Avez-vous fait passer des gens d'omni à veg ?

Ayo":2v4ylgyq a dit:
Cependant, il n'y a pas qu'une méthode, celle-ci est la plus politiquement correcte, respectueuse de toutes les consciences fragiles etc. (Un peu comme un boxeur avec une garde très fermée, bien protégé mais en position peu adaptée pour viser juste et frapper fort,désolé pour la comparaison, J-10, je suis totalement obsédé) Mais certains autres réagissent mieux à la "bousculade" un peu plus poussée. J'avais déjà développé sur le sujet sur un autre topic mais l'idée c'est que je pense pas qu'il y ai de meilleure technique universelle. Toute communication dépend de ton interlocuteur, de son historique sur le sujet, de la façon dont il/elle te voit (d'où l'intérêt de passer plus pour un exemple que comme quelqu'un qu'ils "ne voudraient surtout pas être"), du contexte dans lequel la discussion a lieue etc. Tu peux parfois tenter des trucs parce que dans la situation "tu les sens" alors que jamais ça ne marcherai dans un autre contexte, et ça peut marcher.

Tout ne fonctionne pas de la même manière avec tout le monde, au même moment, dans le même contexte, venant de la même personne, etc. mais il y a des "faits psychologiques", qui se constatent statistiquement, et même dont on sait intimement (quand on se met en situation par un jeu de l'esprit, ou d'après nos souvenirs) que c'est probablement vrai pour soi aussi, et qui font que... certaines choses sont plus efficaces que d'autres.
Ca serait trop simple si tout le monde fonctionnait tout le temps de la même manière, si les humains étaient juste des robots avec des instructions et cheat code tout faits, et si on gagnait à chaque fois, mais il se trouve qu'il y a statistiquement des choses qui fonctionnent mieux que d'autre.
Et je trouve ça plutôt utile de s'instruire sur le sujet, et de prendre connaissance de ces bases de psychologie.

Par exemple : Quand tu demandes à quelqu'un de faire quelque chose, si tu ajoutes "C'est juste une proposition, tu es entièrement libre de refuser.", ça va augmenter les chances qu'il accepte. C'est un fait statistique, qui a été étudié par des expériences de psycho, sur des panels représentatifs et significatifs. (Et intimement, on sait bien que c'est vrai.)
 
Merci Ayo et PersOnne !

On est bien d'accord là-dessus : chaque personne a une sensibilité différente et fonctionne différemment. Je sais que certains vont réagir au bien-être des animaux, d'autres au côté santé, d'autres pour perdre du poids (étrangement les filles sont ULTRA réceptives à ce genre de message :p).

On est aussi d'accord que la technique n'est pas universellement vraie pour tout le monde en mode "je vais utiliser les mêmes arguments et m'exprimer de la même manière" mais elle l'est néanmoins dans la fabrication psychologique comme le décrit très bien ensuite PersOnne.
Il y a des choses qui marchent, universellement, ou du moins probabilistiquement ;)
Et de la même manière, je n'ai vraiment jamais vu aucun de mes proches VG convaincre qui que ce soit via l'accusation et l'agressivité.
Si le sujet vous intéresse je vous invite à aller lire les méthodes de CNV (Communication Non Violente) avec Thomas d'Ansembourg par exemple ou encore un super livre "convaincre en moins de 2 minutes" :) Et en attendant si vous voulez en savoir plus je me ferai un plaisir d'en discuter avec vous, j'adore ce sujet !
 
veggiefit":38ll4m0p a dit:
d'autres au côté santé, d'autres pour perdre du poids
Les gens venant au végétarisme pour ces raisons ont peu de chances de le rester. Ils sont plus enclin à s'accorder de petites exceptions.
On peut promouvoir le végétarisme en utilisant ces arguments, mais je pense que seule la raison éthique permet à une personne de rester durablement végé. Donc tôt au tard, il faudra qu'elle adhère au raisonnement éthique.
 
C'est possible qu'ils fassent des exceptions, et j'ai envie d'ajouter "et alors?".

Même si je préférerais un million de fois un monde où tout le monde serait végétalien et heureux, où la question ne se poserait même plus, j'estime qu'aujourd'hui les gens sont libres, de trouver la bonne voie comme de se "tromper".

Si des personnes n'ont définitivement pas assez d'empathie pour les animaux d'élevage à long terme, qui sommes-nous pour les juger de leur niveau d'évolution "spirituelle", éthique ? Est-ce une raison pour leur dire comme une sentence "tôt ou tard, faudra que tu adhère au raisonnement éthique" alors qu'ils n'en sont pas prêts ? Je ne suis pas d'accord avec ça.

Et du coup on voit bien les limites d'essayer de faire passer le raisonnement éthique avant tout pour convaincre quelqu'un, c'est qu'il y a plein de personnes qui ne réagiront pas à ça et qui finalement, alors qu'elles auraient pu devenir VG avec quelques exceptions de temps en temps (ce qui était déjà bien !), vont se buter du tout au tout et proclamer "ah les vegan, une bande de fou" ! Et franchement je comprendrais un peu pourquoi du coup ;)

Évidemment il s'agit là de mon avis personnel suite à mes expériences et réflexions, je n'essaye pas de dire qu'il vaut mieux qu'un autre, je pense juste qu'il est important de montrer que différentes voies sont possibles :)
 
veggiefit":juu1f8vi a dit:
Si des personnes n'ont définitivement pas assez d'empathie pour les animaux d'élevage à long terme, qui sommes-nous pour les juger de leur niveau d'évolution "spirituelle", éthique ? Est-ce une raison pour leur dire comme une sentence "tôt ou tard, faudra que tu adhère au raisonnement éthique" alors qu'ils n'en sont pas prêts ? Je ne suis pas d'accord avec ça.
Je pense que mes propos ont mal été interprétés.
Si tu veux promouvoir le végétarisme, l'argument santé/poids peut être utile. Tu n'es pas obligée de parler d'éthique avec cette personne. Mais il faut que tu saches que cette personne a plus de chances de repasser omni qu'une personne adhérant au raisonnement éthique.

Je prends mon exemple. Je me suis intéressé au végétarisme surtout pour une raison écologique. Je n'ai jamais ressenti une grande empathie envers les animaux.
Mais en effectuant quelque recherches sur le végétarisme, je me suis rendu compte du sort qu'on réservait aux animaux juste pour notre plaisir. Et je pense que cette raison qui m'a fait resté végétarien.
Pour résumer, le facteur écologique m'a amené vers le végétarisme, mais l'éthique m'a fait resté végétarien.

De plus, l'argument santé/poids peut être un peu risqué. Manger végé ne garantit pas une ligne et une santé parfaites.
 
Je te remercie d'avoir pris le temps de reformuler, je comprends mieux ce que tu voulais dire !

Bon ben on est d'accord sur tout alors :p Je trouve ça juste plus difficile de convaincre quelqu'un avec des raisons éthiques car ça fait un peu "jouer les sentiments", ce n'est pas quelque chose qui relève de la raison pure, bref je ne trouve pas ça rationnel car c'est vraiment propre à chacun. Du coup (bon ma formation scientifique m'a bien bridée aussi) j'aime rester factuelle et donner des chiffres qu'il n'y a pas à discuter, à être d'accord dessus ou non. Puis si je vois que la personnes est ouverte je lui conseille de voir également les conditions animales ;)

C'est drôle, je suis également devenue végétarienne pour des raisons écologiques (faisant des études en écologie, je me sentais hypocrite de défendre un environnement que je contribuais à détruire) ET restée végétarienne et végétalienne pour des raisons éthiques également^^ Après je suis une grande sentimentale et voire la détresse des animaux m'avait beaucoup touchée...

L'argument santé/poids est aujourd'hui quand même bien reconnu. Je ne promets à personne un corps de rêve avec le régime VG et de la même façon on peut très bien manger junk food VG on est d'accord là-dessus. En revanche l'alimentation végétale avec fruits, légumes et produits non transformés aide clairement à une meilleure santé et de facto entraîne souvent une perte de gras. Il n'y a qu'à voir "la santé dans l'assiette" pour en être convaincu ^^ Puis je base ça sur des expériences personnelles, et tout en prévenant qu'il ne s'agit en aucun cas d'un régime miracle (que l'on peut tout à fait faire n'importe quoi même en étant VG !) je montre ce qui a marché sur moi, mon copain et d'autres proches :) sans parler des chiffres (encore eux!) sur la diminution de risque de cancer etc :)
 
veggiefit":2b75lnno a dit:
Je te remercie d'avoir pris le temps de reformuler, je comprends mieux ce que tu voulais dire !

Bon ben on est d'accord sur tout alors
:)

veggiefit":2b75lnno a dit:
L'argument santé/poids est aujourd'hui quand même bien reconnu. Je ne promets à personne un corps de rêve avec le régime VG et de la même façon on peut très bien manger junk food VG on est d'accord là-dessus. En revanche l'alimentation végétale avec fruits, légumes et produits non transformés aide clairement à une meilleure santé et de facto entraîne souvent une perte de gras.
On peut très bien arriver à ce résultat sans être végé. Une personne mangeant fruits, légumes, produits non transformés et un peu de viande blanche, jambon blanc ou poisson a de grandes chances d'arriver au même résultat.
 
veggiefit":eybacouu a dit:
C'est possible qu'ils fassent des exceptions, et j'ai envie d'ajouter "et alors?".

J'ai décidé de ne plus frapper aléatoirement les gens dans la rue pour me détendre. Mais occasionnellement (pas plus d'une fois par mois, je suis pas un sauvage), je m'accorde un petit plaisir et je casse la gueule au premier venu, "et alors ?"

Je taquine mais dans le fond c'est un peu ça.
veggiefit":eybacouu a dit:
Si des personnes n'ont définitivement pas assez d'empathie pour les animaux d'élevage à long terme, qui sommes-nous pour les juger de leur niveau d'évolution "spirituelle", éthique ? Est-ce une raison pour leur dire comme une sentence "tôt ou tard, faudra que tu adhère au raisonnement éthique" alors qu'ils n'en sont pas prêts ? Je ne suis pas d'accord avec ça.

Il est clair que c'est assez peu productif de présenter les choses ainsi à une personne qui (même si elle l'est) ne s'est jamais senti coupable de tout cela, le risque étant un repli défensif brutal. Toujours est-il qu'il est nécessaire de planter tout délicatement une graine de culpabilité aussi, juste le nécessaire pour que la personne se dise à un moment "il faut que je change parce que dans mon mode de vie actuel, je cause des torts, ça n'est pas éthique" (Si elle ne se dit pas un truc du genre, pourquoi changerait-elle ?).

Pour la phrase que j'ai mis en rouge dans ton texte, je pense que ce n'est pas la question de comparer nos niveaux d'empathie avec quelqu'un, d'une part parce que le niveau d'information est (très) différent, d'autre part parce que face à un omnivore, désolé de te contredire, mais il est concrètement évident que son niveau "éthique" est inférieur, pour l'instant, mais c'est pas la question, y'a pas une "échelle de l'éthique", seulement des choses non-éthiques que la personne soutient (plus ou moins inconsciemment) et nous non, donc on débat pour lui donner une chance de s'en rendre compte, et pas pour l'emmerder ou se défouler nous même.

Pour la suite, évidemment une personne qui fait des juste des exceptions occasionnelles cause moins de tort qu'une personne qui s'en fout complètement, mais ça reste un mode de transition instable qui peut basculer à tout moment parce que la "conviction éthique" de la personne n'est pas solide (si elle l'était, elle ne se contenterai pas de faire les choses à 90% au lieu de 100). On va dire que ça mérite des encouragements, mais pas de félicitations non plus.

Ils peuvent "ne pas être prêt" à entendre certaines choses, mais nous on est pas obligé de les laisser tranquille jusqu'à ce qu'ils s'y préparent tous seul dans leur coin, on peut les "préparer" et quand on les sent bien réceptifs, envoyer la sauce qui va bien.

Après ce qui fait que je ne suis peut être pas 100% objectif, je suis venu au végétarisme initialement pour des raisons uniquement éthiques, je pense que je n'aurais jamais changé mon mode de vie pour les autres raisons, elles n'ont toujours été que des bonus (très) appréciables. Même aujourd'hui, si l'argument éthique n'existait plus (que la viande poussait sur les arbres par exemple), je garantis pas que j'y toucherai jamais. Donc quand je défend un point de vue similaire au vôtre (ce qui arrive quand ça parait pertinent), je me sens pas super solide dans mes arguments car moi même, ils ne m'auraient pas suffit.
 
C'est un peu lourd de toujours entendre/lire que les gros le sont parce qu'ils mangent n'importe quoi, surtout de la junk food. Bref, c'est un détail, mais c'est fatiguant.

De mon côté, j'ai décidé de me lancer dans la cuisine pour promouvoir le végétalisme par les papilles. J'ai l'impression que ce qui rebute le plus dans le véganisme, c'est la peur de se priver de plaisirs gustatifs. En tous cas c'est ce qui me faisait repousser la transition (oui, c'est égoïste, mais c'est humain, je crois ;) ).
Les gens ne sont évidemment pas en démarche de transition dès le premier contact, mais ça leur permet d'enclencher la réflexion en dépassant cette peur. Et j'ai régulièrement des personnes qui me disent avoir diminué leur consommation de viande, être devenues végétariennes et même végétaliennes (pour l'instant ce sont des personnes qui étaient déjà végétariennes en me rencontrant).
Evidemment, je ne fais pas que servir mes plats. Je réponds aux questions du type "Quel est le problème avec les oeufs?" un grand nombre de fois, avec patience. Je n'en parle pas de moi-même, j'attends que ça vienne de la personne. Et c'est ainsi que je me suis rendu compte qu'il fallait donner plusieurs fois l'information avant qu'elle atteigne la conscience. Ça m'a rendu beaucoup plus bienveillante.
 
Ayo":2q5v03wg a dit:
Je taquine mais dans le fond c'est un peu ça.

Bon pour moi ça n'a rien à voir mais passons, je vois ce que tu veux dire :p

Ben en fait on dit globalement la même chose hein tous, on est d'accord qu'il faut pas agresser la personne au risque qu'elle se referme direct comme une huitre, mais qu'il est intéressant de saisir le moment opportun pour lui montrer la vérité en face!

Bon personnellement je trouve que faire culpabiliser quelqu'un n'a jamais été productif à long terme, je préfère rester bienveillante avec la personne et lui conseiller des docu bien "directs", qui je sais, vont s'en occuper bien mieux que moi. Ainsi elle ne se sentira ainsi pas agressée vis à vis de moi, mais se remettra en question vis à vis d'elle-même, de ses choix.

J'ai également un peu de mal avec le côté paternaliste de l'expression "On va dire que ça mérite des encouragements, mais pas de félicitations non plus."... comme si on avait une sorte de main à poser sur les futurs VG en mode "c'est bien mon fils de devenir comme ça ou comme ça"...ça me dérange. Après peut-être que j'ai juste mal compris tes propos. Je précise ça car je remarque juste de façon générale beaucoup de propos de ce genre, comme si nous avions une sorte de légitimité (accordée par qui, on ne sait pas) de les applaudir ou de leur cracher dessus pour ce qu'ils font ou essayent juste de faire. Alors oui encourager quelqu'un c'est top, mais ça devrait juste être ça en fait! Sinon on commence à hiérarchiser les gens comme un vegan qui serait mieux qu'un végétalien, lui-même meilleur qu'une végétarien ?...bref je m'égare peut-être..ceci dit la question vaut le coup d'être posée ;)

Je pense qu'on a dit tout ce qui était important en tout cas via nos échanges :)
 
Hell":1ggadr6x a dit:
C'est un peu lourd de toujours entendre/lire que les gros le sont parce qu'ils mangent n'importe quoi, surtout de la junk food. Bref, c'est un détail, mais c'est fatiguant.

Je pense qu'on est tous au courant, cependant on est tous bien conscients qu'un régime basé sur de la junk food n'est pas une super stratégie pour celui ou celle dont l'objectif est de perdre du poids.

Je dis juste ça pour éviter d'associer systématiquement l'argument "santé" à de la grossophobie. En gros, c'est pas uniquement parce que tu manges mal que t'es en surpoids, mais si tu veux maigrir, manger mieux est un des axes de progrès évidents (sur lequel tu as des moyens d'actions, contrairement à d'autres causes).

Et là on parle même pas de végétarisme/végétalisme, comme l'a dit Kob, en fait le régime d'un sportif de haut niveau omni qui contrôle tout ce qu'il bouffe au miligramme est plus sain que celui d'un vegan qui s'en fout et qui s'empiffre de produits transformés, jamais bios, mais vegans (tu sais, les oréos, les pringles, l'alcool etc... ce genre de poisons).

On ne peut comparer qu'à des niveaux de préoccupation "santé" similaires. Par exemple pour 2 sportifs de haut niveau l'un vegan et l'autre non, on peut faire une étude et comparer certaines choses, je suppose que le vegan sera plus performant/moins intoxiqué par diverses merdes mais s'ils sont dans la force de l'âge, ça va pas beaucoup se voir dans l'effort. Par contre entre un adepte du Junk-food vegan et un champion du MacDo-pizza4frommetons-kébab 2 fois par jour + collations au kinder bueno, y'a des chances qu'on voit un peu plus facilement la différence à l'œil nu dans la plupart des cas, et surtout que les analyses de sang de l'un soient seulement pas terribles là ou celles de l'autre seront absolument catastrophiques.

Veggiefit, quand je dis "félicitations", je veux dire laisser sous-entendre à la personne un truc du genre "c'est bien, tu peux t'arrêter là" au lieu de lui faire passer la pilule que c'est génial de la voir ouvrir sa conscience, mais que c'est l'occasion de profiter de son élan. Tu trouve ça paternaliste ou hautain parce que c'est la façon dont je l'exprime pour l'expliquer, mais sur le terrain, face aux intéressés je pense pas qu'on ai des discours bien différents ^^

Par contre pour le coup de la "hiérarchisation" des gens, on en a parlé des milliers de fois, mais je ne dis pas qu'un vegan est une meilleure personne qu'un omnivore si on prend en compte tous les critères de tout le monde pour considérer une personne comme "meilleure", par contre ce qui est certain, c'est que sur le point de vue éthique envers les animaux, le vegan est factuellement moins nocif (donc "meilleur" question de mots employés, mais on capté l'idée) que l'omnivore ou le végétarien. Y'a rien de subjectif là dedans, l'un les bouffe l'autre les bouffe pas, c'est factuel. Maintenant ce n'est pas un argument utile dans un débat avec un omnivore "je suis meilleur que toi" n'a jamais convaincu personne, ça n'en est pas moins vrai, au moins sur le sujet du débat éthique "doit on manger des produits d'origine animale ou non ?"
 
veggiefit":2ng9lazq a dit:
Bon ben on est d'accord sur tout alors :p Je trouve ça juste plus difficile de convaincre quelqu'un avec des raisons éthiques car ça fait un peu "jouer les sentiments", ce n'est pas quelque chose qui relève de la raison pure, bref je ne trouve pas ça rationnel car c'est vraiment propre à chacun. Du coup (bon ma formation scientifique m'a bien bridée aussi) j'aime rester factuelle et donner des chiffres qu'il n'y a pas à discuter, à être d'accord dessus ou non.
J'ai envie de réagir sur ce paragraphe : si, il est possible de citer des faits chiffrés non contestables faisant appel rationnellement à l'éthique : le nombre d'animaux d’abatage et d'animaux marins tués chaque année/mois/jour/minute/seconde dans le monde (ou juste dans le pays dans lequel tu es en train de discuter, ça peut parler plus, et ça reste factuellement chiffré) pour les seuls besoins humains par exemple est une valeur (ou une fourchette, allez) factuelle, suffisamment élevée pour horrifier et faire appel à l'éthique de la personne en face, si tant est qu'elle se sente concernée (cf. le paragraphe d'Ayo sur les différents niveaux d'éthique, conscients ou pas, chez la personne avec qui on discute).
 
Ayo":1uwghl9c a dit:
- Je dis juste ça pour éviter d'associer systématiquement l'argument "santé" à de la grossophobie. En gros, c'est pas uniquement parce que tu manges mal que t'es en surpoids, mais si tu veux maigrir, manger mieux est un des axes de progrès évidents (sur lequel tu as des moyens d'actions, contrairement à d'autres causes).

- Veggiefit, quand je dis "félicitations", je veux dire laisser sous-entendre à la personne un truc du genre "c'est bien, tu peux t'arrêter là" au lieu de lui faire passer la pilule que c'est génial de la voir ouvrir sa conscience, mais que c'est l'occasion de profiter de son élan. Tu trouve ça paternaliste ou hautain parce que c'est la façon dont je l'exprime pour l'expliquer, mais sur le terrain, face aux intéressés je pense pas qu'on ai des discours bien différents ^^

-Par contre pour le coup de la "hiérarchisation" des gens, on en a parlé des milliers de fois, mais je ne dis pas qu'un vegan est une meilleure personne qu'un omnivore si on prend en compte tous les critères de tout le monde pour considérer une personne comme "meilleure", par contre ce qui est certain, c'est que sur le point de vue éthique envers les animaux, le vegan est factuellement moins nocif (donc "meilleur" question de mots employés, mais on capté l'idée) que l'omnivore ou le végétarien. Y'a rien de subjectif là dedans, l'un les bouffe l'autre les bouffe pas, c'est factuel. Maintenant ce n'est pas un argument utile dans un débat avec un omnivore "je suis meilleur que toi" n'a jamais convaincu personne, ça n'en est pas moins vrai, au moins sur le sujet du débat éthique "doit on manger des produits d'origine animale ou non ?"

- Merci d'avoir précisé pour le sujet junk food, c'est cool :)

- All right pour la partie "félicitations", je vois mieux ce que tu veux dire, en effet dans les faits on doit avoir la même attitude finalement :p

- Ah je débarque je crois pour ce sujet ! :p je n'avais jamais vu ce sujet avant ici c'est pour ça. Et je suis tout à fait d'accord avec toi, justement j'avais peur qu'on généralise à "c'est une meilleure personne tout court". Je trouve ça important de savoir reconnaître les limites comme tu l'as fait :) Et oui d'un point du vu concret, je te suis à 100% que c'est clair qu'un vegan a concrètement moins d'impact sur les animaux du coup.

C'est cool de pouvoir échanger ici en restant zen et en sachant que les autres sont ouverts d'esprit, ça fait vraiment du bien !
Merci !
 
Quand on dit que quelqu'un est "une bonne personne" tout court, on généralise toujours abusivement parce qu'en vrai ça veut dire "selon mes critères tous confondus, cette personne est une bonne personne". Cependant quand on débat d'un sujet en particulier, on met de coté les autres critères et le sujet dont on parle devient le référentiel, si on enlève la mauvaise foi (dont l'une des manifestations est de justifier ses défauts par des qualités hors sujet "je mange des animaux mais je vais au taf en vélo tous les jours alors que toi tu pollue avec ta voiture, donc t'as pas de leçon à me donner", les 2 interlocuteurs savent plus ou moins s'ils ont une marge de progrès sur le sujet dont il est question.

La mauvaise foi, c'est un peu le pion ("Je peux pas me passer de viande") protégé par un autre pion ("parce que j'aime trop ça"), protégé par un 3ème pion ("Et puis les animaux tu sais moi je m'en fout") au milieu de l'échiquier, qui ne sert à rien, mais qui bloque une colonne et deux diagonales juste pour faire galérer l'adversaire, même quand tu sais que t'as aucune change de gagner parce que ta dame et tes 2 tours (le cri de la carotte, Cro-Magnon, la carence kivatetuertôtoutard etc...) ont déjà été bouffées (on t'as déjà démontré leur absurdité).
 
kob27g":2gixnd0w a dit:
l'argument santé/poids peut être un peu risqué. Manger végé ne garantit pas une ligne et une santé parfaites.
Ca s'est clair sinon je ferai environ 20 kg de moins que ce que je ne fais actuellement.

veggiefit":2gixnd0w a dit:
En revanche l'alimentation végétale avec fruits, légumes et produits non transformés aide clairement à une meilleure santé et de facto entraîne souvent une perte de gras.
Malheureusement, il n'y a pas si peu de produits transformés 100% junk food qui sont aussi 100% végétaux...

Mon hypothyroïdie n'aide sans doute pas, mais je crois que les grignotages intempestifs de junkfood sont bien plus problématiques pour moi.

Pour le moment, j'ai vraiment des difficultés à ne pas redevenir "seulement" végétarienne. Ce qui me permet de tenir, c'est de penser aux animaux et à leur sort.
 
Ca me rappelle un cours où un prof nous expliquait :"Mais attention, il ne faut pas vouloir devenir végétarien pour maigrir !". Grand éclat de rire d'une partie de la classe (la partie qui savait que j'étais végétarienne). Et le prof qui se demande ce qui se passe... :D
 
En passant :
On peut tout à fait avoir un raisonnement parfaitement rationnel sur la question éthique, sans y mêler l'émotion (et on peut aussi argumenter que l'émotion est rationnelle, puisque l'empathie est quelque chose d'universel dont il ne semble pas absurde de déclarer que c'est objectivement bon, juste et souhaitable).

C'est ce que ce que font tous les philosophes antispécistes (Il n'y a plus le classement par auteurs, c'est dommage : http://www.cahiers-antispecistes.org/tous-les-numeros/), qui se basent uniquement sur la logique pour essayer de déterminer "ce qui est souhaitable", "ce qui est juste", "ce qui est éthique". Si l'éthique ne pouvait pas être posée en termes de raison pure, le domaine de la philosophie de l'éthique n'existerait pas.
Et le système judiciaire et le militantisme pour les droits humains n'existeraient pas non plus. En fait, les animaux non humains n'auraient même aucun droit, puisque le système judiciaire humain n'aurait jamais jugé nécessaire de se pencher sur la question. (Or depuis le milieu du 19ème siècle, certains animaux non humains ont déjà quelques droits, même s'ils sont très très maigres.)

Et on peut tout à fait avoir un raisonnement éthique, l'argumenter, le défendre, et faire la distinction entre :
1) ce qu'implique ce raisonnement éthique, cette question de justice, c'est-à-dire revendiquer l'abolition de la viande (chasse, pêche, élevage, abattoirs) et développer autant que faire se peut les droits des animaux (viser quelque chose tel que Zoopolis, par exemple)...
2) et la capacité d'actions des citoyens au niveau individuel pour soutenir cette revendication. Lesquels citoyens sont intégrés à un système complexe, qui les soumet par des contraintes fortes et variables selon la situation de chacun (pression sociale -proches, familles, amis, collègues-, contraintes financières, contraintes professionnelles, difficulté de s'informer, difficulté de changer ses habitudes, difficulté d'avoir accès aux alternatives, effort quotidien dont on a du mal à déterminer l'efficacité, etc.).

Autrement dit, on peut tout à fait argumenter sur la question éthique pure et dure, et voir notre interlocuteur tomber d'accord sur le fait qu'il est souhaitable de se diriger le plus rapidement possible vers une société qui améliore autant que faire se peu la qualité de vie et la longévité de tous les individus sensibles (et donc au final, viser une société d'humains heureux, en bonne santé, qui ne tuent pas les autres animaux)... et reconnaître que la capacité d'action de notre interlocuteur est limitée par les contraintes propres à sa situation, et qu'il est possible que dans la société actuelle, il continue malgré tout à manger ponctuellement deans la chair animale tant que la société n'aura pas suffisamment évolué.

Bref, il est possible de convaincre quelqu'un.e sur la question éthique et la nécessité d'abolir la viande, sans pourtant lui mettre aucune pression pour qu'il/elle devienne végétarien.ne.
(D'autant plus qu'une part non négligeable de la responsabilité de la situation revient aussi aux acteurs économiques, aux acteurs politiques, aux institutions, etc. qui ont aussi une très forte capacité d'action pour changer les choses, si les citoyens leur mettent la pression suffisante.)

Et il est même probable, à mon avis, que ça soit la méthode la plus efficace pour qu'elle/il se mette par la suite au végétarisme/véganisme (ou y tende au maximum de ses possibilités réelles) pour les animaux, sans qu'on le lui ait même suggéré ou qu'on l'ait envisagé.
 
La dernière vidéo de Von K parle de la volonté de vouloir convaincre des gens au véganisme :
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=xFcukDuPdiY[/youtube]

H.
 
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