avortement : comment est ce perçu par les végé?

  • Auteur de la discussion yuya
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Pour revenir au propos initial, cacahuèt3, le problème là n'est pas que toi tu sois opposée à l'avortement à titre personnel, mais que des personnes (en l'occurrence des médecins, des décideurs politiques ou des personnes d'influence) y soient opposées pour les autres, au nom de "principes" sans aucun fondement réel ou scientifique.
Donc non là on ne peut plus dire "chacun son avis" ou bien "tout le monde ne peut pas être d'accord" : y'a pas à être d'accord ou pas avec le fait qu'une personne puisse disposer librement et sans contrainte de son propre corps.
 
Mouais, voyez ce que vous voulez... Si vous voulez expliquer à une personne trans* ce qui est transphobe...

:caillou:
 
Heu, non, j'essaie pas du tout de t'expliquer ce qui est transphobe, je dis juste ce que j'ai compris de ce que voulait dire Erabee. Oo

Désolée si je t'ai offensée, j'ai dû très mal m'exprimer.
 
Lutine":38t6oq8h a dit:
Oui mais l'embryon au moment de l'avortement, on sait pas encore s'il va avoir un pénis ou un vagin... :hein:
ce que j'ai voulu dire, donc:
y'a tout de même pas loin de 50% de risques que l'embryon soit un mâle, et dans cette société [...] tant qu'il y a un pénis dans l'histoire, il a souvent droit à une position privilégiée [...] même si ça concerne une autre personne, surtout si cette dernière a un utérus!
c'est que la potentialité d'un embryon mâle sera privilégiée au choix de la personne qui porte ledit embryon. (parce qu'on me fera pas croire non plus que la potentialité de l'embryon femelle ferait bouger un nombre conséquent de personnes quand on voit l'accueil réservé aux filles de naissance dans bon nombre de pays, à plus ou moins forte oppression et violence!)
 
J'abandonne, ce sujet me dépasse de toute façon :><:
 
Tu sais Cacahuèt3, personne ne te demande d'aller contre ta conscience. C'est simplement qu'on refuse que ce soit quelqu'un d'autre qui choisisse pour nous.
Si toi, un jour, tu te retrouves dans cette situation, personne n'a le droit te dire ce que tu dois faire de ton corps.

Libre à toi de garder l'embryon ou non, d'avoir un choix éclairé avec avantages et inconvénients des deux décisions sans prosélytisme d'un côté (genre : tu vas tuer un enfant) ou de l'autre (genre : tu vas foutre ta vie en l'air). Ce sont les mots libre et éclairés qui sont importants, là. :calin:
 
:calin: :calin: :calin: yapuka, tu as raison ! :)
 
L'idée n'est pas d'imposer l'avortement aux femmes. L'idée est qu'elles aient le choix de le faire si elles en ont envie. C'est un droit déjà acquis, car c'est scientifiquement admis qu'au stade de l'IVG, ce n'est pas un bébé qu'elle a dans l'bide. Point x)
 
Si vraiment cette façon de voir les choses ne t'inspire pas, inverse la situation : immagine que la "norme" soie l'IVG systématique, à part certaines "pro life enragées" qui lutteraient pour faire des petits.

Ça te semblerait pas plus juste qu'on leur donne la possibilité de mener une grossesse à terme sans leur mettre de bâtons dans les roues ou, pire, empoisonner volontairement leur corps et l'embryon pour l'éliminer parce qu'une foireuse clause de conscience en donne le droit ?
 
Sur la clause de conscience:
J'ai envie de rajouter un truc:le rôle d'un médecin (ou de n'importe quel personnel soignant) n'est en aucun cas d'émettre des jugements moraux sur la vie de ses patients et ce quand bien même la personne se met en danger ou fait des "choix" avec lequel le médecin n'est pas d'accord.
Un médecin n'a pas à dire (en théorie, en pratique des moralistes y en a parmi les médecins et c'est bien reloud) à un de ses patients alcoolique "nan mais n'importe quoi ce que vous faites! Vous buvez trop, c'est pas comme ça que vous allez être en bonne santé! Spece de débile!", pour ça a priori y a pleeeeeeeeeeeeein de gens qui le font très bien autour de ces personnes :). Par contre le médecin peut tenter que cette personne prenne conscience du problème que c'est, et c'est uniquement à sa demande que le médecin peut tenter de chercher avec lui ou elle une solution, un traitement et un suivi adapté (fin en tout cas c'est ce que je pense, soigner les gens qui n'en ont pas envie c'est pas très efficace).

Le rôle d'un médecin c'est en fait juste de soigner les gens, de les éclairer sur leurs problèmes de santé (quelqu'ils soient) sur comment ça se traite ou non, les risques potentiels que représente chaque traitement/opérations, d'adapter chaque conseil chaque traitement en fonction de la personne de son histoire médicale, de ses habitudes, de ses problèmes particuliers...

Bref ce que pense personnellement le médecin (et tout ses collègues soignants) d'un cas, d'une situation et ben ça passe aux oubliettes quand il a une personne en face qui lui expose son souci de santé.
Et ce que je viens d'écrire pour un médecin confronté à un patient alcoolique c'est valable aussi pour ceux qui ont la possibilité d'accorder ou non à une femme la possibilité d'avorter.
Ce qu'il en pense franchement rien à carrer, ce n'est pas sa qui compte dans la situation, par contre ce qui compte c'est l'avis (et la vie aussi) de la femme qui se tiens face à lui qui vient d'apprendre qu'elle est enceinte et qui lui fait part de son désir (ou non) d'avorter. A lui ensuite de lui expliquer comment ça se passe, de répondre à ses questions, de voir avec elle où elle en est de sa contraception, tout ça tout ça.
Si ça ne lui convient pas, et beh il n'a qu'à faire autre chose de sa vie. :)

J'ai envie de rajouter un autre truc:
Vu le contexte de recul dans lequel on est confronté, de la baisse des effectifs et des moyens accordés dans les plannings, le nombres de gynécos qui diminuent partout. C'est à dire des délais qui allongent de malade (ha ha) pour obtenir des rdvs (même pour des trucs moins "urgents" comme faire un contrôle de la vue ça peux prendre des plombes, alors une intervention qui nécessite d'être fait dans un délai aussi court et ben... je te laisse imaginer l'angoisse, la galère pour celles qui souhaitent avorter).
Donc moyens matériels qui diminuent de ouf pour avorter dans des conditions dignes tout ça dans un contexte follement extraordinaire du recul des idées progressistes, de la montée des idées dégueulasses qui veulent renvoyer entre autres les femmes à la maison. Et pas qu'en France, partout dans le monde on observe ça en fait...
Parler de "oui mais bon ils ont aussi droit à une clause de conscience ces médecins", c'est donner raison à tout ça. C'est donner raison à ceux qui disent "nan mais les femmes leurs rôles c'est de donner la vie". Et ça eh ben zut.

Alors ben c'est deux raisons (prise en considérations avant toute chose des besoins et des attentes des patients+ Bordel on va pas donner raison aux réacs?) qui me poussent à dire que la clause de conscience c'est une vaste fumisterie qui ne va absolument pas dans le sens des droits des femmes de faire ce qu'elles désirent de leurs existences.
 
Je trouve la vidéo intéressante, notamment pour la partie comme quoi aucun droit n'est si absolu que ça et qu'on fait très souvent des compromis/arbitrages entre des droits qui entrent en conflit dans diverses situations. Je pense que cette façon d'analyser les choses met bien en valeur le sexisme dans les arguments anti-droit à l'IVG : les droits des femmes sont jugés moins importants.

Sinon, à un moment il dit « si on devait rester branché juste 30 minutes au violoniste pour le sauver, ça nous paraîtrait immoral et égoïste de pas le faire ». Je trouve intéressant de remarquer qu'en fait c'est pas totalement fictif, 30 minutes c'est à peu près le temps que prend un don de sang et il n'est pas légalement obligatoire de donner son sang aussi souvent qu'on peut, ni même tout court. Ni de donner ses organes quand on peut (y compris après sa mort).
 
J'ai un problème récurent avec les démonstrations un peu mathématiques du type de celle présentée avant l'évocation du violoniste (quasiment sans parler de Mme Thomson, je trouve ça dommage aussi) : c'est qu'à mon sens, dans ce cas de figure précis, certes les prémisses sont celles invoquées par les anti-ivg, mais à mon sens, pour que la sorte d'équation qui en résulte soit moins tronquée, simpliste et finalement injuste et pas justifié, il faudrait éviter un écueil tout bête; et à peu près tous les féministes le connaissent déjà : celui qui pose comme unique concerné par l'ivg le fœtus. Il n'est pas fait mention une seule seconde de la femme qui avorte. (ce que fait l'argument du violoniste qui suit, mais je parle bien dans le cadre du postulat anti-ivg de base)

Alors je sais bien qu'il s'agit de rester délibérément sur le terrain de jeu et dans les règles édictées par les anti-ivg pour mieux les battre selon leurs propres armes (et c'est super ! C'est l'exercice de logique qui me plait le plus), mais je ne peux m'empêcher d'être d'une certaine manière dérangé par l'acceptation du débat tronqué posé comme postulat de départ, qui est un sophisme en soit, et qu'il ne faudrait pas remettre en question pour cause diverses (pas le temps, soit disant pas efficace, trop compliqué, que sais-je)
 
Je l'ai regardé hier soir ... glaçant, flippant, comme tu dis on va finir par ne plus avoir le choix ...
 
Oui, j'ai ressenti la même chose. Mon premier réflexe a été de me dire que ces gens-là ne pourraient pas gagner. Mon deuxième de réaliser que c'est ce que se sont dit toutes les personnes qui ont fini en dictature...
 
En parcourant les commentaires de vidéos Youtube sur les animaux et le véganisme, je suis étonné de voir le nombre de fois où cette question de l'avortement est mise sur le tapis par des "carnistes" anti-avortement. Souvent, la confusion est entretenue entre bébé, foetus, embryon, cellule, etc. En réponse, je mets en avant que manger des "bébés" animaux bien développés et conscients par millions (veaux, jeunes vaches, poulets, agneaux, etc) est tout de même un comble quand on critique le fait de détruire quelques cellules humaines.
 
Je trouve l'avortement sans raison honteux mais pas en cas de viol par exemple. Ma mère a avorté à cause du père de son mec de l'époque j'ai l'impression que j'en ai des traces.
 
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