'apportais juste une précision.

Tigresse":2te7d0t4 a dit:
Sérieusement, on ne parle que bouffe et cul quand t'es invité quelque part ?
Propositions de sujet de discussions à table :
- la chasse
- la corrida
- les fachos

Sinon, il y a aussi
- les bagnoles
- le football
- la télé
pour ceux/celles que ça intéresse.
 
Et aussi :
- Critiquer tous ceux qu'on connaît, et mm qu'on connaît pas.

Sujet particulièrement prisé chez moi.
 
@herbivore

La contradiction n'est pas mauvaise en soit, puisque c'est elle qui fait avancer le débat, or sans débat pas de réflexion. D'autant qu'il est possible (quoique hautement improbable je le concède) que je me trompe ou que je m'exprime mal, même si je suis pour l'essentiel, très clair dans mes propos, et juste dans mes analyse.


Avertissement : ce message contient de vrais morceaux d'ironie, ainsi qu'une dose conséquente d'autodérision. Vous êtes prévenu!
 
Moi aussi je m'exprime mal et pourtant mes analyses sont irréprochables. C'est bien simple : j'ai tout le temps raison ! ;)
 
HerbieVore":3vskv0gi a dit:
Il y a des VG qui n'ont pas choisi, pour qui c'est une évidence depuis la toute petite enfance. Ce n'est forcément évident à vivre non plus (pression familiale, sociale, etc)
J'avoue que je n'y pense jamais, avant d'arriver sur ce forum je n'avais jamais percuté que d'une part certaines religions exigeaient le végétarisme, que d'autre part le végétarisme éthique était suffisamment ancien pour que des gens soient nés dans une famille végétarienne (c'est dire à quel point le végétarisme est visible dans notre société).
Du coup j'ai tendance à assimiler végétarisme = choix éclairé. Merci pour le rappel.
 
Il se peut aussi que ce ne soit pas pour des raisons religieuses ou familiales. C'est mon cas: j'ai refusé de manger les animaux depuis tout petit dans un famille omnivore athée. Et je ne suis sûrement pas le seul.
 
En fait ce n'est pas forcément, ou pas uniquement un choix rationnel. Pour des raisons d'ouverture d'esprit, ou de capacité à remettre en question ce qu'on t'a enseigné, je ne sais pas, il se trouve que pour certains le végétarisme était comme "caché dedans", jusqu'à ce qu'il s'impose de lui-même. Ainsi on peut trouver un point commun avec l'homosexualité. Nombreux sont les homos qui se le cachent à eux-même, à cause de la pression de la famille et de la société.
Perso, je ne pense pas que je pourrai revenir en arrière, quel que soit l'argumentation : ce n'est donc pas complètement rationnel comme choix.
 
Je ne me vois pas revenir en arrière non plus, mais c'est aussi parce que, y ayant vraiment réfléchi, je suis sur d'avoir fait le bon choix, d'avoir la bonne démarche, donc je ne vois pas aujourd'hui pourquoi cela changerai, d'autant qu'avant de franchir le pas, j'était vraiment un gros viandard (j'aurais très bien pu me contenter de viandes et de fromages pour plusieurs repas d'affilé), du coup j'ai du réfléchir a fond et me convaincre moi même avant de pouvoir changer (du jour au lendemain du coup, même ma femme en est pas revenue)
 
Pour revenir au sujet initial : mon dîner s'est très bien passé, je pense que si mon mari ne l'avait pas dit à l'avance, personne n'aurait remarqué mon végétalisme, parce qu'avec le buffet c'était vraiment facile, je n'ai pas eu besoin de refuser quoi que ce soit, chacun se servait librement. Par contre, heureusement que j'ai apporté des trucs cuisinés par mes petites mains parce que le buffet c'était charcuterie, cuisses de poulet et quiches. Il n'y avait même pas de cacahuètes ! Cela dit, mes falafels ont eu beaucoup de succès, ce qui fait toujours plaisir, ça montre que les gens peuvent apprécier des plats sans viande, suffit juste de leur proposer. En tous les cas, merci encore à tous pour vos encouragements et conseils.

Pour rebondir sur ce que vous dites.

Le premier truc qui me vient à l'esprit, c'est que paradoxalement, dans certains milieux (genre trentenaires urbains), il semble plus facile d'être gay que végé. Attention, je parle uniquement des réactions face à l'annonce de la chose, et des remarques et questions que ça suscite (pour l'appréhension globale, c'est plus compliqué je pense) : dans ces milieux-là, si tu annonces que tu es gay ou lesbienne, personne ne te demandera de te justifier ou de te convaincre d'arrêter, précisément parce que ce n'est pas perçu comme un choix mais une donnée, un fait qui est posé là et qu'il faut simplement accepter, voire dont la normalité va de soi. Et ces mêmes personnes, si tolérantes et ouvertes face à l'homosexualité, pourront par ailleurs te dire que le végétarisme (et le végétalisme encore plus) c'est extrême ou incompréhensible. Un exemple : on m'a dit récemment "je comprends tes motivations mais tu nies quand même la nature humaine, nous sommes des chasseurs, et si l'homme préhistorique avait été végétarien l'espèce humaine aurait disparu" ; je mets ma main à couper que l'auteur de ces propos n'aurait jamais, jamais dit à un gay "je comprends tes motivations mais tu nies quand même la nature humaine, nous sommes des hétéros, et si l'homme préhistorique avait été gay l'espèce humaine aurait disparu". Pour le dire simplement : sans du tout vouloir minimiser les discriminations et préjugés qui existent à l'encontre des gays et lesbiennes, j'ai la sensation qu'il y a quand même une normalisation, une banalisation de l'homosexualité - tant mieux - alors qu'on ne peut pas forcément en dire autant du végétarisme. Dans 10-20 ans ce sera peut-être différent !

Évidemment, dans d'autres milieux, disons, euh... plus conservateurs, là, il ne fait bon ni d'être gay ou lesbienne, ni d'être végétarien. Et là où je vois un certain parallèle possible entre végé et gay, c'est que vu "d'en face", dans les deux cas, tu t'écartes d'une norme qui est très souvent assimilée à une "loi naturelle" (chasse, reproduction, perpétuation de l'espèce, etc.) : il naturel de manger de la viande, c'est notre instinct ; il est naturel de se mettre en couple hétéro, c'est notre instinct. J'imagine aussi que les associations viande/virilité entretiennent une certaine parenté avec le rejet de l'homosexualité masculine, enfin que ça procède d'une même logique générale.

Pour résumer, j'ai la sensation que la distinction entre "différence choisie" et "différence donnée" (j'aime pas trop le mot inné) n'est pas traitée de la même manière, et que ce qui est perçu/classé comme "différence donnée" est globalement mieux accepté, du moins en surface (il y a sans doute un peu de politiquement correct là-dedans).
 
Agrafeuse":5d4v0aso a dit:
je mets ma main à couper que l'auteur de ces propos n'aurait jamais, jamais dit à un gay "je comprends tes motivations mais tu nies quand même la nature humaine, nous sommes des hétéros, et si l'homme préhistorique avait été gay l'espèce humaine aurait disparu".

On l'entend pourtant quasiment tous les jours sous la forme : "S'il n'y avait que des homos, ce serait la fin de l'espèce humaine, c'est bien la preuve que c'est pas naturel", ou "un homme et une femme sont faits pour se reproduire, c'est naturel, c'est prévu pour".

Pour la comparaison homosexualité/végétarisme, je n'ai jamais vu le végétarisme autrement que comme un choix à vrai dire. Je découvre qu'on peut le vivre autrement.
Mais ceci dit, les homos ont lutté des années durant pour faire accepter que l'homosexualité n'était ni une maladie, ni un choix conscient.
Les végés aujourd'hui (en France en tout cas, ce pays légèrement régressif sur la question), luttent pour faire accepter leur choix et sa légitimité du point de vue éthique, justement. Donc à peu près l'inverse.
Je ne suis pas sûre qu'on puisse à la fois affirmer que le végétarisme n'est pas forcément un choix (ce serait quoi alors ? Une "orientation" ?) et revendiquer l'abolitionnisme. Car alors, un carnivore dira qu'il faut respecter son orientation à lui aussi.
 
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