Initier à la culture vegan dans un mouvement d'éducation de la jeunesse

John

Jeune bulbe
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Rennes
Bonjour,

Comme expliqué dans ma présentation, je suis actuellement volontaire en Service Civique chez les Scouts et Guides de France, chargé du dévollepement des projets natures et de l'éducation à l'environnement, et dans ce cadre j'aimerais communiquer sur le veganisme qui me semble totalement en adéquation avec des valeurs portées par ce mouvement telles que le respect des autres et de la nature. Je viens donc en quête de conseils afin de présenter au mieux cette philosophie et comment elle pourrait être intégré à un mouvement d'éducation de la jeunesse.

Je participe bientôt à une semaine de formation des chefs et j'aimerais donc leur présenter les avantages du veganisme et leur proposer d'intégrer quelques repas 100% végétaux lors des camps.
Je pense commencer par présenter les avantages écologiques : consommation d'eau, GES, déforestation,...
Ensuite l'aspect santé : il s'agit d'enfants, on ne va pas rigoler avec ça, je compte bien les rassurer sur le fait qu'alimentation vegan et alimentation équilibrée ne sont pas incompatibles !
Peut être ensuite aborder rapidement l'aspect éthique, mais sans trop de détails, je sais que cette approche peut être culpabilisante et souvent contre productive d'après mon expérience personnelle .

Vous pensez que c'est une bonne approche ? Qu'il y'aurais des choses à ajouter ? modifier ?

Dans un deuxième temps, étant donné que le scoutisme se déroule en camp, auriez vous des idées de plats équilibrés à me proposer, et qui puisse être ludique : j'avais pensé par exemple à des brochettes tofu et légumes à cuire au dessus du feux, des pains fourrés aux légumes et haricots à cuire à la braise ou ce genre de choses. Si vous pouviez détailler ce qui en fait des menus équilbrés j'imagine que ça sera plus facile de donner envie aux chefs de se lancer :cuistot:

Merci d'avance pour votre aide !
 
Bonjour! Très intéressant votre projet!
Pourquoi l'aspect éthique devrait être minoritaire? Pour ma part, c'est cette approche qui m'a convaincue! Est ce que les gens ne sont intéressés que par leur petite personne? (LEUR environnement, LEUR santé)
 
De mon expérience lorsque je commence à parler de la question éthique, c'est souvent là que les arguments abberants arrivent en face et que l'interlocuteur se ferme, probablement pour ne pas être mis face à ses propres contradictions.
Je pense donc l'évoquer mais pas en faire la pierre angulaire de mon discours :) (Dans ce cadre bien précis)
 
Je trouve ton idée intéressante, et ton raisonnement aussi. Et je te rejoins sur le fait que, malheureusement, l'aspect éthique risque de créer des tensions plus qu'autre chose. Aborder ce thème par le biais environnemental me parait d'autant plus cohérent dans ce contexte-là. De plus, les scouts étant un mouvement qui tente d'inculquer la débrouillardise et l'autonomie, ça pourrait être intéressant aussi d'amener le sujet en évoquant l'incapacité totale de l'homme à se nourrir de produits animaux de manière naturelle (sans outils, sans élevage, etc.), mais par contre que la capacité de se nourrir de plantes est naturelle chez nous. Et donc peut-être de profiter de l'occasion pour faire découvrir aux enfants les possibilités de trouver des plantes comestibles dans la nature, leur apprendre à les reconnaitre, et par extension les intégrer aux repas en question (avec d'autres aliments achetés bien sûr, la cueillete étant difficilement suffisante de nos jours ^^).
 
Je pense qu'il y a possibilité d'avoir un discours totalement fondé sur l'aspect éthique, mais ça nécessite de maîtriser à fond le sujet pour s'aventurer sur des réflexions philosophiques complexes (Par exemple, exposer les divergences d'opinions entre Peter Singer, Tom Regan, Gary Francione, etc.). Et donc ça nécessite aussi d'avoir largement le temps pour le faire, ainsi que la méthode de communication adéquate (Communication NonViolente, tout ça, tout ça).

(Personnellement, sur le sujet, je suis bien plus à l'aise par écrit.)
Bref, c'est possible, mais loin d'être simple si on n'a pas encore l'expérience nécessaire.

Par contre, les arguments santé et écologie pro-végé servent totalement le discours éthique, justement parce que les "légendes urbaines" et raisonnements fallacieux qui servent de justifications au carnisme s'appuient en grande part sur des croyances dans les domaines de la santé (mythes des carences) et de l'écologie ("chaîne alimentaire", "y aurait pas assez de place pour les cultures", etc.).
 
Euh... parler à des enfants et adolescents de Peter Singer et Gary Francione... Quand on voit comment la plupart des élèves de terminale ont déjà du mal avec Nietsche et Descartes, je suis pas franchement convaincue que ça marcherait. En plus, c'est un espace de détente, de vacances, donc le côté limite conférentiel de ce type d'informations risque d'être difficile à faire passer. Les animations d'un espace de loisir doivent avant tout être ludiques, et les informations passent mieux ainsi en plus.
 
Associer éducation poputliare et végénisme est une excellente idée.
Commençer par l'aspect environnemental me paraït effectivment le meilleur point de départ.
Pour le côté éthique, c'est sûrement ce qui passera le plus difficilement...

Je ne crois pas par contre que des ados soient incapables de comprendre la démarche éthique, on peut expliquer simplement sans aller dans la philo: nosu n'avons pas beoin de Camus, Spinoza ou Hegel pour respecter la vie d'autruit!

si, pour ma part, j'avais à faire ce genre de d"marche, avec ce public précis (scouts et guides) je craindrais particulièrement:
le côté "tradition": chasse, sexisme etc
le côté religion: "Dieu a créé l'homme supérieur au reste de la création" et donc supérieurs aux animaus, et il en fait ce qu'il en veut (je fais court mais c'est la façon dont je perçois la chose dans la religion chrétienne)
Je caricature un epu, mais je ne suis pas sûre que le public catholique soit très ouvert notemment sur ce genre de sujets; mais peut être qu'il s'agit de préjugés de ma part et que tu tomberas sur des gens très tolérants et à l'écoute d'autres idées! C'est surout pour que tu ne partes aps trop la fleur au fusil... Tâtes un peu le terrain avant de te lançer là-dedans.

bon courage!
 
J'ai été scout et le côté sexisme était hyper présent, ainsi que le fameux "les animaux n'ont pas d'âme". On avait droit tous les jours au chambrage "ahaha les filles vous êtes faibles" réponse (avec le sourire) "oui oui on est des filles on a des petits muscles, mais on réfléchit plus que vous".
 
Qu'est-ce que vous appelez l'aspect éthique exactement ? Dire qu'arrêter la consommation de viande est le meilleur moyen pour stopper la souffrance de milliards d'animaux, ce n'est pas difficile à comprendre ou à expliquer. Et c'est franchement pas plus technique que d'expliquer la répartition des terres agricoles, de l'eau, des rapports Nord-Sud etc inclus dans la problématique environnementale liée à la consommation de viande.
Au contraire, il me semble qu'en France, notamment face à des enfants, l'aspect le plus difficile à faire passer est celui de la santé : convaincre que les protéines animales ne sont pas indispensables, c'est la croix et la bannière. Convaincre que les animaux de l'industrie agro-alimentaire vivent dans des conditions atroces, c'est en général relativement admis. Oui, bien sûr, il y a toujours une personne qui connaît le petit éleveur du coin qui à le coeur brisé à chaque bête qu'il "sacrifrie" bla bla. Mais enfin : aujourd'hui, la consommation de viande c'est le supermarché. Et puis si tout le monde veut s'alimenter chez le petit éleveur du coin, il faudra bien apprendre à réduire sa conso de viande et donc végétaliser ses repas parce qu'il n'y en aura pas assez pour nourrir tout le monde tous les jours 2 fois par jour... Et puis les scouts de toute façon ils ne se fournissent pas chez le petit éleveur du coin pour faire la bouffe...
Après, il y a toujours des gens plus ou moins curieux, plus ou moins ouverts d'esprit. Certains sont de totale mauvaise foi. Mais comme m'avait dit ma première boss concernant le management d'équipe : le but n'est pas d'avoir raison mais de faire passer un messsage.
C'est souvent plus difficile à faire face à des personnes de mauvaise foi : mais des gens de mauvaise foi te disant que les bus polluent plus que les voitures par exemple en oubliant sciemment de rapporter le taux de pollution par personne et non par véhicule, tu dois en trouver aussi quand t'es militant écolo... Enfin bon, il y en a partout.
Parfois, j'ai l'impression qu'on part vaincu d'avance sur l'aspect éthique comme si c'était super compliqué, super technique, alors que c'est somme toute assez basique. Mais on est nous-mêmes tellement embarqués dans un système de pensée et de rhétorique qui complexifie tout pour occulter l'essentiel qu'on s'y perd aussi.

Au final, c'est à chacun de faire avec ce qu'il sent le mieux de toute façon. C'ets toujours très facile derrière un écran et je ne connais rien aux scouts. Mais je me demande sincèrement dans quelle mesure plusieurs nous ne partons pas nous-mêmes convaincus du plus de légitimité de l'argument écolo que de l'argument éthique, simplement parce qu'on vit dans un système carniste et que même en tant que végés, c'est à contre-courant de notre culture.

Ceci dit, face à des scouts, les réticences les plus fortes risquent de venir par l'aspect santé, de toute façon. Même convaincus de la légitimité du véganisme, les responsables sont probablement comme les établissements scolaires face à l'alimentation : ils sont en charge d'enfants dont on leur délégue la responsabilité ; on doit pouvoir les accuser de nuire à leur développement en ne leur fournissant pas un régime conforme aux prescriptions PNNS.
Tu as abordé ce point avec tes superviseurs (je ne sais pas comment on les appelle) ou tu te lances comme ça ? si je peux me permettre de demander.
 
Merci à tous pour vos contributions !

Tout d'abord je tiens à repréciser que c'est sur une semaine de formation que j'aimerais lancer l'idée d'un atelier sur le veganisme, le public sera donc non pas directement les jeunes scouts mais les jeunes chefs et cheftaines. L'objectif étant non pas de les convertir mais de les inciter à intégrer quelques repas végétaux dans leurs menus et entamer un début de réflexion avec les enfants à partir de là.

Il s'agit donc en gros de convaincre des carnistes de faire la promotion du veganisme :p

Si je prèfère mettre de coté l'aspect éthique c'est pour éviter de se perdre dans le débat viande industrielle vs viande bio etc... Sachant que de toute façon, me nourrissant vegan pendant la formation, de nombreuses discussions risquent d'animer les repas et j'aurais le temps d'aborder ce discours, sans avoir le besoin d'en faire la pierre angulaire de ma présentation.

Peut être un peu optimiste quand à la réussite de mon projet mais il faut dire que pour l'instants les scouts que j'ai pu rencontrer on étés les personnes les plus ouvertes qu'il m'ait été donné de rencontrer vis à vis de mon veganisme, et c'est suffisamment rare pour être souligné :genoux:
 
John":27nuvea4 a dit:
Peut être un peu optimiste quand à la réussite de mon projet mais il faut dire que pour l'instants les scouts que j'ai pu rencontrer on étés les personnes les plus ouvertes qu'il m'ait été donné de rencontrer vis à vis de mon veganisme, et c'est suffisamment rare pour être souligné :genoux:


Waouh! cela va à l'encontre de mes préjugés, et tant mieux! Comme quoi c'est peut être moi qui suis pessimiste! tiens nous au courant, et bon courage!
 
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