A vous lire, j'ai envie de dire que parfois on n'est pas prêt à/ capable d' assimiler les informations ou conseils fournis. On entend mais ça ne peut pas être intégré.
Je suis moi-même obèse et psychologiquement fragile (pas à cause de mon obésité mais de traumatismes répétés durant mon enfance) et c'est quelque chose que j'ai pu souvent constater, en ce qui me concerne. Certaines choses ne sont accessibles que si des étapes ont été franchies, certains blocages éliminés.
Après, je comprends que ça puisse être usant pour les proches. D'ailleurs je ne me confie pas à mes proches pour ne pas les perdre. On me voit comme une personne épanouie et c'est parfois vrai, l'espace de quelques jours. Je reste cloîtrée quand je vais trop mal, par pudeur. Je peux faire semblant quelques heures, j'ai appris ça très jeune, mais il y a tout de même des limites.
Enfin, tout ça pour dire que même si vous avez l'impression que ce que vous faites est inutile, ça ne l'est pas. La personne que vous écoutez sait qu'elle peut se confier sans risquer de vous perdre et c'est précieux. Après, rien ne vous oblige à le faire, c'est évident. Tout est toujours une question de choix au final.
A part ça, j'ai aussi envie de dire que le poids n'empêche rien, à moins de ne plus être capable de bouger du tout.
J'ai fait du sport 2h chaque soir pendant près d'un an alors que je pesais 120kg (et non, je n'ai pas perdu de poids mais gagné en muscles et je me sentais bien). Puis je me suis blessée (en faisant du shopping, pff). Comme j'ai "gagné" tout un tas de douleurs depuis (je pense que c'est partiellement psychologique vu l'ampleur que ça prend), j'ai décidé de m'y remettre tout doucement parce que ça m'aidait à me sentir beaucoup mieux.
Je pense qu'envisager le sport en terme d'effort est une erreur. Il faut y trouver du plaisir. Je croyais détester ça et j'ai découvert que je me trompais.
En ce qui concerne la fameuse volonté... Je suis une viandarde accro au fromage qui est passée végétarienne, puis végétalienne. Je crois donc que j'en ai. Avant je désirais ardemment maigrir et ça n'a jamais tenu. Je pouvais perdre 20 kg et en reprendre 30 juste derrière en craquant totalement émotionnellement. Par contre changer pour les animaux a fonctionné.
Je serais tentée d'en conclure que j'ai besoin de ces kilos et de me remplir jusqu'à la douleur pour limiter mes angoisses.
Par chance, je crois l'avoir indiqué plus haut dans le sujet, les gens ont généralement une image très flatteuse de ma personnalité et de mon physique (je n'ai toujours pas maigri et ne fais rien pour).
D'ailleurs j'ai été prise au dépourvu quand, la semaine passée, une nouvelle connaissance qui souhaite devenir "personal trainer" m'a demandé si je voulais son aide pour perdre 50kg. J'ai balbutié un "Je... Euh... Quoi? ... Pourquoi? Non... J'sais pas. Enfin non."
Pour finir (si vous êtes encore là), je voulais dire que ton témoignage, Mitsuya, m'a touchée et fait beaucoup écho à ma propre histoire. Moi aussi j'étais une grosse vache avec mon mètre 64 et mon 38. Maintenant que je fais du 52 (tendance 54 parfois), je me sens moins laide qu'à l'époque alors que je suis devenu ce qu'ils décrivaient (du moins pour le poids).