Qu'est ce qu'un homme féministe

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Article très intéressant, quoi que les schémas sont un peu trop simplifiés (la preuve, ça me catégorise de féministe :whistle: ).
J'aime le point de vue que ça développe sur le fait qu'il y a d'autres luttes pour l'égalité des genres qui ne sont pas du féminisme.
 
Je comprends pas toujours très bien.
L'égalitarisme, que j'entends et avec lequel j'ai fini par être d'accord, est donc considéré comme le seul féminisme ?
J'avais lu ça récemment qui m'avait pourtant semblé clair (je l'avais posté sur le fil Féminisme et masculinisme récemment) : http://archivesfemmes.cdeacf.ca/documen ... ants0.html
Ou alors j'ai encore rien compris et tous ces courants sont égalitaristes, ou presque tous (?). Au secours, Jezebel, Fabicha expliquez-moi...
 
Beaucoup de mouvements sont égalitaires, mais selon l'article de Jezebel, le féminisme consiste à s'occuper des inégalités du côté des femmes.
Si on considère qu'il peut y avoir des inégalités liées au sexe biologique ou au genre dans d'autres cas que les femmes, ces luttes ne sont pas du féminisme, mais masculinisme (je connais personne de ce mouvement donc je me trompe peut-être, car entre les étiquettes et les réelles actions il y a surement un fossé), mouvement anti-genriste (antigenderism en anglais), mouvement LGTBI et autre.
 
Merci Jez. Je le trouve un peu court. Par contre, il serait en fait plutôt à destination des femmes, même si l'auteure s'adresse aux hommes. C'est pas du tout pédago pour le coup :D

Les femmes féministes (enfin moi en tout cas) auraient donc tendance à oublier le fait que les hommes qui se disent féministes sont arrivés au féminisme, non pas tant par déconstruction d'un modèle normé, que par le fait qu'ils ne se sont jamais reconnus dans ce modèle masculin traditionnel, voire l'ont subi. On imagine bien les quiproquos effectivement : la féministe s'adressant au mec comme s'il était passé par le "parcours-type" de "l'homme" avant qu'il réalise que ce n'est pas égalitaire et qu'il lui faut changer d'attitude, et le mec se disant "mais pourquoi elle m'explique tout ça alors que je ne suis pas concerné ?".
Peut-on également inverser la perspective ? Ces mêmes hommes s'identifiant d'autant plus facilement aux femmes qu'ils ne se sont jamais sentis proches du rôle traditionnel masculin, ne mesureraient pas forcément pleinement le rapport de domination dont les féministes parlent puisque n'ayant jamais eu à se remettre en question pour réaliser "qu'être un homme", c'est beauf. Leur méconnaissance ne viendrait pas tant d'une position dominante qu'ils n'auraient jamais "vraiment" eue que d'un angle mort (je rappelle que je ne vise personne : on parle de généralités ; à chacun de se positionner [ou pas] par rapport ça puisqu'il/elle se connaît). Proposition ouverte à discussion

Je rejoins complètement Fushi sur le côté outsider/insider et Pers0nne aussi dont je pense comprendre l'embarras à se dire homme féministe sans pouvoir en assumer la pleine radicalité (je serais un homme, je ne pense pas que j'aurais le courage de porter des jupes non plus ;) ). Ça me semble (et cela n'engage que moi) être un minimum si on se dit féministe de faire ce que décrit Fushi, mais ça ne veut pas dire être tout le temps là à guetter, reprendre, corriger ses "camarades", on peut bien parfois être fatigué et ne pas avoir envie de se prendre la tête ; c'est pas un chemin de croix non plus ^^. Grussie décrivait très bien aussi l'attitude qu'elle pensait être juste venant d'un homme féministe. Et dans ce contexte, pas besoin de militer (en asso j'entends) pour se dire féministe. J'ai l'impression que ça doit demander pas mal de courage de reprendre un groupe de mecs (potes par exemple) en train de faire une blague débile sexiste. On est le rabat-joie de service, avec toute la connotation méprisante que les végés connaissent bien ^^ Mais je pense aussi que si on fait ce choix, sans être dans la "pureté", il faut être cohérent, ne pas se "laisser aller" soi-même et être à peu près constant dans son positionnement ; sinon, comme pour les végés ça décrédibilise le discours (c'est un avis perso, je le précise à nouveau).

Et c'est là où je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce que disait V3nom (même si je suis d'accord avec le reste de ce que tu disais) concernant le fait "qu'il n'est pas question de dénier à un féministe (qu'on l'appelle "en devenir" ou féministe légitime) la valeur de ses tentatives, même si elles échouent ou sont maladroite". Ça dépend. Je pense quand même qu'il y a un minimum de prérequis pour se dire féministe quand on est un homme (certainement aussi quand on est une femme, comme le soulignait Monsidlateci, mais ce n'est pas le débat même si c'est un débat intéressant également) et qu'il est légitime de mettre en doute la nature de l'engagement d'un homme se déclarant féministe si ces prérequis ne sont pas respectés. Remettre en question sa propre construction masculine et "porter la parole" dans les groupes masculins comme dit au-dessus est l'un de ces prérequis.
J'ajouterais aussi le fait d'accepter de ne pas pouvoir s'absoudre soi-même de sa domination de genre. Admettre que, tout féministe que l'on soit, on a encore un positionnement ambivalent (non choisi mais bel et bien imposé) en tant qu'homme et que cette ambivalence ne permet pas de se dire soi-même "affranchi" de la position dominante dans les rapports de genre. Et donc, de ne pas se positionner sur un pied d'égalité avec les femmes dans les espaces féministes (sauf si on y est invité). Je pense sincèrement qu'un homme peut, dans la même mesure qu'une femme, sortir des rapports de domination (donc jamais complètement en fait), mais il me semble impossible qu'un homme féministe se dise lui-même étranger aux rapports de domination de genre, tout déconstruit soit-il, du fait de cette ambivalence. Et c'est là où je ne suis pas vraiment d'accord avec Doktor sur le fait de reporter la responsabilité de la personne employée sur le seul recruteur : c'est se dédouaner. Ça ne veut pas dire qu'on doit forcément laisser sa place, mais je ne suis pas d'accord avec l'argument avancé.
Je te rejoins par contre sur le fait que le féminisme ne pourra être un succès que si on prend en compte ce que vivent aussi les hommes en termes de pression et d'injonction quant au modèle masculin. Mais comme le disaient donc Fushi, Pers0nne et Grussie, c'est précisément sur ce terrain que des hommes féministes peuvent être le plus efficace certainement.

:genoux: l'intersectionnalité (très éclairant quand on dresse le profil socio-économique moyen de LA militantE féministe :D )
 
Fabicha":3r0nmhkk a dit:
Je pense sincèrement qu'un homme peut, dans la même mesure qu'une femme, sortir des rapports de domination (donc jamais complètement en fait), mais il me semble impossible qu'un homme féministe se dise lui-même étranger aux rapports de domination de genre, tout déconstruit soit-il, du fait de cette ambivalence. Et c'est là où je ne suis pas vraiment d'accord avec Doktor sur le fait de reporter la responsabilité de la personne employée sur le seul recruteur : c'est se dédouaner. Ça ne veut pas dire qu'on doit forcément laisser sa place, mais je ne suis pas d'accord avec l'argument avancé.
Un point de vue intéressant. Je n'avais pas vu la chose sous cet angle et j'aurais tendance à être d'accord avec toi que le dédouanement est un peu facile. Après je suis parti d'une approche naïve et je suis bien content qu'on m'ouvre à d'autres points de vue.

Ceci dit j'ai un problème avec le recrutement de manière général et je pense qu'on peut tortiller un peu trop l'énoncé du problème pour que ça puisse servir de base de réflexion stable. Parce que le recrutement c'est n'importe quoi !!! CAPSLOCK POWA. Cependant ce n'est pas le sujet.

Sinon comme dit Fushichô, résumé très intéressant.
 
Bin en fait quand je parlais de ce que tu appelle des prérequis, je n'en ai pas dressé une liste exhaustive, mais juste un point de départ ouvrant cette possibilité. Tu es allée plus loin en affinant ce qui pourrait entrer dans ces critères et ce qui s'en éloignerait trop pour pouvoir être judicieusement appelé "féministe". (à l'image de ma comparaison avec un végane qui ne se soucierait pas du contenu de son assiette, ou un végétarien qui bouffe du poisson)

Sinon concernant le fait d'en venir au féminisme principalement du fait d'avoir surtout subit sa propre masculinité, je te rejoins sur le fait qu'on peut sembler revenir du viriarcat de base selon la route que d'autres féministes s'imaginent qu'on aurait (ou devrait) avoir pris, et aussi à quel point ça peut faire mal de se rendre compte que quoi qu'on fasse, on reste quand même dans ce cadre dominateur dont on a jamais voulu, on est comme menotté à un schéma sociétal dans lequel on s'est jamais reconnu, et que même certaines personnes qu'on voit justement victimes de ces tropes sexistes nous y collent d'elles-mêmes.

J'me suis longtemps sentit... comment dire... comme une sorte de militaire en fuite, et qui, lorsqu'il croise celleux qu'il refuse de voir comme ses ennemies, se voit remettre un fusil dans les mains et demandé de les mettre en joue pour que ces personnes puissent me dire que c'est pas bien de faire ça.
Mais j'le sais, puisque j'le refuse !

Quant à reprendre des mecs qui font du sexisme primaire entre eux, ça ne m'a jamais dérangé, mais tu as raison, s'est s'exposer au bashing décomplexé et porté par le groupe, et être concidéré comme celui "qui voit tout en noir" et le rabas joie qui fait chier son monde... Je l'ai entendu durant les 4 ans où je n'allais pas dans le sens de mon ex communauté de joueurs, tous sujets confondus. J'ai finis par en déduire que je "devais" dire d'abord un max de bien d'un truc avant d'avoir le droit d'en souligner le moindre possible défaut, alors que les 15 posts avant moi l'encensaient déjà abondamment et exclusivement. (ça résume bien mes années là bas ouai)

Je crois hélas in fine que c'est aussi efficace qu'être seul à parler de végétalisme à un barbecue de carnistes et de chasseurs.
En particulier quand le seul impact que tu peux avoir dans la vie de gens c'est ta voix sur mumble ou skype, ou un post sur un forum prisonnier d'un ordi que celui qui ne veut pas voir peut ignorer à loisir, ou au contraire s'en faire un bouc émissaire facilement.
(mais je vais pas me priver dans les deux cas, entre autre parce que j'ai toujours été, notamment par ce que j'ai écris plus haut, le cailloux dans la chaussure, "le bizarre" depuis l'école primaire xD)
 
Je ne sais pas, rien que sur le principe de refus, d'objection, le simple fait de montrer que même en étant un homme on n'aime pas, c'est utile.

Dans les registres blagues sexistes, insultes, commentaires déplacés ou lieux communs avancés comme allant de soi, je considère qu'au même titre que les injonctions spécistes, homophobes ou végéphobes (ou racistes, ou ce que que vous voulez d'autre), ne rien dire c'est une forme d'approbation implicite dans la tête des gens qui profèrent ces choses-là.

Je ne changerais probablement rien en objectant comme ça, mais au moins je ne l'encourage pas. (dans les sujets que j'ai listé, j'ai de plus en plus de mal à concevoir qu'il puisse exister une quelconque neutralité)
 
Non, non, je veux dire que je baisse les bras sur ce forum. Fini le dialogue et la pédagogie par rapport au féminisme.
 
Je comprends pas alors, j'ai écris de la merde ? (je nous croyais d'accord en fait)
 
Non, c'est pas toi, cf le flood du trombinoscope ces derniers jours.
J'ose espérer que tu baisses les bras seulement pour le féminisme et que tu ne te casses pas réellement Fabicha ?
 
Je sais pas trop où poster ça, ça rentre dans rien de particulier mais c'est pas assez important pour en faire un topic.
Suite au "léger dérapage" qui s'est produit sur le flood du trombinoscope il y a quelques jours, j'ai pas mal réfléchi au sujet de la vigilance qu'on devrait avoir vis-à-vis de nos comportements quotidiens. (je me "fous" du léger dérapage, du moins mon post n'est pas ici pour crucifier qui que ça soit)

Je m'explique.
On a beau avoir adhéré à certain-e-s principes ou idées, c'est parfois un casse-tête que d'arriver à les mettre en pratique réellement dans notre vie. Et c'en est encore un autre que d'arriver à conserver ces changements.
Par exemple il y a 2 semaines je me suis surpris à répondre "non" sans broncher (extérieurement du moins, j'avais bien conscience que la question en soi était atroce) à la question "est ce qu'elle est bonne ?" (en parlant d'une fille, oui OMG WTF c'est une honte) J'ai regretté après coup de ne pas avoir eu le courage de réagir, d'avoir évité la confrontation avec ce triple crétin qui me demandait de juger une personne comme un objet. Et malgré mon éducation qui a été à la base assez peu sexuée, j'évolue au quotidien dans un milieu qui n'est pas féministe, ce qui m'en éloigne fatalement et me fait agir avec plus de complaisance envers certains comportements sexistes. (pour mon plus grand malheur)
C'est très difficile d'arriver à garder le cap sur tous les fronts quand on n'est pas amené à réfléchir et/ou échanger sur le sujet assez fréquemment. (j'me cherche pas d'excuses, juste des explications)
C'était pareil pour le véganisme avant que je me mette à militer, rencontrer d'autres vgs et poster de la bouse par quintaux sur ce forum :p J'avais vraiment tendance à être végane dans mon coin, en atténuant en public mes véritables idées sur la question pour ne pas faire de vagues, etc... Pareil récemment sur un topic dans nouveaux venus, certains expliquent qu'on oublie assez rapidement si on reste pas dans le bain.
Je crois que malgré toutes nos bonnes intentions on peut repasser très très vite du mauvais côté, et se retrouver à sortir les pires saloperies spécistes et sexistes si on ne fait pas attention. (particulièrement pour les mecs et le sexisme, les humains et le spécisme puisqu'on est du "bon côté" du miroir :><: )
Je ne pense pas pouvoir déclarer sereinement qu'en 3 ans de véganisme je n'aie rien dit ou fait de spéciste. (loin de là en fait)
Bref en tout cas ça me fait penser qu'il faut vraiment rester vigilant pour arriver à conformer notre comportement à nos principes. (captain obvious)

je vais faire comme les pays industrialisés avec les crédits carbone, pour un post constructif comme celui là ça m'autorise 15 messages de flood :p
 
V3nom":qe6gpp4a a dit:
Je ne sais pas, rien que sur le principe de refus, d'objection, le simple fait de montrer que même en étant un homme on n'aime pas, c'est utile.

Dans les registres blagues sexistes, insultes, commentaires déplacés ou lieux communs avancés comme allant de soi, je considère qu'au même titre que les injonctions spécistes, homophobes ou végéphobes (ou racistes, ou ce que que vous voulez d'autre), ne rien dire c'est une forme d'approbation implicite dans la tête des gens qui profèrent ces choses-là.

Je ne changerais probablement rien en objectant comme ça, mais au moins je ne l'encourage pas. (dans les sujets que j'ai listé, j'ai de plus en plus de mal à concevoir qu'il puisse exister une quelconque neutralité)
I agree.

Fabicha":qe6gpp4a a dit:
Non, non, je veux dire que je baisse les bras sur ce forum. Fini le dialogue et la pédagogie par rapport au féminisme.
Après il ne faut pas oublier non plus que l'iceberg a toujours une partie émergée et une autre immergée encore plus grande. La majorité des gens écoutent sans forcément répondre. Les idées se propagent toujours plus loin que ce que l'on voit. Bah après ce ne sont que mes deux sous.
 
Et les dessous de Dok, on sait pas où ça a trainé... J'dis ça...

Sinon Ravelle, je sais pas si ça peut te rassurer, mais en 6 ans je ne peux pas dire non plus que j'ai été pa pureté végane même, et je m'en fous, c'est pas le but et c'est surtout inateignable, autant dans une société qui fait tout pour qu'on lâche prise, que techniquement, car c'est simplement impossible.

Faisons au mieux dans la mesure de nos moyens, des points sur lesquels on a appris et on apprendra à être plus lucides et critiques, et rayonnons notre point de vue en appuyant bien sur 2 aspects : C'est un CHOIX que tout le monde peut faire, et c'est NORMAL d'agir ainsi, ce qui est anormal c'est l'immobilisme qui voudrait se faire passer pour de la neutralité.
 
Fabicha":3af3k9eb a dit:
Non, non, je veux dire que je baisse les bras sur ce forum. Fini le dialogue et la pédagogie par rapport au féminisme.

C'est dommage, tu m'en a appris beaucoup et tu m'a fait changer de point de vue.
 
Moi aussi j'ai appris plein de trucs ici. J'ai appris que j'étais capable de penser "putain, quelle bande de sales mecs", alors qu'il ne m'était jamais arrivé de mettre tous les hommes dans un même panier (sauf peut-être quand j'étais en primaire à l'époque où on commence à "détester les garçons", donc bon). Alors que les événements non mixtes me mettaient mal à l'aise (même si j'en défendais le principe) et que je n'y allais pas, j'ai appris que ça peut être un véritable refuge et un réel besoin. J'ai appris qu'un homme se disant féministe peut continuer à s'identifier aux hommes et non aux féministes lors d'une attaque sexiste et qu'il continuera à se dire féministe sans voir la contradiction, et qu'il faut donc se méfier de ses "alliés".
Et préparez vos bâtons, je vais achever de vous énerver. J'ai acquis la conviction que certains mecs se disent féministes parce qu'ils ressentent une réelle empathie à l'égard des femmes et que d'autres se disent féministes pour simplement donner une contenance à leur absence de virilité et pallier leur complexe d'infériorité masculine.
 
Fabicha":21dhmerm a dit:
Et préparez vos bâtons, je vais achever de vous énerver. J'ai acquis la conviction que certains mecs se disent féministes parce qu'ils ressentent une réelle empathie à l'égard des femmes et que d'autres se disent féministes pour simplement donner une contenance à leur absence de virilité et pallier leur complexe d'infériorité masculine.

En fait je pense qu'il y en a qui se disent féministes sans pour autant savoir ce que ça implique.

Au moins je ne me dit pas féministe, bien que beaucoup pourraient me considérer comme tels. Pour moi un/une feministe c'est un antisexiste militant. Je suis pas assez militant pour osez revendiquer cette "étiquette".
Pour l'instant je suis un sexiste en rémission (comprendre : plus sexiste, mais devant encore faire attention aux tournures de phrases, aux réactions...)
 
Je pense que Fabicha n'a pas tort, qu'adopter une posture féministe pour un homme peut parfois être un simple moyen de se mettre en valeur, de pallier un déficit de contenance, d'adéquation avec la société en général, la virilité en particulier, alors que la non remise en cause des gestes et des paroles de la vie quotidienne continue le même chemin.
Je ne me dis pas féministe car j'ai l'impression d'en être à cent lieues dans mes actes de tous les jours, en parole, c'est peut-être différent, mais je n'ai jamais eu de haute-estime de moi-même, alors, je ne peux m'affirmer féministe étant donné ma médiocrité dans de nombreux domaines liés à la discrimination envers les femmes.
Un petit bémol si je puis me permettre, c'est que chacun souffre et fait comme il peut, je suis convaincu que ces hommes souffrent également, souffrent de la société patriarcale, souffrent tout court bien sûr, en tant qu'être humain, et qu'ils font comme ils peuvent, parfois malgré eux. Peut-être suis-je trop indulgent, c'est sans doute que je le suis avec moi-même à vrai dire.
 
Fabicha":2y3fq6it a dit:
Et préparez vos bâtons, je vais achever de vous énerver. J'ai acquis la conviction que certains mecs se disent féministes parce qu'ils ressentent une réelle empathie à l'égard des femmes et que d'autres se disent féministes pour simplement donner une contenance à leur absence de virilité et pallier leur complexe d'infériorité masculine.
Je vais détourner ça selon mon obsession du moment (C'est-à-dire les 3-4 bouquins que j'ai lus ces derniers mois.).
Un truc psycho à savoir, c'est que beaucoup de nos croyances, réflexions, opinions sont définies par nos comportements, et non pas l'inverse. Par le principe d'engagement, par le besoin de se sentir cohérent, d'avoir une identité, si on change nos comportements pour une raison x ou y inconsciente, on va ensuite adapter nos croyances pour justifier ce comportement.

Par exemple, si j'adopte une habitude écologique parce qu'elle me permet d'économiser de l'argent, je pourrais en venir à me considérer comme écologiste et finalement élaborer de réelles convictions écologistes.

Donc le fait d'être dans une position de dominé ou de mauvais dominant, ça peut effectivement amener à se sentir féministe en faisant croître le sentiment qu'on a choisi notre statut de mauvais dominant. C'est pas forcément, à proprement parler "donner une contenance à leur absence de virilité et pallier leur complexe d'infériorité masculine" (puisqu'on pourra aussi choisir de maintenir ce statut même après avoir acquis les moyens de le faire changer), c'est juste que par souci de cohérence, la situation amène à s'intéresser au féminisme et prendre "l'identité de féministe".

Et que ce principe est régulièrement vérifié sur tout un tas d'autres choses.(Sans être systématique non plus. Il y a aussi beaucoup de comportements qu'on choisit en grande partie après un raisonnement conscient, et non pas l'inverse.)

(Et je vois plutôt le fait de ne pas toujours être cohérent niveau féminisme comme quelque chose d'un peu à côté, qui ne dépend pas vraiment de ce problème.)

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(Et pour être tout à fait honnête, de mon côté, si je m'intéresse au féminisme, c'est pour tout un tas de raisons plus ou moins conscientes qui ont fini par s'accumuler, et probablement, celles-ci entre autres :
- parce que ça offre une certaine fierté (du moins, ça m'en offrait une quand je n'y connaissais rien)
- parce que stratégiquement, lier les deux combats, féminisme et véganisme, peut être bénéfique pour le véganisme
- parce que je sais que c'est juste donc nécessaire )
 
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