Droit au logement / Squat/ Récupération de maison abandonnée

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Anonymous

Guest
On parlait de maison abandonnée sur un autre sujet donc si des gens veulent continuer à débattre sans polluer l'autre sujet c'est ici.
C'est un sujet qui me touche pas mal, je connais quelques squats et quelques squatteureuses, j'ai pas mal de connaissances qui vivent à la rue, ou qui y ont vécu, ou qui vivent entassé·e·s dans les appartements de leurs ami·e·s, mais j'ai aussi de la famille qui possèdent des maisons souvent vides aussi.


Mon point de vue: Je trouve légitime qu'une maison abandonnée, un apparte vide depuis longtemps soit investi et réapproprié que ça soit pour devenir un logement, un atelier artistique, un lieu de stockage de matériel, un lieu militant, un refuge.

Je sais que c'est compliqué pour les propriétaires que leur "propriété" soit investie et je pense qu'il peut être plus simple de squatter des maisons ou appartements appartenant à des grosses boîtes immobilières plutôt qu'à des petits particuliers (bon, on sait qu'il y a des particuliers très riches et des petites boites immobilières mais bon).

Quand à la méthode (payer ou pas l'électricité, remettre aux normes les installations électriques et réseau d'eau, annoncer ou pas le lieu), je pense que ça dépend surtout du projet et des moyens des personnes faisant partie du projet.
 
(Merci de créer ce topic, je me documente pas mal sur ce sujet qui m'intéresse beaucoup, donc je suis contente de l'aborder sur le forum.)
 
Je n'ai jamais spécialement réfléchi à la question, mais c'est vrai qu'en France il y a énormément de lieux complètement l'abandon qui n'ont pas vraiment de propriétaires ou qui s'en fichent complètement. Et quand on vois le nombre de gens qui sont à la rue, c'est sur qu'ils seraient mieux là dedans...
Dans la rue derrière chez moi il y a une salle de concert/théâtre dont le propriétaire a complètement disparu depuis 1 an ! Donc la salle est laissée à l'abandon...
Mais j'imagine que dans notre société, des gens qui logent sans rien payer ça doit poser problème à certains...
 
Oui je me le dis en me baladant dans les rues de Limoges en levant un peu le nez. Y a quantité d'étages d'immeubles de centre ville où les volets sont fermés et où vraisemblablement, y a personne. Je comprends pas pourquoi ces locaux (à moins qu'ils ne soient dangereux) ne sont pas prêtés gracieusement. C'est un peu comme la bouffe des supermarchés qui est jetée plutôt que donnée, pire, des salariés peut même avoir une amende pour avoir récupéré de la bouffe à jeter. Mais enfin, le jour où je comprendrais quelque chose au système économique et politique car je me dis que ça doit tenir à ça, peut-être que je comprendrais mieux les logiques à l'oeuvre.
 
Il y a plus de logements vides que de personnes à la rue, ça c'est sûr.

Faut pas se mentir, il y a de la spéculation sur le logement, ainsi que pas mal d'autres choses pas nettes.

Il y a bien sûr aussi des personnes qui n'ont pas le temps de s'occuper de leur propriété ou qui ne veulent pas la mettre en location, mais si c'est squatté, c'est de la réquisition et c'est vital pour pas mal de gens.
 
Y avait le squathédrale à Limoges, un squat près de la cathédrale, ça gênait personne, y avait aucun souci. Hé bé, la mairie l'a fait murer.
 
J'ai souvent été choquée de voir des maisons visiblement à l'abandon en banlieue nantaise, alors que la demande en logement est énorme (et du coup, les prix... :cartonR: ). Je peux comprendre qu'un propriétaire n'apprécie pas de voir son bien squatté, mais je ne peux pas comprendre comment il en arrive à ce que le bien puisse être squatté : tu as une maison / un appart, soit tu l'occupes (même un mois dans l'année), soit tu le loues, soit tu t'en débarrasses...
Naïvement je pensais que les impôts fonciers suffisaient à dissuader les gens de garder des logements vides, mais manifestement non.
 
C'est la même chose à Périgueux. On dit que cette petite bourgade de province compterait 2000 logements libres au bas mot ! Et pourtant, un peu comme partout il n'est pas facile de s'y loger à un loyer décent.

Car oui, on trouve toujours... Mais faut mettre le prix. Et quand je pense à l'argent que je dépense tous les mois pour avoir un toit au dessus de la tête, ça me rend malade.
 
Oui, mais on en revient à la question : "pourquoi y a-t-il autant de logements vides ?"
La spéculation est une chose, mais n'explique pas tout. Probablement + le fait de grosses sociétés.
Je ne sais plus qui avait soulevé le problème d'indivision. Il y a aussi d'autres problèmes d'histoire familiale (une vieille personne placée dans un home qui espère toujours pouvoir retourner chez elle, par exemple).
Il y a aussi pas mal de règlements qui font que, pour louer un logement, il faut rentrer dans des normes de salubrité, d'isolation, de sécurité,.... Et certains propriétaires n'ont pas forcément beaucoup de temps et/ou d'argent à investir dans la rénovation d'un bien dont ils héritent. Un exemple très bête : on ne peut théoriquement plus louer un logement dont les toilettes sont à l'extérieur, dans la cour.
A savoir aussi qu'un propriétaire est civilement responsable si un locataire (avec bail) a un accident parce que le logement n'est pas aux normes.
Mieux comprendre pourquoi il y a autant de logements vides pourrait aider à trouver des solutions (voire, pourquoi pas, trouver directement un arrangement avec les propriétaires... c'est déjà arrivé).
 
Autant je suis libertaire d'un point de vue sociétal, autant je suis interventionniste sur ce sujet. Y'a des logements vacants ? Ben le proprio devrait avoir l'obligation de le mettre en location au prix du marché. Il a pas les moyens de le mettre au norme ? Obligation de vente.

Méthode simple, efficace et facile à mettre en oeuvre. Y'a juste un hic : les propriétaires ça vote et faudrait pas se les mettre à dos..........
 
C'est un sujet intéressant. Je ne me suis jamais posée la question du squattage. Mais je sais que si un voleur s'introduit chez quelqu'un et qu'il se blesse gravement (genre il se coupe un bras) et qu'il porte plainte contre le propriétaire, ce dernier peut payer toute sa vie des dommages et intérêts. Du coup, je me demande si c'est le même principe avec un squatteur? Si ce dernier se blesse gravement à cause de la maison et qu'il se retourne contre le proprio, il se passe quoi?

Par rapport aux propriétaires qui ne louent pas leurs biens, il y a beaucoup d'histoires différentes: entre les histoires de famille, les problèmes d'indivision mal géré, les agences immobilières qui laissent des biens pourrir, etc. Ça a l'air facile comme ça, pourtant ça ne l'est pas vraiment.
Un exemple tout simple, t'as une maison, tu décides de la mettre aux normes (fenêtres double-vitrage, ce genre de trucs), mais tu n'as pas suffisamment pour tout payer: tu te tournes vers les aides de l'État, en échange tu t'engages à louer ton bien à un prix un peu plus bas que le marché et à des gens qui ont un revenu modeste. Le problème commence: tu trouves des gens qui gagnent 100€ de trop ou de moins et c'est mort, tu ne peux pas leur louer le bien. Et pourtant, tu voudrais louer ton bien car un bien non loué coûte cher... mais t'es bloqué et des gens dans ce cas-là, j'en connais plusieurs et ils regrettent amèrement d'avoir bénéficié de ces aides qui au final engluent leurs biens car selon où tu habites il n'y a pas forcément les loueurs types que l'État voudrait aider (et à la base, c'est une chouette idée, mais en pratique, faut les trouver...).

Sinon, mon père a un appart vide et il ne peut pas le louer car l'ancienne locataire (qui n'a pas payé pendant 6 mois...) s'est barrée du jour au lendemain sans prévenir et a littéralement détruit l'appart (les photos m'ont choquées, je ne sais pas comment elle a réussi à détruire autant). Comme il a été impossible de la retrouver, toutes les réparations sont à la charge du proprio + les frais de l'agence à payer même si le proprio n'a rien touché... Et lui qui vit avec le rsa ne sait plus quoi faire, ce bien est inlouable et invendable... et à la mairie on l'a renvoyé chier, pourquoi il se plaint, il a la chance d'être propriétaire...

Voilà pour ceux qui n'ont pas de chance... Mais sinon dans le principe, ce n'est pas normal qu'il y ait autant de biens non loués vu tous les gens dehors...
 
Mitsuya":36wbpkwk a dit:
je sais que si un voleur s'introduit chez quelqu'un et qu'il se blesse gravement (genre il se coupe un bras) et qu'il porte plainte contre le propriétaire, ce dernier peut payer toute sa vie des dommages et intérêts.
Si c'est effectivement le cas, je ne trouve pas cela normal (sauf si la blessure grave est due à un "anti-vol" installé par le propriétaire du bien).

Mitsuya":36wbpkwk a dit:
Un exemple tout simple, t'as une maison, tu décides de la mettre aux normes (fenêtres double-vitrage, ce genre de trucs), mais tu n'as pas suffisamment pour tout payer: tu te tournes vers les aides de l'État, en échange tu t'engages à louer ton bien à un prix un peu plus bas que le marché et à des gens qui ont un revenu modeste. Le problème commence: tu trouves des gens qui gagnent 100€ de trop ou de moins et c'est mort, tu ne peux pas leur louer le bien. Et pourtant, tu voudrais louer ton bien car un bien non loué coûte cher...
En Belgique, il y a des "agences immobilières sociales" qui évitent ce genre de souci : tu leur confies ton bien, en échange, elles le louent à des personnes qui en ont besoin et en prennent soin. Evidemment, tu reçois (un peu) moins d'argent chaque moi, mais elles prennent en charge tous les risques locatifs, etc.

Mitsuya":36wbpkwk a dit:
Sinon, mon père a un appart vide et il ne peut pas le louer car l'ancienne locataire (qui n'a pas payé pendant 6 mois...) s'est barrée du jour au lendemain sans prévenir et a littéralement détruit l'appart
Je connais un certain nombre de personnes qui ont peu de moyens financiers et pas mal de savoir-faire de leurs dix doigts et qui sont partantes pour louer des taudis, faire les travaux utiles (matériaux payés par le propriétaire) en échange de x mois de loyers gratuits et d'un loyer raisonnable ensuite.
 
jerohm24":1n2chppm a dit:
Obligation de vente.

Méthode simple, efficace et facile à mettre en oeuvre. Y'a juste un hic : les propriétaires ça vote et faudrait pas se les mettre à dos..........
Encore faut-il pouvoir vendre. :confus: Les joies de l'indivision......
 
yapuka":n8dfjhth a dit:
jerohm24":n8dfjhth a dit:
Obligation de vente.

Méthode simple, efficace et facile à mettre en oeuvre. Y'a juste un hic : les propriétaires ça vote et faudrait pas se les mettre à dos..........
Encore faut-il pouvoir vendre. :confus: Les joies de l'indivision......
S'il y a obligation de vente, l'indivision ne pose plus de soucis : personne ne peut refuser qu'il y ait vente (et le gain est réparti).
 
Problème bien compliqué.

J'habite une toute petite ville qui devrait même être considérée quasiment comme un village vu qu'on dépasse à peine les 2000 hab : la moitié des logements sont vacants. Il ne reste presque plus que des personnes âgées ici. Les jeunes s'en vont au fur et à mesure (pour études, travail, etc.).
QUe faire de ces maisons et appart ? La plupart sont à vendre (ou du moins à louer). Ca n'est pas dans l'intérêt d'un proprio que de laisser un logement vide sans que ça génère de revenu, sachant qu'il va sans doute perdre de la valeur et qu'il faut en plus payer des taxes foncières tous les ans. Mais voilà la demande de logement n'a pas l'air d'être située dans les mêmes zones que l'offre. Parce qu'ici pour le coup, y a des logements vides mais personne n'a l'air de vivre dehors. Qui veut venir à la campagne ? Pourtant c'est même pas cher.
Comme déjà dit les problèmes d'héritage, de remise aux normes... ça complique encore les choses.

Je ne sais pas s'il y a des rapports disponibles sur l'étude de ces problématiques en général, mais j'ai du mal à voir comment le fait de soutenir des squatteurs/ses de logements utiles aux propriétaires serait une solution. Surtout quand on voit les méthodes et l'état des logements une fois ces personnes parties. Bonjour le respect. Désolée mais c'est du vol et de la destruction du bien d'autrui.

Le rachat par la commune/l'Etat avec remise aux normes, facilité de location/vente... je suppose que ce n'est pas forcément simple mais ça me parait être le seul chemin à prendre pour trouver des solutions respectueuses de tous.
 
kindy":1hclfnxs a dit:
Je ne sais pas s'il y a des rapports disponibles sur l'étude de ces problématiques en général, mais j'ai du mal à voir comment le fait de soutenir des squatteurs/ses de logements utiles aux propriétaires serait une solution. Surtout quand on voit les méthodes et l'état des logements une fois ces personnes parties. Bonjour le respect. Désolée mais c'est du vol et de la destruction du bien d'autrui.
Il y a des squatteurs tout à fait respectueux des lieux qu'ils occupent et qui améliorent l'état du lieu squatté.
Je comprends qu'il existe aujourd'hui la propriété privée. En même temps, quand une personne possède quelque chose qu'elle n'utilise pas, n'entretient pas et qu'une autre personne en aurait l'utilité et serait prête à en prendre soin, à un niveau sociétal, ne serait-il pas logique de privilégier la seconde ?
 
Les bon·ne·s squateureuses (oui y a les bon·ne·s et les mauvais·e·s il parait) investissent des logements vides, à l'abandon souvent.

Selon les négociations ou rencontres avec les propriétaires et gestionnaires des lieux il peut se passer plein de choses.

J'avais rencontré quelqu'un qui avait un SDF qui s'était installé dans sa cave, forcément s'il avait essayé de le mettre dehors à l'arrache, le SDF aurait tout fait pour rester, au lieu de ça le proprio a tenté d'aider le SDF à trouver un lieu et faire des démarches.

Tous les squats où j'ai été, dans lesquels j'ai fait des activités ou que j'ai soutenu ne servaient pas à leur proprio (si ce n'est de spéculer). C'était soit des batiments en attente de destruction, des trucs vides depuis des années, bref, on peut pas dire que les lieux ont été occupés juste après le départ des ancien·ne·s locataires.

Pour info, mes potes avaient remis l'électricité au norme, c'était bien plus sécurisé après elleux qu'avant.

Je pense quand même qu'on oublie l'urgence dans laquelle sont pas mal de personnes à la rue.
 
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