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LordGuinness

Broute de l'herbe
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Rennes
Bonjour bonjour, une petite nouvelle se joint à vous !


Je me nomme Nolwenn, dix-huit petites années, j'étudie les arts plastiques à la fac à Rennes, et j'ai franchi le cap du végétarisme l'été dernier.
Oui, c'est relativement peu. Je n'ai jamais été amatrice de viandes ou poissons (il vaut mieux préciser, quand on sait que la majorité des omnis pense que végé = poisson..) donc la transition n'a pas été très compliquée, mais le sujet me travaillait depuis un bon moment, et après m'être suffisamment informée et sensibilisée, hop ! Le lait, j'ai stoppé plus tôt, mon corps ne le supportait plus. Chez moi j'évite un max les produits animaux, en extérieur c'est encore vgr (aspect social, tout ça). Je ne souhaite plus acheter de vêtements issus de l'exploitation mais difficile pour les chaussures avec ma pointure (43) - et ouais, tu peux difficilement être végane en dépassant les normes de l'industrie textile.

Bref bref, au départ j'étais partie pour rester assez individualiste, mais aujourd'hui le carnisme m'insupporte, j'ai du mal à tolérer cela, notamment chez mes amis (même ceux qui sont informés, il n'y a selon moi aucune raison de légitimiser ces pratiques obscures). Enfin, il vaut mieux rester pédagogue, même si c'est difficile. J'ai trop vu de radicaux se bouffer entre eux pour savoir qui avait la démarche la plus pure, et pour moi c'est un même combat... J'essaie donc de sensibiliser en publiant quelques documents sur ma page Facebook. Ça a peu de répercussions mais à mon échelle, c'est faisable. Je ne suis pas dans un état de militantisme actif, je ne participe pas aux manifestations, je ne boycotte pas, ce n'est pas mon truc à ce moment. Je soutiens les actions mais suis plutôt dans le discours, l'information relayée. Pour autant je ne suis pas dans un délire utopique non plus.

Autrement, je suis passée au naturel dans les cosmétiques et soins hygiène en janvier dernier, c'est un petit bonheur d'expérimenter, de tester des petites choses sans valoriser les enseignes sans éthique/polluantes - et on se découvre une toute autre image, à force de prendre soin de soi.
Je suis quelqu'un d'assez réservé IRL, plutôt calme, réfléchi. Plus à l'aise à l'écrit - comme vous pouvez le constater, je suis certaine de vous assommer avec mon pavé haha. Je m'intéresse aux formes d'art en général, particulièrement le dessin (vous me trouvez facilement en train de gribouiller dans un coin), à la musique (je débute en guitare), aux langues (notamment l'anglais), à la culture web/gaming, aux bodmods, à tout ce qui touche à la pensée, la psychologie... etc etc. Je survolais le forum depuis quelques mois et enfin me voilà.


En espérant ne pas vous avoir ennuyés ! Merci de votre accueil.
 
Salut et bienvenue.

(pour les chaussures, je chausse plus grand que toi et j'en trouve des véganes, après ça dépend des gouts et tout)
 
J'ai trouvé relativement peu de sites, tu en aurais quelques-uns à me partager ?
Niveau bottines, sandales, ballerines, je n'avais pas été très enthousiaste ; après il y a toujours les baskets en toile, ce genre de choses, mais bon... Même la gamme vegan de Dr Martens est très limitée.
 
Bienvenue sur le forum :) !

LordGuinness":3kzt71zp a dit:
[...]j'ai franchi le cap du végétarisme l'été dernier.
Oui, c'est relativement peu.
Tu dis que c'est peu dans le sens "ça fait peu de temps" ? Ou bien tu trouves que tu aurais pu le faire plus tôt/jeune ?
Parce que devenir vg à 18 ans, j'ai l'impression que c'est plus jeune que pas mal d'entre nous ici (peut-être pas la majorité, mais quand même).
 
J'avais déjà été sur la plupart des sites mentionnés, mais je retourne y jeter un coup d'œil... Il ne me semblait pas avoir vu beaucoup de choses en 43 femme. Edit : je confirme, à part quelques modèles sur Vegetarian Shoes, le reste c'est niet. Sinon faut taper dans les hommes et j'aimerais changer un peu.

Choco : un peu des deux. Certains sont très critiques vis-à-vis des raisons qui ont poussé au végétarisme, en mettant en avant les notions de sensibilité, empathie, altruisme. (Et donc plus tard c'est, moins bien c'est, etc.) À la base je ne partais pas de là, l'homme en général me laissait indifférente et j'étais peu réceptive aux émois humains. C'est par une démarche plus logique, rationnelle que je suis passée. Aucune raison valable d'exploiter des peuples (non-humains) qui ont leur propre vie, leur propre système. On n'a pas à intervenir là-dedans.
 
Niveau chaussures standards, on peut toujours aller dans les Vans, Converse, Crocs, ce genre de choses qu'on m'avait suggérées ; et donc aussi dans les gammes masculines de Dr Martens (vegan), Vegetarian Shoes, Wills Vegan (+ http://wills-vegan-shoes.com/en/women-s ... ml?size=65)...
Sinon, j'ai ces petites choses-là :
http://macbethshop.com/index.cfm?page=c ... tegoryid=4
http://www.irregularchoice.com/ (j'aime beaucoup leurs modèles et visiblement certains sont en synthétiques)
http://www.toms.fr/femme/chaussures-femme/ballerines

Mais c'est pas la foule non plus, et si certains modèles existent au-delà du 41, ça se limite souvent au 43 (donc pour aller au-delà, encore plus compliqué).
 
Bienvenue la brune moussue !!

Angellore":m54csc2p a dit:
(la guinness c'est pas végé)
tu veux dire que ce n'est pas végane (produits animaux utilisés lors de la fabrication) ?
ou carrément y'a de la viande dans les verres ? :confus:
 
Bienvenue !
LordGuinness":2xehxj9a a dit:
Choco : un peu des deux. Certains sont très critiques vis-à-vis des raisons qui ont poussé au végétarisme, en mettant en avant les notions de sensibilité, empathie, altruisme. (Et donc plus tard c'est, moins bien c'est, etc.) À la base je ne partais pas de là, l'homme en général me laissait indifférente et j'étais peu réceptive aux émois humains. C'est par une démarche plus logique, rationnelle que je suis passée. Aucune raison valable d'exploiter des peuples (non-humains) qui ont leur propre vie, leur propre système. On n'a pas à intervenir là-dedans.
Alors en fait, ce qu'on a du mal à comprendre, parce que culturellement on nous force à les séparer c'est que : Raison et empathie ne sont pas deux choses absolument opposées.

Ce dont tu parles, c'est un raisonnement éthique. Un raisonnement éthique, c'est la prise en compte du ressenti, de l'expérience, du bien être et de la souffrance, des intérêts de tous les individus. Mais sans empathie, sans la capacité à reconnaître que les intérêts des autres individus doivent être pris en compte... le raisonnement n'a aucun raison d'aboutir au respect d'autrui, ou à sa non-exploitation. Si je suis dépourvu.e d'empathie, et que je considère que je suis le seul individu sur terre doué d'émotions, par exemple, parce que je ne suis pas capable d'imaginer qu'autrui en ressente, alors je peux faire absolument ce que je veux à autrui. C'est parce qu'on est doué.e d'empathie qu'on est capable de mener un raisonnement éthique, de refuser de faire du mal à son prochain, et de revendiquer la justice. Et c'est valable aussi bien pour des raisonnements de justice envers les humains qu'envers les autres animaux.

Mais pour ridiculiser la prise en compte des animaux -les victimes qui n'ont pas la possibilité de parler et de revendiquer activement (violemment) leur individualité et leurs intérêts-, la société nous pousse à considérer que c'est un combat secondaire, que les végétariens sont hypersensibles (parce qu'il faut être hypersensible pour s'intéresser à des victimes par pur altruisme... rejetée par la société entière, par nos associés dans le crime), que la sensibilité est un défaut, une faiblesse, et que la raison est en totale opposition avec la sensibilité.
La raison, c'est la force. La raison n'appartient qu'aux humains. Et mieux, la raison n'appartient qu'aux dominants (y compris pour les dominations inter-humains). Et la justice, la seule qui compte, ne peut être déterminée que par la raison.
Tandis que la sensiblité appartient aux faibles, et leur sert à servir les dominants. Et n'a aucune valeur objective.

Alors qu'en vérité, la justice repose sur les deux : empathie (capacité à prendre en compte tous les individus) et raison (concevoir les moyens pour le réaliser concrètement). Et si on prend en compte certains individus plus que d'autre, c'est simplement parce qu'on a une empathie sélective, qu'on réduit ou qu'on élargit (selon le contexte, selon l'apprentissage, selon la culture, selon le vécu).

--------

Je vais revenir aussi sur le terme d'utopie. Tu dis :
Pour autant je ne suis pas dans un délire utopique non plus.
On nous apprend à être cynique. On nous apprend que l'utopie est niaise, bête, délirante. On nous apprend, en fait, que la société... ne change pas vraiment. Alors que la société évolue en permanence, en suivant des chemins à peu près imprévisibles, parmi des ramifications possibles innombrables...

Il y a deux ans, alors que je lisais le blog de l'elfe http://lesquestionscomposent.fr/ , j'étais encore végétarien, ou végane débutant... et j'ai ressenti le besoin de faire un article de blog pour exprimer toutes les réflexions que m'inspiraient son blog. J'ai mis une journée à l'écrire. J'aimais beaucoup son blog, ça m'avait beaucoup fait réfléchir, mais... je me disais que la morale était peut-être quelque chose de relativiste... et je me disais aussi qu'elle était bien utopiste. Que c'était bien d'avoir des rêves, mais que moi, j'étais réaliste. Le monde dont elle rêvait, c'était pas pour demain. C'était même probablement pour jamais. Je savais mieux qu'elle parce que moi, j'étais réaliste, ça tombait sous le sens, c'était pas trop possible son truc.

Mais j'ai quand même fini mon article en déclarant que c'était une bonne chose qu'elle soit utopiste. Parce qu'il en faut, des utopistes. Il faut des gens qui croient en leur cause, pour faire avancer les choses. C'est eux qui lancent le mouvement, c'est eux qui changent la société. Donc même s'ils ont tort, puisque la société ne peut pas changer, c'est important qu'ils soient là, puisqu'ils changent la société (Tu le vois, mon gros paradoxe ?).
Parce que l'histoire nous montre que ce sont toujours des utopistes qui ont chaque fois réalisé des bouleversements inimaginables, impossibles à réaliser selon l'opinion du reste de la population...

J'ai repensé à ce que j'avais écrit. Et quelques heures plus tard, je supprimais mon article. Je me suis dit que j'avais vraiment été con. Si ce sont les utopistes qui font évoluer le monde dans le bon sens, en réalisant des choses que le reste de la population considère comme impossibles (ce qui ne veut pas dire que tous les utopistes parviennent à leur fin... mais que seuls les utopistes y parviennent)... qu'est-ce qu'il me restait comme argument pour ne pas être utopiste ? J'avais raison d'être pessimiste pour diminuer mes chances de faire changer le monde dans le bon sens ?

La vérité, c'est que la société évolue selon ce que les humains en font (à condition de ne pas être limité par des caractéristiques physiques immuables... mais il se trouve qu'on est incapables de déterminer exactement où se trouvent ces limites... et si on pose arbitrairement ces limites, alors on s'interdit de continuer à chercher plus loin...). Et je suis un humain, et tous les autres humains sont également des humains, et on est tous capables d'échanger, de réfléchir, de se comprendre, de se transmettre des idées. La volonté de l'humanité, c'est aussi ma volonté. Et je ne suis pas plus capable de déterminer précisément l'avenir de l'humanité que je ne suis capable de déterminer précisément mes choix futurs. Tout reste possible. Si je décide d'être pessimiste, je transmets mon pessimisme. Si je décide d'être optimiste, je transmets mon optimisme, et je peux chercher réellemment à atteindre des objectifs utopistes (et à optimiser ma réflexion sur les moyens de l'atteindre), dont je suis incapable de dire aujourd'hui s'ils sont possibles ou pas, réalistes ou pas. Mais vu la vitesse à laquelle la société a évolué au cours du dernier siècle, dans tous les domaines, j'aurais tort de limiter mes scénarios possibles sans une très bonne raison...
Bref, l'utopie n'est pas plus délirante que le pessimisme ou le cynisme. Ce sont juste des paris sur l'avenir, aussi incertains les uns que les autres. Et ça n'est probablement pas le choix le plus irrationnel des trois. (Voir ça aussi http://fr.wikipedia.org/wiki/Proph%C3%A ... alisatrice et ça, pour illustrer : https://www.youtube.com/watch?v=GA8z7f7a2Pk)

(Voilà, c'était mon petit speech. Parce que si sept milliards d'humains avaient ça en tête, on serait tous capables d'évoluer encore plus vite.)
 
Tcharls":l1m91zsa a dit:
Bienvenue la brune moussue !!

Angellore":l1m91zsa a dit:
(la guinness c'est pas végé)
tu veux dire que ce n'est pas végane (produits animaux utilisés lors de la fabrication) ?
ou carrément y'a de la viande dans les verres ? :confus:
C'est filtré avec des produits animaux.
 
Angellore":yaqpb6vc a dit:
C'est filtré avec des produits animaux.

d'autres bières sont également concernées, et la question se pose aussi pour les vins..

sur le forum, il y a ce post de mildiou qui a bien bossé, ici
ça date un peu et il y a probablement des choses qui ont bougées depuis, mais c'est une bonne base pour ceux que ça intéresse.
 
Merci à tous pour votre accueil (désolée pour le retard, j'étais assez occupée cette semaine). :)

Pers0nne":j362fqkz a dit:
Bienvenue !
Alors en fait, ce qu'on a du mal à comprendre, parce que culturellement on nous force à les séparer c'est que : Raison et empathie ne sont pas deux choses absolument opposées.

Ce dont tu parles, c'est un raisonnement éthique. Un raisonnement éthique, c'est la prise en compte du ressenti, de l'expérience, du bien être et de la souffrance, des intérêts de tous les individus. Mais sans empathie, sans la capacité à reconnaître que les intérêts des autres individus doivent être pris en compte... le raisonnement n'a aucun raison d'aboutir au respect d'autrui, ou à sa non-exploitation. Si je suis dépourvu.e d'empathie, et que je considère que je suis le seul individu sur terre doué d'émotions, par exemple, parce que je ne suis pas capable d'imaginer qu'autrui en ressente, alors je peux faire absolument ce que je veux à autrui. C'est parce qu'on est doué.e d'empathie qu'on est capable de mener un raisonnement éthique, de refuser de faire du mal à son prochain, et de revendiquer la justice. Et c'est valable aussi bien pour des raisonnements de justice envers les humains qu'envers les autres animaux.

J'établis souvent la distinction entre raison et émotion, l'une étant plus objectif (universel?), l'autre étant plus dans un affect émotionnel personnel, mais les deux sont étroitement liés et n'ont pas de valeur supérieure ou inférieure. Ils s'égalent, ont leur importance propre pour régir une pensée qui soit juste (et donc ici, morale). Ils sont nécessaires l'un à l'autre. Si j'amenais cette comparaison dans ma présentation, c'était pour me distinguer des émois habituels que je croise dans les groupes végétariens. Je constate que beaucoup d'individus dans la communauté se prennent d'une émotion intense pour autrui, animal ou humain. Je suis bien sûr sensible à la vie d'autrui, j'ai de l'empathie, je lutte contre l'exploitation, le meurtre, les mises à mort, le mal ; mais je ne pleure pas, mon quotidien n'est pas obsédé par la tristesse du monde, je n'agis pas directement sur les maux humains. J'essaie d'avancer la raison, la logique dans ma démarche, mais celles-ci sont nécessairement empruntes d'empathie. J'ai toujours eu tendance à prendre du recul sur les choses, les faits concrets, à mettre à distance mes émotions et sentiments, pour réfléchir plus posément peut-être ; pour poser une réflexion plus intellectuelle, théorique sur les choses.

Pers0nne":j362fqkz a dit:
Mais pour ridiculiser la prise en compte des animaux -les victimes qui n'ont pas la possibilité de parler et de revendiquer activement (violemment) leur individualité et leurs intérêts-, la société nous pousse à considérer que c'est un combat secondaire, que les végétariens sont hypersensibles (parce qu'il faut être hypersensible pour s'intéresser à des victimes par pur altruisme... rejetée par la société entière, par nos associés dans le crime), que la sensibilité est un défaut, une faiblesse, et que la raison est en totale opposition avec la sensibilité.
La raison, c'est la force. La raison n'appartient qu'aux humains. Et mieux, la raison n'appartient qu'aux dominants (y compris pour les dominations inter-humains). Et la justice, la seule qui compte, ne peut être déterminée que par la raison.
Tandis que la sensiblité appartient aux faibles, et leur sert à servir les dominants. Et n'a aucune valeur objective.

En revanche voilà, je n'établis aucune hiérarchie entre les différentes démarches et différents modes de pensée, qui se valent tous dans leur singularité et partage commun. Je refuse que l'on dévalorise une pensée que la plupart jugerait insipide, sans intérêt, car non attendue, appropriée selon les attentes qu'on nous pose. Je déplore la pitié qu'on (société) a pour le pauvre végétarien qui s'émeut du sort des animaux. On nous apprend à ne plus s'émerveiller, ressentir, vouloir aider les autres ; on nous ment, manipule, à coups de pubs à outrance, de normes sociales, et j'en passe ; on nous donne un monde fade et limité dans lequel tout manquement apparaît marginal, isolé, voire stupide et dénué de sens. Le sens, la justice, c'est dans un chacun, dans sa pensée réfléxive et affective.[/b] Comment formuler un jugement qui soit juste et moral sans faire appel à la fois aux émotions (sensibilité à la vie, à autrui, comme à soi) et à quelque chose qui s'apparente à une construction raisonnée, objective, en fonction des moyens dont on dispose ?

Pers0nne":j362fqkz a dit:
Alors qu'en vérité, la justice repose sur les deux : empathie (capacité à prendre en compte tous les individus) et raison (concevoir les moyens pour le réaliser concrètement). Et si on prend en compte certains individus plus que d'autre, c'est simplement parce qu'on a une empathie sélective, qu'on réduit ou qu'on élargit (selon le contexte, selon l'apprentissage, selon la culture, selon le vécu).

Je pense que la question de l'empathie est nécessaire, et que les sensibilités différentes soient-elles permettent d'avancer dans une démarche réfléxive ; je suis d'accord avec ton propos.

Pers0nne":j362fqkz a dit:
--------

Je vais revenir aussi sur le terme d'utopie. Tu dis :
Pour autant je ne suis pas dans un délire utopique non plus.
On nous apprend à être cynique. On nous apprend que l'utopie est niaise, bête, délirante. On nous apprend, en fait, que la société... ne change pas vraiment. Alors que la société évolue en permanence, en suivant des chemins à peu près imprévisibles, parmi des ramifications possibles innombrables...

Je ne sais pas si mon cynisme et pessimisme me viennent de cet environnement socio-culturel, je pense qu'une partie vient de mon caractère et de mon expérience perso. J'admire les personnes volontaires, les convaincus, les rêveurs, ces utopistes dont on peut faire la critique, car leur façon de penser ne correspond pas à quelque chose d'acquis (on va plus loin, on veut faire plus). J'encourage ces démarches, ces pensées, elles sont nécessaires et font vivre et avancer les causes. Je n'en fais pas part, me considérant comme quelqu'un de "réaliste", plus terre-à-terre, et je ne donne pas dans la foi sans être assurée du résultat - c'est ma façon de voir les choses.

Pers0nne":j362fqkz a dit:
Il y a deux ans, alors que je lisais le blog de l'elfe http://lesquestionscomposent.fr/ , j'étais encore végétarien, ou végane débutant... et j'ai ressenti le besoin de faire un article de blog pour exprimer toutes les réflexions que m'inspiraient son blog. J'ai mis une journée à l'écrire. J'aimais beaucoup son blog, ça m'avait beaucoup fait réfléchir, mais... je me disais que la morale était peut-être quelque chose de relativiste... et je me disais aussi qu'elle était bien utopiste. Que c'était bien d'avoir des rêves, mais que moi, j'étais réaliste. Le monde dont elle rêvait, c'était pas pour demain. C'était même probablement pour jamais. Je savais mieux qu'elle parce que moi, j'étais réaliste, ça tombait sous le sens, c'était pas trop possible son truc.

Ce "réalisme" se lie souvent à un pessimisme ou à une indifférence aux autres ; un constat des faits réels, et une appréhension des possibilités.. On m'a reprochée d'être trop noire sur les faits humains, de ne pas m'investir émotionnellement dans les affaires du monde, ou même à échelle plus petite, dans les maux de mes amis. J'ai eu des problèmes de communication notamment avec une amie toujours prisée par ses émotions "débordantes", donnant raison à toute pensée plus ou moins irrationnelle, sans prendre de recul sur sa situation réelle. J'ai toujours été assez réfractaire aux engagements que je jugeais trop orientés, trop utopistes, irrationnels ; je ne participe pas à l'évolution attendue en gardant ce mode de pensée. J'essaie de faire de mon mieux dans mes actes, dans ma petite vie, et je m'en contente actuellement, c'est une réalité.
Pour autant ces utopistes ne sont pas dans le tort. On peut avoir du mal à adhérer à ces idées encore floues, car l'on n'en voit pas les limites, ni les concrétisations. Mais je ne dévalorise en rien cette façon de faire avancer les choses. Il faut s'autoriser à rêver un peu ; pour ma part, je lâche peu prise sur les "grandes choses", mais je suis beaucoup dans l'imaginaire et le désir pour d'autres choses plus légères.

Pers0nne":j362fqkz a dit:
Mais j'ai quand même fini mon article en déclarant que c'était une bonne chose qu'elle soit utopiste. Parce qu'il en faut, des utopistes. Il faut des gens qui croient en leur cause, pour faire avancer les choses. C'est eux qui lancent le mouvement, c'est eux qui changent la société. Donc même s'ils ont tort, puisque la société ne peut pas changer, c'est important qu'ils soient là, puisqu'ils changent la société (Tu le vois, mon gros paradoxe ?).
Parce que l'histoire nous montre que ce sont toujours des utopistes qui ont chaque fois réalisé des bouleversements inimaginables, impossibles à réaliser selon l'opinion du reste de la population...

J'ai repensé à ce que j'avais écrit. Et quelques heures plus tard, je supprimais mon article. Je me suis dit que j'avais vraiment été con. Si ce sont les utopistes qui font évoluer le monde dans le bon sens, en réalisant des choses que le reste de la population considère comme impossibles (ce qui ne veut pas dire que tous les utopistes parviennent à leur fin... mais que seuls les utopistes y parviennent)... qu'est-ce qu'il me restait comme argument pour ne pas être utopiste ? J'avais raison d'être pessimiste pour diminuer mes chances de faire changer le monde dans le bon sens ?

La vérité, c'est que la société évolue selon ce que les humains en font (à condition de ne pas être limité par des caractéristiques physiques immuables... mais il se trouve qu'on est incapables de déterminer exactement où se trouvent ces limites... et si on pose arbitrairement ces limites, alors on s'interdit de continuer à chercher plus loin...). Et je suis un humain, et tous les autres humains sont également des humains, et on est tous capables d'échanger, de réfléchir, de se comprendre, de se transmettre des idées. La volonté de l'humanité, c'est aussi ma volonté. Et je ne suis pas plus capable de déterminer précisément l'avenir de l'humanité que je ne suis capable de déterminer précisément mes choix futurs. Tout reste possible. Si je décide d'être pessimiste, je transmets mon pessimisme. Si je décide d'être optimiste, je transmets mon optimisme, et je peux chercher réellemment à atteindre des objectifs utopistes (et à optimiser ma réflexion sur les moyens de l'atteindre), dont je suis incapable de dire aujourd'hui s'ils sont possibles ou pas, réalistes ou pas. Mais vu la vitesse à laquelle la société a évolué au cours du dernier siècle, dans tous les domaines, j'aurais tort de limiter mes scénarios possibles sans une très bonne raison...
Bref, l'utopie n'est pas plus délirante que le pessimisme ou le cynisme. Ce sont juste des paris sur l'avenir, aussi incertains les uns que les autres. Et ça n'est probablement pas le choix le plus irrationnel des trois. (Voir ça aussi http://fr.wikipedia.org/wiki/Proph%C3%A ... alisatrice et ça, pour illustrer : https://www.youtube.com/watch?v=GA8z7f7a2Pk)

Merci pour ces liens, je vais regarder cela. Tu m'ôtes la possibilité de répondre, haha, je ne sais que dire.

Pers0nne":j362fqkz a dit:
(Voilà, c'était mon petit speech. Parce que si sept milliards d'humains avaient ça en tête, on serait tous capables d'évoluer encore plus vite.)

Je te remercie pour ce post, qui me permet d'ouvrir un peu plus la réflexion sur la notion d'utopie. C'est un beau témoignage qui donne une idée positive du concept d'utopie, et d'empathie. Ma réponse a dû être assez synthétique car le temps me presse (et gros bug internet qui a effacé toute ma réponse... dégoûtée...), mais je méditerai plus personnellement sur cette question.

— Le 13 Nov 2014, 14:25, fusion automatique du message précédent —

Je suis navrée si ma réponse paraît assez pauvre, j'avais construit quelque chose de bien plus argumenté et plus clair mais sous le coup de l'énervement, impossible de reformuler correctement ma pensée. J'avais également écrit un petit quelque chose sur l'importance de l'éveil des sensibilités, même si elles s'épanouissent toutes différemment (environnement, perception sensible, parcours intellectuel variables..).

Et pour la Guinness, malheureusement j'en ai eu écho, comme pour la plupart des bières voire vins. :( Je n'ai pas eu de sources fiables pour le moment, si vous avez de bons sites à me partager, je suis toute ouïe ! Des marques de bières véganes sucrées, vous auriez ? :whistle:
Tout comme l'utilisation du noir animal pour les sucres raffinés, beaucoup de choses se disent mais visiblement rien ne tend à prouver que cette pratique soit toujours d'actualité dans nos sociétés (pour les grandes sociétés au moins, je pense à Béghin Say).

— Le 13 Nov 2014, 14:29, fusion automatique du message précédent —

Euh dernier passage car je voulais corriger quelques fautes : il n'y a pas possibilité d'éditer ses messages postés ?
 
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