Education alternative

J'étais en train de me dire finalement que la question, au fond, c'est "est-ce que ce modèle éducatif alternatif (qui me semble en effet bien meilleur que d'autres plus "traditionnels") se préoccupe des enfants et seulement des enfants ou à la fois des parents et des enfants ?"
Ce que je veux dire, c'est que si les besoins des parents ne sont pas également satisfaits, cela aura des répercussions sur les parents et sur les enfants. Bref, on peut pas s'ignorer longtemps sans conséquences. Je ne parle pas d'être violent, juste d'être capable de poser des limites acceptables par tout son petit monde, soi-même y compris, ce modèle le permet-il ? (c'est une vraie question, je n'en sais rien ne connaissant pas ce modèle).
 
oui, il le permet ;)
et d'ailleurs un des principes de base, ce n'est pas de s'ignorer mais bien de comprendre son besoin (et celui de son enfant) afin d'y répondre efficacement et sans violence pour tout le monde ^^
Ca a beaucoup de liens avec la CNV, qui elle aussi donne des outils pour répondre aux besoins de tous les protagonistes en esquivant l'agressivité au profit de a bienveillance et de la prise en compte de tous :D

Pour un exemple concret, par exemple, tout à l'heure la lutine a pris une bille à son frère et l'a mise en bouche, j'avais très peur qu'elle ne s'étouffe. mon besoin, c'était qu'elle recrache la bille et n'y ai plus accès, son besoin était de jouer et de découvrir, le besoin de mon fils était d'être avec sa soeur. J'ai demandé à ma fille la bille en lui proposant un autre jeu (avec le sourire), récupéré la bille, donné l'autre jeu, caché la bille, et expliqué à mon fils en phrase "positives" que la bille, c'était dangereux pour sa soeur, qu'elle pouvait s'étouffer, et qu'il fallait qu'il mette ses billes toutes rangées en hauteur. Les besoins de tous ont ainsi étées respectés, pas de violence ou d'angoisse inutile, pivala...
 
OK, merci pour ces explications éclairantes.
Mais (hihi y a un mais) est-ce que tu n'as jamais envie d'exploser ? Est-ce que tu agis ainsi en te contrôlant ou est-ce que tu agis sereinement motivée par une compréhension et une empathie profondes ? En fait, dans quel état d'esprit es-tu quand tu fais face à des cris de colère par exemple ?
Bref, est-ce que tu inhibes ta colère ou n'éprouves-tu pas même de colère ?

La CNV, je connais et c'est largement bénéfique pour apaiser les relations mais cela dit, je trouve qu'il y a des limites, surtout si l'on a tendance à la mettre en oeuvre en se contenant si tu vois ce que je veux dire. Une colère libérée de temps en temps, ça peut aussi tout remettre à plat et c'est pas nécessairement délétère ni pour soi ni pour autrui. Le conflit n'est pas toujours négatif ou, tout du moins, n'est pas que négatif.
 
clairement, je suis pas une sainte, j'éprouve aussi de la colère. Mais vu que je suis adulte, je la lâche pas inutilement sur des personnes qui ne sont pas responsables ou ne pourront rien changer tout en se recevant de l'agressivité dans la face (et en ayant du même coup envie de m'en foutre autant dans la gueule). par contre, il faut en effet faire sortir cette colère, moi je fais du sport pour me défouler, et puis surtout je médite, et je discute avec mon loup à propos de nos sentiments, leurs origines, leur intérêt ou leur légitimité... ce qui permet aussi, en trouvant l'origine de bien des colères, de les apaiser grandement à défaut de les éradiquer :)

D'après moi le conflit est un échec de la communication. Et l'agressivité et la violence n'ouvrent en rien une discussion, mais figent plus souvent les protagonistes dans une position de défiance très peu propice à la création d'un compromis ou d'une réponse appropriée aux deux partis ^^ Ca ne signifie pas pour autant qu'il faille laiisser pourrir en soi tous nos sentiments négatifs, mais qu'on peut et qu'on devrait tout faire pour les sortir de façon appropriée et non destructrice ni pour soi ni pour l'extérieur :YE:
 
OK, merci.

Je trouve quand même que le conflit, bien que je ne l'aime pas et le fuis, peut aussi permettre d'apprendre à se connaître et justement de voir ce qui est présent en soi émotionnellement. Si tout est toujours lisse, on n'apprend rien sur soi. En outre, les émotions ne sont ni bonnes ni mauvaises en soi, tout dépend de la manière dont on les vit et les comprend, sans émotions, pas de connaissances de ses propres limites, pas de connaissance de soi. Dans l'expérience méditative que je connais, il ne s'agit pas de supprimer les émotions mais d'en prendre conscience, non ?
Par contre cultiver l'émotion, comme la colère par exemple, ça, au contraire, c'est une autre paire de manches et la porte ouverte au surenchérissement, je suis d'accord là dessus.

Par ailleurs, déverser sa colère purement et simplement sur un gamin ou même un adulte, c'est en effet pas génial, même si j'ai vu des conflits entre adultes qui fassent redescendre la pression des deux côtés. Pour les enfants, c'est pas si mal parfois de dire quand on est en colère aussi, ce qui ne manque pas d'arriver, quitte à l'expliquer pendant ou après, et d'exprimer ses besoins à l'avenir (?)
 
Bien sûr qu'on a parfois envie d'exploser, et pour ma part je ne m'en prive pas, quand je sature, que la fatigue s'accumule et tout, soit j'ai assez de self-contrôle pour aller crier/taper dans un coussin, soit je m'isole pour me calmer. L'autre jour c'est le mur qui a pris^^

L'empathie et la bienveillance on ne peut les avoir qu'en étant en bonnes conditions et clairement, quand on a des nuits coupées, des soucis au boulot et tout, ben on peut pas vraiment poursuivre dans la bienveillance.

Tu as raison quand tu dis qu'il ne faut pas s'oublier, c'est vital de penser à soi. Pendant la première année de vie de mon aînée je me suis oubliée, l'entourage n'était pas compréhensif du tout et de fil en aiguille paf, dépression post-partum. Depuis je fais gaffe et je milite contre cette image de super-parent qu'on nous vend. Il m'arrive de craquer, de crier sur les enfants, de nier leurs besoins, de plaquer une consigne sans expliquer...Je suis humaine, donc une fois que la pression est redescendue je prend un moment pour m'excuser, leur expliquer que je suis fatiguée et que je n'aurais pas dû crier.

Je fais attention à me ménager, à m'isoler, prendre du temps en solo, faire des activités pour moi, pour mon couple. Là on va partir 3 jour en laissant les aînés chez mamie, on prend juste la petite de 7 mois, la tente et on va barrouder, respirer surtout^^
 
Picatau":2vnsbc11 a dit:
J'étais en train de me dire finalement que la question, au fond, c'est "est-ce que ce modèle éducatif alternatif (qui me semble en effet bien meilleur que d'autres plus "traditionnels") se préoccupe des enfants et seulement des enfants ou à la fois des parents et des enfants ?"
Ce que je veux dire, c'est que si les besoins des parents ne sont pas également satisfaits, cela aura des répercussions sur les parents et sur les enfants. Bref, on peut pas s'ignorer longtemps sans conséquences. Je ne parle pas d'être violent, juste d'être capable de poser des limites acceptables par tout son petit monde, soi-même y compris, ce modèle le permet-il ? (c'est une vraie question, je n'en sais rien ne connaissant pas ce modèle).
A la fois, si ma copine dépasse mes limites, je ne vais pas la taper. Pourquoi je ferais différemment avec des enfants ? Je fais comme avec n'importe qui, je m'exprime avec des mots. (Est-ce que tu punirais ton/ta copine/copain ? Alors pourquoi le faire avec des enfants ?)
 
Parlais pas du tout de taper, il faut remonter le fil, parlais d'exprimer une émotion (plutôt que de la nier ou l'inhiber), de poser une limite et toute la question est justement de savoir comment le faire en respectant l'autre.

Question subsidiaire : tu t'engueules jamais avec ta copine ou ton copain ?
 
Les limites s'apprennent des deux côtés. On ne nait pas parent, on est en perpétuel remise en question, ce qui est valable aujourd'hui ne le sera pas demain.

Mais j'ai l'impression que tu as peur de voir les enfants comme des monstres en puissance^^ Crier, se rouler par terre, pleurer ça arrive, mais ça n'arrive pas sans raisons, Filiozat l'explique très bien, c'est tout un processus neurologique. Le savoir aide beaucoup à relativiser et prendre sur soi.

Imagine un enfant en crise qui hurle et se roule par terre, il y a un contexte derrière, forcément. Admettons qu'il soit fatigué de sa journée d'école, qu'il fasse chaud, et qu'il voit un marchand de glace, il en veut une, son parent dit non. Il crise. Pourquoi ? Parce que son cerveau sature et qu'il ne sait pas comme l'adulte se ménager des soupapes de sécurité avant d'exploser. Sa journée à été dure et la glace refusée n'est qu'une goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Un parent moyen va peut être lui crier dessus et lui intimer de se calmer, voire le frapper, ce qui va encore augmenter le stress et la peur de l'enfant. Il faut savoir que la crise c'est sa façon de se calmer, c'est quand son cerveau est en black out, il n'est plus qu'une boule de nerfs, ilne sait même pas ce qui lui arrive. En sachant ça, en sachant que c'est l'enfant qui souffre réellement, on ne peut pas vraiment prendre la fuite, il faut l'aider, le contenir contre soi pour lui faire produire de l'ocytocine qui va aider son cerveau à reprendre le dessus.

Là oui, j'oublie un peu la survie de mes oreilles 0:)
 
Bé oui, narcissiquement j'ai du mal à comprendre ces réactions là, jamais été comme ça, j'étais contemplatif.
Après, comme je le disais, en réalité, je supporte pas si mal que ça ces comportements (enfin tant que c'est pas mon quotidien, je suppose) même si je m'en tiens relativement à distance et quand je supporte plus pour x raisons, je m'en vais, et puis comme je suis childfree, j'ai de toutes façons pas à être obligé de faire face à ça.
Après, j'ai l'impression qu'il y a un malentendu dans ce fil que le commentaire de vgbrux, un peu précipité me semble-t-il, met d'ailleurs en évidence. Qui a jamais parlé de taper ici ? Certainement pas moi, je suis contre ça, je l'ai dit, ma seule interrogation, c'est sur la capacité de ces méthodes alternatives à ménager les besoins des enfants ET des parents sans qu'aucun besoin ne soit niés ce qui serait délétère pour tous (parents et enfants), est-ce que c'est clair ? J'ai eu des éléments de réponses, merci. Je ne comprends néanmoins pas encore bien quelles sont les méthodes utilisées pour poser des limites.
Si on transpose au couple, justement, chacun a aussi besoin d'un espace de liberté et manifeste des besoins, et là non plus, personne n'a parlé de taper, je sais pas d'où ça sort cette idée qui me semble prêtée (?).
Quant à s'engueuler en couple ou avec ses gamins, je pense que c'est quelque chose qui ne manque pas d'arriver à moins d'être un saint/une sainte.
Cela dit, je ne suis pas concerné par la question car je suis childfree, ce n'est qu'une démarche curieuse qui m'anime sur ce fil.
 
en couple comme avec ses enfants, je pense vraiment que s'engueuler n'est pas signe de bonne santé!
Les premiers temps, avec mon loup, on s'engueulait énormément, car on comprenait pas le fonctionnement de l'autre, et ça a failli être délétère pour notre relation... en apprenant à communiquer et à comprendre l'autre, bah on s'engueule plus... par contre on parle de plus en plus, et ni l'un ni l'autre ne garde de sentiment négatif en lui, sinon en effet c'est un coup à exploser en plein vol!
Et je pense que si c'est faisable en couple, alors c'est applicable à la famille: l'engueulade, c'est dangereux pour la relation, par contre la parole est incontournable, et exprimer ses sentiments sans agressivité permet de mieux être entendu, et est forcément nécessaire à sa propre santé mentale, mais également à la santé des relations! ;)
 
erulelya":j5xp3caa a dit:
Alors si, ça marche^^ Un truc qui arrivait très souvent avec mon fils, il me tapait pour tout un tas de raisons, par exemple il voulait du chocolat, je disais non, il pleurait, hurlait et finissait par me taper. Pourquoi ? parce que dans sa tête il s'était imaginé ce chocolat et l'empêcher de l'avoir créer une frustration, une douleur et du stress. Comme il ne sait pas me le dire, il s'exprime avec ce qu'il peut. Et c'est là que moi l'adulte qui sait combien c'est difficile pour un tout petit garçon d'accepter la frustration de l'aider à gérer ses émotions. Ce qui ne m'empêche pas du tout de dire "aïe ! tu m'as fait mal là !", puis d'enchaîner "je sais que tu voulais vraiment ce chocolat, mais là ce n'est pas le moment parce que [raison invoquée]". Après on finissait par un câlin et je prenais sa main pour lui montrer comment caresser au lieu de frapper, en insistant que frapper c'est interdit, ça fait mal.

Les deux ou trois premières fois il s'est contenté de se calmer avec son câlin et d'aller jouer à autre chose, les fois suivantes quand la tape partait il se mettait la main sur la bouche avec une expression de "oh non ! j'ai fait mal à maman" et il venait tout de suite dans mes bras en me faisant un bisou à l'endroit où il avait tapé. Maintenant il ne e tape plus, mais ça lui arrive encore de s'emporter avec sa soeur quand ils jouent et pareil, dès qu'il a le réflexe de frapper, il va tout de suite s'excuser avec un câlin. En grandissant il arrivera à réfléchir avant d'agir^^


(Sinon j'ai une très haute tolérance aux cris :whistle: )

Effectivement tu adaptes donc ta situation au contexte? Silly me :facepalm: Ça doit demander tellement de recul. Bravo à toutes ! Ça fait pas mal réfléchir dans notre rapport aux enfants : entre ce que l'on reproduit de notre propre éducation, ce que l'on fait en conformation aux règles sociales (ou théories généralement admises et parfaitement idiotes), ce que l'on fait dû à notre caractère, ce que l'on fait en rapport au caractère de l'enfant, etc. C'est vraiment intéressant. Merci.
Pour compléter le lien que donnait Erabee sur les circuits neuro-émotionnels, apparemment tout un pan d ela psychologie met au jour les réflexes neuro-émotionnels acquis. Certaines choses permettraient de comprendre la dépression et notamment pourquoi certaines personnes souffrent de dépression sans "raison apparente" : enfance choyée, parents attentifs, déroulement de vie sans heurt particulier etc. Pourtant, avec le temps, certaines personnes développent un stress qui se tranforme en angoisse puis éventuellement en dépression. Donc très difficile à soigner car sans cause identifiable.
Il semblerait que sans être dans un environnement nocif, et au contraire rempli d'amour etc., le fait de se montrer anxieux, stressé, voire angoissé se "transmet" à l'enfant. Reproduisant ces comportements observé chez le parent, l'enfant active certains circuits neuro-émotionnels plut^t que d'autres, plutôt de stress donc, que de bien-être. Et ça fonctionne comme les muscles et l'ensemble du corps. Physiologiquement, ces circuits sont en meilleure forme car plus sollicités et mieux entretenus, mieux maîtrisés que les circuits produisant du bien-être et de l'apaisement, des pensées positives etc., du coup même si psychologiquement, on veut se sentir bien, qu'on en a toutes les raisons, les transmetteurs les plus prompts à réagir sont ceux de stress. Ça crée des blocages.
Des exercices de relaxation, méditation, etc. seraient très favorables au rééquilibraque des circuits. Bref, comme d'hab la science occidentale réinvente le fil à couper le beurre, mais c'ets vraiment intéressant. Et ça fait aussi beaucup réfléchir, non seulement à l'éducation familiale, mais aussi à l'environnement plus général qu'on propose aux gamins.
Je n'ai pas de référence là-dessus, parce que la personne qui m'a expliqué ça l'étudie et donc c'était à l'oral. Et je ne connais pas les auteurs que vous citez, peut-être qu'il en question ?
 
C'est là que je ne te suis qu'en partie Erabee. A moins d'avoir appris à observer ses émotions, de savoir les apaiser, et d'être capable de mettre en pratique une forme de communication sereine - ce que tu as l'air de savoir faire en effet - il est préférable d'exprimer les émotions plutôt que de les contenir à mon sens sans pour autant cracher à la gueule de l'autre. Enfin, en réalité, je reste persuadé que presque personne n'évite au moins de temps en temps une dispute avec son conjoint, un-e ami-e voire un-e inconnu-e.
Mais depuis le temps que je suis en couple, je ne vois de toute façon plus la dispute comme nécessairement un mal, je dirais même que c'est parfois une marque de confiance (je m'engueule plus facilement avec mes proches car je sais que nous sommes capables de nous comprendre et de nous réconcilier si besoin). Bref, 20 ans de vie commune en ce qui me concerne et pas mal d'engueulades, tout va bien pourtant, et je comprends très bien quand ma conjointe est en colère et qu'elle a éventuellement besoin de se passer les nerfs (sur moi par exemple lol), je lui en veux pas pour autant et puis quand c'est passé, on s'explique, après l'orage, le soleil et c'est fini, c'était rien, du vent, quelques vagues à la surface d'un océan paisible à laisser pour ce qu'elles sont.
 
Je comprends tout à fait les interrogations de Picatau, et d'ailleurs il me semble que c'est un réel piège de l'éducation non violente (mais bon, là faudrait peut-être créer un 2e fil parce qu'au départ celui là parle d'instruction, en fait, école ou pas), de s'oublier soi-même et en particulier quand on n'a pas été soi-même élevé de cette façon.
Soyons clair : dans notre société actuelle, pour la plupart des familles, les parents devront mettre leurs besoins de côté pendant un certain nombre de mois quand le bébé arrive : besoin de sommeil en particulier, pour beaucoup. Mais si on était dans une société où c'était la norme, d'estimer que les besoins d'un nouveau-né sont plus importants que ceux des adultes, eh bien tout serait mis en oeuvre pour faciliter la tâche auxdits adultes. Pour ne parler que du sommeil, déjà, rien que d'arrêter de demander aux jeunes parents "alors, il/elle fait ses nuits ?", ce qui leur met une pression dingue quand ce n'est pas le cas, arrêter de dire que le sommeil partagé c'est malsain, que ça donne des mauvaises habitudes à l'enfant et tout ça, bref, arrêter de foutre la pression ou de donner des mauvais conseils, au minimum, voire être plutôt dans l'aide active, l'écoute et tout ça, ça aiderait. C'est pas le cas actuellement.
Et donc je connais pas mal de parents qui se sont littéralement vidés pour répondre aux besoins de leur bébé, parce que eux-mêmes n'étaient pas "équipés pour" à la base (cf l'expérience dont parlait je ne sais plus qui, répondre à son enfant qui pleure quand on sécrète de l'ocytocyne, c'est chouette. Quand à cause de notre éducation, le moindre pleurs nous stresse à donf, c'est beaucoup plus épuisant), parce qu'ils étaient mal ou pas entourés. Et quand on est complètement HS, on a du mal à réaliser au bout d'un moment que ah ben là, le bébé, il a grandi, et que maintenant il peut attendre un peu pour manger qu'on soit allé aux toilettes (le nb de mamans que je connais qui ne se permettaient pas d'aller aux toilettes de la journée quand elles étaient seules avec leur enfant parce qu'il pleurait quand elles disparaissaient 3s de leur champ de vision... Pour le coup j'ai toujours eu suffisamment d'"égoïsme sain" en moi pour ne pas nier complètement ce genre de besoins vitaux. Il y a eu des périodes effectivement où quand je prenais ma douche - ça dure 3 minutes, chez moi -, Fiston pleurait non stop. Ben oui. J'expliquais avant, je me dépêchais, j'expliquais après, je le mettais en sécurité pendant ma douche, j'accueillais ses pleurs, mais zut, je prenais ma douche. Il avait le droit de pleurer, j'avais le droit de me doucher. Bref).
Donc je disais quand on a la tête dans le guidon et que l'entourage ne file que des remarques perfides en guise d'aide (ah ben tu vois, on te l'avait dit, blablabla), oui, on peut se laisser déborder très facilement. Sur les forums et les listes que je fréquente, j'en vois tout le temps qui appellent à l'aide, qui n'en peuvent plus. Et d'ailleurs en général ce qui les fait réagir c'est qu'à force de nier leurs besoins, ils ou elles finissent par devenir violent(e)s, verbalement ou physiquement (ou alors y en a qui sont tellement HS qu'ils ou elles manquent de s'emplafonner en voiture, ça calme).

Disons qu'en Suède c'est beaucoup + facile d'élever ses enfants dans la bienveillance sans s'oublier soi-même, parce que tout est fait pour aider les parents dans ce sens. Bref, ce n'est pas l'éducation non violente en elle-même qui est à remettre en question quand ça dérape comme dans les cas dont je parlais plus haut, pour moi, c'est le contexte.

Pour le fait de s'engueuler et pour en revenir à mon cas perso, bah oui ça nous arrive de nous engueuler, Fiston et moi. Mais pas si souvent, et en fait une bonne discussion en général suffit à arranger les choses. Par contre, en amont de la discussion, il y a parfois une grosse réflexion de ma part pour être claire sur mes besoins, pour ne pas raconter de conneries au Fiston.
Là le Fiston a 6 ans bientôt, et franchement depuis ses 3 ans ça roule. Il y a qq semaines un peu difficiles par an (mais ce que je considère comme des journées infernales pour moi seraient des bonnes journées chez bien des gens), le temps de ruminer ce qui ne va pas, d'éventuellement revoir mes envies à la baisse si je me rends compte que j'abuse ou s'il y a un contexte un peu particulier, d'avoir une discussion à coeur ouvert avec lui, et c'est réglé.

J'vais donner des exemples : en ce moment on a un petit problème avec Fiston, c'est qu'il adore raconter des "carabistouilles", des trucs sans queue ni tête. Lui il trouve ça super drôle, mon filleul aussi. Son père et moi, ça aurait plutôt tendance à nous coller mal à la tête (pas qu'il les dit fort, mais ça ne veut rien dire et c'est fatigant).
Donc quand on en a marre on lui demande d'arrêter. Ce qu'il fait.
Sauf que nous, on adore blaguer. Faire des jeux de mots, etc. Et du coup, Fiston s'insurge, et à raison, qu'on lui demande à lui de ne pas faire de l'humour (puisque c'est son humour à lui, finalement), et que nous on se permette d'en faire. En particulier quand on est avec des amis, où les blagues fusent, et où on demande quand même à Fiston d'arrêter de dire des trucs comme "le verre dans les oreilles qui puent", que lui considère comme une blague très drôle.
C'est parfaitement injuste. Je m'en suis rendu compte il y a 2 ou 3 semaines, quand Fiston s'est mis à faire la gueule un soir qu'on était chez des amis, en nous disant d'arrêter les carabistouilles.
Mais la solution n'est pas évidente, parce que si on le laisse faire, il n'arrête pas et franchement ça fait chier tout le monde. Mais nous non plus, on n'arrête pas de faire des blagues, on ne peut pas s'en empêcher.
On va trouver une solution, c'est certain. Ne serait-ce que parce que quand il aura 18 ans, à mon avis, il aura un humour qui se rapprochera du nôtre ^^. Mais pour le moment je sèche un peu. Donc là c'est la phase de grosse réflexion de ma part, tu vois, pour cerner le pb. Je demanderai bientôt probablement à Fiston s'il a des idées pour régler la situation, en général il en a.

Dans la lignée des carabistouilles, mais le pb a été réglé : Fiston est chez mes parents toute la semaine, et dans ces cas-là j'appelle tous les matins pour prendre des nouvelles. Il me parle s'il veut, s'il ne veut pas ça ne me dérange pas, mais au moins je discute avec ma mère pour savoir comment ça va. Premier jour, j'appelle, hop, mode carabistouilles au téléphone, et puis il commence à asticoter ma mère pendant qu'elle me parlait, appuie sur les boutons du téléphone, redemande à me parler et me raccroche au nez (ça le fait beaucoup rire, ça). J'ai pas trop apprécié. J'ai rappelé, demandé à lui parler, je lui ai dit que je ne voyais pas l'intérêt d'appeler si ça se passait comme ça, que j'avais besoin au moins d'un moment tranquille avec sa GM pour avoir des nouvelles. Après on s'envoie aussi des mails, donc pas obligé de passer par le téléphone. Fiston dit ok, je le sens bien penaud (et pourtant j'ai parlé très calmement), on discute, et pour le dérider un peu je lui dis que maintenant qu'on s'est déjà dit au revoir s'il veut il peut me raccrocher au nez. Hop, ça raccroche.
15 minutes plus tard ma mère rappelle, Fiston a le coeur gros, elle me le passe et il fond en larmes au téléphone (arg, mon coeur). Il n'avait pas fait exprès de raccrocher, en fait, et il a cru que c'était moi qui lui avais raccroché au nez. 30 minutes de discussion, de mots doux et 2 histoires plus tard (oui, lues au téléphone ^^), tout est réglé, et Fiston rassuré me passe sa GM pour que je lui raccroche au nez à elle (elle est prévenue, hein, rassurez-vous).
Bon, ça c'était mardi. Hier et aujourd'hui, j'ai eu Fiston un bon quart d'heure au téléphone, il a dit qq carabistouilles mais il m'a raconté plein de choses, il n'a pas embêté sa GM pendant qu'elle me parlait, et voilà, c'était redevenu agréable pour tout le monde. Et cerise sur le gâteau, je raccroche au nez de ma mère tous les jours (ce qui est assez plaisant, je comprends pourquoi Fiston aime faire ça ^^).
Bon, je dois filer, j'espère que la tartine sera digeste et en plus y a eu des messages entretemps donc j'espère que c'est encore vaguement d'actualité, ce que je raconte. :red:
 
mon couple est plutôt du style fusionnel, du coup en effet pour notre mode de fonctionnement, la dispute et le passage de nerfs sont risqués au bien de la famille, mais c'est un choix personnel non généralisable à tous les couples non plus :)
On s'est rencontrés le loup et moi à un moment où on avait compris chacun de notre coté la nécessité de se connaitre et de savoir se gérer (émotionnellement, s'entend) avant d'être capable de construire à deux (ou plus :p), finalement c'était donc dans le "contrat" tacite de notre couple, toute cette histoire de non violence et de communication bienveillante ^^
 
On est de toute façon des mammifères, instinctivement on aime pas être vulnérable, on garde par réflexe toutes nos émotions pour nous jusqu'à ce qu'on se sente suffisament en sécurité avec une personne en qui on a confiance pour se décharger.

Avec les enfants c'est encore plus fort parce que le cerveau à ce réflexe de survie qui est programmé, ne pas se montrer faible parce qu'il peut y avoir des prédateurs. Il n'y a plus de prédateurs de nos jours mais les enfants ne le savent pas et les parent sont bien souvent le défouloir qui leur permet de décharger en toute confiance toutes les émotions contenues dans la journée. Quand on ne le sait pas c'est frustrant, tout va bien à la crèche ou à l'école, c'est un ange, et sitôt à la maison ce ne sont que pleurs et caprices. Mais les enfants ne font pas ça pour embêter les adultes, encore moins pour leur faire payer d'avoir passé la journée sans eux comme j'ai pu le lire et l'entendre plusieurs fois :'( (faudra y repenser quand l'enfant devenu ado hurlera qu'il n'a pas demandé à naître^^) C'est aussi pour ça que j'arrive à prendre du recul sur les situations tendues et que je ne m'empresse pas d'exiger le respect/le silence/qu'on me parle sur un autre ton.

Quand ma grande fait ses crises, je comprend qu'elle a besoin de se décharger, je ne la gronde pas et je la laisse faire, même quand elle me sort des "t'es méchante". C'est pas vraiment contre moi, c'est juste la colère. Mais il y a des limites comme frapper et respecter les autres, par exemple je n'accepte pas de cris quand la petite dort, on doit respecter son sommeil. C'est juste des règles de vie qu'on répète souvent, plusieurs fois par jour (normal c'est des enfants), avec patience jusqu'à ce qu'ils assimilent petit à petit qu'on mettre des mots sur les émotions, qu'on peut parler, demander, s'isoler, respirer...
 
Merci Mélodie28, très clair. :)
et merci aussi à Erulelya et Erabee.

Finalement, je me pose la question par laquelle j'aurais peut-être dû commencer : Quel est le but d'une éducation en fait ?
 
d'un point de vue règles de la société des humains, je pense que l'éducation sert à les comprendre afin d'être libre malgré les limites (soit en y restant, soit en les questionnant). D'un point de vue savoir, l'éducation a pour but (à mon sens toujours) d'avoir assez de connaissances pour faire ce qu'on veut, en gros (pas d'un point de vue "travail" mais plus "passion rémunérée ou non" ;))
 
Ok, en ce qui me concerne, je voyais d'abord "être plutôt bien dans ses baskets", ne pas se sentir trop mal dans la société et plus largement dans le monde mais ce que tu cites (liberté/limites et connaissance-s) y participe bien entendu.
 
Une question : il y a une obligation d'éducation en France, c'est bien ça ? mais pas de scolarité ? Ça oblige à quoi en fait ?
 
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