Ne pas commettre un meurtre n'est pas lutter contre lui

  • Auteur de la discussion Anonymous
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Nn et puis c'est bien beau de dire "j'ai converti telle ou telle personne, j'ai fait ma part", chaque VG influence, rien que de part sa présence, les gens autour de lui/elle. Moi aussi je pourrais dire que ma mère est devenue quasi-végétalienne ou que telle amie a diminué sa consommation de viande, mais au pire on s'en fiche.

On aimerait juste savoir pourquoi certaines personnes ici ne souhaitent pas s'impliquer davantage alors qu'ils/elles ont le temps et/ou qu'ils/elles sont proches des grandes villes... On ne culpabilise personne en fait mais c'est juste qu'hier je me suis sentie ridiculisée parce qu'on était vraiment très peu (et que les gens n'étaient vrmt pas sympa) et c'est tout le temps comme ça.

Je ne pense pas que cela sert à rien (c'est tjr mieux que de ne rien faire et c'est plus facile de critiquer quand on ne fait rien), parce que lorsque l'on tracte et qu'on parle à ne serait-ce qu'une personne c'est déjà une petite victoire !
 
Vu votre façon de répondre et les tournures de vos phrases, Alexbrth et Djali, je pense qu'on peut effectivement largement parler de ton moralisateur (avec une option jugement de valeur) et de distribution de bons points dans le militantisme et le veganisme.
(Quand on parle d'insensibilité ou de "rester là à rien faire comme vous" sur un forum végéta*ien, c'est quand même qu'on a franchis un certain stade dans la culpabilisation)
Après trois pages de réponses des membres, il y a je pense assez d'explication et d'arguments (oserai-je dire : de justification ..?) pour que vous compreniez.

Pour te lire souvent Djali, je sais que tu te bouges énormément. Même quand t'es au fond du seau, même quand ça a l'air d'aller. Même quand tu es agressée par des personnes aux propos plus que violents/infectes/à vomir.
Mais certaines personnes n'ont pas ton énergie et se débattent avec d'autres priorités (d'autres causes, ou simplement tenter d'avoir un toit/à bouffer/un boulot). D'autres n'ont pas le luxe de disposer d'autant de temps ou se permettent de le consacrer à leur famille, leur santé, leurs loisirs et passions. D'autres encore n'ont ni le temps, ni l'énergie de faire ces (grosses) actions bien visibles qui ont le bon goût de vous plaire tant (mais en font d'autres, plus discrètes). On fait déjà bien plus que la majorité, pourtant !

J'en connais, des militant.e.s de la PA qui se crèvent (j'ai pesé ce terme) tous les jours. Qui ont été jusqu'à organiser en une journée pas moins de 6 actions/événements (en plus de celles auxquelles je participais déjà).
Moi, j'estime que j'ai le droit de vivre en paix du moment que je ne fais de mal à personne/que je ne dépend du malheur ou de la mort de personne. De temps en temps j'en fais plus.
Mais quand mes ressources personnelles sont réduites à néant et/ou que j'ai plutôt envie de me laisser mourir sous ma couette, c'est vrai, j'en fais moins. C'est le cas de beaucoup d'autres : dans une société où le travail et les pression constantes/oppressions/discriminations sont littéralement aliénantes, s'en défaire pour lutter pour ce qui nous tient à cœur demande beaucoup plus d'énergie et de courage que pour n'importe quoi d'autre. C'est une réalité : avoir déjà le temps d'aller bien, c'est un luxe. Prendre le temps pour faire le bien, j'en parle même pas !
 
Shrimpi, encore une fois, je comprends bien que tout le monde ne le PUISSE pas pour des raisons diverses et variées, chacun a ses préoccupations à côté et à aucun moment je ne remets ça en cause (ça fait quand même plusieurs fois que je le dis ^^).

Pour le reste, comme je l'avais dit à Usagi, je comprends ton raisonnement et je te suis. Argumenté de cette façon, ça me parle :)
 
Je donne déjà de mon temps pour aider cette cause, principalement sur internet, je me vois pas en plus aller en manif alors que je ne suis absolument pas convaincu de ce moyen d'action.

Bref je vais pas paraphraser le post de Çaypafo donc je le plussoie.
 
Je comprend parfaitement le sentiment de djali, c'est très frustrant quand on est soi même investi sur le terrain de voir d'autre l'être moins ou pas.

Pour ma part, je ne milite pas activement, je ne milite qu'auprès de mon entourage.

Je me sens trop faible mentalement pour supporter d'être face à ce qui me révolte le plus.
Le peu de fois où je l'ai fait, j'ai juste eu envie de mourir tellement le désespoir qui m’atteignait était pesant .

Je me suis investi il y a quelques années , seule face a tous, pour sauver des animaux de ferme . Ca s'est mal fini, depuis je suis traumatisée.

De plus, je suis d'une timidité maladive et ne me sens pas à l'aise en présence de gens que je ne connais pas.
Maintenant, j'essaie de "compenser" mon inaction en faisant des dons d'argent dès que je peux... :oops:

Alors oui je culpabilise un peu de ne pas aller sur le terrain. Et je remercie et admire les personnes qui se bougent !
 
"On aimerait juste savoir pourquoi certaines personnes ici ne souhaitent pas s'impliquer davantage alors qu'ils/elles ont le temps et/ou qu'ils/elles sont proches des grandes villes..."

Je n'ai pas pris le temps de lire toutes les réponses, mais je vais de toute façon juste parler pour moi.
J'ai plein de temps, je suis proche d'une grande ville, et je veux être peinarde.
Je suis une personne égoïste avec certaines idées morales, je ne souhaite pas m'impliquer dans des actions pour quoi que ce soit avec des groupes. J'avais essayé une manifestation une fois et comme je le pensais, je ne m'y suis pas sentie à ma place.
Si on estime qu'une personne ayant les moyens d'agir est coupable de ne pas le faire, alors je le suis et ça ne m'émeut pas plus que ça. Je n'ai pas l'intention de sacrifier mon bien être pour d'autres individus: arrêter de les consommer ça ne me coûte presque rien en terme de bien être ( à la limite un peu de frustration par ci par là vu que j'aime les produits animaux, mais c'est tout ), alors que m'impliquer dans des actions éthiques organisées, me confronter volontairement à la bêtise crasse, le racisme, le sexisme et le spécisme, ça ça me coûterait beaucoup plus, et je refuse cette atteinte à mon bien être.

Donc aucune "raison valable" vu les souffrances qu'engendre l'exploitation animale, mais par honnêteté, je dois bien admettre que c'est mon confort qui fait que je refuse de m'impliquer dans quoi que ce soit.
 
Merci pour vos réponses Kitani et Excalibur, elles m'éclairent un peu plus (et méritent d'être franches !) :)
C'est le genre de témoignage que je voulais lire (et désolée si ça a pu être mal interprété, porter à confusion ou faire le débat, Dobby est un vilain elfe ! :p )
 
Je vais ajouter ma patte au sujet.

On ne peut pas exiger de qui que ce soit de participer à telle ou telle action, parce que des causes justes, légitimes, urgentes, il y en a des tonnes. J'ai choisi en priorité la cause animale, en ce qui me concerne, parce que je n'ai pas de légitimité pour les autres luttes, parce que dans les autres luttes les opprimés peuvent lutter pour elles-eux-mêmes, et parce que je pense que l'oppression animale est celle qui produit le plus de souffrance et qui serait probablement la plus simple à résoudre, en ce qui concerne l'abolition de la viande en tout cas. Et parce que si on ne décide pas de s'y engager, ça ne sera jamais résolu, puisque les opprimées du spécisme n'auront jamais le pouvoir de faire basculer la balance en leur faveur.
Mais si on exigeait de moi que je participe aux milliards d'autres actions militantes urgentes, je n'aurais aucun argument pour refuser, aucun argument pour expliquer que je consacre du temps à moi-même, à mon propre plaisir, plutôt qu'à leurs causes. De même que je ne pourrais pas rationnellement expliquer pourquoi je ne décide pas, tout simplement de lutter au prix de ma propre vie pour libérer les animaux : Rationnellement, ce serait logique. J'épargnerais une énorme quantité de souffrance avec un sacrifice ridicule en comparaison.
Et pourtant, je fais le choix égoïste, tous les jours, de ne pas sacrifier ma vie pour les animaux, et de consacrer de l'énergie, du temps, à mon propre plaisir.

Bref, concrètement, il n'y a pas d'argument pour exiger plus ou moins d'effort altruiste "d'aide à personne en danger", au delà de la limite de "ne pas faire à autrui ce qu'on aimerait pas qu'on nous fasse". Donc il n'est pas possible d'argumenter pour exiger de quelqu'un de participer à telle ou telle action militante. D'autant plus que même pour des militants qui vont régulièrement dans la rue, il n'est pas possible d'argumenter pour leur dire quelles actions choisir ou les convaincre d'aller à TOUTES les actions, et qu'en allant à seulement une par mois, ils n'en font pas assez et qu'ils devraient en fait y aller à une par jour... et pourquoi être allée à celle-ci et pas à celle-là ? Pourquoi avoir donné à cette association et pas à celle-ci ?...

Et de la même manière, pour militer dans un groupe où tout le monde se connaît, il faut avoir un minimum confiance en les autres. On ne peut pas forcément militer avec n'importe quel groupe.

Et bien sûr, il y a aussi cette question malheureuse des militants qui vont s'investir à fond pendant un ou deux ans, puis faire un burnout (pour x ou y raison, parce qu'ils se sont trop investis, parce qu'ils ont été déçus du milieu, parce qu'ils s'en sont pris plein la gueule) et tout arrêter d'un coup. Je crois qu'un militant devrait aussi se poser la question avant de commencer : "Quelle est l'énergie que je me sens capable d'investir en moyenne, dans le temps, pour tenir aussi longtemps que possible ? L'intérêt des animaux est que je ne lâche jamais l'affaire, que je ne les abandonne jamais, parce qu'eux n'ont pas le choix, donc il faut aussi que je tienne compte de mes propres ressources personnelles."

Bref, on n'en sort pas. Il y a un moment où il faut se décoller de la question des "responsabilités militantes personnelles", et se refocaliser sur une vue d'ensemble. Chercher quelles sont les actions, ou combinaisons d'actions les plus efficaces. (Parce que oui, il peut aussi être nécessaire qu'une petite action inutile en apparence, qui rassemble peu de monde, une action dans la rue qui semble ne servir à rien... qu'elle fasse partie d'une combinaison plus vaste d'actions, et qu'elle ait son intérêt dans une campagne sur le long terme.) Chercher dans quelles actions SOI-MEME, on est le plus efficace (et effectivement, il y a des personnes qui vont être plus efficaces dans la rue, et d'autres qui vont être plus efficaces dans d'autres actions, parce que leurs personnalités sont différentes, parce que leurs compétences sont différentes, parce que le coût émotionnel et le gain militant seront différents pour chaque militant pour chaque action...). Repenser l'objectif global et les multiples chemins pour l'atteindre. Chercher aussi comment optimiser les actions qui nécessitent une participation collective large.

- En France, honnêtement, je pense que la question stratégique manque, sur beaucoup de sujets. (L214 est très en tête. L'AVF me semble bien aussi. Mais à part ça, j'ai des doutes pour certaines autres.) Le puzzle général manque. On manifeste sans définir l'objectif à court terme, à moyen terme, à long terme. On ne sait pas à quelle pièce correspond telle ou telle manifestation dans le puzzle général, et qu'est-ce qu'on vise comme résultat à court terme avec telle ou telle manif. Résultat à court terme, qui pourrait servir de marche à un autre résultat à court terme, qui pourrait être une marche pour le résultat suivant, etc jusqu'aux résultats à moyen terme, et puis l'objectif final. Je pense surtout aux corridas. Et quelques actions mal ciblées, d'après moi. Nombre de victimes réduites, et pourtant pas de résultat à court terme possible selon la façon dont c'est construit. -

Ce que je vois, personnellement, dans l'intérêt principal des actions de rue, c'est la revendication générale. Et la possibilité de médiatiser cette revendication. Et de montrer qu'elle est réellement appuyée par des gens réels, de plus en plus nombreux. Donc pour moi, le truc réellement essentiel, c'est la Marche pour la Fermeture des Abattoirs. Et il est réellement essentiel qu'elle fédère de plus en plus de monde, et qu'elle soit organisée par des personnes qui savent gérer les médiatisation. D'après moi, c'est vraiment LE truc important.
Mais quand ça ne marche pas, je ne me dis pas que les personnes qui ne viennent pas sont "responsables".
Je me dis que le responsable, s'il y en a un, c'est la communication, la capacité de toucher un maximum de participants potentiels. (Tout en sachant aussi que le contexte à un instant t joue un gros rôle dans la popularité de la Marche.) La capacité de convaincre de l'utilité de l'action, et d'attirer plus de monde. Les contraintes personnelles des uns et des autres, qui font que les ou les autres vont venir ou refuser, je n'ai aucun poids là-dessus. Et non seulement je n'ai aucun poids, mais en plus si j'axe toute mon énergie sur la culpabilisation pour en faire céder certains (et fuir d'autres), j'ai une très faible rentabilité, je ne crée pas une inertie qui va fonctionner, qui va attirer de plus en plus de monde, convaincre de plus en plus de monde que ça vaut le coup, qu'il est facile de rejoindre le mouvement, et que c'est positif, que ça apporter quelque chose à la société.
C'est bien l'effet de rassemblement, de vision optimiste, de projet réalisable, et d'envie de participer au projet, qui est important et efficace, pas la culpabilisation des individus.

Donc quand je parle de la Marche, si quelqu'un me dit "Je ne peux pas.", "Je n'ose pas.", "J'ai peur.", "J'ai d'autres priorités.", "Je dois faire le voyage.", ça n'est pas grave, je comprends. Il/elle viendra l'an prochain. Ou l'année suivante. Ou il/elle parlera de la Marche et fera venir d'autres personnes (ce qui est finalement bien plus important que sa propre participation, si elle fait venir ne serait-ce que deux autres personnes au lieu d'elle-même, ou si elle fait parler de la Marche par 4 autres personnes au lieu de se contenter d'y aller elle-même sans en parler.).

Et je sais bien aussi que la Marche n'a d'utilité que parce que toutes les autres actions existent, qui permettent le développement des alternatives végétales, qui médiatisent les arguments, etc.

...

Et je ne sais plus où je voulais en venir. Mais plus que "Je ne participe plus financièrement à l'exploitation animale alors j'ai fait ma part.", je crois que ça ne coûte pas beaucoup plus et que c'est plus efficace de penser la chose comme "Je ne participe plus -beaucoup- financièrement à l'exploitation animale parce que je revendique l'abolition de la viande." (ce qui n'implique pas non plus forcément de militer dans la rue). Ce qui donne une revendication claire, durable et concrètement accessible -à mon avis-.

...

Et euh, voilà... (J'ai dû partir un peu dans tous les sens et oublier des trucs que je voulais dire.)
 
Petit courrier du jour
Bonjour,
Aujourd'hui en magasin bio, je vois des nouveaux savons végétaux, ce qui me réjouit.
Par contre, en lisant les ingrédients d'un des savons, je lis "miel". Il est inexact de parler de "savon végétal" alors qu'un produit d'origine animale entre dans sa composition.

Ce serait cool que vous rectifiez cela (le mieux serait en n'utilisant plus de produits d'origine animale, le minimum de rectifier l'étiquette et la publicité que vous faites au produit.

merci

Je veux aussi envoyer un mail à la personne de la cantine où je me trouvais aujourd'hui : il y a genre 50 sandwichs différents et pas un seul végétalien. Il me semble qu'il a pourtant tous les ingrédients pour en faire deux ou trois 100% végétaux et délicieux
 
Et bien, si des personnes sont intéressées par une réponse de plus :

Je suis, depuis toute petite, très sensible à la cause animale. Cependant, je n'ai jamais percuté la problématique de l'alimentation jusqu'à il y a un peu plus d'un an. Parce que j'étais dans le bain familial, parce que je mangeais ce qu'on me disais de manger, parce que je n'ai jamais vraiment entendu parler de végéta*isme, et parce que j'étais plutot du genre à bouger le petit doigt quand on me le disait.
Alors moi, je les aimais en remplissant un classeur de photos d'animaux, en achetant des bouquins, en signant plein de pétitions, en passant mes journées à parcourir les sites type wwf, 30 millions d'amis... j'étais profondément touchée par l'extinction des espèces sauvages, les abandons, la torture, les animaux de labo et la fourrure... mais c'était parce que je ne connaissais que cet envers du décor (je me demande encore pourquoi :><: )

Et puis aussi, je pense que je n'arrivais pas à me voir coupable de quoi que se soit, vu que je n'avais rien décidé volontairement de tout ça, et je ne faisais donc aucun lien avec mon mode de vie. C'était les autres, pas moi.

Quand je suis devenue végétalienne, grande ignorante/naïve que j'étais, j'ai pris un grand coup au moral, j'ai vraiment touché le fond pendant qq mois. J'ai arrêté volontairement de trop me renseigner sur le sujet, parce que j'y aurai laissé le peu d'énergie que j'avais à cette période là. J'ai commencé le cheminement toute seule, parce que j'avais découvert le pot aux roses toute seule, avec des vidéos que j'avais trouvé toute seule. Un végétalien m'aurait dit : "tu sais comment sont tuées les vaches ? tu sais comment vivent les poules ?" j'aurais répondu les mêmes choses que les omnis nous répondent aujourd'hui : "mais il faut bien qu'on mange, mais c'est pas pareil de partout".

Aujourd'hui, je signe sans arrêt des pétitions, je donne à trois assos, je fais la cuisine à mes parents à chaque fois que je vais manger avec eux pour leur faire découvrir que manger végé c'est bon à tous les points de vue, je les sermonne sans arrêt là où je peux ("achète du sojasun myrtille plutot que tes machins remplis d'antibio et d'hormones" : l'argument santé marche mieux), et même que je sais que je les saoule mais je ne peux pas m'en empêcher. Et j'essaie de devenir la diététicienne 2.0 que je voudrais être.

Mais voilà, quand je vois les "happening" de Peta par exple, avec des militants couchés par terre recouverts de sang, et des cris d'animaux retentissant, je me remets dans la peau de cette jeune fille amoureuse des animaux et je me dis mais comment espèrent-ils atteindre des omnis avec ce genre de mises en scènes ? Actions tout à fait honorables il en va de soi, m'enfin, un non végé ne PEUT PAS, selon moi, être sensibilisé de la sorte, avec des cris qu'ils ne comprennent sûrement pas, du "sang" qu'ils ont l'habitude de retrouver dans leurs assiettes, des gens allongés par terre se faisant arroser de peinture... je trouve ça pas franchement crédible et au contraire, j'ai bien peur que cela en fasse rire plus d'un et que les vegan passent encore pour des hurluberlus incompris.

Un déclic c'est quelque chose de plus profond, de personnel, qui ne se vit pas dans la rue en public devant une scène que l'on ne comprend pas, devant des propos ou des images soudains qui arrivent de nulle part.

Par contre je ne suis pas contre faire une marche ou une manif un jour (près de ma ville ou si j'en ai l'occasion oui, parce que par chez moi il n'y a rien du tout et je ne peux pas me permettre d'aller en grande ville) mais pour moi les scènes/tracts/propos ne parlent pas aux omnis et s'ils sont en plus, culpabilisants, ils ne servent strictement à rien si ce n'est que de ralentir l'avancement de notre cause...

Bon, toutes les actions ne se ressemblent pas, mais c'est l'image que j'en ai depuis des mois.

En résumé :
-je fais ce qu'il est en mon possible de faire de chez moi
-je suis assez choquée comme ça du monde dans lequel on vit et je veux qd mm y vivre avec encore toute ma tête
-je ne veux pas participer à des actions décrédibilisantes pour la cause à mes yeux
-je ne crois pas vraiment en leur efficacité
-je préfère sensibiliser par l'alimentation (le système digestif est le 1er organe à toucher, avant le cerveau)
-un omni reste un omni jusqu'à ce que son subconscient en décide autrement, et ce subconscient aime agir seul

Je m'excuse si vous avez ressenti une once de hors sujet... mais j'avais besoin de me justifier du début.

Existe-t-il des actions qui font goûter des plats/aliments végé aux passants ? J'aime faire les choses dans la joie et la bonne humeur. DUCOUP. :mmm:
 
Hmmm moi aussi je vais me permettre de répondre.

Je crois véritablement que le pouvoir politique des gens se trouve dans la consommation qu'ils font. Alors aussi inutile/inefficace que cela puisse vous paraître, quand je consomme végane, que je fuis les produits d'origine animale, je fais déjà un peu la nique à la société.
J'ai du temps, parfois, pas toujours, mais j'avoue que ce temps là je veux le garder pour moi. Je n'ai pas spécialement envie de me retrouver dans un bain de foule avec des gens que je connais pas juste pour apporter de la visibilité. Parce que concrètement, si je passe en revue les raisons qui font que moi ou mes connaissances sont devenus végé, à aucun moment le militantisme de rue ne m'a influencée donc je vois pas pourquoi j'utiliserais un outil en lequel je ne crois pas.
Comme disait Panda -il me semble, ça fait beaucoup de posts à lire!-, militer passe pour moi beaucoup par l'écriture de livres, de blogs.... en tout ça j'y suis sensible.

Par contre je ne suis pas du tout mais alors pas du tout sensible aux gens qui s'estiment meilleurs que d'autres parce qu'ils militent plus ou se bougent plus. Je ne supporte pas les moralisateurs et les culpabilisateurs et c'est peut-être également pour ça que je ne vais pas dans ce genre de manif. Chacun fait ce qu'il veut et si, alexbrth je crois que tu te trompes. Convaincre à nos échelles, des amis, des parents, de la famille, que manger des produits animaux c'est mal, c'est déjà un énorme pas ! Si eux changent, ils peuvent encore faire changer d'autres et ainsi de suite. C'est posé, raisonné, les gens comprennent ce qu'on veut leur dire et ce que l'on veut véhiculer. Dire implacablement "Je comprends pas que vous fassiez plus alors que vous avez du temps" ou "avec des gens comme vous on avancerait pas", c'est minimiser l'action quotidienne qu'on fait en ne consommant plus de produit animaux, c'est dévaloriser notre approche parce que vous estimez la votre plus légitime. C'est comme ça qu'on en vient à scinder des causes....

Militez, vous avez raison, car c'est ce à quoi vous aspirez et c'est important dans vos vies. Merci pour ça. Mais n'oubliez pas qu'avec bienveillance on ouvre beaucoup plus d'oreilles qu'en étant culpabilisateur.
 
Malaury":2etadg3z a dit:
Existe-t-il des actions qui font goûter des plats/aliments végé aux passants ? J'aime faire les choses dans la joie et la bonne humeur. DUCOUP. :mmm:

L'appel de l'estomac, ça marche super bien. Il y a pas mal d'actions qui font ça en approchant les gens avec du sucré et/ou salé aux gens. Et là les gens ont les yeux ébahit en goutant un super gâteau "mais y'a pas d'oeufs ?!" :)

Tu cites une action de Peta, mais ce genre d'action est pas mal contestée. Et c'est l'une parmi tant d'autres, d'autres asso/collectifs font des happenings silencieux qui sont plus sobres et qui choquent et interpellent encore plus (alors qu'il n'y a rien de thrash).

Il y a autant de stratégies militantes qu'il y a d'associations et de vg, toutes sont différentes, mais toutes aspirent à peu près à un même but, l'abolition.


@Personne,
Pourquoi la marche pour la fermeture des abattoirs et pas la marche antispéciste ou la veggie pride ?
Au final toutes sont semblables dans leur projet non ? Après n'ayant jamais fait aucunes d'entre elles, j'imagine que ça change de l'une à l'autre.
Même si il est vrai que le nom "marche pour la fermeture des abattoirs" est plus parlant pour les gens non intéressés à ce sujet.


Sinon pas grand chose à rajouter à ce qui a été dis, je plussois pas mal de vos propos:

- le militantisme ne s'arrête pas à prendre part aux associations/collectifs/manifs/happenings
- militer dans la rue est une action difficile à faire pour beaucoup et encore plus à faire tenir sur la durée quant-on se donne à fond...
- l'intérêt, la portée, la stratégie de certains évènements peut être flou même pour des vg
 
à mon avis personne parle de la marche pour la fermeture des abattoirs parce que c'est celle qui rassemble le plus de monde (facilement 2 ou 3 fois plus que les deux autres que tu cites), a le message le plus clair et accessible, etc...
 
Pour moi la marche pour la fermeture des abattoirs m'évoque un objectif concret à atteindre à moyen terme. C'est super parlant ducoup.

Bon et sinon, si vous avez l'envie, un de ces 4, de faire un "happening" pizza burger gâteaux sans oeuf sans lait sans crème sans beurre sans viande sans poisson sans fromage... :)
 
Invité10005 c'était Djali ? Elle est partie ? C'est dommage, j'espère que ceulleux qui sont en contact avec hors forum pourront la convaincre de revenir :(

Sinon, pour répondre à la question de savoir pourquoi certains ne militent pas (dans le sens manifester ou distribuer des tracts, ce qui pour moi ne sont pas les seuls moyens de militer, loin s'en faut), je vais parler de ma propre expérience.
Outre des problèmes géographiques et temporels (j'habite à 45 min de la grande ville la plus proche, et quand je travaille c'est souvent le week-end), je dirais qu'il y a plein de raisons :
1. je ne suis pas du tout convaincue par ce mode de militantisme. Je pense que l'exemple est souvent beaucoup plus convaincant, il n'y a qu'à voir toutes les personnes ici qui ont influencé plein de gens dans leur entourage. D'ailleurs, les seules "manifestations" que j'ai vu qui m'ont convaincue étaient basées sur l'exemple, distribution de gâteaux vegans par ex.
2. j'ai même l'impression que sur certaines personnes, ça a l'effet inverse, elles se braquent et campent sur leur position. Peut-être que certaines finiront par y réfléchir, mais ça me semble faire beaucoup à subir pour peu de résultats.
3. les actions que j'ai vu ont souvent subi la violence (verbale, mais c'est tout aussi dur) de détracteurs, et je ne me sens clairement pas capable de subir ça.
4. je ne me sens pas non plus capable d'avoir un argumentaire clair. Même avec des gens que je connais bien, avec lesquelles je suis à l'aise, j'ai souvent du mal à ordonner clairement mon propos. Et pourtant, ce n'est pas par manque de données, j'en ai, des données, mais je les oublie et les emmêle au moment fatidique.
5. j'ai beaucoup de mal à supporter d'être au milieu de trop de monde. Pour donner des exemples concrets, les quelques repas végés où je suis allée ont vite tourné au cauchemar, et même la rencontre Végéweb a été dure pour moi au début, parce qu'il y avait 25 personnes que je n'avais jamais vu. Le vendredi soir, je me suis péniblement raccrochée aux quelques personnes que je connaissais, et certaines autres m'ont facilité les choses en venant vers moi, mais je me sentais vraiment pas à ma place. Ca s'est peu à peu atténué au fur et à mesure que j'ai pu discuté avec chacun(e), mais bon voilà, même avec des gens virtuellement connus et bienveillants ça a été dur. Alors me retrouver au milieu de plein d'inconnus dont un certain nombre d'hostiles, non, c'est juste pas possible. J'aime les gens mais pas le monde.
6. y a des jours où je me sens d'humeur à m'enterrer au fond d'un trou, où la présence même de mon homme ou de mes amies les plus proches sont vraiment à la limite du supportable, où le moindre contact physique m'horripile, où je suis incapable de sortir de chez moi, alors je ne me vois pas proposer mon aide à une asso en sachant que je risque de les lâcher au dernier moment. Je ne suis pas fiable, je le sais, ça ne serait pas correct d'imposer ça à des gens qui ont déjà suffisamment de choses à gérer.

Et franchement, même si je comprends la fatigue et le ras-le-bol que peuvent entrainer un militantisme important, je trouve ça très violent de reprocher à d'autres de ne pas être capables de faire ce que vous faites. Ce n'est pas parce qu'on a du temps et une situation géographique et financière correctes qu'on est disponibles et capables. Ce n'est pas parce que vous ne voyez pas les raisons qu'elles n'existent pas, et ne sont pas valables.
 
Oh zut pour Djali, je lui ai envoyé un petit mot puisqu'on avait déjà un peu correspondu... :(
 
J'ai trouvé toutes vos interventions formidables, c'est ce que je suis venue chercher sur ce forum.

Je comprends tout à fait la réaction des militants, il est légitime qu'ils soient agacés par ce qui leur semble être de l'inertie et quand on a à cœur de faire bouger les choses on a envie d'accélérer le tempo, normal.

Mon avis sera plutôt nuancé:

j'ai un profond respect pour les militants (toutes causes confondues) car ils donnent de leur temps, de leur argent et de leur énergie et ils ce sont des gens animés de convictions. Les actions peuvent avoir un impact, preuve en est l'abattoir d'Ales filmé en caméra caché par L214
. C'est passé aux infos tant les conditions de cet endroits étaient terribles pour les animaux! ça a donc eu un certain retentissement. Personnellement, j'ai envoyé un petit chèque à la suite du reportage pour aider cette asso. je pense ne pas être la seule.

Concernant les actions en général, je suis partagée. Manifester pourquoi pas, même si ce n'est pas dans ma nature car je suis plutôt réservée. Cependant j'ai (un peu) un a priori, les vegans que j'ai connu "en chair et en os" étaient des gens assez barrés quand même et j'ai peur de retomber sur ce genre de personnes. Cela dit, grâce au net, je vois que l'on peut être vegan et être tout à fait équilibré!

Par ailleurs, je trouve que les choses avancent, la conso de viande chute, il y a de plus en plus de gens intéressés par d'autres manières de consommer, par l'écologie...C'est long, trop long, terriblement long mais ça bouge.

Une prise de conscience demande du temps, de la pédagogie, du dialogue. Je suis très septique sur l'argumentaire en faveur de la cause animale mais l'argument de ne pas laisser un monde polluer, dévasté et violent à nos enfants marche bien auprès des jeunes parents.

Pour conclure, je dis oui au initiative où l'on ouvre la porte, on explique, on écoute, on réexplique. Je trouve que le clip de ZAZIE "je suis un homme" est pas mal, il pose des chiffres et nous amène à penser. Les actions trop trash risquent de faire passer les vegan pour des gens bizarres, anarchistes ou je ne sais quoi.
 
Les actions trop trash risquent de faire passer les vegan pour des gens bizarres, anarchistes ou je ne sais quoi.


Voici ma petite touche à ces échanges très intéressants. :pouces:
Quand tu parles des actions "trop trash", cela me fait penser aux manifs très courantes à Paris où les gens défilent avec du faux (?) sang sur eux, où ils font les animaux morts (j'ai même entendu dernièrement qu'ils avaient porté dans leurs bras des animaux morts ?!)...l'autre jour en me baladant à Châtelet je les ai vu, ils avaient mis des sonos A FOND avec en "musique" les hurlements des animaux à l'abattoir...Pour moi ce genre de manif est extrêmement négatif, car elle donne une mauvaise image des vege/vegan. J'ai vu la réaction de toutes les personnes non sensibilisées, elles voient ça, entendent ça, et sont juste ecoeurées. Rien de plus. Aucun message constructif n'est passé.
C'est pourquoi je ne participe à aucune de ces manifs.

La seule que je connaisse aujourd'hui de très positive, où j'étais d'ailleurs il y a 2 jours, c'est la Veggie Pride à Paris où il y a de la super musique, des gens très variés (pas le meme noyau d'originaux ^^), des enfants, des adultes, des personnes âgées..bref tout ce petit monde qui défile voire danse joyeusement. Et j'ai vu la différence ! Les passagers souriaient, voulaient en savoir plus, étaient un peu "captivés" par cette bonne ambiance et cette énergie générale.
Donc pour résumer voici comment je vois les choses :
On ne peut être utile qu'en :

-étant et en propageant des messages positifs, pas en faisant la leçon aux personnes
- étant sois-même un exemple de bonne santé
- en agissant via sa consommation (qui est une force selon moi bien plus grande que celui d'être électeur...)
- en partageant sa vision sur tous les réseaux possibles, dont ce forum qui est vraiment top pour ça :)

Allez, je finis sur un bisou général pour vous tous ! :kiss:
 
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