Sexualité : désir, envie, consentement

Tu peux bien sur utiliser ces mots s'ils décrivent ta propre expérience de ce phénomène mais ils ne décrivent pas forcément celle de tout le monde ;)
 
ok, donc il est à priori accepté à présent que la façon dans le langage populaire ou courant d'utiliser le terme de "besoin" va être celui qui recouvre la notion de nécessité vitale, mais en tournant autour de détermination plus ou moins scientifico-anglophone, on va dire que c'est tout à fait légitime de légitimer l'idée que les mâles ont des besoins de sexe. Superbe. J'adore. Ca clos ici le "débat" pour moi. :facepalm:
 
Pourquoi pars tu du principe qu'il y a une différence à ce niveau selon le sexe de la personne ?
 
parce que dans notre société, le problème ne vient pas des oppressées mais des oppresseurs, qui se reconnaissent entre eux par le fait qu'ils portent un pénis, en sont contents et en jouissent majoritairement aux dépends de celleux qui n'en portent pas ou n'en sont pas spécialement épanouis...
C'est pas parce que je comprend l'essentialisme des sexistes (ou des racistes) que j'y adhère, et pour défendre des opprimés, encore faut-il les reconnaitre pour admettre leurs oppressions...
J'arrive à reconnaitre un cochon d'un humain, ça m'empêche pas de savoir que les deux ont droit à leur liberté... et ça me permet de lutter en faveur du cochon en dénonçant le spécismeuh! :rolleyes:

Bref, j'en peux plus de ce mansplaining, donc juste j'arrête les frais, reste dans ton paradigme... :salut:
 
Parce que les femmes subissent la domination sexuelle masculine, que la violence sexuelle est exercée en majorité par des hommes sur des femmes et que le mot besoin dans l'expression "besoin sexuel" a à voir avec ces violences.

Après il est évident pour moi que cette violence masculine s'exerce aussi sur toutes les autres personnes considérées comme "inférieures" par le système patriarcal, donc les personnes homosexuelles, les personnes transgenres, non binaires, agenres, genres fluides…mais aussi les personnes handicapées, atteintes de maladie mentales, les enfants…Toutes personnes assimilées à la classe des femmes est en danger potentiel d'agressions sexuelles dans sa vie par un représentant de la classe des hommes. Et je suis solidaire avec ces personnes pour lutter contre ces violences qu'elles subissent également de la même manière.

Donc je me place d'un point de vue politique de lutte contre l'oppression patriarcale en intervenant sur ce fil. Et réfléchir sur le mot "besoin", son usage pour penser les rapports sexuels, est essentiel du point de vue plus spécifique de la lutte contre les violences sexuelles. Et je remets en question l'usage qu'il en est fait selon la norme dominante: celui de parler de "besoins sexuels" en sous entend qu'ils sont vitaux, donc "dû", oui le pas est vite franchi. Et hop, grand écart magique pour désigner celles et ceux qui vont devoir restituer ce dû à ceux (les dominants) qui ont inventé le concept. Ben c'est problématique. Voilà pourquoi c'est essentiel de remettre en cause le langage. Car il est approprié par les dominants (ici la classe des hommes) afin de pouvoir maintenir leur domination (sexuelle patriarcale). Et grâce à ce langage défini par les dominants, leurs violences ne peuvent pas être "pensées" par ceux qui les subissent. Car les mots (choisis et définis par les dominants) acquièrent des acceptions qui pervertissent les processus de compréhension de ce qu'on subit. Par exemple les violences policières que subissent les manifestants aujourd'hui sont camouflée par nos responsables politiques grâce au langage. Comme la violence vécue par les personnes subissant la prostitution: le système patriarcal créer une réalité fictive en produisant tout ce vocabulaire: "travailleur du sexe", "prostitution choisit", "sexe tarifé". Ainsi on ne peut pas penser la réalité du côté de ceux qui considèrent subir la prostitution: "exploitation", "esclavage sexuel", "viol". Pour toutes les oppressions on retrouve la même manoeuvre d'invisibilisation de la réalité et de la souffrance de l'opprimé, le système dominant impose les mots, leurs définitions et créer d'autres réalités à son avantage, tronquées afin de maintenir son système d'exploitation. Impossible de penser la réalité avec des mots créés pour la camoufler. A moins de remettre en cause les mots et leurs définitions, de dénoncer ce qu'ils camouflent, c'est à dire les mécanismes d'oppressions. On peut s'exercer à percevoir cette dynamique avec le langage en ce qui concerne la domination spéciste. Et peut être que pour ceux qui ne subissent pas la domination masculine, et/ou qui ne comprennent pas de quoi il s'agit ici, cela permettrait de comprendre les enjeux qui existent sur ce fil. Et de comprendre aussi à quel point cette discussion du point de vue des personnes s'identifiant comme opprimé-e-s par cette domination peut être pénible, quant elles cherchent à dénoncer une réalité violente et qu'elle font face aux résistances à remettre en question la norme dominante. La volonté que certain-e-s ont sur ce fil à remettre en question la notion de "besoin" pour la question sexuelle est la même que pour le fil https://vegeweb.org/l-importance-d-identifier-les-mecanismes-des-discours-oppressifs-t20872.html. Je ne veux pas faire de transpotic hein, c'est pour illustrer comme les mots apparaissent clairement aux yeux des concerné-e-s comme violents, permettant le maintien de la norme dominante oppressive et comment ils apparaissent comme un enjeux important dans la lutte contre les oppressions.
 
moogli":skbg02x0 a dit:
les personnes transsexuelles

[...]

Voilà pourquoi c'est essentiel de remettre en cause le langage. Car il est approprié par les dominants (ici la classe des hommes) afin de pouvoir maintenir leur domination (sexuelle patriarcale). Et grâce à ce langage défini par les dominants, leurs violences ne peuvent pas être "pensées" par ceux qui les subissent.

Plutôt d'accord, même si ça serait vraiment VRAIMENT ben d'arrêter avec le terme "transsexuel·le·s" pour les moultes raisons déjà énoncées dans pleins d'autres topics ( dont le passage que je cite).

Pour le reste, je prendrais bien part au débat, mais j'ai pas l'impression d'y avoir ma place et je m'y sens mal ( le terme "mâle" y est utilisé, donc je le perçois comme transphobe ici, les notions de nature biologique aussi me perturbent).

De plus j'aurais des trucs à mettre en avant issues de mes échanges sur les variations de libido des personnes transgenres ( et pas transsexuelles :anger: ) dues aux hormones ( que ça soit prises de testostérone chez les FtM et FtX ou les oestrogènes, progestérone et bloqueurs de testo chez les MtF et MtX ) mais c'et peut-être hors sujet... mais ça ne remet pas en cause que si une personne a des envies sexuelles, elle devrait se démerder pour ne pas violer et pour ne pas harceler.

DO IT YOURSELF comme on dit ( fais le toi-même).
 
Je suis navrée d'avoir utilisé le mauvais terme Somadlateci, j'ai édité, dis moi si le message est correct de ce point de vue.
 
Je suis d'accord avec ton discours moogli.
Je trouve juste dommage de nier l'existence d'une expérience subjective qui est pourtant partagée par beaucoup d'individus de tout genres, à savoir ressentir sa libido comme un manque physique à combler de manière impérative.

Certains échangent ne me semble pas vraiment faire partie d'un débat. Ca ressemblerait plus à une discussion entre un végé et un omni, sur fond de dissonance cognitive.

A mon sens, c'est de toutes façons un débat sur un faux problème. L'existence d'un besoin, qu'il soit vital ou non, n'implique absolument pas l'absence de libre arbitre et ne légitime pas un comportement qui en découle, tant qu'on a le choix de comment le combler.

Typiquement, se nourrir est un besoin physiologique vital que l'on peut combler de manière éthique ou pas.
 
Moi ce qui m'intéresse c'est la réduction et la suppression des risques d'exposition aux violences sexuelles pour les personnes vulnérables, le droit de ne pas être au service de la sexualité d'autrui, la liberté de ne pas subir des actes que certains (trop) imposent sous prétexte qu'ils ont des besoins. Ce qui m'intéresse c'est comment on peut agir contre les violences sexuelles. Les mots et leur usage font partis de ce problème. Moi ce que je trouve dommage c'est le déni des violences sexuelles et le sort sordide réservé aux nombreuses victimes, la complaisance et la complicité de nos institutions et des médias. On a pas les mêmes préoccupations j'en conviens. Je suis pas contre aucunes discussions, je suis motivée par la nécessisté d'éviter les formulations qui maintiennent et alimentent les systèmes de domination et légitiment les violences contre les personnes subissant les systèmes d'exploitation.
 
Ce qui est dommage c'est qu'au fond, je pense qu'on est d'accord mais on n'arrive pas à se comprendre. Tant pis, passons à autre chose.
 
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