Devenir vegan, un cauchemar et des idées suicidaires

Jeudp

Jeune bulbe
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Bonjour,
Cela fait 3 semaines que je suis passée du côté "obscure" des vegans d'une manière plutôt radicale car ma prise de conscience est venue en discutant pour la premiere fois de ces sujets là avec d'autres gens, et j'ai réalisé toute l'horreur du specisme et de l'être humain. De fil en aiguille pendant ces 3 semaines je me suis re-renseignée sur l'industrie et la production (je m'informais un peu passivement auparavant mais sans changer quoi que ce soit) et je n'ai jamais trouver le monde aussi absurde durant toute ma vie que durant ces 3 dernieres semaines.
J'ai 17 ans et j'ai déjà eu plusieurs phases de ma vie où j'ai eu des idées suicidaires (harcèlements, discriminations, agressions, violences..), mais je m'en suis toujours plus ou moins sortie en prenant et travaillant sur moi. Mais cette fois-ci, ça fait 3 semaines que je fais des cauchemars non stop et où tout me paraît fade. J'étais quelqu'un de créatif et d'une certaine manière optimiste, mais maintenant quoi que je vois et entende me paraît d'une absurdité sans nom, et surtout j'en veux terriblement au monde entier de ne jamais en parler. Notamment avec mes parents, avec qui je n'ai jamais entretenu de bonnes relations et bien que quoi qu'on ait essayé de me dire, m'ont fait subir un nombre incalculable de choses assez graves. Ils ne comprennent pas que je ne veuille plus qu'on me parle de """""""viande""""" et que je m'enerve dessus, et me pensent folle et eux raisonnés. Rien qu'entendre ça me fait saigné comme pas possible, et le pire dans tout ça c'est que je ne suis même pas la premiere victime. J'ai beau leur dire que je suis trop sensible pour l'instant pour en parler et de respecter ça, ils ne peuvent pas s'empêcher de remuer le couteau dans la plaie en me parlant comme si j'avais une maladie.
J'ai littéralement l'impression (parce que c'est le cas aussi) de vivre constamment au sein d'une guerre. Depuis 3 semaines tout me paraît fade et absurde, notamment tous les centres d'intérêt que je cultivais chaque jour auparavant et qui me passionnaient tant, et je ne trouve vraiment absolument plus de sens à la vie, si ce n'est de combattre pour les animaux, mais quel intérêt quand on vit dans un monde aussi... grave. Grave au point qu'on en vienne à considerer ceux qui se battent pour le bien comme des monstres ou des écolos et que c'etait pejoratif, et le pire dans tout ça, c'est que je pensais pareil. Je n'ai jamais autant eu d'idées suicidaires de ma vie, ou l'envie de fumer et de prendre des antidepresseurs me vient chaque matin en me réveillant (ça n'était jamais arriver avant, et je pensais que ceux qui le disaient allaient parfois un peu trop loin, mais c'est une réelle envie). La seule chose qui m'y rattache, c'est des constater que des gens militent en restant assez positif. Mais quel intérêt dans un monde où j'ai l'impression que chaque humain est... un nazi.
 
Eh bien ! Tout d'abord, sache que tous les conseils que l'on pourra t'apporter ici, ne seront jamais à la hauteur d'une aidée réelle. Est-ce que tu as déjà vu un.e psychologue ?

Nous savons tous que c'est dur de prendre de la distance quand on sait ce qu'il se passe et que "personne ne fait rien" (attention, les choses évoluent tout de même). Mais il faut réussir à prendre de la distance, sinon on perd le goût de tout.
Essaye de prendre de la distance avec le véganisme, je veux dire par là de te changer les idées, fais autre chose, tente de nouvelles expériences. Y a-t-il des activités que tu as toujours voulu faire dans ta vie ? Il faudrait que tu t'évades.

En tous les cas : :calin: :calin: :calin: :calin:
 
Tout ce que je peux dire c'est que je te comprend, parce que j'ai vécu la même chose; ce dégout profond de l'être humain, cette solitude, auto-mutilation, tentative de suicide, dépression... Et comme le dit LeslieBo il n'y a pas de conseils qui pourrons te sauver de ça malheureusement. Ce qui m'a aidé c'est de rencontrer les bonnes personnes qui m'ont aidé a retrouver espoir dans un monde ou je considère aussi 99% de l'humanité comme un nazi comme tu le dit si bien. Mais j'arrive doucement a remonter la pente grace a leur présence, leur soutien, leur façon de me montrer qu'il y a un peu de lumière malgré tout le mal qui nous entoure.
Je replonge parfois, un peu trop souvent même, dans cette sensation qu'il n'y a aucun avenir mais j'arrive désormais a demander de l'aide quand ça arrive.
Il n'y a pas de miracle, on ne changera pas le monde du jour au lendemain mais il y a un peu de lumière au bout du tunnel, il y a des prises de consciences, il y a des évolutions et il faut se battre, et se changer les idées quand ça devient trop dur.
Courage.
 
Est-ce qu'il n'y a pas un ami ou un membre de ta famille qui pourrait t'accueillir quelques jours, qui partagerait quelques repas vegan, éviterait de te juger et te laisserait te ressourcer ?
 
Merci pour vos réponses, certes je ne peux pas trouver de réponses spécifiques ici, mais c'est un peu le seul endroit où je peux exposer mon problème en étant sûre d'être comprise, non jugée, ou à avoir à redonner un cours sur le veganisme pour faire comprendre mon état déprimé. ^^

J'essaierais de prendre des distances là-dessus et d'essayer de faire des choses nouvelles, et non malheureusement, la seule personne chez qui je peux loger et qui ne me jugera pas et qui comprendra si je lui en parle, c'est une de mes tantes. Malheureusement elle vit trop loin de mon école, et c'est la rentrée donc je ne peux pas trop..

Par contre vu que je vis dans un pays marqué de la culture musulmane, autant vous dire que c'est l'Aïd, voir ces pauvres moutons sur des tracts publicitaires comme des objets, dans des camions, et j'entendrais leurs cris, ça risque de pas trop le faire :'(

M'enfin bref, merci à vous, bonne soirée ^^
 
Je crois que la prise de conscience de tout ça est toujours douloureuse, mais la tienne l'est à un point inquiétant. Entendons-nous bien : la gravité du sujet mériterait qu'on se mette tous dans des états pareils, mais ce n'est pas tenable à long terme. Pour ma part, même si je garde conscience de la cruauté de la réalité dans un coin de ma tête, je fais en sorte de ne pas y penser tout le temps, parce que ça me rendrait folle.
Il faut que tu mettes en place des stratégies de distanciation, et tu n'as pas à culpabiliser de le faire : toute cette angoisse n'aide en rien les animaux. Quant à tes idées noires, si elles sont motivées par ça, dis-toi qu'un végane mort ne sert pas beaucoup la cause non plus... Maigre réconfort, je sais.

Bref, essaye de ne pas penser à ca tout le temps, sans occulter la souffrance des animaux. Peut-être que tu devrais t'éloigner quelques jours du web vegé, pour te changer les idées. Sinon, tu peux aussi lire les articles de sociologie expliquant comment fonctionnent les comportements menant à ce genre de situation (je suis sur mon téléphone, envoie moi un MP si tu veux des liens) : rationaliser les choses peut aider à prendre de la distance emotionnellement.

Bref, voilà, courage en tout cas.
 
Tomber dans une dépression est une réaction courante lors de cette prise de conscience. Quand on avait déjà une vision du monde pessimiste, l'ajout d'une nouvelle couche d'absurdité est un gros, gros coup dur.

Beaucoup d'entre-nous ont vécu cette expérience et on est tous là pour en parler avec toi quand tu en ressens le besoin.

Il est parfois extrêmement difficile de s'en convaincre, mais nous sommes nettement plus utiles vivants pour aider les oppressés silencieux. Chaque voix est précieuse, y compris la tienne.

Ce ne sera pas toujours aussi difficile. Assez incroyable que ça puisse paraître, on arrive à digérer, tant bien que mal ...
 
J'espère que tu vas bien aujourd'hui, tu as tout mon soutien <3

La réalité est très très très difficile à assumer, surtout qu'on y est confronté chaque jours, rien que par la télé, internet, ou par ce que mangent nos proches autour de nous qui ne réalisent même pas la souffrance que nous ressentons à la vue de cet animal mort. J'ai eu pareil que toi, je suppose qu'on a tous ce "déclic" à un degré plus ou moins fort où l'on se dit "Qu'est-ce que je fous sur cette planète ?"

Mais je crois aussi que rencontrer toute une communauté qui pense dans ton sens, comme ici, peut être bénéfique. Découvrir pleins de bonnes personnes qui ont les mêmes convictions que toi c'est apaisant :) On voit le monde bouger d'une manière différente, et ça fait du bien ! Tous ensemble, on arrivera à changer les choses en restant optimiste !

Courage !!!
 
Je pense que l'humour aide pas mal. J'aime bien les BDs de Insolente Veggie par exemple. Voici une BD (pas drôle par contre) qui rentre dans le thème de ce topic : Activisme, Véganisme et dépression.

Sinon, sur Facebook, la page "Humour végane", la page de "VeganSideKick" (et si tu ne parles pas anglais, il y a une page qui traduit ses BDs :) ).

Et ici, le topic Coin Humour :)
 
Jeudp":3raf2tqa a dit:
Par contre vu que je vis dans un pays marqué de la culture musulmane, autant vous dire que c'est l'Aïd, voir ces pauvres moutons sur des tracts publicitaires comme des objets, dans des camions, et j'entendrais leurs cris, ça risque de pas trop le faire :'(

M'enfin bref, merci à vous, bonne soirée ^^
enleve en douce les tracts pendant l'aïd et colle en été, avant l'aid et pendant des tracts sur les musulmans végé, car il y en a ;). Il y a aussi un resto végé je sais plus où à petits prix, c'est un pays musulman ou juif en tout cas ;)
 
Ca, c'est typiquement le genre de sujet où j'arrive quatre ans à la bourre et où le messager initial ne semble plus correspondre sur le forum et pourtant, j'ai envie de ramener ma fraise... Parce que je trouve le sujet intéressant et que j'ai des choses à dire, je pense, mon ressenti, et puis je me dis que des gens peuvent lire, comparer avec leur ressenti.

Personnellement, pour moi, le végétarisme puis le véganisme m'ont procuré un effet complètement contraire. Cela m'a grandement soulagé, c'était une vraie libération, une joie et un plaisir ! Par le passé, j'ai eu justement des pensées noires, très noires. Bon, l'alimentation n'était pas directement liée à cela, mais je ne me sentais pas à ma place dans ce monde, dès l'adolescence, ça a été compliqué globalement.

Et justement quand je suis devenu végétarien, que j'ai fait ce choix qui m'est apparu comme une évidence, ça m'a soulagé d'une force. Avant, je souffrais d'être incompris et de ne pas comprendre la majorité de mes semblables, beaucoup de choses étaient absurdes et n'avaient pas de sens selon ma perspective. J'avais l'impression d'être une pièce rapportée d'un autre monde. Et j'en ai souffert. En devenant végan, je me suis rendu compte que oui j'étais différent, mais que ce n'était pas une mauvaise chose, bien au contraire. Alors, évidemment, je comprends tout à fait la position de Jeudp et je dois avouer que mon regard sur l'humain et son comportement s'est assombri. Autant mes incompréhensions d'avant n'avaient pas vraiment de conséquences, du moins pas aussi graves. Là, il s'agit de vies en jeu, de créatures vivantes qui sont exploitées... Donc je comprends sa réaction. Toutefois, quand on est végan, on tend vers un chemin où on voit les choses sous un angle nouveau, on ne regarde plus les choses sous le même prisme. Je ne suis pas sûr d'avoir les mots pour vraiment bien exprimer mon ressenti d'ailleurs.

En étant vegan, je me suis dit que c'était le meilleur choix que j'avais fait dans ma vie, j'ai eu l'impression d'entrevoir la lumière, de voire une partie des choses telles qu'elles l'étaient réellement derrière le rideau opaque de la société de consommation, ça a confirmé tout ce en quoi je croyais, la solidarité, l'humanisme, le fait que la vie a du sens, la fraternité, etc.

Edit : Du coup, j'ai réfléchi, j'ai d'autres choses à dire sur le sujet, sur le fait que devenir vegan m'a soulagé.

Avant, je ne me sentais pas à ma place, et j'ai consommé à fumer du cannabis vers l'âge de 15-16 ans et ce pendant environ une bonne dizaine d'années. Tout le monde ne sera peut-être pas d'accord avec ça, mais moi, ça m'a vachement aidé, ça a été comme une bouée, ça me permettait de sourire quand ça n'allait pas, de continuer à voir au-delà des carcans de notre société. Bon, j'en ai eu une consommation excessive et il a fallu que j'arrête à un moment donné car cela devenait un frein pour moi. Mais malgré ça, déjà quand je fumais, j'avais toutes ces valeurs et ces principes en tête, j'étais le genre à fumer un joint au volant mais à m'arrêter au passage piéton pour laisser passer une mamie (les gens croient parfois que quand on fume de la drogue, on est quelqu'un de pas fréquentable, à tort à mon avis ^^). Là où je veux en venir, c'est que peu de temps après avoir arrêté le cannabis, j'ai pris conscience qu'une autre alimentation était possible. Des choses se sont enclenchées dans mon parcours personnel, ça a été une suite logique, il y a eu l'arrêt du tabac aussi, puis de la consommation d'alcool, même si je n'étais pas alcoolique, mais je me suis rendu compte que c'était néfaste pour moi, un corps sain dans un esprit sain.

En étant vegan, je me suis dit que toutes ces années où je me demandais si j'étais dans le faux et si c'étaient les autres qui étaient dans le vrai, eh bien, je ne m'étais pas trompé, j'allais vraiment dans la bonne direction, du moins dans celle qui me correspondait. Et que j'avais bien fait de ne pas me laisser influencer par les discours extérieurs qui n'allaient pas toujours dans le même sens que moi. Par exemple, quand j'étais à la fac, avant d'aller en cours, je passais souvent chez mon meilleur ami pour le réveiller et pour l'emmener en cours parce qu'il dormait peu la nuit et avait eu du mal à se lever tôt le matin (il avait ses propres démons), c'était mon meilleur ami, je ne pouvais pas le laisser tomber, sinon il ne venait pas en cours, par ailleurs, il est devenu prof aujourd'hui, donc je pense avoir bien agi à l'époque. Pourtant, j'avais des camarades de classe qui ne comprenaient pas, qui me disaient que j'étais trop gentil, en particulier une fille qui faisait battre paradoxalement mon coeur.

Souvent, dans ma vie, j'ai été témoin de comportements où quand tu fais le bien, que tu agis en pensant à ton prochain sans arrières-pensées, eh bien les autres ne comprennent pas, car on vit dans un monde où l'individualisme prime et ça, ça m'a toujours dépassé. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le fait de revoir mon alimentation, qui s'est conjugué avec d'autres changements dans ma vie (rapprochement avec la nature, assainissement de mon corps, initiation à la méditation...), cela a donné du sens et du crédit en mes convictions profondes. Au fond de moi, je sais que mes utopies ne sont pas fausses, qu'un autre mode de vie est possible, que la façon dont l'humanité vit sur Terre n'est pas la seule possible et que nous avons, tous ensemble, le choix. Et je suis persuadé, c'en est mon intime conviction, que ceux qui pensent à bien, qui veulent faire le bien, et qui ne s'en détourneront pas au moindre obstacle, eh bien ceux-là seront récompensés.

Je suis convaincu que nos actes ont des conséquences, et je ne peux pas croire que les êtres humains qui exploitent des animaux sans vergogne ne recevront pas un jour la monnaie de leur pièce. C'est la raison pour laquelle je reste serein et tranquille. Je ne pense pas qu'aux gens dans les abattoirs qui tuent des cochons, je pense aussi à ceux qui maltraitent des crocodiles, qui provoquent l'extinction des rhinocéros, qui s'en prennent aux requins, une créature que l'on diabolise alors qu'elle souffre plus du comportement humain que l'inverse. Je pense que l'on se trouve tous englués dans une même toile. Nous, la planète, les animaux. Et à un moment donné, quand le fil va se dérouler... Nous, on ne sera peut-être plus là.

Cela dit, si ça m'a soulagé et si ça a renforcé mes croyances et mes principes, j'ai aussi quand même culpabilisé et regretté de ne pas avoir su ouvrir les yeux plus tôt. Je pense aussi que, quelque part, il me faut me repentir de ces années où j'ai mangé de la viande, c'est aussi la raison pour laquelle je ne suis pas trop sévère avec les gens qui en mangent. Que celui qui n'a jamais fauté me jette la première pierre comme on dit... Je pense qu'il n'y aura pas grand-monde pour jeter de pierres.
 
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