Article intéressant : ici http://www.jeudiveggie.be/comment_et_po ... _proteines et ci-dessous.
Il y a un pdf de 12 pages sur le même sujet (et plus complet) : http://www.jeudiveggie.be/download/MytheProteines.pdf
(je n'ai pas trouvé de topic parlant du fameux mythe des protéines)
Il y a un pdf de 12 pages sur le même sujet (et plus complet) : http://www.jeudiveggie.be/download/MytheProteines.pdf
Le mythe des proteines
Par: Massimo Nespolo, DrSc
Professeur à l'Université de Lorraine, Nancy, France
Les besoins en protéines sont largement inférieurs à ce que l'industrie veut nous faire croire : ils varient entre 4% et moins de 10% des apports caloriques. Les treize premiers aliments par richesse protéique sont des végétaux : c'est donc virtuellement impossible de ne pas satisfaire les besoins protéiques tant qu'on satisfait les besoins caloriques. Pour subir une carence en protéines, il faut soit être en forte carence calorique (populations souffrant de famine, cas pathologiques comme les anorexiques), soit consommer une quantité prépondérante d'aliments dépourvus de protéine : les risques de carence protéique ne concernent certainement pas les pays développés, qui souffrent plutôt d'un grand excès protéique.
Les protéines que nous consommons avec les aliments ne sont pas absorbées telles quelles : la barrière intestinale, sauf états pathologiques, est imperméable aux molécules de grande taille comme les protéines. Pour être utilisée par notre organisme, une protéine doit être d'abord être scindée en acides aminés qui la composent : ceux-ci sont ensuite absorbés et utilisés pour synthétiser des nouvelles protéines.
Il existe des centaines d'acides aminés différents, mais seulement 22 rentrent dans la structure des protéines ; neuf parmi ces 22 sont dits « essentiels » car notre organisme ne peut pas les synthétiser. Or, tout aliment contient l'ensemble des acides aminés, y compris les essentiels. Ainsi, non seulement les végétaux contiennent largement assez de protéines pour couvrir nos besoins, mais tout acide aminé essentiel il y est bien présent.
La qualité nutritionnelle d'un aliment du point de vue de sont apport protéique est évaluée par l'indice chimique de tel aliment, calculé en divisant la quantité de chaque acide aminé essentiel dans un aliment par la quantité du même acide aminé dans une « protéine de référence » – considérée comme celle qui satisferait parfaitement à elle seule aux besoins de l'organisme, sans excès ni défaut – le tout exprimé par gramme de protéine. Le plus faible rapport ainsi obtenu parmi tous les acides aminés essentiels représente l'indice chimique de l'aliment ; si celui-ci est inférieur à 1, l'acide aminé qui donne cet indice est dit « limitant » parce que si l'aliment qui le contient était consommé isolément, il limiterait l'utilisation des autres acides aminés, plus abondants.
Pour le calcul de l'indice chimique nous avons besoin de la composition en acides aminés de l'aliment et de celle de la protéine de référence. Le rôle de la protéine de référence est d'établir un critère de comparaison, car les protéines d'un aliment ne peuvent être utilisées que tant que tous les acides aminés essentiels sont présents : quand l'un d'entre eux est complètement utilisé, les autres ne peuvent plus l'être, même si encore abondamment présents. Il va de soi que tout dépend du choix de la protéine de référence, car si on change celle-ci, on modifie les résultats et on bouleverse les conclusions. C'est bien la stratégie adoptée par l'industrie alimentaire pour nous faire croire à une prétendue supériorité des protéines animales : il suffit de choisir une protéine animale comme référence pour que, par voie de conséquence, les protéines animales apparaissent comme de meilleure qualité. Or, les premières expériences sur les rats nourris avec des protéines isolées, qui datent d'il y a plus d'un siècle, suggéraient que la caséine était de qualité supérieure : ainsi, les protéines du lait de vache, composées par de la caséine à mesure d'environ 80%, ont été prises comme référence, pendant une certaine période. Ensuite, l'œuf a pris le relais comme référence. Mais au fur et à mesure que les connaissances en nutrition avançaient, on s'est rendu compte non seulement qu'on avait largement surestimé les besoins mais aussi que la référence n'était pas tout à fait pertinente.
La composition en acides aminés de la protéine de référence établie par l''OMS et la FAO est beaucoup plus proche de la composition des protéines végétales ; la plupart des aliments végétaux ont un indice chimique proche de 1, voire supérieur. Les valeurs les plus faibles se trouvent chez les champignons, les fruits, certains légumes, dont le contenu protéique est trop faible pour être considéré comme une source protéique significative. Les aliments riches en protéines ont généralement un indice chimique de moyen à élevé, c'est-à-dire une « qualité » protéique bonne à excellente. Pour les céréales on va de 0,52 (sorgho, peu courant chez nous) à 1,28 (germe de blé) : les céréales les plus communes à nos latitudes ont un indice chimique entre 0,7 et 1. En ce qui concerne les légumineuses (très riches en protéines) l'indice chimique varie entre 0,91 (lentille) et 1,60 (petit pois verts). Même les oléagineux représentent une source protéique importante : si le sésame a un indice chimique de 0,68, le pavot, lui, est à 1,30. Ainsi, non seulement la quantité de protéines apportée par les végétaux dépasse largement les besoins dans toutes les étapes de notre vie, mais leur qualité est bien supérieure à celle que l'industrie voudrait nous faire croire.
Un autre mythe qu'on entend répéter fréquemment affirme qu'il « faut » associer céréales et légumineuses afin d'obtenir une protéine « complète ». Cette affirmation n'est pas pertinente dans la pratique. Tout d'abord, car tout aliment contient des protéines « complètes », c'est-à-dire composées de tous les acides aminés essentiels (et pas que les essentiels, d'ailleurs). Deuxièmement, car la qualité des protéines végétales est telle qu'il n'y a aucune nécessité d'introduire des stratagèmes nutritionnels ou culinaires afin de couvrir les besoins en protéines : il suffit de consommer la ration calorique nécessaire pour se trouver systématiquement en excès protéique. La stratégie à recommander est plutôt à l'opposé de cette affirmation. La consommation de protéines à haut indice chimique entraîne une augmentation du taux sérique d'IGF-1 (Insulin-Like Growth Factor 1), l'un des facteurs de croissance les plus puissants chez les mammifères. Or, l'IGF-1 est exploité par les cellules cancéreuses pour se développer : plus les niveaux d'IGF-1 sont élevés, plus le risque que les foyers cancéreux, dont nous tous sommes porteurs à chaque instant, grandissent et se transforment en tumeurs. Tout autre facteur constant par ailleurs, consommer des protéines animales comporte un risque accru de développer des tumeurs à cause du plus haut niveau d'IGF-1 qui en résulte. Les populations des pays développés, qui ne risquent nullement une carence protéique, ont ainsi tout intérêt à se tourner vers les protéines végétales, sans aucune nécessité d'associer céréales et légumineuses, ce qui augmente l'indice chimique et rapproche la composition en acides aminés du repas à celle de la protéine animale.
Mais il y encore une autre raison pour préférer les protéines végétales : leur moindre apport en acides aminés soufrés. Un intermédiaire fondamental du métabolisme des acides aminés soufrés est l'homocystéine, un acide aminé qui ne rentre pas dans les protéines. L'homocystéine est particulièrement toxique pour l'organisme et est impliquée dans un très grand nombre de pathologies : maladies cardiovasculaires, troubles psychiatriques, cancers et bien d'autres. Un moindre apport en acides aminés soufrés, en particulier en méthionine, réduit le risque d'augmentation du taux d'homocystéine avec l'âge. Les protéines végétales, et surtout celles des légumineuses – dans lesquelles l'acide aminé le moins abondant est justement un acide aminé soufré - sont à ce titre notamment préférables aux protéines animales.
(je n'ai pas trouvé de topic parlant du fameux mythe des protéines)