angel29, relis l'article que j'ai posté, prends le temps de le lire, fais des pauses, tout est très bien expliqué, en détails, mais c'est très dense.
Tu aurais aussi pu avoir l'honnêteté de regarder les deux vidéos que j'ai mises en liens. Ca n'était pas une provocation, c'était une réponse réelle à ta question. Tu regardes un carotte qui se fait couper, et tu vois ce que ça t'inspire directement. Puis tu regardes un animal qui se fait tuer, et tu vois ce que ça t'inspire également. Il y a énormément d'idées et de réflexions qui te viendront et que tu ne peux tout simplement pas imaginer en restant dans l'abstrait, en jouant avec les mots.
Regarde-les et rends-toi compte par toi-même.
Carotte :
https://www.youtube.com/watch?v=IgmNQwZiDpw
Agneau :
http://www.l214.com/enquetes/2016/abatt ... e/mauleon/
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Maintenant, pour la "sensibilité" des plantes, je peux aussi l'expliquer avec mes mots.
Ce qui permet de parler de sensibilité et de conscience, c'est le fait d'être un individu qui reçoit les messages nerveux, qui les traite et qui les amène jusqu'à la conscience. C'est la centralisation et l'individualité qui permettent ça.
Si on éteint le cerveau, en état de mort cérébrale, le corps continue à avoir des réflexes nerveux complexes, des réactions immunitaires complexes, des réactions digestives complexes, le celles continuent à vivre sans le cerveau. Certaines vivent si elles sont irriguées par le sang et oxygénées, et d'autres vivent même sans ça (globules blancs, cellules reproductrices, microorganismes qui vivent dans la flore intestinale, etc.). Et les cellules, de toute façon, continuent à vivre même après la mort cérébrale. Pourtant quand un humain n'a pas plus de cerveau on ne dit pas qu'il reste un individu sensible et conscient. On sait bien que c'est le cerveau qui détermine le fait d'être un individu sensible et conscient. Sinon de quoi est-ce qu'on parle ?...
Hé bien une plante sans cerveau, c'est la même chose qu'une corps humain sans cerveau, ou qu'un corps d'animal vertébré (par exemple), qui n'aurait plus de cerveau. Ca n'est pas parce qu'il y a des mécanismes relativement complexes qui continuent à fonctionner qu'on peut se permettre de parler d'individu sensible et conscient.
Quand on coupe une carotte, on ne tue pas un individu. On crée plusieurs parties de carottes. Toutes les parties de carottes restent vivantes, parce que toutes les cellules restent vivantes, toutes peuvent être réutilisées pour reconstituer une carotte et repousser. Ce ne sont pas des individus. Il n'y a aucune raison que ça produise de la douleur, puisque couper l'objet carotte ne tue pas les cellules de carottes et n'empêche pas que la machine carotte continue à produire de la matière carotte de cellules carotte vivantes. Couper une carotte en deux ne "tue pas la carotte" donc ça n'aurait absolument aucun sens que ça entraîne une douleur. Une douleur qui ne pourrait être perçue par personne, puisque c'est un organisme qu'on peut diviser sans problème. Donc pas un individu.
C'est exactement la même chose que faire se reproduire en laboratoire des cellules animales, ça crée de la matière de cellules animales. Mais tant qu'il n'y a pas de cerveau qui centralise de manière complexe des signaux nerveux, ça ne peut pas être un individu sensible et conscient.
Ensuite... les scientifiques perdent un temps fou à étudier quelles espèces animales sont probablement sensibles et conscientes (avec une batterie de tests, des test comportementaux -le fameux test du miroir-, mais aussi l'étude de leur cerveau, de leurs cellules de nociception, etc.)... justement parce qu'ils savent qu'étudier une espèce ne donne pas une observation généralisable aux milliers d'espèces animales.
Mais les personnes qui disent "les plantes sont sensibles", elles se basent sur deux ou trois espèces, dont elles ont simplement observé des comportements complexes (aussi complexes que le système nerveux, le système immunitaire, etc.) pour en déduire que "les plantes sont sensibles"... Et même mieux qu'elles "ressentent la douleur"... Toutes les plantes. Ils connaissent toutes les plantes. Et c'est de la douleur, ils en sont sûrs.
Les neuroscientifiques passent un temps fou à déterminer ce qui peut être de la douleur ou pas chez les espèces animales qu'ils considèrent comme sensibles, ils savent parfaitement aussi que toutes les espèces ne ressentent pas de la douleur pour les mêmes stimulis...
Mais les défenseurs de la sensibilité des plantes, eux, ils savent directement que c'est de la douleur.
Posons l'hypothèse de la douleur des plantes... Et après ? Comment est-ce qu'on sait ce qui leur fait mal ou ce qui leur fait plaisir ? Les plantes devraient logiquement aimer se reproduire, alors ça leur fait mal de leur couper un fruit de la branche ? Est-ce que ça leur fait mal de couper une tige ou une branche qu'on peut bouturer ? Comment se fait-il qu'on puisse bouturer une individu ? Le fraisier fait une bouture de lui-même, ça fait deux fraisiers, reliés par une tige, donc un seul organisme, et si je coupe la simple tige qui les relie, pouf, ça fait deux individus sensibles ? Ca leur a fait mal que je coupe la tige ? Est-ce que ça leur fait mal ou est-ce que ça leur fait plaisir ? Si je coupe ma carotte en deux, c'est lequel des deux bouts de carotte qui aura mal ? Et si je la recoupe en quatre, c'est lequel des quatre bouts de carotte qui aura mal ? Est-ce que c'est la chaleur qui leur fait mal ? Ou le froid ? Ou la lumière ? Ou l'obscurité ? Ou l'humidité ? Ou le bruit ? Ou le vent ? Ou quoi ?... A partir de quoi tu vas décider ? Et pourquoi il faudrait absolument que ça soit de la douleur et pas du plaisir ?
Si les plantes souffrent, quelle est la méthode de mise à mort la moins cruelle que tu préconises ? Pour les animaux, il existe des méthodes qui tuent en faisant un peu moins souffrir. Pour les plantes, c'est quoi ?
L'histoire de la sensibilité des plantes, ça sert simplement à faire du hors sujet, en posant des affirmations gratuites (façon théière de Russel) pour refuser de se poser les vraies questions. Parce que si la sensibilité des plantes devait servir à réduire à rien la souffrance et le désir de vivre des individus animaux conscients, alors pourquoi ça ne justifierait pas qu'on fasse subir ce qu'on veut aux humains ? Si les plantes souffrent, pourquoi je ne peux pas manger un bébé ?