interactionnisme, barbecue et végéta*isme

  • Auteur de la discussion Xav
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Xav

Massacre des légumes
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15/7/12
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Paris
Je ne savais pas où poster ça. La sociologie interactionniste expliquée en 5 min à travers l'exemple du barbecue. La situation de "rupture du cadre de l'interaction" est présentée à travers une végétalienne.
Ca expose assez bien la raison pour laquelle nous sommes parfois perçu-e-s comme des chieu-r-se-s quand on interrompt la complicité harmonieuse de l'entre-soi omnivore. La video montre comment le cadre de l'interaction peut malgré tout être sauvé.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=zyvIYc9s__M[/youtube]
 
C'était intéressant même si je ne suis pas sûre d'avoir tout capté vu que j'utilise peu l'anglais pour le moment.
Par contre, sans grande surprise, le barbecue est présenté comme un moment entre homme et la végétarienne comme une femme (seule femme présente d'ailleurs).
 
Nurja":wn783r5s a dit:
Par contre, sans grande surprise, le barbecue est présenté comme un moment entre homme et la végétarienne comme une femme (seule femme présente d'ailleurs).

Je pense que ces traits ont été choisis pour bien caractériser la situation : la complicité omnivore est d'autant plus marquée qu'elle est masculine, la rupture du cadre de l'interaction est d'autant plus nette qu'elle est le fait d'une femme végéta*ienne (avec le doigt accusateur pointé sur le plat de viande, etc.).
Malheureusement, ces traits sont plutôt réalistes, tendanciellement.
 
Pers0nne":3th7za6g a dit:

Exact.

Pers0nne":3th7za6g a dit:
(Et je crois que je n'ai pas tout bien compris parce qu'en fait, je n'invite jamais personne chez moi, donc j'ai du mal à imaginer personnellement ce qu'on ressent avec cette histoire de "face".)

Peut-être que tu te fous d'engager une face positive dans tes activités (par une espèce de dédoublement de ton moi, le "Personne acteur social", et le "Personne intime", qui témoigne de ton indifférence au jeu social ou de ta capacité à prendre le jeu social comme un jeu sans conséquence). Ou bien tu évites les situations où tu pourrais perdre la face (perso, j'organise rarement des dîners avec bcp d'invités, parce que je n'ai pas de grandes facultés d'organisation, que je ne suis pas un bon cuisinier, et que je redoute de décevoir quelqu'un, sentiment toujours désagréable). Ces deux hypothèses sont envisagées par Goffman.


Sinon, je résume :

- Le maître de maison, organisateur du barbecue, est garant de ce que tout se passe bien pour ses hôtes. Il présente une face positive.

- Une végéta*ienne intervient pour signifier que son régime alimentaire n’a pas été pris en compte par l’organisateur. L’harmonie de la situation (son « ordre expressif ») est rompue. L’organisateur « perd la face ».

- S’engage donc un "échange réparateur" entre l’offenseur (organisateur), l’offensée et les participant-e-s à la situation, en plusieurs séquences : 1. la sommation (la végé attire l’attention sur une faute), 2. l’offre (par exemple une excuse, de la part de l’offenseur, ou une solution proposée par l’un-e des participant-e-s à la situation), 3. l’acceptation de l’offre comme solution viable, 4. des remerciements.

- Ici l’offre est celle d’un participant au barbecue qui a apporté des légumes et propose de les griller. L’ordre expressif de la situation est restauré, la face de l’organisateur est rétablie. La faute étant pardonnée, il peut continuer à faire « bonne figure ».
 
C'est super interessant, ça, ca me rappelle la Chine et toute la culture de la face et la manière dont ca modèle toutes les interactions.
 
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