Féminisme antispéciste

Salut,

Ça fait longtemps que je suis féministe, mais c'est plus récent pour moi de lire des bouquins sur le sujet. J'ai commencé à lire sur les liens féminisme/antispécisme, et j'ai envie d'en parler ! Quelques lectures:

• 
  Carol Adams, The sexual politics of meat (son blog: http://caroljadams.blogspot.fr/)
• 
  et un collectif Sister Species dirigé par Lisa Kemmerer.
• En français, le blog hypathie a une perspective féministe et antispéciste (mais je ne suis pas toujours d'accord avec elle):

Avez-vous des conseils de lecture ? Des idées sur le sujet ? Est-ce que vous connaissez des groupes de militant.e.s féministes antispécistes ? <br /br /> — Le 21 Fév 2016, 11:32, fusion automatique du message précédent — <br /br /> Et pour lancer la discussion, un petit compte rendu du bouquin de Carol Adams. Attention, pavé !

Carol Adams argumente que l'exploitation animale est liée au sexisme, fonctionne selon les mêmes principes, et que la continuation de l'un permet la continuation de l'autre. Bref, qu'on devrait remettre les deux en question en même temps. En bref:

• Elle montre le fonctionnement conjoint de la sexualisation de la viande et l'animalisation des femmes (voir par exemple une gallerie de Sociological Images: https://www.pinterest.com/socimages/gendered-food/). La métaphore bien ancrée dans la culture populaire de la séducion/chasse, par exemple, montre que ces oppressions sont indissociables.
• Dans les deux cas, Carol Adams parle du "référent absent": la personne concernée disparaît de l'oppression dans le discours dominant. On dit viande, pas "morceau arraché à un cadavre d'animal torturé". Dans les discours sexistes, par exemple ceux qui minimisent la gravité du viol, la femme en tant que personne disparaît souvent.
• Les femmes qui ont été violées et les femmes qui ont été frappées par un partenaire disent souvent qu'elles se sont senties comme de la viande. Dans les mouvements féministes, les slogans utilisent souvent aussi la référence à la viande ou aux animaux, en repoussoir. Ce faisant, ces personnes ne remettent pas du tout en cause la consommation de viande ou l'exploitation animale. Cependant, quel est le point commun entre la viande et une femme violée ? Ce n'est pas d'avoir été prise pour un objet, car personne ne dit jamais "je me suis sentie comme une chaise". C'est d'être un être sensible, avec des intérêts propres, qui est pris pour un objet.
• Enfin, dans une grande partie du livre, C.A. montre comment l'antispécisme d'écrivain.e.s (dont beaucoup d'écrivaines féministes) et de philosophes a été ignoré, au point que l'antispécisme n'est pas apparu comme un thème du féminisme, alors même qu'il était présent chez de nombreux auteurs. Chez les écrivaines, elle montre en particulier comment la viande intervient souvent comme un symbole important quand un personnage féminin commence un chemin d'émancipation.

Je veux lire ce livre! Mais il n'est pas disponible en français, même en e-book..

Cela me paraît très pertinent les liens entre antispécisme et féminisme. Je trouve que les dominants des 2 oppressions utilisent certaines stratégies similaires pour permettre l'exploitation. Je l'ai évoqué sur la discussion autour de la prostitution. Et je ne sais pas comment cela peut se conjuguer avec l'écoféminisme mais l'idée que ces systèmes ont des liens entre eux me semble judicieuse.

Est-ce que tu lis l'anglais ? j'ai le bouquin, et déjà une petite liste de proches qui veulent le lire, mais je peux l'envoyer à qui veut après... ce qui risque quand même de faire quelques mois.

Non je ne lis pas l'anglais, bon j'ai translate le blog mais c'est pas le plus confortable pour la lecture, ça reste approximatif. Merci. Et merci du partage.

Merci pour le lien, Yate. J'ai lu des trucs admiratifs sur Carol Adams, mais pas encore le livre ni le blog. Je viens de voir le blog, je vais trouver le livre. Entretemps, merci pour ce résumé (mais quel travail de reduction d'idées à l'essentiel, bravo!)