Avec une coïncidence des dates pareilles, je crois que tu es très excusable de cette minuscule bévue, Tilt!
Mais j'ai vraiment envie de te répondre, car ta question m'a touchée.
Je vis avec ce qu'on pourrait appeler un flexitarien; bien que l'intéressé ne se considère pas ainsi et considère que vu qu'il consomme de la viande, même une fois ou deux par mois (parfois plus, parfois moins), il est omni et puis c'est tout.
Quand il se fait cuire du cadavre (tu excuseras le terme, mais c'est ce qui est...), la fenêtre est ouverte, la hotte de la gazinière allumée et les ustensiles de cuisine utilisés lavés 2fois, pour ne pas qu'il puisse subsister la moindre odeur, la moindre trace de viande quand ma nourriture s'y trouvera. Il fait vraiment très attention, car il sait que cela me dégoute. Il se tourne aussi pour ne pas que je voie son assiette.
Quand nous dinons à l'extérieur, il va jusqu'à goûter les plats qu'on me sert. Et heureusement, car c'est déjà arrivé qu'il y avait du bouillon d'origine animale + des boulettes de viande "cuites dans la soupe et simplement retirées avant de me servir", par exemple.
Enfin, bref, mon compagnon est absolument merveilleux, et je n'aurai pu tomber sur omni plus respectueux et compréhensif du végé*arisme.
D'autant plus que je ne lui ai jamais demandé de renoncer pratiquement à son régime alimentaire (Evidemment, je suis heureuse qu'il trouve les plats végé à son goût!
), ni de faire la moitié de ce qu'il fait pour ne pas m'incommoder.
A côté de ça, je ne crois pas qu'il faille se séparer d'un omni quand on est en couple stable et que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Une relation amoureuse est précieuse, mais les convictions de chacune des "parties du couple" le sont aussi et les nier reviendrait à ne pas accorder à sa "moitié" le droit d'être un être à part entière.
Si il ou elle t'aime vraiment, ton végétarisme ne devrait pas être un problème. Et si faire cuire de la viande devrait se mettre à te soulever le cœur, il ou elle devrait comprendre et se mettre à la cuisine, au moins pour son cadavre. Des concessions respectant l'autre et tout le monde est heureux et vit fort bien (a l'exception sans doute de l'animal innocent, et de "l'omni-carniste-spéciste mou ou non du bulbe" qui avale son comptant d'antibio et autres saletés), mais si le couple se sépare, est-ce que l'omni cessera de manger du cadavre? Non, ou alors, c'est qu'il/elle a l'esprit de contradiction développé à un niveau pathologique grave!
La rupture pour ce genre de motifs n'est donc pas une solution intéressante.