"L’hypersensibilité serait-elle une ressource sous-exploitée ?"

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Membre supprimé 15539

Guest
Bonjour,

je n'ai pas retrouvé de discussion consacrée à ce sujet (pourtant il me semble bien qu'on en a déjà parlé).
Je voulais partager avec vous cet article vraiment très intéressant (et aussi certains commentaires) : www.jesuisfeministe.com/?p=3992

Bonne lecture les ami.e.s ! :)
 
Cet article est très intéressant, je ne m'étais encore pas penchée sur la question de l' "hypersensibilité" (avec des guillemets selon l'interprétation, l'expérience extérieure ou intérieure que l'on en a).

Il y a quelques années je n'avais qu'une mauvaise considération de l'hypersensibilité en ce que je la voyais chez mes camarades féminines, pleines d'empathie et de bonne volonté, à pleurer devant un film un poil sentimental ou à se réjouir de tout et de rien. Ça m'irritait, je ne comprenais pas, je trouvais cela bas et faible. Parce que je n'avais aucune sensibilité aux loisirs que je trouvais superficiels : regarder Twilight, s'émerveiller devant High School Musical, suivre les péripéties de séries américains sans profondeur... D'une froideur apparente, plus sensible et encline aux choses d'esprit, à l'art, à la beauté de la nature, aux pensées philosophiques. Bref, c'était pas pour moi, et elles étaient cruches à se larmoyer pour rien.

Mais en réalité, c'est bien plus que ça, cette notion de sensibilité ou de susceptibilité. Et depuis un an, j'en ai vu de toutes les couleurs et bien qu'ayant tenté de refouler, combattre cette émotivité nouvelle et incontrôlable, j'ai dû accepter ma sensibilité à certaines situations particulières. J'apprécie l'exemple de la violence, c'est une chose qui m'insupporte souvent. Pas forcément des réactions impulsives et irrationnelles, non, mais une analyse fine d'un stimuli "excessif" que l'on tente d'appréhender, dont l'on veut se protéger. L'être peut se sentir profondément envahi de colère, de tristesse, de joie, sans toujours se l'expliquer (fonctionnement biochimique? trait de personnalité? expérience traumatique?). Un mécanisme de défense contre des agressions extérieures, ou une compassion considérée démesurée dans une société qui se veut contentée, limitée, réservée. À supposer que le sujet "hypersensible" perçoive ce que les autres ne perçoivent pas, ou plutôt l'interprète d'une façon plus intime, subjective. Vigilance, prudence, pour terminer l'article, je suis d'accord..

En un sens l'hyposensibilité, l'indifférence aux autres et aux sentiments peuvent être dangereux pour l'entourage du sujet concerné. Lui-même se met dans une posture de défense, d'indépendance émotionnelle. C'est le cas de mon frère, qui n'a aucune pudeur à assumer ne pas avoir d'attachement aux gens, d'intérêt à aimer ou être aimé, si ce n'est pouvoir manipuler et s'amuser un peu à son gré quand il le désire seulement. Un trait de la personnalité sociopathique. Le sujet n'a rien à perdre : pas de peines de cœur, pas de chagrins, pas de disputes, mais il ne gagne rien non plus. "Ça sert à rien." Objectivement, non, l'individu ne gagne rien matériellement à s'entourer d'autres personnes. Pour beaucoup de monde c'est naturel, instinctif, de créer des liens affectifs, amicaux, amoureux, entreprendre des constructions sociales... Naturel et désiré, l'isolement n'étant pas au goût de tout le monde ; et un enrichissement spirituel, culturel important. C'est dangereux quand on est utilisé, manipulé, aux fins de la dite personne et que l'on développe des sentiments pour elle ; en plus du caractère amoral, asocial.

(Sorry si c'est pas très clair, les mots me sont venus rapidement et la fatigue n'aide pas.)
 
On peut être hypersensible et manipulateur, c'est pas du tout incompatible non plus.
 
Je n'en ai jamais fait l'expérience mais c'est à prendre en compte oui.
 
Moi oui, je crois, et c'est assez difficile je trouve parce que leur souffrance étant sincère et authentique, il en ressort beaucoup de culpabilité quand on refuse de céder à leurs souhaits. Une sorte de chantage affectif en quelque sorte.
Mais c'était une parenthèse et je n'en ferai pas une généralité bien sûr :)
 
D'après disons le 3/4 des descriptions que ça soit psychiatrique ou populaire je correspond de très près à un être hypersensible, mais je ne me considère pas (ou pu) tel quel (du moins au sens "faible" du terme). Je suis certes quelqu'un de très sensible et empathique au genre vivant dans son ensemble, très consciencieux, attentionné, perfectionniste. Mais ce n'est pu un handicape pour moi, au contraire. J'ai passé à travers une vie relativement difficile, et je suis sorti de mes 25 ans de dépression depuis 2 ans, et je réapprends à être sensible à ma manière.

Me délivrer des carcans sociales et d'une structure instable personnelle pour la reconstruire jour après jour me permets d’appréhender les choses différemment, de faire de toutes mes erreurs, toutes mes peines, toutes mes faiblesses, etc, une force. Tout n'est qu'une question de perception de nous-même et de notre monde personnel finalement.

Ma sœur est surdoué (au sens psychiatrique) et un de mes frères est probablement psychotique. On est tous très sensible dans la famille, pas une famille de scientifique/littéraire/artiste pour rien j'imagine.

Pour le coté culturel et féministe, j'ai remarqué que je m'entends beaucoup mieux avec les femmes qu'avec les hommes, dut justement, aux vieux codes masculins dans la culture genre un homme c'est musclé et ça pleure pas, ce genres de conneries. (Cela n'empêche en rien que amicalement j'ai trainé avec autant de femmes que d'hommes). J'ai aussi remarqué que disons dans mes passions mes hobbies, je me retrouve relativement souvent dans des domaines littéralement envahit par les femmes bien que la mixité s'installe. (Et je remarque aussi la tendance inverse dans les domaines "dits" spécifiques aux hommes, genre jeux vidéo :p).

Être opprimé toute sa vie permet de mieux comprendre les grandes causes j'imagine. Mais je pense qu'il serait injuste, pour revenir au sujet, de penser que les femmes sont plus sensible que les hommes, et que par raccourci, les femmes seraient plus souvent hypersensible. C'est plutôt une histoire de culture (cela dit le sexisme est une histoire de culture aussi comme tout le reste !). Vu de mon coté d'homme, les femmes avaient le droit de pleurer, d'exprimer publiquement leur sensibilité, mais moi non, car je suis un homme (attention je ne me plains pas hein, je suis très content d'être un mec avec le monde comme pissotière géante).
Je suis assez d'accord avec la citation "on ne nait pas femme on le devient" c'est tout aussi vrai pour le genre masculin.


Pour finir je dirais que ce ne sont pas les hypersensibles qui sont inadaptés aux gens et au monde, mais plutôt le monde (humain) et les gens qui ne sont pas adaptés aux hypersensibles, qui comme le dit l'article, finalement, sont atteints d'une grande "hyposensibilités". Le monde (animal/végétal/minéral) est hypersensible, écoutons le.

:p


PS : j'espère ne pas être trop hors sujet avec ma réponse mais je post quand même on verra bien ^_^)
 
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