Souvenirs de carnistes ?...

L'inverse ? Des végés convaincus de devenir des stands ? :p
(désolée, mais c'est vraie question, j'ai pas saisi ce que c'est l'inverse).
C'est vrai que vous avez une super base de données quand même... Y aurait plein de trucs à en faire niveau socio...
 
L'inverse étant de rester un omni davantage convaincu après avoir assisté de près ou de loin à un stand militant végé.
 
Cépafo":3ge2b15a a dit:
Cela dit, on n'a jamais vu un témoignage sur Végéweb mentionnant les stands militants vg comme déterminant dans le choix de passer vg... Alors que l'inverse oui. Et pourtant, on a plus de 2 000 présentations de végés sur le forum.
Je n'ai jamais vu de stands de militants vg... (Faudrait peut-être que je sorte de ma campagne.)
 
J'ai été très carniste aussi, quand j'étais petite, je regardais mon grand-père tuer des lapins et ensuite on les mangeait... Ça ne me faisait strictement rien !
Je pensais que les animaux c'était des sortes de gros légumes, mais qui bougent. Et comme j'aimais pas plus les chiens et les chats que les vaches, j'avais pas spécialement d'incohérence ou de point d'attaque pour faire passer les idées végé.
Les végétariens, je savais que ça existait, je les voyais comme des gens archi-gentils qui se laissent piquer par les moustiques tellement ils sont contre le fait de tuer. Je me serais jamais imaginé qu'on pouvait avoir un "débat" avec eux (un débat c'est trop violent pour un végé !). J'avais jamais croisé de militant.

Sinon, à propos du militantisme, je suis quelqu'un sur lequel ça marche bien, j'ai besoin d'arguments musclés. Ça m'est beaucoup arrivé de changer d'avis face aux arguments des militants. Je vais peut être passer pour une girouette ou quelqu'un qui manque de personnalité mais la première fois que j'ai vu des arguments antispécistes, j'ai viré d'opinion dans la seconde, parce que ça m'a paru trop évident !
Par contre j'ai pas toujours été constante dans l'application de ces principes, j'étais faible. Mais j'avais conscience que ce que je faisais était mal, j'essayais pas d'alléger ma conscience avec des justifications foireuses. J'étais faible et j'étais en tort.
 
Cépafo":1ayiey9x a dit:
Cela dit, on n'a jamais vu un témoignage sur Végéweb mentionnant les stands militants vg comme déterminant dans le choix de passer vg... Alors que l'inverse oui. Et pourtant, on a plus de 2 000 présentations de végés sur le forum.

J'ai fait pas mal de stands avec le CRPA et il m'est arrivée plusieurs fois des personnes repartent en décidant de devenir vg ou de réfléchir sérieusement à la question. Une femme a même jeté son sandwich au jambon devant moi.
 
Cool alors. Je m'interroge juste sur le fait de n'avoir jamais lu un seul témoignage de vg pour qui un stand militant avait été l'élément principal (ou au moins un élément fort) de sa décision. Si y'en a je veux les voir ! En revanche, le blog de lelfe, d'insolente veggie, le livre de Caron, earthlings, les vidéos de Gary ont déjà pas mal de « conversions » à leur actif. Après, je ne vois les choses qu'à travers Végéweb donc c'est biaisé. Mais quand même. Enfin, maintenant, on a le témoignage d'Olive :)

C'est peut-être aussi un problème de taille ou de fréquence. Y'en a peu parce que les végés sont des sales faignants qui se bougent pas pour aller faire des stands, donc y'a pas beaucoup de stands, donc les décisions prises après la vue d'un stand sont faibles.
 
Citron":8sjmejfv a dit:
Avez-vous eu des débats (houleux) avec des végés au cours desquels vous défendiez votre morceau de steak, et à la fin desquels vous êtes sortis de la discussion en étant toujours convaincus d'avoir raison ? Quels arguments avez-vous utilisés ?

Non, aucunement, et c'est ce que je regrette. Je pense que si quelqu'un m'avait pris entre quatre yeux pour en parler sérieusement, j'aurais eu aucun mal à changer de mode d'alimentation. D'un côté les idées, même latentes, de l'autre l'inertie (famille, couple...) et en infime partie, le goût (oui, j'aime bien le canard ; la viande de canard faisant partie du groupe viande, j'aurais pu me poser la question plus tôt).
Pas de débat du coup, j'ai seulement vu des types sur ma fac militer pour la libération animale de manière tellement peu omni-friendly que ça filait même pas envie de leur causer (j'ai vu le topic sur l'image que les gens se font des vg, s'il y en a d'autres je suis preneur car je pense -

Sur le sujet de l'image des vg, j'ai écrit ça.
http://pangolincariboukoala.free.fr/?p=2417

Mais on pourrait tout simplement résumer par ceci : Une opinion trop éloignée de la nôtre, qui remet trop de choses en question d'un coup sur notre propre vision du monde, sera forcément vue sur un mode défensif "Ils sont pas bien, ces gens-là, ces [insérez un cliché dévalorisant].".

Citron":8sjmejfv a dit:
et constate d'après mon expérience personnelle - que les vg montent vite dans les tours et finissent par ne plus savoir tenir un langage intelligible face à un omni).
Et ça, c'est ton interprétation, tes souvenirs récents en tant qu'ex-omni, sachant qu'on parle de végés qui doivent encaisser les mêmes arguments à répétition, des arguments qu'ils connaissent par coeur (et qu'ils trouvent de plus en plus idiots à force), qu'ils se font emmerder depuis des temps immémoriaux sur le sujet même quand ils s'efforcent de rester discrets... et donc oui, la plupart des végés ont tendance à s'énerver. Et leur langage n'est pas inintelligible, mais à partir du moment où les deux parties sont énervées et les ego blessés, il est à peu près impossible de transmettre une information qui soit étudiée honnêtement et calmement par le camp adverse.

Il faut donc constamment marcher sur la pointe des pieds, et ça devient vite usant... (Surtout quand tu fais des essais, que tu alternes les méthodes et la forme pour voir ce qui pourrait fonctionner, et que tu te prends quand même régulièrement les mêmes réactions totalement irrationnelles, des réactions qui prouvent que ce que tu dis n'est même pas lu/écouté/enregistré, des reproches violents ou du mépris quoi que tu fasses dans un sens ou dans l'autre (remarques cyniques fatiguées, ou neutralité totale, ou pur énoncé des faits, ou appel à la compassion, etc.)...)

Par contre, c'est clair qu'avec de la diplomatie, le contrôle de soi, des connaissances en psychologie et une grande patience (qu'on acquiert probablement par l'expérience), on peut quand même augmenter ses chances de transmettre les mêmes informations, exactement le même discours, répondre aux mêmes arguments, tout en s'assurant que l'autre reste en "mode écoute" le plus longtemps possible au lieu de passer directement en mode "blocage mental".
Des choses qui manquent affreusement à beaucoup trop de militants Français, il me semble.

(Et sur le sujet, je ne cesserai de conseiller :
http://www.carnism.org/vegans-relating- ... gory&id=56
http://www.veganoutreach.org/advocacy/conseils.html
http://www.amazon.fr/The-Animal-Activis ... 1590561201
http://www.amazon.fr/Change-Heart-Psych ... 159056233X)

Et par exemple, quand on regarde la vidéo "Entretien avec un égalitariste", le discours ne fait aucune concession sur l'antispécisme, sur son aspect politique, ce que ça représente, et pourtant, avec le même discours, le même propos, les mêmes arguments, je ne pense pas me tromper en disant que la forme qu'il utilise est suffisante pour rendre ça tout à fait audible par la plupart des mangeurs d'animaux (même si je n'ai pas eu l'occasion de le tester) :
http://www.youtube.com/watch?v=zfT31C6Mbnc

(Donc du coup, oui, au fil des lectures, j'ai déjà plus ou moins trouvé les réponses aux questions que je me posais quand j'ai lancé ce topic, il y a un an. Ce n'est pas tant le fond que la forme qui pose problème quand on répond aux sophismes carnistes. Il faut juste qu'on comprendre qu'un cerveau humain, ça n'est pas quelque chose de rationnel. On n'y insère pas à volonté des informations, aussi logiques soient-elles. Ca demande du doigté, pour pouvoir accéder aux parties rationnelles avec lesquelles communiquer... Et ça revient généralement juste à reconnaître qu'un échange met en présence des egos qui demandent à être reconnus et écoutés, pour accepter à leur tour d'écouter.)
 
Vers mes 15 ans, quand j'ai voulu devenir végétarienne, je n'ai pas pensé un instant que je n'y arriverai pas, donc pas en tête des arguments qui me faisait douter. Pourtant j'étais seule dans mon projet et pas informer sur le sujet.
Une fois le choix assumé, pas de retour en arrière.
J'ai fais la transition progressivement et mes parents m'ont laissé faire.
L'expérience a été vécu à mon rythme et sans embûche, une chance.
 
Pour ma part, je ne crois pas avoir connu/rencontré de végé de toute ma vie.
Si j'en avais rencontré je ne sais pas quelle aurai étè ma réaction.

A l'heure actuelle, j'ai tendance à essayer d'être ouverte à la discussion même quand je ne pense pas pareil mais je sais aussi que je peux être trés entêtée et avoir des idées bien arrêtées, ce qui certes ne m'empêche pas de me remettre en question plus tard, mais c'est plus difficile de discuter sur le moment...

Sachant que je me suis beaucoup améliorée avec le temps (et une thérapie), je m'interroge sur la réaction que j'aurai pu avoir. D'un côté je suis du genre, surtout maintenant, à penser que les gens devraient pouvoir faire les choix qu'ils veulent tant que c'est moral et légal (et là ça peut vite dériver puisqu'il y a bien des crétins -désolée si certains ici en font partie- qui pensent que si on est gays on doit pas se marier et avoir de gosses...).

Ce qui justifiait mon "carnisme", ben le fait qu'on me rabachait les 3 N.
Que plus jeune je mangeais trés trés peu (période d'anorexie) et que donc si je mangeais pas assez c'était un peu la guerre à la maison...

Il y a 3 ans, je pense aussi que j'aurai suivi l'avis médical, car je suis allée consulter une cardiologue (j'ai 26 ans pour situer) car j'avais des sensations désagréables parfois, bref au final rien d'alarmant mais elle m'a tout de même raconté le cas d'une patiente, violoniste super douée (le rapport ? Je ne sais pas) à peu prés de mon âge qui avait fait plusieurs arrêts cardiaques (si je me souviens bien) et vu son jeune âge c'était trés bizarre, et donc, la cardio me raconte qu'aprés moults examens elle s'est aperçue que la jeune fille avait une carence... En protéine. Et donc elle m'a mise en garde vu que je ne mange pas beaucoup, me disant que je devais faire trés attention à mon taux de protéines pour ne pas risquer la mort (grosso modo hein, c'est moi qui l'interprête comme ça), et de me conseiller de manger du steak sans modération, saignant parce que si c'est trop cuit c'est moins bien (vu que je les mangeais ultra cuits et noyés dans le ketchup, le goût du sang... Ouais mais non). Et donc j'ai tenté de suivre ses indications, sans pour autant avaler des tonnes de viande rouge cela dit.

A cela on peut rajouter aussi mon ancien médecin géneraliste qui devient trés con et est adepte des régimes dukon (je connais pas ce régime, j'aime pas le concept du régime) qui du fait que je suis maigre, passait son temps à me dire que de toutes façons J'ETAIS CARENCÉE !! Ce qui était absolument faux à l'époque (même en bouffant quasi-rien plus jeune je n'ai pas été carencée et avec le recul je me dis que j'ai vraiment eu de la chance et je me demande encore comment c'est possible... et encore jusque récemment, verdict bientôt pour la tranquilité de l'esprit). Pour n'importe quelle raison. Et heureusement à l'époque j'étais pas encore végé, j'ose même pas imaginer sa réaction...

Je vous raconte la tronche de ma mère (qui était avec moi chez la cardio) quand je lui ai dis qu'étais devenue végè ? Les careeeeeeeeences. J'essaye de la rassurer mais bon...

Et je dois avouer que ces paroles me font flipper tout de même, étant de nature anxieuse, il m'arrive ces derniers temps d'avoir mal par ci par là et de me demander si je suis pas en train de couver une carence en protéines et peut être que je vais mouriiiiiir, ahah. Mais je vais aller me rassurer trés vite en allant voir mon médecin et faire une prise de sang et continuer de m'informer sur comment ne pas être carencée.

Ce qui m'a fait changer d'avis : ma lucidité qui s'est réveillée ces dernières années et ma consience avec. Je suis devenue trés sensible avec le temps, sur la violence, l'injustice, la maltraitance, et petit à petit ça a tourné autours des animaux, sachant que j'ai toujours aimé les chats surtout (ouais j'étais assez speciste), alors j'ai déjà commencé par faire au mieux pour mon chat. Et puis les choses ont voulu que je devienne légèrement féministe et qui de fil en aiguille ont fait que je me promène sur les bons sites et blogs qui m'ont fait découvrir la vérité sur l'élevage, l'abattage etc.

J'ai trouvé les arguments avancés tellement logiques et justes (pas dans le sens vrais, mais en rapport avec la "justice"). Et petit à petit je continue d'apprendre plein de choses et de m'apercevoir que les arguments carnistes avancés sont faux, qu'ils ne tiennent pas la route. La lucidité et l'information m'ont fait changer d'avis, ou du moins ont fais que maintenant j'ai un avis.

Désolée pour le pavé.
 
Je n'avais pas vu ce sujet tiens :)
Et il est très franchement intéressant!

J'avoue que je ne m'étais jamais posé la question en fait de savoir si oui ou non manger de la viande était une bonne chose. C'était, tout simplement. Une habitude de la famille. Au lycée, on m'avait montré un reportage sur l'agriculture en cours de géo, et une partie du reportage était sur les conditions d'élevage. Ca m'avait bien fait réfléchir sur le coup, j'avais détourné les yeux pendant le reportage, et je m'étais dit que ce n'était pas normal de ne pas arriver à regarder la réalité. Mais je n'avais pas un accès à internet fréquent pour me renseigner à l'époque, et donc ce n'était resté qu'une trace. Un souvenir, qu'on range vite dans la catégorie de "ce à quoi on ne veut plus penser parce que c'est trop difficilement supportable". Par contre, j'avais du mal pour certaines viandes, et ce depuis toujours: le lapin, le cheval, le gibier, le kangourou. En fait, tous les animaux que tout gamin trouve tout mignon tout plein (ben oui faut pas manger Bambi!)
J'ai toujours été barrée écolo, et je me concentrais principalement sur ça, sur le fait qu'il fallait économiser les ressources (électricité et co) mais la condition animale, ben je pensais que c'était lié, mais je ne pensais pas l'ampleur de la chose.



J'ai effectivement eu un débat avec une végé. Mais mes réponses vont être tronquées, parce qu'en fait, je ne supportais pas cette fille pour tout un tas de raisons, et donc tout ce qu'elle me disait ne faisait que m'agacer. Et elle avait du genre à être violente dans ses propos, et ça me gonflait juste plus qu'autre chose. Alors je me suis bêtement rangée du côté des autres, qui lui sortaient le: tu dois avoir des carences. Ca me permettait de ne pas réfléchir à quoi que ce soit.
Je me rappelle vaguement de quelques-uns des arguments qu'elle nous avait sortis, alors en vrac:

- Le problème, ce n'est pas de manger de la viande en soit, c'est que tout le monde en mange et trop, donc on n'arrive plus à suivre. Il faut donc que certains se sacrifient pour ré-équilibrer la balance ( :mmm: oui oui elle nous avait dit ça comme ça... j'avais trouvé sa réflexion débile, et je la trouve encore débile, parce que pour ma part, le végétarisme n'est pas un sacrifice quelconque... et du coup je trouvais son argument très... pas végétarien en fait, dans la manière de penser, et je lui avais dit clairement que c'était stupide de penser en terme de sacrifice parce que ce n'était pas comme ça qu'elle risquait de faire évoluer qui que ce soit...)

- Non mais regarde la pauvre bête (image d'un bébé veau à l'appui). Ma réponse: "Je ne mange pas de veau." (oui ben j'aimais pas le veau, bref)

- Je me sens bien mieux depuis que j'ai arrêté de manger de la viande. J'ai plus d'endurance, et mon corps s'est renforcé, je tombe moins souvent malade, etc. La réponse des omnis qui étaient présents: "c'est pour ça que tu dois prendre des compléments alimentaires... oui oui on t'a vu, en plus, tu les prends en cachette, donc c'est que tu as honte et que tu sais que ce n'est pas viable." (perso je n'avais pas vu qu'elle prenait des compléments, donc je ne pouvais rien dire, mais j'étais d'accord avec le raisonnement, j'aurai jamais envisagé qu'elle pouvait avoir un soucis de santé non lié à son régime alimentaire qui nécessitait de prendre des compléments.)

Elle avait fini par aller bouder, ce qui n'avait fait que renforcer mon idée des végé "bornés, extrémistes etc".
Je suis sortie de là persuadée d'avoir raison. Parce que je m'étais rangée à l'avis des autres, qui avaient plus d'expérience de la vie que moi, et qui donc forcément devaient savoir ce qui était "bon" et "juste".


Ce qui m'a fait changer d'avis?
Par rapport aux arguments avancés par la végé? le fait que j'ai discuté en tête à tête avec elle précemment citée. Le ton était plus calme, plus détendue qu'avec tout le monde autour, (j'en ai déjà parlé dans un autre topic, je ne sais plus où) elle m'avait expliqué calmement ses arguments et m'avait donné des infos. Mais ça c'était arrêté là parce que je l'ai perdue de vue. Mais je ne suis devenue végé que bien plus tard, et sans lien direct avec cette rencontre, pour des raisons bien différentes.
Ce qui m'a définitivement fait changer d'avis? En ayant à faire face à mon tour à ses remarques, j'ai fait mes recherches, pour savoir quoi répondre.
 
J'ai une grand mère bouddhiste vgr qui à toujours tenté de me convaincre d'arrêter de boire du lait, et pour autant que je m'en souvienne c'était agaçant. D'un côté mes parents me répétaient qu'elle était dans une secte, de l'autre tout le monde sait bien que le lait c'est l'ami des enfants et en plus c'est bon quoi !

Je sais pas trop comment la petite fille qui était émue par le sort de quelques vaches après la visite d'une ferme est devenue une ado puis adulte convaincue des bianfaits de la viande et du lait. Je me souviens avoir prêché ardament en faveur du lait auprès de quelqu'un qui venait de lire "lait mensonges et propagande", avoir effrayé plein de parents vg avec des histoires de bébés morts de faim (qu'est ce que j'ai honte maintenant...), j'ai même été welfariste, clamant haut et fort que la bonne viande elle vient de chez l'éleveur du coin et qu'on connait la vache (lapidez moi).

Comment on arrive à ce point à laver le cerveau des enfants ? J'ai pas encore revu ma grand mère depuis ma "conversion vgl" mais dès que je peux, j'irais lui dire qu'elle avait raison et qu'elle n'a pas prêché dans le vide. Au fond, elle a préparé le terrain lentement mais sûrement.

Gary Y. m'avais fait hurler de rire quand il a posé la problématique du bébé enfermé avec une pomme et un lapin, surtout la partie où il promet d'ingurgiter un tas de produits carnés si quelqu'un constate que le bébé mange le lapin et joue avec la pomme. Je vais m'abstenir de lui dire que ma fille bébé à déjà tenté de mordre le chat -on en avait un avant- mais je crois qu'elle voulait juste lui faire un bisou en fait 0:) Mon fils (2 ans) ne va jamais se coucher sans saluer les araignées qui squattent le plafond de sa chambre, en forêt il se baisse pour dire bonjour aux insectes et aux limaces. Je ne veux surtout pas qu'il perde ça. Pas comme moi :oops:

Ouais avant j'étais une carniste acharnée, est-ce normal que je les déteste maintenant ?
 
Super intéressante ton témoignage ! :)

erulelya":36ik72ho a dit:
j'ai même été welfariste, clamant haut et fort que la bonne viande elle vient de chez l'éleveur du coin et qu'on connait la vache (lapidez moi).
Te souviens-tu de ce qui t'a fait passer du côté obscur de la force ?
Quel a été le point de départ de ton changement radical de point de vue ? Un délic, quelque chose de progressif ?
 
Très progressif il me semble, je suis passée de "la viande il en faut à tous les repas" vers "non en fait 2-3 fois par semaine c'est bien" puis "oulà non du bio, pas de la viande de batterie" et enfin "mais m*** l'animal il souffre même en bio". Ça s'est fait en 5-6 ans.

D'abord avec des raisons écologiques moins de viande = moins de pollution, ensuite de santé quand j'ai découvert que le steak haché était du minerai, et la période welfariste c'était selon moi de la consomation éthique, viande saine, éleveur du coin, bio toussa...Avec un espèce de délire façon Roi Lion et Avatar "la nature nous l'offre, on remercie la bête, c'est le cycle de la vie..." (oui je remerciais vraiment la vache dans mon assiette de m'offrir sa viande).

Le basculement je le dois à l'Elfe (les questions composent) et à AntigoneXXI qui m'ont bien remué le coeur sans le savoir. L'une en m'enseignant le spécisme, l'autre en me faisant voir la réalité des abattoirs. Je me moquais de ceux qui m'en parlaient parce que j'ai déjà assisté à des mises à mort d'animaux de ferme, plumé des poules de mes parents, vu un cochon se faire égorger et mangé le jambon l'année suivante, mais ça c'est que dalle...Il fallait vraiment un déclic pour que je comprenne que l'humain vit et se réjouis sur une montagne de souffrance. Après Gary et earthling ont été des soutiens précieux pour avancer sur le chemin du véganisme. Mais j'étais déjà convaincue.

Les articles déclic :

Antoine et Alois http://antigonexxi.com/2014/01/10/antoine-et-alois/
N°56 897 http://antigonexxi.com/2013/04/25/n56-897/
Touche pas à ma laine http://antigonexxi.com/2013/01/23/touch ... a-laine-2/
Je me fiche de savoir pourquoi vous mangez de la viande http://lesquestionscomposent.fr/je-me-f ... la-viande/
http://antigonexxi.com/2013/04/25/n56-897/
 
erulelya":29rzsldv a dit:
(oui je remerciais vraiment la vache dans mon assiette de m'offrir sa viande)
Ca, je le faisais aussi, les deux dernières années avant mon végétarisme. Mais pas en m'excusant avec le cycle de la vie. Et je ne les remerciais pas, je m'excusais. Mais je me sentais faible, lâche et coincé par la pression sociale.

Est-ce que je peux citer ton témoignage ailleurs ? Je trouve que les témoignages des végé par éthique anciens viandards qui ont vu ou participé à l'abattage d'animaux, sans rien y trouver à redire à l'époque, sont les plus parlants, les plus forts.
 
Beaucoup de végétariens et beaucoup de carnistes s'imaginent qu'on naît végétarien refoulé, "qu'on l'a toujours eu en soi", qu'il faut être hypersensible, ou aimer les animaux plus que tout, ou avoir subi un traumatisme, ou ne pas aimer la viande, ou être bobo et n'avoir jamais assisté à la mise à mort des animaux, etc.
Et c'est terrible de croire ça, parce que ça revient à s'imaginer qu'en tant que végé, on ne peut pas faire évoluer les choses. Et en tant que carniste, ça revient à s'imaginer qu'on n'est pas concerné.
Alors quelqu'un qui n'est manifestement rien de tout ça démontre simplement que le végétarisme, ça n'est pas une "nature refoulée", c'est simplement une prise de conscience jusqu'alors freinée par le formatage/pression social(e).
N'importe qui est susceptible de comprendre un jour la réflexion éthique du végétarisme, absolument n'importe qui.
 
Dans ma famille, j'ai un cousin (et quelques oncles) qui s'occupe de moutons, il adore ses moutons, mais ça ne l'empêche pas de les manger. Un de mes oncles, boucher, nous décotait un cochon de temps en temps, on se réunissait tous chez nos cousins, il tuait l'animal sur place, le découpait, tout ça... Je me souviens que je voyais la bête pendue par les pattes arrière, on voyait l'intérieur de son corps et ça ne me faisait rien du tout.

Un peu avant mon végétarisme, à la sortie de mes études secondaires, je travaillais dans un supermarché, il y avait des bouchers et c'est avec eux avec qui je m'entendais le mieux. D'ailleurs, parfois j'allais papoter avec eux parmi les morceaux de viande (je restais quand même dans le compartiment avant, pour l'hygiène), et ça ne me faisait rien de voir tout ça. Normal, en plus j'en mangeais tous les jours. Je ne suis pas passée par plusieurs stades en devenant végétarienne en fait, j'ai tout arrêté du jour au lendemain en voyant la conférence de Gary Yourosfky. Avant ça, je n'y connaissais rien en éthique, en végétarisme et compagnie, j'avais juste une amie d'enfance qui était végétarienne mais elle ne l'est plus actuellement. Je me souviens m'être moquée d'elle un jour, alors qu'un bout de jambon avait attéri dans son assiette, elle était en pleurs et moi je ne comprenais pas tout le foin qu'elle faisait pour si peu.

Donc quand j'ai vu la conférence de Gary, juste avant le souper, et bien le soir-même j'arrêtais la viande. Je me souviens d'un ami à moi qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à Gary, on se voyait souvent, et les jours qui suivirent je lui en avais parlé (parce qu'il se foutait de ma gueule). Quand il a finalement accepté de regarder la conférence, il a changé d'avis tout de suite (ce type est militaire, pas du genre gringalet, du genre à aimer le métal, les gros tatouages et compagnie, comme quoi associer les lopettes au végétarisme c'est complètement ridicule et hors propos). D'ailleurs on est devenu végétariens en même temps, ça me faisait un peu de bien parce que j'avais un appui, on se renseignait et s'échangeait les informations et lorsque quelqu'un (souvent plusieurs personnes comme toujours) venait nous agresser à cause de notre choix, on était là tous les deux à nous défendre, à argumenter etc. Mais on ne se parle plus, donc aujourd'hui je suis seule.

Donc voilà. Personnellement, la cause animale ne m'avait jamais attirée ou touchée auparavant. J'aimais les animaux comme on aime ses animaux de compagnie tout en mangeant son steak à côté. Pourtant j'ai beaucoup milité pour la cause sociale durant quelques années, j'étais dans les actions et les manifs, partout où je pouvais être, mais c'est fini depuis déjà un moment pour certaines raisons... mais ici j'aimerais me relancer là-dedans pour les animaux (sauf que malheureusement, en Belgique, les actions ne sont pas nombreuses comparées à la France). Je suis passée de "viande 7 jours sur 7" à plus rien du tout du jour au lendemain sans jamais craquer. Et même si j'ai toujours été une hypersensible passionnée, le végétarisme m'a appris réellement à pouvoir aimer et voir les choses autrement, mais le contraire ne s'est pas produit. Si je n'étais pas devenue végétarienne, je n'aurais jamais changé. Je suis contente de l'être devenue pour plusieurs raisons (pour les animaux en premier lieu, ça va de soi, mais aussi parce que ça a complètement bouleversé ma vie dans le bon sens, je me sens plus en accord avec moi-même et avec mon environnement, tout ce qui m'entoure). Et ça m'a permis de réfléchir, d'ouvrir un peu plus mon esprit. De toute façon, comme je l'ai déjà dit, je n'ai jamais rien fait comme les gens de mon entourage, donc j'ai toujours été critiquée et jugée, mais je m'en fous.

Mais avant, c'est clair, je trouvais ça tout à fait normal de manger de la vache ou du cochon ou tout autre animal. Et si Gary n'était pas arrivé dans ma petite vie un soir par hasard via facebook, je crois que j'en serais encore à bouffer du steak aujourd'hui. Donc voilà. J'avais déjà songé au végétarisme mais plutôt dans un cadre de régime (alors que je n'ai rien à perdre mais j'étais un peu conne quand j'étais plus jeune, du moins quand je faisais une fixation sur mon poids, mais ce n'est plus le cas), c'est tout. J'ai dû y penser aussi un peu pour les animaux mais j'y pensais puis j'oubliais. J'ai toujours été très radicale, avec moi c'est tout ou rien, j'avoue... J'ai aussi arrêté de fumer il y a huit mois (pour un tas de raisons), et j'ai arrêté aussi du jour au lendemain sans aide (après 8 ans de tabagisme à raison d'un paquet (voire +) par jour).

Voili voilou. Aujourd'hui je ne regrette rien, sauf peut-être de ne pas avoir ouvert mes yeux plus tôt.
 
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