Qu'est ce qu'un homme féministe

  • Auteur de la discussion Anonymous
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Ce que tu peux faire Balika?
Te positionner face aux blagues sexistes, au slut shaming, à la culture du viol en rompant la solidarité avec tes pairs au moment ou ils expriment leur misogynie?
Écouter les femmes, ne pas profiter d'elles, de leur attentions et des soins qu'elles se sentent obligées de fournir aux hommes, le faire remarquer au autres hommes quand ils le font?
Assumer ta propre part dans les relations aux femmes, sur les plans domestiques, émotionnels et dans les responsabilité parentales?
Soutenir les femmes face aux hommes qui les empêchent en riant, niant, minimisant, méprisant dans leur combat et concrètement, les femmes autour de toi pour qu'elles se sentent en sécurité d'exprimer ce qu'elles endurent?

Dire "non les gars, c'est déguelasse de dire ça, c'est faux, c'est violent, c'est grave, c'est lâche, je ne suis pas d'accord, arrêtez, laissez là"?

Dire fort ce que tu constates: "arrêtez de toucher, harceler cette femme", "je te vois avec tes mains déguelasses"?

Nous aider ici sur le forum avec les hommes qui font des commentaires sexistes, qui polluent nos espaces, qui usent de leurs privilgèges en les éduquant, en les empêchant, en les dénonçant?

Sans te mettre en danger cela va de soi..
 
Merci pour toutes ces pistes, Moogli. :)

Déjà, depuis que je lis les liens que vous postez sur végéweb, je fais plus attention à certains détails et propos que j'entend au quotidien mais que la majorité des hommes "laissent passer" sans même y faire attention.

Dans un espace privé, avec des amis, de la famille, des gens connus, il est assez simple d'intervenir quand quelqu'un a des propos et/ou un comportement sexiste.

La vraie difficulté, c'est dans les espaces publiques, notamment dans la rue.

Encore tout à l'heure, par exemple, je passe devant un lycée et je croise une ado qui avait l'air pressée. Concentré sur mes pensées, vingt mètres plus loin, je croise un jeune qui interpelle la lycéenne au loin en disant un truc du genre "Hey, reviens là, grosse pute !". Ca m'a scotché net, je me suis retourné sans savoir quoi faire d'autre que de fusiller le gars du regard et il est parti. Mais qu'est-ce que j'aurais du faire d'autre ? Qu'est-ce que j'aurais du dire ?

Là ça va, nous étions seuls : si je l'avais attrapé ou même interpellé, je pense qu'il se serait écrasé. Mais que faire quand c'est 4 ou 5 mecs ? :gné:
 
Seuls, les provocateurs ne sont jamais très courageux, mais en troupeau, non seulement le nombre désinhibe mais l'effet de groupe peut vite les enhardir et les rendre encore plus violents et cons que la normale.

Avant toute chose, ne pas non plus sauter sur la moindre occasion pour débouter des malotrus. Le féminisme a pour objectif d'assainir les relations, de pacifier l'espace publique, pas de provoquer encore plus de rixes.
Donc à groupe agressif, regarder s'il y a du monde autour de toi qui semble également interpellé, interloqué, disons en gros "concernés" et peut-être cherchant aussi du regard un soutien, ou juste se montrant outré. Ce sont de potentiels "aides" qui pourraient se joindre à toi si jamais ton "mais vos gueule bande de suceurs de punaises" passe mal.

Sinon, et bien, savoir où tu te trouve, l'environnement social, et peser les risques d'éventuellement les voir te courir après si ils se contente de juste siffler de loin sans sembler être plus dangereux que ça.

Et si jamais, en ayant fait qqchose ou pas, ils viennent te faire chier (ou la faire chier en t'ignorant), et que "les autres" autour de toi font mine de ne rien voir alors que tu veux tenter de les arrêter, un des réflexes les plus salvateurs à avoir, c'est d'en désigner explicitement un, genre "hé vous avec le manteau marron et le parapluie !", c'est parfois cette désignation individuelle qui rompt l'immobilisme publique causé par la dilution de responsabilité. (ça ne fait pas de miracle, mais ça fonctionne plus que d'attendre que qqun bouge, ce qui n'arrive presque jamais encore eujourd'hui)
 
Agir quand c'est possible de le faire, tu le dis toi même, avec ton cercle de proches. Et relayer autour de toi et pourquoi pas sur le forum, des anectodes de tes interventions pour partager avec les hommes et provoquer des discussions, des prises de conscience de la réalité du sexisme et du rôle qu'il peuvent avoir en sortant de la complaisance, de l'indifférence ou du déni....Et sinon quand tu ne sais pas quoi faire ou que c'est dangereux ben on a pas de solution. A part appeler la police si la vie de la personne est en danger....enfin c'est pas utile de bloquer sur ce que tu peux pas faire parce qu'il y a tellement de choses possible à côté!
 
Et un truc qui ne saute pas forcément aux yeux : soutenir l'espace d'un instant une femme qui visiblement requérait une aide extérieure dans un espace public pour se défaire d'un agresseur (même juste verbal ou un geste déplacé mais "pas dangereux") ne signifie pas prendre la place du-dit agresseur en devenant le reloud collant à son tour.

Si la personne une fois aidée (et le danger écarté) ne montre aucun signe de "poursuivre" cette rencontre fortuite, la laisser reprendre le cours normal de sa vie, et soi la sienne.

Pour l'espace privé, en famille ou entre amis, il faut surtout ne pas avoir peur de vite devenir le gros relou de service qui ne rigole jamais et qui prend tout trop au sérieux. ça risque même, si jamais il y a de gros beaufs dans le lot, d'amener à faire un tri radical dans ses fréquentations. (ou d'être capable d'un fort détachement)
 
Et puis y a de quoi faire niveau sexisme de la part d'hommes ici sur le forum. Avoir pitié de nouEs et de l'urgence d'autres affaires que de se fader leurs commentaires oppressifs même banal ça use et nous détourne des préoccupations: nouEs, faire des forces pour nouEs, se grandir, s'aimer, se soutenir entre nouEs...et ces commentaires nous empêchent alors empêche les de nouEs empêcher avec nouEs, prends le relai! Viens sur ce fil pour déconstruire et mettre à l'épreuve les commentaires sexistes et les débouloner en déconstruisant et analysant tes fonctionnements masculins pour démasquer aussi ceux des autres.
 
Balika":32tjakyn a dit:
Ca m'a scotché net, je me suis retourné sans savoir quoi faire d'autre que de fusiller le gars du regard et il est parti. Mais qu'est-ce que j'aurais du faire d'autre ?

Déjà, rien que fuisiller du regard je trouve que ça n'est pas rien. La plupart des gens a besoin que ses actes corresponde à ses idées et donc la plupart des gens qui font du mal à d'autres le font suivant une idéologie qui leur fait considérer que leurs actions étaient justifiées. Si cet homme agit de la sorte c'est qu'il considère quelque part que c'est normal, que les femmes sont là pour ça, peut-être même qu'il pense qu'elle est coupable de ne pas l'avoir remarqué lui* et que, du coup, elle a bien mérité de se faire insulter. Du coup montrer de la désapprobation peut peut-être égratigner ce sentiment de légitimité. Je ne dit pas que c'est magique mais si tout le monde le regardait de travers quand il fait ça, peut-être qu'il se sentirait moins bien en le faisant. C'est un peu comme ne pas rire aux blagues sexistes et dire bien fort que tu ne les trouves pas drôles. Ça peut avoir d'autant plus d'impact que tu es un homme, parce que les autres hommes sont bien au courant que les femmes désapprouvent mais toi, dans leur tête, tu es censé être de connivence avec eux.



*C'est vraiment l'impression que j'ai quand un mec me dit "bonjour" dans la rue, alors qu'on est dans une grande ville ou personne ne se dit "bonjour" en dehors des commerces et des hall d'immeuble et que ce "bonjour" arrive systématiquement après que l'homme en question soit sorti de mon champ de vision (vu qu'en général c'est un mec arrêté et je suis passé devant lui). Quand on veut vraiment dire bonjour à quelqu'un en général on cherche son regard, on attend pas la dernière minute. J'ai l'impression que c'est plus comme un rappel à l'ordre, genre : "Comment oses tu passer devant moi sans me remarquer, femme ?" Vous n'avez pas l'impression d'avoir vu des milliers de fois cette scène au cinéma ? : un homme croise une belle femme et la regarde avec admiration mais elle ne lui accorde même pas un regard, la vilaine. :snif: C'est un peu comme si on était tenue d'avoir en permanence conscience de notre statut d'objet sexuel et de l'effet qu'on peut faire aux hommes. On est pas censée se concevoir comme des personnes et penser à nous, nos truc à faire, nos soucis… La belle femme dans cette scène est forcément hautaine et méprisante, elle ne peut pas juste avoir la chiasse et une seule idée en tête : "J'ai mal au ventre… Où sont les toilettes ?"

Et vive le H.S. plus long que le message que je voulais poster initialement. :pouces:
 
Balika":28wwc5un a dit:
Pour en revenir au sujet initial, j'ai commencé à lire L'arrangement des sexes d'Erving Goffman. Est-ce que quelqu'un(e) l'a lu ? Qu'en pensez-vous ?

On en a déjà parlé ici, au sujet de la galanterie :
post433024.html?hilit=goffman#p433024

Et là, sur la démarche interactionniste de Goffman :
post517698.html?hilit=goffman#p517698

Balika":28wwc5un a dit:
Ce que j'aimerais savoir, c'est comment agir concrètement, dans la vie de tous les jours contre le sexisme et tous les comportements qui en découlent. Que peut-on faire ?

Peut-on tirer des recettes pratiques de la sociologie du genre Goffmanienne ? Il me semble que oui. Dans le cas de la galanterie, il s'agirait de ne pas chercher une contrepartie (sous la forme d'un regard ou d'un sourire par exemple) à un geste de courtoisie qui se voudrait de bon aloi. Ce qui est insupportable dans la galanterie c'est l'acquiescement quasi obligatoire qu'elle appelle en retour de la part des femmes. Un acquiescement qui ouvre une opportunité pour un jeu de séduction dont l'homme seul a l'initiative et qu'il est, le plus souvent, le seul à souhaiter.
 
Watermelon":156s5w78 a dit:
J'ai l'impression que c'est plus comme un rappel à l'ordre

Je ne peux considérer ça autrement personnellement, dans tous les cas de figure, mais surtout quand il s'agit d'hommes (inconnus) envers des femmes.

Concernant la "galanterie", déjà s'affranchir de cette discrimination "positive" (qui est juste rabaissante en fait), et proposer son aide (tenir bêtement une porte pour quelqu'un visiblement encombré ou qui nous suit juste, tout simplement) à n'importe qui, et (ça c'est moi perso), je ne cherche même pas à capturer le regard de la personne aidée, généralement je reste dans l'axe de mon mouvement et je tiens juste la porte en attendant de sentir le "relais" (poignée, bruit, "merci" ou "c'est bon", "je la tiens", j'en sais rien), avant de poursuivre ma marche, et le plus souvent je regarde le sol (souvent pour voir s'il n'y a pas de marchepieds qui pourrait ne pas être vu par qqun portant un carton ou un gros sac de courses), ou j'attends juste de voir la main de la personne qui me suit tenir cette porte (si elle est libre de ses bras) ou passer la porte que je tiens (si elle est encombrée, ou avec une poussette), etc...

Voilà un exemple pratique personnel tout bête :gné:

Ton appel à l'argument "chiasse" excuse automatiquement toute longueur de HS Watermelon ^^
 
http://quebec.huffingtonpost.ca/william-fortier/guide-hommes-degout-patriarcat_b_14519690.html, c'est un petit guide à l'usage des hommes dégoutés par le patriarcat.

Petite introduction:
"Être un homme dans une culture patriarcale, c'est être placé devant le choix d'agir contre la domination de la moitié de l'humanité ou de contribuer à la perpétuer. Ne rien faire, c'est donner son consentement à la domination. Cela étant dit, il n'est pas toujours facile de voir ce qui peut être fait pour ne pas être un vecteur de domination. Voici quelques exemples de comportements et d'attitudes qui ont le potentiel de faire une différence."
 
Je trouve que l'analogie avec la résistance et les pays non occupés est un peu maladroite quand même...
Genre, les femmes féministes ne seraient pas "occupées" par le patriarcat ?
Je sais pas... C'est un peu simpliste comme vision... (en même temps, c'est une analogie, ça simplifie toujours un peu forcément). Et puis je trouve ça un peu paradoxal par rapport au message qu'il veut faire passer que ce sont les premières concernées qui doivent s'émanciper...

Sinon, c'est pas mal comme article, mais les commentaires font mal aux yeux quand même... :)
 
L'association Lallab a partagé récemment un article qui donne des conseils pour être un bon allié. Le site a pour but de faire entendre la voie des femmes musulmanes pour lutter contre les oppressions racistes et sexistes.

Je me permet de le partager sur ce sujet, car au vu du titre et du contenu, je pense qu'elles l'ont volontairement rédigé pour qu'il s'applique aux différentes oppressions. (Et il est vraiment bien cet article!)

En tous cas je pense que ça répond bien à ce topic (mais pas que) :
11 conseils pour être un bon allié-e
 
L'article est vraiment intéressant et bien fait. Il arrive à résumer en quelques règles simples un comportement qui, s'il était appliqué par la majorité, pourrait vraiment faire avancer les choses.

Certaines règles sont même des bases pour toute discussion ou débat qu'il serait bon parfois de rappeler. Je pense notamment aux 4 premières. Combien de personnes peut-on rencontrer qui arrivent avec leurs gros sabots en exigeant qu'on leur donne des sources ou des informations qu'elles auraient pu trouver elles-même. Et pire, elles n'écoute pas les réponses et ne prennent pas le temps de lire pour finir par se victimiser d'une manière ou d'une autre.

En fait, c'est même le genre de règles que je verrais bien en post-it quelque part. Même quand on est sensibilisé, un rappel est toujours bienvenu.

Merci d'avoir partagé ça, Titesieste.
 
Bonjour,

Je ne sais pas si ce truc peut faire des gens des féministes mais j’en suis plutôt content à l’usage :

Il suffit d’élargir la « grille de lecture » féminin/ masculin pour qu’elle devienne Yin/ Yang. :zen:
Comme il n’est plus question de sexes ou de genres mais seulement de principes et d’énergies, il devient bien plus simple de se connaitre sans se crisper sur les étiquettes (sexiste, féministe, galant, masculin, féminin, etc…). Pendant un combat, on alterne l’offensif et le défensif, en respirant, on alterne l’inspiration et l’expiration, etc…Plus d’étiquettes genrées, mais une alternance de comportements complémentaires.
 
J'ai rien compris.
On dirait du Macron...
 
Je n’ai pas non plus compris :hein:. En quoi remplacer une dualité par une autre va permettre aux personnes d’être considérées dans leur individualité et non selon la case où elles sont mises ?

H.
 
En gros il élude le caractère politique de la lutte féministe avec un discours philosophico-spiritualo-bullshit en mode "les étiquettes cay pas bien il suffit de respirer".
 
« En gros il élude le caractère politique de la lutte féministe avec un discours philosophico-spiritualo-bullshit en mode "les étiquettes cay pas bien il suffit de respirer". » Lutine

C’est pas gentil de se moquer :pnl:

Lutter contre les étiquettes EST un combat politique.

En rangeant les individus et les comportements dans les cases « féminin » ou « masculin », on fabrique des barrières artificielles, on reproduit des stéréotypes, on interdit toute évolution. Le principe du Yin et du Yang, ce n’est pas la dualité, c’est la complémentarité et l’alternance car rien n’est figé.

Par exemple : Donner une poupée à une petite fille.
Pour certains, c’est bien et « normal » (la petite fille #féminin avec la poupée #féminin), pour d’autres, c’est mal et « sexiste » (il faut « casser » le modèle en renversant les préjugés : la petite fille #féminin avec une voiture de police #masculin).
Avec le yin et le yang, c’est plus subtil : si la fillette est en phase yin, elle aimera jouer avec la poupée, si elle est en phase yang, elle préférera jouer au foot. Et elle peut passer de l’un à l’autre plusieurs fois dans la même journée.

Autre exemple : Si une femme parle très fort, certains diront que c’est un garçon manqué (comme si seuls les hommes pouvaient avoir ce comportement), alors que c’est juste une manifestation d’énergie yang que chacun peut ressentir et manifester.


Je baigne dans ces concepts depuis une bonne dizaine d’années alors je ne sais pas si mes explications sont très claires.
 
en règle générale, les féministes tapent pas sur les opprimées pour "casser des préjugés", et laissent vivre les femmes et les filles (et les autres d'ailleurs) comme elles l'entendent.
C'est au niveau sociétal, politique et philosophico-traditio-sexiste, qu'illes discutent et débattent.
bref, la petite, elle se fera pas tomber dessus parce qu'elle joue à la poupée. Et les parents non plus.
Par contre qu'une école par ex réfléchisse pas à l'usage genré des lieux de récréation, par ex, c'est plus là-dessus que les féministes se fâchent ;)
 
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