Qu'est ce qu'un homme féministe

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Anonymous

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La question est dans le titre. En tant qu'homme, est-on féministe dès qu'on adhère aux idées féministes, sans autre forme d'engagement ? Peut-on être un homme féministe sans déconstruire sa propre éducation virile, son regard sur les femmes, sa socialisation d'homme, son rapport à l'espace public ? Après tout, plein de femmes féministes se revendiquent telles sans avoir forcément remis en question l'ensemble des injonctions dont elles sont la cible. En quoi est-ce différent/pareil pour les hommes ?

De mon point de vue, il y a une différence entre "féministe-friendly" et féministe (et puis non-sexiste aussi, mais c'est pê un autre débat ; je ne sais pas). Il me semble qu'un homme féministe travaille activement à déconstruire sa virilité (masculinité ?), et travaille activement à abolir les privilèges dont il bénéficie. Donc, posons une situation idéaltypique : un homme et une femme ont un parcours et un profil équivalents et postulent à un même job dans une branche traditionnellement masculine (le job de leur rêve, ou activité de leur rêve on va dire ; job en soi c'est pas glop). Pour moi, l'homme féministe est celui qui renonce à postuler pour laisser sa place à la femme parce qu'il sait qu'il risque fort de bénéficier d'une préférence du fait de son sexe (on ne parle pas ici de discrimination positive ou de la décision de l'employeur, mais du choix personnel du candidat masculin). Est-ce que vous êtes d'accord ou non avec ça ? Pourquoi ?

Quelles sont les étapes nécessaires et obligatoires à l'éducation féministe des hommes ? Je précise que n'ayant rien lu sur la question, ça m'intéresse d'avoir des points de vue masculins sur la question justement ; d'autant que certains sur le site ont fait des lectures je crois ;) Je ne sais pas ce que c'est qu'une éducation d'homme, je ne sais pas ce que ça demande de déconstruire sa "virilité". Ça m'intéresse.
 
J'ai du mal à accepter le terme "féminisme" en lui-même même si je comprends et j'adhère avec la plupart des causes féministes.

En tant qu'homme biologique, je me suis toujours senti diminué par beaucoup de textes féministes à l'époque où je m'identifiais proféministe.
Depuis cela je me considère comme antisexiste, car être féministe pour un homme, si on s'en réfère au terme uniquement (important, le/la premièr(e) qui me balance ça dans la gueule aura tout mon mépris) c'est comme si un blanc était pour la suprématie noire. Or, pour moi les gens qui sont contre le racisme sont des antiracistes.

Pour moi, un homme doit remettre en cause la plupart de ses comportements, comme croire que pleins de choses lui sont dues, mais les femmes aussi doivent remettre en cause leur mode de vie, ainsi que les intersexués.

Une femme qui se plaint et revendique son féminisme me refera rire si elle a la plupart des comportements que les stéréotypes veulent. Genre: une femme qui obtient des choses des hommes en les racolant tout en disant que les hommes la voient comme un objet. Ce n'est qu'un exemple imaginaire.
 
Je pense que quand on pas besoin de racoler pour avoir une miette de "pouvoir" (ici dans le sens non despotique du terme) on peut avoir effectivement du mal à comprendre qu'il s'agit d'une stratégie d'adaptation et de survie de la part de certaines femmes.
Ca sert à quoi de blâmer ces femmes et de les penser ridicules alors que c'est le système en lui-même qui est le problème?
De même, il est difficile de se sortir des ses propres aliénations, même quand on en a consciense. Ca ne signifie pas que son engagement est faux.

Ce genre de pensée, ça n'est ni du féminisme, ni du pro-féminisme (et revient très fort à blamer les victimes de leur propres oppressions quand elles ne font qu'y répondre en s'y adaptant comme elles le peuvent).
 
Je ne blâme pas ces femmes. Je suis d'accord que c'est le système le problème.
Pour moi l'oppresseur et l'oppressé sont victime de l'oppression. Et dans pas mal de cas, on ne peut pas classer certains comme oppresseur et les autres oppressés, c'est trop simple et manichéen.
Pour moi, ces "femmes" comme tu les appelles sont surtout incohérentes et encouragent le sexisme. Comme la personne qui est manipulée par ces racoleuse.

Pour moi le problème du féminisme est qu'il donne l'impression de deux camps distincts et universels. Or il y a des civilisations où les hommes sont oppressés et les femmes dominent, ce qui prouve que les rôles sont inversables et donc les attitudes "féminines" et "masculines" ne sont surtout qu'une histoire d'éducation.

Le féminisme reste quand même quelque chose qui est important pour moi car ça a permis de mettre en évidence les inégalités.
 
Pour moi le féminisme c'est une dynamique, le fait d'être conscient.e de vivre dans une société profondément sexiste, et d'essayer de tendre vers une société avec 0 privilège. Donc oui pour moi un homme féministe c'est quelqu'un qui se déconstruit, qui déconstruit sa virilité, qui est soucieux de la manière dont il occupe l'espace publique ou la parole, qui fait attention à ne pas véhiculer de clichés hommes/femmes, qui ne se marre pas grassement quand des hommes font des grosses blagues sexistes à côté de lui, qui ne met pas de pression à sa copine/femme/autre pour baiser avec lui, etc.

Par contre je n'attendrais pas d'un homme féministe qu'il ne postule pas pour son job de rêve parce qu'une femme y postule aussi, je trouve que ça serait un gros sacrifice, trop gros pour être exigible.
 
Le féminisme c'est important pour toi dans quel sens Monsidlateci ?
Qu'est-ce que ça a changé dans ton quotidien ? Dans ton comportement ?
Tu te dis donc anti-sexiste et non féministe car tu es un homme. Je ne suis pas sûre d'être d'accord avec toi, mais ta logique est cohérente. Mais du coup, ton anti-sexisme, tu en fais quoi en tant qu'homme ? Tu portes là des jugements sur certaines femmes (au passage, ce sont un peu des préjugés), mais que fais-tu de la masculinité et de la virilité dans cette perspective anti-sexiste ?
Considères-tu que tu n'es pas concerné et que c'est aux féministes (dont tu n'es pas) de faire quelque chose ? Te sens-tu concerné par les comportements sexistes des hommes ?
 
Pour moi, il est clair que si on a pas une certaine forme d'engagement, on ne peut se prétendre féministe. A la rigueur comme tu dis "feminist-friendly" si on ne met pas de bâton dans les roues et qu'on laisse les choses faire.

L'engagement premier est avant tout de déconstruire l'éducation sexiste qu'on a reçu et qui nous a formaté dans un certain comportement. Cette partie me semble aussi importante pour les hommes que pour les femmes. L'idée c'est de revenir à égalité, pas de se diriger vers un autre déséquilibre.

Ensuite il s'agit de faire réfléchir les gens sur la situation. Quand les gens ne savent pas, ils peuvent toujours se réfugier derrière cette excuse pour justifier leur comportement. Une fois qu'on leur a fait prendre conscience, ils sont obligés d'assumer leurs action en connaissance de cause et c'est là que les choses deviennent intéressantes.

En ce qui concerne l'exemple du travail, je ne suis pas du tout d'accord. Il n'y a rien de féministe dans le fait qu'un homme laisse sa place à une femme. Je dirais même que c'est l'opposé, le féminisme vise l'égalité des sexes. En quoi le fait qu'un homme renonce à postuler pour favoriser une femme participe à cette égalité ? Les deux postulent et c'est à l'employeur de choisir le candidat le plus adapté. Et si l'employeur est un con et qu'il choisit en fonction du sexe c'est qu'il y a encore du chemin à faire mais l'homme qui a postulé n'en est en rien responsable.
 
Grussie":ls8nqq8m a dit:
Par contre je n'attendrais pas d'un homme féministe qu'il ne postule pas pour son job de rêve parce qu'une femme y postule aussi, je trouve que ça serait un gros sacrifice, trop gros pour être exigible.
Ça me semblerait logique. Si je fais le parallèle (pour pouvoir me faire une meilleure idée) entre une personne racisée et moi (blanche donc) : si je n'étais pas dans le besoin, j'espère vraiment que je n'annulerais ma candidature. Si j'étais dans le besoin, là non : ma bouille passe d'abord :><: Ça ne veut pas dire par ailleurs que j'en ai terminé avec mes réflexes de blanche... loin de là. Et je suis d'accord : ce n'est pas quelque chose que l'on peut décemment exiger. Mais ça me semble une décision cohérente et responsable étant donné l'état des choses et mes convictions.
Ça ne veut pas dire faire un procès d'intention à l'homme qui ne cèderait pas sa place ; loin de là. Mais spontanément, je me dis que c'est le genre de question qu'on doit se poser quand on se dit féministe et que l'on est un homme (avec d'autres probablement). Jusqu'où s'engage-t-on ? Qu'est-ce que cela implique ? Quelles sont les limites ?
En sortant du cas individuel, c'est bien sur cela que déboucherait la lutte féministe quand même : une redistribution égalitaire des rôles, ça veut dire que des hommes perdront du terrain et des postes (en termes statistiques en tout cas). Et on voit bien à quel point ça bloque, par exemple avec la mise en place la parité : il y en a plein qui sont d'accord avec l'idée, mais dès qu'il s'agit de rééquilibrer les effectifs, on préfère payer des pénalités (je simplifie : la parité, c'est un dispositif prévu pour se développer sur le temps ; mais il me semble que c'est bien de ça dot il s'agit quand même). Un homme qui s'engage dans la lutte féministe s'engage aussi à cela. Mon exemple reste un "exercice de pensée", mais est assez éclairant quand même pour prendre conscience de ce que cela implique (enfin, encore une fois, moi ça m'a ouvert les yeux sur ce que ça veut dire de se dire anti-colonialiste).
 
Le féminisme est important car pour toute inégalité il faut une lutte pour l'égalité mais le terme "féminisme" est sexisme en lui-même.

Je ne me considère moi-même autre chose qu'un homme. Cela a fait que j'ai failli devenir femme à cause de la pression et de la culpabilité que j'avais d'être né homme biologique.
J'ai échappé à ça car j'ai compris qu'homme et femme sont des genres sociaux, qu'ils sont accompagnés par une série de clichés et attitudes à avoir. Ce sont des extrêmes en terme de variabilité humaine.
J'ai compris que j'étais un de ces intermédiaires et que je ne devais en rien cautionner et encourager ces clichés.

Je m'excuse pour le cliché d'avant, mais comme je l'ai dit c'est un exemple imaginaire et très vite trouvé, d'où le cliché.

Justement, cette lutte que je nomme anti-sexisme, revient juste à arrêter de catégoriser chaque personne par son sexe biologique.
Il s'agit de protester contre le fait qu'on réclame aux personnes de correspondre aux comportements attendus pour leur genre.
Il s'agit aussi de faire reconnaître que la construction du genre est éducationnelle et non biologique.

Pour moi le virilisme est une bêtise dans le sens où il s'agit encore d'une doctrine normative. Ensuite la virilité et la masculinité, c'est juste des degrés de correspondance entre le genre et le sexe biologique d'une personne et je revendique la possibilité que rien ne corresponde.

Au quotidien, j'essaye de vivre et d'arrêter d'être ce que les normes veulent. Dans un avenir proche j'espère, ça serait d'organiser des réunions pour parler des problématiques de genre et des problèmes de sexisme en totale mixité. Sinon j'ai écrit des textes à propos du sexisme et de la pression autour du genre.

PS: tout a fait d'accord avec doktor en passant
 
monsidlateci":2br6rlgz a dit:
Le féminisme est important car pour toute inégalité il faut une lutte pour l'égalité mais le terme "féminisme" est sexisme en lui-même.
Je me suis fait la même réflexion il n'y a pas si longtemps sur le mot féminisme. Après en avoir discuté avec des féministes justement on m'a expliqué qu'il ne fallait pas y voir de connotation sexiste mais plutôt historique. Tout simplement ce mouvement a été initié par des femmes, logique vu que ce sont elles qui sont dans la "mauvaise" position pour le coup.

Après on peut rester accroché sur un mot qu'on trouve trop sexualisé pour représenter l'abolition des différences sexuelles (ce que j'ai fait pas mal de temps) ou passer outre et se concentrer plutôt sur les idées derrières.
 
De base j'ai remarqué que quand un mec intervient pour parler du sexisme/féminisme c'est quasi tout le temps déplacé ou faux. (je me mets dans le panier aussi c'est pourquoi je n'interviens quasiment jamais sur ce genre de sujet) Mais bon puisqu'ici on nous demande de causer ;)

Franchement le coup de l'incohérence je ne peux qu'être en désaccord, on est tous incohérents puisqu'on vit dans dans une société spéciste, sexiste et raciste. Impossible d'éviter à tout instant des attitudes associées à ces schémas de domination.
Pour les civilisations à domination féminine il me semble qu'en dépit des apparences et des légendes ça n'a jamais vraiment existé.

monsidlateci":10w30f9l a dit:
Pour moi l'oppresseur et l'oppressé sont victime de l'oppression. Et dans pas mal de cas, on ne peut pas classer certains comme oppresseur et les autres oppressés, c'est trop simple et manichéen.

Ahhh au secours le coup des pauvres oppresseurs qui peinent eux aussi. Non désolé, je pense qu'en tant que mecs on imagine à peine le 10e de ce que peuvent se ramasser dans la tronche les femmes au quotidien. Alors ok moi aussi ça me fatigue qu'on attende de moi d'être viril ou comme ci comme ça, mais c'est juste incomparable à mon sens. C'est comme si tu comparais le malheur d'avoir une entorse à la cheville avec le fait d'être paraplégique.

Je lis de temps en temps quelques textes féministes (j'ai notamment lu "pour en finir avec le sexisme" aux éditions l'échappée ;) ) parce que le sujet m'intéresse quand même mais étant un mec c'est une discrimination qui me touche moins au quotidien que le spécisme, du coup je m'y penche moins :red:
Au quotidien j'essaie juste de ne jamais faire de chose qui "font" mec justement, et surtout éviter les comportements clichés et sexistes, même si c'est "pour rire"... (les blagues racistes et sexistes au "second degré" font partie des choses qui m'énervent le plus) Evidemment c'est une intention louable mais je n'y arrive pas totalement hein 0:)
 
Le problème c'est que derrière ce mot se rassemble des pratiques militantes. On peut parler de la non-mixité, de la discrimination positive.

Souvent la non-mixité est présentée comme un moyen de débattre sans que des hommes monopolisent la parole et intimident. J'ai beaucoup de mal avec ce concept même si je comprend que dans pas mal de cas, ça aide beaucoup. J'ai l'impression du coup qu'il y a aucun moyen de débattre de ça entre personne pour l'égalité des sexes.

Ravelle":1rv4qrjr a dit:
Ahhh au secours le coup des pauvres oppresseurs qui peinent eux aussi. Non désolé, je pense qu'en tant que mecs on imagine à peine le 10e de ce que peuvent se ramasser dans la tronche les femmes au quotidien. Alors ok moi aussi ça me fatigue qu'on attende de moi d'être viril ou comme ci comme ça, mais c'est juste incomparable à mon sens. C'est comme si tu comparais le malheur d'avoir une entorse à la cheville avec le fait d'être paraplégique.

Je viens juste de lire ça. Je suis d'accord que les femmes en moyenne en prennent plus dans la tronche. Cependant tout le monde doit remettre en cause son attitude genrée. ( de plus tu ne me connais pas, tu ne sais pas ce que je me suis pris dans la tronche en tant que non hétéro, non viril et fils de féministe)

Moi aussi comme toi je lus pas mal de brochures sur le féminisme, et justement je commence à faire une over-dose, des textes sont très sexistes dans le sens où ils mettent tous les hommes dans le même panier.
 
Fabicha":290i5ykq a dit:
En tant qu'homme, est-on féministe dès qu'on adhère aux idées féministes, sans autre forme d'engagement ?

Adhéré au idée féministe, cela révèle déjà d'une certaine avancé de réflexion sur le sujet, quant à l'inaction, l'inengagement, probablement que cette homme n'a pas encre toute les carte en main pour agir, faut il peut être encore du temps ? surement... m'enfin un homme qui est à ce stade là c'est déjà bien, il faut provoqué son action, son engagement.

Fabicha":290i5ykq a dit:
Peut-on être un homme féministe sans déconstruire sa propre éducation virile, son regard sur les femmes, sa socialisation d'homme, son rapport à l'espace public ?

Bien sûr que si on prend conscience de quelque chose de nouveau, qu'on l'accepte, qu'on aprouve cette idée, on seras donc obligé de déconstruire son éducation, pour re-construire de nouvelle idée. Cette déconstruction demande du temps, car c'est parfois 15-20-30 ans de processus à déconstruire, re organisé.

Fabicha":290i5ykq a dit:
Après tout, plein de femmes féministes se revendiquent telles sans avoir forcément remis en question l'ensemble des injonctions dont elles sont la cible. En quoi est-ce différent/pareil pour les hommes ?

Homme comme femme, pour le féminisme, aurons la nécessite de déconstruire, je crois que c'est indéniable. Homme comme femme, avons reçu une éducation sexiste, à plus ou moins grande échelle.

Fabicha":290i5ykq a dit:
Est-ce que vous êtes d'accord ou non avec ça ? Pourquoi ?

Hum question très dur,refusé un job, parce qu'on pense qu'il y à un risque potentiel d'être privilégier... car sa serais un métier d'homme... peut être rencontré la personne, et voir si elle dispose d'autant de compétence que nous, pour être sûr qu'on est supérieur ou inférieur pour ce job, mais en même temps dur d'évaluer cela.
Sa pose le problème du jugement, que ce soit nous ou celui qui embauche, ce jugement et fossé par notre être de façon consciente ou inconsciente...

A mais il on les compétences identiques ! Ouah sa va facilité bon choix, et bien je laisserais ma place.

Fabicha":290i5ykq a dit:
Quelles sont les étapes nécessaires et obligatoires à l'éducation féministe des hommes ?

MMMmmm j'inscrirais sa plus comme un mouvement, genre au tout début le mec qui approuve les idées c’est déjà une étape. Je dirais que pendant une éducation on construit et déconstruit, et on peut pas tellement contrôlé cela. A mesure qu'on déconstruit, on construit, cette construction nous mène à mieux connaitre le sujet qui nous feras agir.

En fait ces étapes son très dur à définir, c’est comme définir les étapes pour devenir végé, un protocole, sa me parait impossible, chacun contruit et déconstruit différemment.

Fabicha":290i5ykq a dit:
Je ne sais pas ce que c'est qu'une éducation d'homme, je ne sais pas ce que ça demande de déconstruire sa "virilité".

hum la virilité, je trouve bizarre ce terme :D , mouais... le sport, serais viril car il montre la force de l'homme, une femme qui fait du sport, mon sa force, et serais ? je sais pas si y'a de terme pour le définir.

Je crois que "ni homme, ni femme, mais humain" me parait bien, car on n'est pas définie, on est "humain", homme et femme, sa définie pas. Déjà petit si on nous apprenais à être un TOUT avant d'être SOI. Redis autrement, être un HUMAIN et non un HOMME. Cela me paraîtrais déjà bien. Après on risque de s'identifier à ce qui nous ressemble, donc au homme, et le processus commence, on construit... Peut être pour mieux déconstruire ensuite ?

J'avoue me demandé comment changer cette virilité, cette éducation ? Il faut encore attendre. Le mouvement n'est pas encore assez fort pour prendre toute la population dans ce dernier.

monsidlateci":290i5ykq a dit:
Pour moi, un homme doit remettre en cause la plupart de ses comportements, comme croire que pleins de choses lui sont dues, mais les femmes aussi doivent remettre en cause leur mode de vie, ainsi que les intersexués.

d'accord :)

Jezebel":290i5ykq a dit:
Ca sert à quoi de blâmer ces femmes et de les penser ridicules alors que c'est le système en lui-même qui est le problème?

Intéressant, homme comme femme, provoque un système, qui engendre des effets pervers, intéressant de qualifier cela de "d'adaptation de survie", car peut être qu'en elle, elle rejette totalement ce comportement mais elle y sont contraint...

monsidlateci":290i5ykq a dit:
Pour moi le problème du féminisme est qu'il donne l'impression de deux camps distincts et universels

Si tu l'écrit c'est que tu le ressent, et je pense que sa doit formé un TOUT pour évoluer :)
Fabicha":290i5ykq a dit:
Considères-tu que tu n'es pas concerné et que c'est aux féministes (dont tu n'es pas) de faire quelque chose ? Te sens-tu concerné par les comportements sexistes des hommes ?

je peux me tromper, mais anti sexiste, c’est ce battre contre les inégalités. Moi je sais pas se que je suis, anti sexiste, féministe... j'en sais rien

Par contre, ce que je recherche, c'est un échange, non culturel, mais naturel entre homme et femme, un rapport d'humain à humain.

Doktor":290i5ykq a dit:
Ensuite il s'agit de faire réfléchir les gens sur la situation.

Sa lance le mouvement de changement, de déconstruction, construction !

monsidlateci":290i5ykq a dit:
Justement, cette lutte que je nomme anti-sexisme, revient juste à arrêter de catégoriser chaque personne par son sexe biologique.
Il s'agit de protester contre le fait qu'on réclame aux personnes de correspondre aux comportements attendus pour leur genre.
Il s'agit aussi de faire reconnaître que la construction du genre est éducationnelle et non biologique.

oui !

monsidlateci":290i5ykq a dit:
Dans un avenir proche j'espère, ça serait d'organiser des réunions pour parler des problématiques de genre et des problèmes de sexisme en totale mixité

Favorisé l'échange ! (D'ailleur il est dingue, femme échange avec femme, homme échange avec homme.)

Enfin on échange toujours avec notre sexe

Ravelle":290i5ykq a dit:
ça n'a jamais vraiment existé

Si si sa existe ! (y'a même des documentaires sur cela :) y'en à un qui est passé sur arte, je m'en rappelle encore, y'avais eu plein de réaction intéressante :)

monsidlateci":290i5ykq a dit:
Cependant tout le monde doit remettre en cause son attitude genrée.

Ouais, en sommes c’est un problème de préjugé, de construction de culture.

(ouah je peut enfin posté ce message ! :YE: :YE: :YE: )
 
monsidlateci":8ws196qp a dit:
Je viens juste de lire ça. Je suis d'accord que les femmes en moyenne en prennent plus dans la tronche. Cependant tout le monde doit remettre en cause son attitude genrée. ( de plus tu ne me connais pas, tu ne sais pas ce que je me suis pris dans la tronche en tant que non hétéro, non viril et fils de féministe)

Moi aussi comme toi je lis pas mal de brochures sur le féminisme, et justement je commence à faire une over-dose, des textes sont très sexistes dans le sens où ils mettent tous les hommes dans le même panier.

Désolé si j'ai un peu préjugé de tes intentions. Surtout si tu n'es pas hétéro j'imagine peu ce que tu as effectivement pu subir. Le "coup des pauvres oppresseurs" comme je dis, c'est très souvent des mecs blancs hétéros qui le font et ça m'énerve au plus haut point, c'est pourquoi j'ai réagi de manière épidermique. mea culpa :red:
 
Monsidelateci, c'est super intéressant :) Merci.
Ce qui m'étonne un peu dans ton positionnement, c'est que tu ne te reconnais pas dans la catégorie homme, pourtant tu te sens visé par le discours critique des féministes vis-à-vis des hommes...
D'autre part, ton point de vue est tout à fait légitime mais il ne semble tenir compte que de ton expérience qui n'est pas représentative. Ce n'est pas parce que tu t'en es pris plein la gueule que ça minimise ce que plein de femmes se prennent dans la figure par des hommes. Ne t'en déplaise, oui la catégorie hommes, ne serait-ce que sociale ou politique, existe ; ça ne veut pas dire qu'elle est uniforme ou homogène. Mais refuser de la prendre en compte c'est nier le sexisme, en faire une problématique individuelle et non un rapport de force politique. J'espère ne pas trop m'avancer mais je dirais donc que c'est en grande partie pour cela que tu t'en ais pris plein la figure et que tu t'es à une époque senti tiraillé entre 2 identités sexuelles : pas la faute des féministes qui mettraient les hommes dans le même panier, mais bien d'un système social binaire qui ne reconnaît que 2 identités sexuelles. C'est donc bien que la catégorie homme existe et que tu en as fait les frais (différemment des femmes certes) puisque tu t'y conformais pas. Du coup, tu n'es pas concerné par le discours féministes et nombre de réunions non-mixtes sont d'ailleurs fermées aux seuls hommes cis (catégorie finalement assez fluctuante hein). Je ne suis pas une adepte des réunions non mixtes moi-même (même si j'en comprends le besoin), mais je peux entrevoir (et je ne demande qu'à mieux comprendre) la complexité de trouver sans place dans le mouvement féministe quand on ne relève pas de la catégorie normée "homme" ; mais par contre j'ai plus de mal à comprendre qu'on continue à s'identifier à cette catégorie quand on dit l'avoir soi-même déconstruite ou en voie de déconstruction (soit que l'on soit queer, soit que l'on soit féministe). Que tu ne te sentes pas concerné par le féminisme et que tu travailles plutôt à multiplier ou déconstruire les identités de genre, soit. Mais les nier et minimiser le rapport de domination qui y est lié, non là je ne vois pas.
Quant à parler de mettre dans un même panier : tu fais exactement cela avec les féministes. C'est très, très mal connaître le mouvement.

En fait, ce que je comprends de tes posts, c'est surtout que tu réponds à la question "qu'est-ce qu'un queer ?" Ou alors, ton expérience t'amènes à penser que la seule voie pour être anti-sexiste, c'est que tout le monde soit queer ?

Ravelle":1ej5rsqr a dit:
De base j'ai remarqué que quand un mec intervient pour parler du sexisme/féminisme c'est quasi tout le temps déplacé ou faux. (je me mets dans le panier aussi c'est pourquoi je n'interviens quasiment jamais sur ce genre de sujet) Mais bon puisqu'ici on nous demande de causer ;)
Oui, c'est tout à fait cela :)
On discute souvent des hommes dans le féminisme, mais rarement du féminisme chez les hommes. Ça m'est venu quand je me suis rendu compte que certaines personnes (pas forcément ici) se pensent féministes parce qu'elles trouvent que "c'est cool" et qu'elles sot d'accord avec l'idée mais sans remettre en cause leur propre comportement.
(on le fait tous à un degré ou un autre, mais du coup, c'est important et intéressant d'en parler). Et c'est l'occasion d'entendre les autres hommes du forum qui se sentent concernés par le féminisme sans toujours oser prendre la parole sur les fils dédiés au féminisme lui-même (tentative certes maladroite, d'autant que je parle trop parce que je trouve ça super intéressant [mais je vais me calmer], mais sincère :red: )
 
En ce qui concerne l'exemple du travail, je ne suis pas du tout d'accord. Il n'y a rien de féministe dans le fait qu'un homme laisse sa place à une femme. Je dirais même que c'est l'opposé, le féminisme vise l'égalité des sexes. En quoi le fait qu'un homme renonce à postuler pour favoriser une femme participe à cette égalité ? Les deux postulent et c'est à l'employeur de choisir le candidat le plus adapté. Et si l'employeur est un con et qu'il choisit en fonction du sexe c'est qu'il y a encore du chemin à faire mais l'homme qui a postulé n'en est en rien responsable.
J'ai envie de répondre par une histoire (une histoire vraie). L'orchestre philharmonique de Vienne a compté pendant vingt ans une harpiste parmi ses musiciens sans la titulariser, car ils attendaient qu'un candidat masculin se présente. Mais la harpe est un instrument tellement connoté féminin que cela ne s'est jamais produit (ou alors, pê un candidat n'ayant pas du tout le niveau requis, je ne sais pas). Et ils ont donc fini par la titulariser en 1997, au bout de 20 ans.
 
Ravelle":3nknmw6l a dit:
monsidlateci":3nknmw6l a dit:
Pour moi l'oppresseur et l'oppressé sont victime de l'oppression. Et dans pas mal de cas, on ne peut pas classer certains comme oppresseur et les autres oppressés, c'est trop simple et manichéen.

Ahhh au secours le coup des pauvres oppresseurs qui peinent eux aussi. Non désolé, je pense qu'en tant que mecs on imagine à peine le 10e de ce que peuvent se ramasser dans la tronche les femmes au quotidien. Alors ok moi aussi ça me fatigue qu'on attende de moi d'être viril ou comme ci comme ça, mais c'est juste incomparable à mon sens. C'est comme si tu comparais le malheur d'avoir une entorse à la cheville avec le fait d'être paraplégique.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec la réaction, mais c'est surtout une question d'angle de vue. Il n'est aucunement question de "plaindre" les oppresseurs, et encore moins de faire une comparaison de souffrance qui est à mon sens maladroite et contre-productive.

Selon moi (mais je peux me tromper hein) l'oppression qui règne aujourd'hui est induite par la culture. La culture induit aux hommes le rôle d'oppresseur et aux femmes le rôle d'oppressées. Donc oui, les hommes en tant que groupe sont des oppresseurs, mais en tant qu'individus ils n'ont pas vraiment choisi d'être dans ce rôle, tout comme les femmes en tant qu'individus n'ont pas choisi d'être dans le rôle des oppressés. En l'absence de choix on peut donc dire que les hommes sont autant victimes que les femmes du système oppressif mis en place par la culture (après certains individus agissent sciemment mais c'est une autre histoire). Évidemment les conséquences sont radicalement différentes dans un groupe que dans l'autre et je le répète il ne s'agit vraiment pas du tout de faire un concours de plainte.

Par ailleurs, ce n'est pas parce que les "hommes subissent moins que les femmes" que le problème doit être ignorer. Sinon à ce compte là pourquoi parler de sexisme quand des gens meurent de faim. C'est quand même vachement plus douloureux de mourir de faim que d'être victime de discrimination (vous voyez l'idée). Après évidemment les premiers concernés par les problèmes des hommes, ce sont les hommes. Et ce sont également les premiers à pouvoir les régler donc ça tombe sous une certaine logique.

Mais à mon sens refuser de considérer la partie "homme" du problème sous prétexte qu'elle est moins grave que la partie "femme" revient à ignorer une partie du problème global qu'est le sexisme, c'est tout. C'est un même problème avec des conséquences différentes pour chaque groupe d'individus et chaque individu dans ces groupes.
 
Grussie":1qoag999 a dit:
En ce qui concerne l'exemple du travail, je ne suis pas du tout d'accord. Il n'y a rien de féministe dans le fait qu'un homme laisse sa place à une femme. Je dirais même que c'est l'opposé, le féminisme vise l'égalité des sexes. En quoi le fait qu'un homme renonce à postuler pour favoriser une femme participe à cette égalité ? Les deux postulent et c'est à l'employeur de choisir le candidat le plus adapté. Et si l'employeur est un con et qu'il choisit en fonction du sexe c'est qu'il y a encore du chemin à faire mais l'homme qui a postulé n'en est en rien responsable.
J'ai envie de répondre par une histoire (une histoire vraie). L'orchestre philharmonique de Vienne a compté pendant vingt ans une harpiste parmi ses musiciens sans la titulariser, car ils attendaient qu'un candidat masculin se présente. Mais la harpe est un instrument tellement connoté féminin que cela ne s'est jamais produit (ou alors, pê un candidat n'ayant pas du tout le niveau requis, je ne sais pas). Et ils ont donc fini par la titulariser en 1997, au bout de 20 ans.
La réponse m'intéresse mais je n'ai pas vraiment réussi à saisir ce qu'il y avait à comprendre. Est-ce que tu pourrais développer ?

Ça post trop vite sur ce forum, j'ai l'impression d'être toujours à la bourre.
 
Vos échanges m'ont ramené, au détour d'un post, à la mémoire du sujet de bac du français que j'avais choisi (parmi trois autres) en 1993 (oui, je sais, ça commence à faire un bail).
Cela m'avait beaucoup inspiré. Il s'agissait en fait de commenter sous forme de dissertation une citation de Victor Hugo.

Je vous la livre ainsi, en souhaitant que cela puisse contribuer à la réflexion sur le sujet proposé par Fabicha :

Dans la préface de son recueil de poème, Les contemplations(1856), Victor Hugo répond à ceux qui se plaignent des écrivains qui disent moi : « Ah ! Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez vous pas ? Ah ! Insensé qui croit que je ne suis pas toi ! »

En fait, je n'avais eu à disserter que sur la partie "Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous" au bac.
 
Doktor":2og0c8ix a dit:
C'est quand même vachement plus douloureux de mourir de faim que d'être victime de discrimination.

Oui enfin, le sexisme est quand même vachement loin de se limiter à de la discrimination. Doit-on vraiment se demander s'il est plus ou moins douleureux de mourir de faim que d'être violé.e ?
Et entre mourir de faim et mourir sous les coups de son conjoint, c'est quoi le pire ?
 
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