Les animaux ont-ils le droit de vivre ?

Paradox

Jeune bulbe
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Bonjour à tous,

J’aimerai aborder ce point qui revient souvent dans le discours « abolitionniste » : les animaux (j’y inclus les humains) ont-ils le « droit de vivre » ?


Le Droit (comme le Devoir, le Bien, le Mal) est une notion abstraite perçue/créée seulement par les humains. C’est une notion qui n’existe pas dans la nature sauvage.
Les seules « lois » naturelles sont les lois de la physique auxquelles on ne peut échapper. Il n’y a pas de « droit de vivre » dans la nature car les espèces s’auto-régulent, s’exploitent et s'entre-tuent pour survivre. Le « droit de vivre » de la gazelle serait en contradiction avec le « droit de vivre (et de manger) » de la lionne. Donc le « droit de vivre » ne vient pas de la nature.


Le droit humain, lui, est une convention sociale que l’on peut « facilement » ignorer puisqu’il est fréquemment associé à une sanction en cas de non respect.
Les lois sont établies par une autorité (législateur, officier, anciens, roi, etc.) au nom d’une autorité supérieure (l’intérêt supérieur de la Nation, Dieu, l’Honneur familial, l’Ordre public, etc.).

Le droit français est conçu pour défendre les intérêts des citoyens français. Il considère les animaux comme des « biens meubles » puisqu’ils ne sont pas des citoyens ou des étrangers. Depuis peu, ils sont reconnus comme des êtres « sensibles ». La cruauté gratuite à l’encontre d’un animal domestique est même punie. Certaines espèces sont protégées.
Cependant, ils n’ont pas de droit à la vie. En effet, cela provoquerait un cataclysme économique, social et industriel qui ferait exploser notre société actuelle. Les législateurs et la majorité de la population ne souhaitent pas cela, donc la société n’accorde pas le « droit de vivre » aux animaux.

Certaines religions reconnaissent un caractère sacré à la vie animale. Cependant, les infractions étant punies dans le cycle du Karma, les hommes peuvent les ignorer à leurs risques et périls. De plus de nombreuses religions confèrent à l’Homme un « droit de gestion » des animaux. Les questions religieuses étant très sensibles, les sociétés laïques laissent chacun agir selon ses convictions propres. Donc le « droit de vivre » n’est pas clairement d’ordre divin.


Finalement, quelle autorité accorde aux animaux le « droit de vivre » ?
Au nom de quel principe supérieur ?
Peut-on reprocher aux lois d’une société de représenter le point de vue et de défendre les intérêts de la majorité de ses membres ?
Le rejet de la mort d’un animal ne viendrait-il pas de la peur de notre propre mortalité ?
Le chasseur qui tue sa proie et le militant qui libère un animal d’un abattoir, ne sont-ils pas semblables dans cette volonté de détenir le droit de vie et de mort sur un être vivant ?

Merci d’avance pour vos réponses.
 
Pourquoi parler de droit ? Si on a le choix de ne pas infliger une douleur (ou la mort) à un être qui visiblement cherche à l'éviter, on le fait ! :)
 
D'accord avec toi, il s'agit d'un CHOIX moral et non d'un DROIT. :)
P.S.:Oui, je cherche la petite bête mais on se doit d'être exact quand on milite (pour ne pas se faire démonter stupidement).
 
en même temps on parle ici il me semble des animaux qui sont sous la loi des humains, pas ceux qui sont "dans la nature sauvage", où il n'y aurait apparemment aucune loi que celle de la jungle ^^
Et les humains ont tendance à légiférer sur tout, rien et n'importe quoi, alors pourquoi pas sur les animaux, c'est d'ailleurs effectivement déjà le cas: les animaux existent d'une façon ou d'une autre, comme biens meubles, êtres sensibles, autre...
La domination a tendance à invoquer de légiférer au sujet des dominés, afin de normaliser et moraliser la domination, en tout cas c'est ce que j'en comprend. Comme ça avait été le cas d'ailleurs avec d'autres dominations/exploitations.
C'est pas tant finalement un "droit", que si juste on pouvait fiche la paix aux autres et ne pas chercher à tout posséder et légiférer sur tout, finalement, on s'en porterait pas plus mal, et sans doute notre environnement (immédiat ou terrestre) non plus...
Doit-on créer un "droit" pour les peuples de décider pour eux mêmes, un pour l'environnement de ne pas se faire détruire, un pour les animaux de disposer de leur vie sans ingérance humaine sous prétexte que "c'est le lion qu'a commencé!" ?
 
Les animaux ont déjà des droits (minimes). Ils sont déjà inclus dans la loi, déclarés comme des individus sensibles et protégés sous certaines conditions contre certaines tortures. (Exemple : https://www.legifrance.gouv.fr/affichCo ... e=20080531) Donc se demander "Les animaux ont-ils des droits ? Peut-on leur donner des droits ?" est déjà une fausse question, puisque la réponse est déjà oui.
Ces droits basiques leur ont été accordés par des humains il y a seulement 150 ans, et personne n'a plus envie de remettre ça en cause. Pourtant il n'y a rien dans l'absolu qui devrait interdire aux humains de torturer les autres animaux (=> "Les animaux sauvages aussi se torturent entre eux !"). Et à l'époque ceux qui s'opposaient à ces réformes rétorquaient avec la même croyance que toi : "Cela provoquerait un cataclysme économique, social et industriel qui ferait exploser notre société actuelle." (Au passage, c'est également l'argument de tous les réactionnaires face à tous les mouvements sociaux à toutes les époques, y compris pour les droits humains : L'abolition de l'esclavage, le droit de vote des femmes, la fin de l'apartheid, la décolonisation, les droits civiques, le mariage pour tous...)

Ce qui se passe dans "la nature" est le constat de ce qui est : Des animaux en torturent et en tuent d'autres, parfois pour survivre, parfois pas. La "nature" (l'ensemble de ce qui est à un instant donné) ne dit pas ce qui est mieux, ce qui pourrait être mieux, ce qui peut être amélioré, ce qui devrait être si on souhaitait vivre dans un monde meilleur. Décider qu'on range les humains en dehors de la "nature" et les autres animaux dans la "nature" est arbitraire.
Si on décidait que "la nature" doit définir de ce qui est bon ou mauvais, souhaitable ou pas, il faudrait probablement décider que les lions, ours, tigres et autres sont les prédateurs naturels des humains, et qu'il est donc tout à fait souhaitable de laisser des humains se faire manger par eux de temps en temps, sans chercher à leur fournir les moyens de se défendre. D'autant plus quand on n'est pas nous-mêmes menacés par les lions, ours, tigres, etc. que ça ne nous arrivera jamais, et qu'on n'a nous-mêmes aucun intérêt particulier à ce que ces humains-là se défendent. Mieux vaut donc protéger le cycle naturel des humains qui se font bouffer.

Il se trouve que les humains ont réussi à acquérir suffisamment de pouvoir pour ne plus jamais être menacés par les autres animaux, et pour être capables de faire ce qu'ils veulent des autres animaux.
Ayant acquis ce pouvoir, ils ont décidé de se protéger entre eux par "des droits", parce que les humains ont le pouvoir de se faire chier entre eux quand certains oppriment trop les autres, qui finissent par se révolter et réclamer le respect de la part de leurs oppresseurs. Donc les opprimés humains ont fini par réclamer des droits aux oppresseurs humains (même si les oppressions existent encore à d'autres niveaux), généralement par la force. Les Droits de L'Homme ont fini par être écrits et devenir universels. Et il est rare aujourd'hui que des humains aillent remettre ça en cause et déclarer que certains humains ont moins le droit de vivre que d'autres. Personne n'irait militer pour abolir les droits humains. Le consensus général est plutôt que ces droits optimisent le bien être collectif, la jouïssance de la vie de l'ensemble des humains et qu'il serait néfaste de les abolir.

Les autres animaux veulent vivre longtemps et sans souffrance tout comme les humains, mais ils n'ont pas ce pouvoir, ils ne réussissent pas à faire chier suffisamment leurs oppresseurs pour leur réclamer le droit de ne plus être torturés et tués. Mais si les humains sont capables de reconnaître le fait que les autres animaux sont des individus sensibles et conscients qui veulent vivre, et que le fait de se faire torturer et tuer est un mal en soi pour un individu sensible et conscient qui veut vivre, ils doivent leur accorder le droit de ne plus se faire enfermer, mutiler, torturer et tuer par des humains. La solution est simple à mettre en place, et elle peut être régie par des droits.

En ce qui concerne la souffrance des animaux qui sont torturés et tués par d'autres animaux non-humains et comment améliorer leur longévité, leur jouïssance de la vie et diminuer les souffrance, la question est complexe, les solutions requerreraient une multitude de niveaux, d'étapes sans être sûr de pouvoir atteindre un jour un solution absolument satisfaisante. Mais la question est déjà posée, et des philosophes et autres y réfléchissent déjà.

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"Peut-on reprocher aux lois d’une société de représenter le point de vue et de défendre les intérêts de la majorité de ses membres ?"
Une première question étant de savoir qui on inclut dans les membres de cette société pour définir la majorité. Les animaux non-humains ?
Et si on n'inclut pas les animaux non-humains sous prétexte qu'on n'essaie pas de comprendre ce qu'ils nous disent, peut-on aussi en exclure les humains handicapés mentaux lourds, et les nourrissons qui ont aussi du mal à exprimer leur volonté ?

Et deuxième question, si c'est la majorité qui doit définir TOUTES les lois, alors la majorité a aussi le droit d'établir des lois qui oppriment les minorités ? Des lois racistes (si la majorité est blanche, on peut opprimer les noirs) ? Des lois homophobes (si la majorité est hétéro, on peut opprimer les homos) ? Des lois qui oppriment les handicapés ?

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"Le chasseur qui tue sa proie et le militant qui libère un animal d’un abattoir, ne sont-ils pas semblables dans cette volonté de détenir le droit de vie et de mort sur un être vivant ?"

Celui qui exprime sa volonté de vivre, c'est l'animal. Le chasseur exerce son droit de vie et de mort sur la proie, parce que l'animal veut vivre. Le militant qui libère l'animal répond à la volonté de vivre de l'animal, il n'exerce aucun droit de vie et de mort, il s'oppose à ceux qui l'exercent.
Par contre, sa position lui permettrait effectivement d'aller s'asseoir dans un canapé, vivre sa vie tranquillement, sans jamais en subir les conséquences, et laisser les autres tuer l'animal sans lever le petit doigt, ce qui fait alors de lui un collaborateur des oppresseurs. Il est de toute façon dans une position privilégiée, qu'il collabore ou qu'il s'oppose à l'oppression. Parce qu'il fait partie des humains, pas parce qu'il milite. Mais c'est à lui de choisir comment il doit exercer son pouvoir d'humain pour faire le bon choix : collaborer au massacre ou tenter de sauver des vies/épargner de futures victimes.

Question transposée : Si je vois un homme battre sa femme, sur le point de la tuer... Disons que l'homme exerce son pouvoir de vie et de mort sur sa femme (parce qu'il a l'avantage physique ou psychologique, par exemple, ou parce qu'elle est pétrifiée par ce qui arrive).
Est-ce que j'exerce mon pouvoir de vie et de mort sur cette femme si j'interviens pour empêcher l'homicide ?
Est-ce que j'exerce mon pouvoir de vie et de mort sur cette femme si je regarde l'homicide se commettre en me tournant les pouces ?

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Si tu veux sincèrement réfléchir au sujet des droits (et pas seulement consacrer ton énergie intellectuelle à conforter tes biais, "démontrer" que c'est impossible, inutile, et que rien ne doit évoluer), il va falloir lire Zoopolis, Tom Regan, Zapontzis et autres.
http://www.cahiers-antispecistes.org/mo ... s-animaux/
http://www.cahiers-antispecistes.org/po ... s-animaux/
http://www.cahiers-antispecistes.org/qu ... s-animaux/

La question de la nature, qu'il est aussi important d'aborder :
http://tahin-party.org/finir-idee-nature.html
https://en.wikipedia.org/wiki/Appeal_to_nature

Et en ce qui concerne la souffrance des animaux sauvages, il y a d'autres pistes de réflexion, mais là, on passe au niveau suivant de complexité. (Exemple : https://www.hedweb.com/abolitionist-pro ... ators.html
A noter que les humains agissent déjà sur les animaux sauvages, parfois pour les aider, parfois pour leur nuire. Et pas spécialement dans l'idée qu'il y aurait une espèce d'équilibre absolu et éternel.)
 
Avant toute chose, merci pour ta longue réponse Pers0nne et merci pour les liens. Je vais essayer de te répondre avec autant d’application.


Quelques petits malentendus pour commencer :

1. Je parlais du « droit de vivre », pas des droits en général.

2. Le « cataclysme » social dont je parlais est lié au temps nécessaire à la conversion de la société. Je n’ai pas dit que ce changement n’était pas possible (ou souhaitable). Notre système actuel est très loin d’un modèle végan. Une loi est binaire, il y a un avant et un après, et son application peut être compliquée, longue et /ou brutale. Si demain, une loi reconnait le droit des animaux à disposer d’eux même, ce sont des centaines de milliers de travailleurs et des millions d’animaux qu’il va falloir gérer en catastrophe, sans parler des millions de « carnistes » qui réclameront leur steak. D’où mon appellation de « cataclysme ». Plus le changement est important et rapide, plus il est violent. Si notre société était végétarienne, le problème serait bien différent.

3. Mon paragraphe sur la nature n’est là que pour constater, que les lois sont faites par les humains.

4. Je vis dans un coin « sensible » et j’ai régulièrement vu des types violenter leur compagne. Je ne sais pas si c’est courageux ou stupide mais, j’interviens fréquemment. Systématiquement, la femme reste avec son agresseur (et c’est assez désespérant). :facepalm:

5.
« Si tu veux sincèrement réfléchir au sujet des droits (et pas seulement consacrer ton énergie intellectuelle à conforter tes biais, "démontrer" que c'est impossible, inutile, et que rien ne doit évoluer) »
Mon opinion n’a que peu d’importance sur ce sujet, je ne milite que pour l’esprit critique. En revanche, votre opinion et votre discours, en tant que « végé » sont importants pour préparer l’évolution de la société et pour éviter les troubles évoqués plus haut (car ce changement me parait inévitable).



Et maintenant la meilleure partie : :)

"Peut-on reprocher aux lois d’une société de représenter le point de vue et de défendre les intérêts de la majorité de ses membres ?"
Une première question étant de savoir qui on inclut dans les membres de cette société pour définir la majorité. Les animaux non-humains ?
Et si on n'inclut pas les animaux non-humains sous prétexte qu'on n'essaie pas de comprendre ce qu'ils nous disent, peut-on aussi en exclure les humains handicapés mentaux lourds, et les nourrissons qui ont aussi du mal à exprimer leur volonté ?
Et deuxième question, si c'est la majorité qui doit définir TOUTES les lois, alors la majorité a aussi le droit d'établir des lois qui oppriment les minorités ? Des lois racistes (si la majorité est blanche, on peut opprimer les noirs) ? Des lois homophobes (si la majorité est hétéro, on peut opprimer les homos) ? Des lois qui oppriment les handicapés ?


C’est ce genre de questions/réflexions que je voulais soulever 0:) (et, malheureusement, la réponse à la deuxième question semble être « oui » si on regarde l’Histoire :confus: ).

Quelqu’un veut prendre le relais ?


P.S. : Le lien qui parle de modifications génétiques sur les prédateurs me laisse vraiment sceptique. On dirait du Huxley ou du Philip K. Dick. :mmm:
 
Paradox":2tiu1ula a dit:
Notre système actuel est très loin d’un modèle végan. Une loi est binaire, il y a un avant et un après, et son application peut être compliquée, longue et /ou brutale. Si demain, une loi reconnait le droit des animaux à disposer d’eux même, ce sont des centaines de milliers de travailleurs et des millions d’animaux qu’il va falloir gérer en catastrophe, sans parler des millions de « carnistes » qui réclameront leur steak.


Excuse moi mais il y a un problème dans ce paragraphe. D'après toi, une loi est binaire et comprend un avant et un après. Jusque là ok, je suis. Tu exprimes l'idée que l'application de la loi peut être longue, dans le sens de prendre du temps à mettre en oeuvre et être comprise et acceptée par les citoyens (si tant est qu'on parle bien d'une démocratie et que ses membres humains monopolisent le pouvoir par rapport aux membres non humains), ou courte, dans le sens où l'application de la loi est immédiate et non assimilée par les citoyens. Et là tu enchaînes uniquement sur la version courte sans plus parler de la version longue.
 
Dire que l'application d'une loi est forcément brutale c'est ignorer le fait qu'une loi peut être appliquée par un décret, et qu'un décret d'application peut justement prévoir des mesures transitoires.

"insi, ce mode d'entrée en vigueur n'est pas opportun pour des mesures ayant une forte incidence sur de nombreux usagers qui n'auront pas eu le temps de s'y préparer ; seule l'entrée en vigueur différée ou l'insertion de dispositions transitoires est, en de telles hypothèses, de nature à permettre une application de la nouvelle réglementation dans des conditions satisfaisantes, voire de nature à assurer le respect du principe de sécurité juridique. De même, les textes qui modifient des organisations administratives, qui modifient des procédures comportant plusieurs étapes successives ou qui changent des règles de compétence appellent en principe une entrée en vigueur différée ou des mesures transitoires.

Doit être également prise en compte la distinction qu'il peut y avoir lieu de faire entre les notions d'entrée en vigueur et d'application de l'acte. Comme le rappelle l' article 1er du code civil, si les lois et les actes administratifs publiés au Journal officiel entrent en vigueur à la date qu'ils fixent ou, à défaut, le lendemain de leur publication, « l'entrée en vigueur de celles de leurs dispositions dont l'exécution nécessite des mesures d'application est reportée à la date d'entrée en vigueur de ces mesures ». Ainsi, la loi ne produira ses effets que lorsque les décrets d'application, s'ils sont effectivement nécessaires, auront été eux-mêmes publiés. Et si cette loi modifie une loi antérieure, celle-ci ne disparaîtra effectivement de l'ordonnancement juridique que lorsque la nouvelle loi aura fait l'objet des mesures d'application qu'elle appelle."

Source légifrance:
https://www.legifrance.gouv.fr/Droit-fr ... en-vigueur

https://www.legifrance.gouv.fr/Droit-fr ... s-le-temps
 
puis bon, des grands changements sociétaux au niveau légal, on en a vu, par exemple, l'abolition de l'esclavage, ça a pris un long moment dans les faits: libérer tout le monde, le dédommagement des esclavagistes...
On peut très bien imaginer aider financièrement (on le fait déjà!) les éleveureuses et leur proposer des réorientations professionnelles gracieuses.
On peut très bien proposer une alimentation suffisante et nourrissante à toute la population de la France même sans rien modifier à l'offre végétale actuelle.
On peut très bien proposer d'arrêter d'engrosser toutes les femelles animales détenues actuellement en élevage, et prendre soin des animaux dans leurs anciens camps en les ouvrant + et y laissant circuler les animaux.
On peut très bien arrêter de chasser les animaux sous prétexte de les """réguler""" quand à vrai dire on a déjà éradiqué l'écrasante majorité de la faune sauvage locale.
Par exemple :)
 
Je ne crois pas au "droit à la vie" (sinon, ce serait d'ailleurs la fin de la possibilité d'avorter ou de demander l'euthanasie). Par contre, je crois au droit à ne pas souffrir inutilement.
 
Paradox":dymfooo3 a dit:
Le Droit (comme le Devoir, le Bien, le Mal) est une notion abstraite perçue/créée seulement par les humains. C’est une notion qui n’existe pas dans la nature sauvage.
Les seules « lois » naturelles sont les lois de la physique auxquelles on ne peut échapper. Il n’y a pas de « droit de vivre » dans la nature car les espèces s’auto-régulent, s’exploitent et s'entre-tuent pour survivre. Le « droit de vivre » de la gazelle serait en contradiction avec le « droit de vivre (et de manger) » de la lionne. Donc le « droit de vivre » ne vient pas de la nature.
Je ne comprends pas, on s'en fout que le Droit soit une notion abstraite perçue/créée seulement par les humains. Ce qui nous intéresse, ce sont les relations des humains avec les animaux non-humains. Les humains fonctionnent avec des notions telles que le Droit et la morale et donc on les utilise. L'important, ce sont les droits des animaux vis-à-vis de nous, par leurs droits vis-à-vis des lois de la physique ou même entre animaux.

Après, je n'arrive jamais à comprendre cette manie d'extraire systématiquement l'Homme de la nature. L'Homme est naturel, et donc son fonctionnement ainsi que tout ce qu'il fait sont naturels. Il y a des animaux qui utilisent des outils, construisent des habitats, vivent en communauté, l'Homme fait pareil de manière un peu plus complexe.

Après, je ne suis pas un éthologue et peut-être vais-je raconter des conneries, mais si on observe certains animaux, on peut y retrouver cette notion de droit (de mon point de vue). Il y a souvent des hiérarchies parmi les animaux qui vivent en groupe, et en fonction du niveau dans la hiérarchie les animaux ont différents droits. Je pense par exemple aux meutes de canidés où l'alpha a le "droit" de se servir en premier et les autres acceptent d'attendre (donc perçoivent ce droit). Ou par exemple dans chez les espèces qui se confrontent dans la saison des ruts pour savoir qui aura le "droit" de féconder les femelles et le perdant accepte. Pour moi, ça ressemble beaucoup à nos propres comportements, sauf qu'on a conceptualisé ces notions de manière plus précise et plus élaborée.
 
Doktor":2vjb683c a dit:
Après, je ne suis pas un éthologue et peut-être vais-je raconter des conneries, mais si on observe certains animaux, on peut y retrouver cette notion de droit (de mon point de vue). Il y a souvent des hiérarchies parmi les animaux qui vivent en groupe, et en fonction du niveau dans la hiérarchie les animaux ont différents droits. Je pense par exemple aux meutes de canidés où l'alpha a le "droit" de se servir en premier et les autres acceptent d'attendre (donc perçoivent ce droit). Ou par exemple dans chez les espèces qui se confrontent dans la saison des ruts pour savoir qui aura le "droit" de féconder les femelles et le perdant accepte. Pour moi, ça ressemble beaucoup à nos propres comportements, sauf qu'on a conceptualisé ces notions de manière plus précise et plus élaborée.
Si je ne me trompe, il y a aussi des notions de punitions en cas de sentiment d'injustice (En tout cas, mon chat, quand je lui faisais une farce, il fallait que je m'attende à ce qu'il se venge un peu plus tard.) ou de transgression d'une règle du groupe (J'avais lu le cas d'un groupe de singes, pour lequel les ressources alimentaires étaient limitées. Une femelle avait fait plus de petits que le groupe et les ressources ne l'autorisaient, après quoi son petit avait été tué...).
 
Bonjour à tous

A la question "les animaux (j’y inclus les humains) ont-ils le « droit de vivre »

Pour tous, humains animaux et même végétaux, le cycle est pareil : naissance, vieillesse, maladie et mort. L'homme ne peut même pas déterminer à quelle moment il quittera son corps alors comment peut il décider pour autrui (toutes formes de vie) ?

L'être humain se doit de respecter toutes formes de vie et les animaux en font partis.

"il y a certaines normes à respecter pour les êtres humains, mais qui ne s'appliquent pas aux animaux. Si le tigre ne mange pas de riz, ni blé et ne boit pas de lait, c'est qu'il est fait pour se nourrir de chair animale. Ainsi, certains animaux sont herbivore et d'autres carnivores, mais aucun d'entre eux ne transgresse les lois de la nature" Sri Isopanisad, Srila PRabhupada
 
Bonjour,

Je ne sais pas si ce topic était le mieux approprié ou non mais bon
Je reviens à travers les morts même si j'ai été Ban et que je n'ai pas le droit de poster ici je sais mais j'ai besoin de conseil s'il vous plait :/

En allant à la croix rouge pour faire du bénévolat, j'ai trouvé un oisillon au milieu de la route près à se faire écraser à tout moment, j'ai cherché un endroit de végétation, mais il n'y a strictement aucune végétation au alentour, donc impossible de le laisser là
Le oisillon a dû tomber du toit au milieu de la route

Il ne peut toujours pas ouvrir les yeux, il n'a plus aucune plume autour du cou, je l'ai surpris entrain de se les arracher :/ (sur les photos on voit le plumage parfaitement normal)
2 photos que j'ai prise: http://imgur.com/a/3Era0

J'avais le choix entre le laisser là et c'était 100% sûr qu'il se faisait écraser
Et entre le ramener chez moi.. Du coup bah, il dort dans ma chambre

J'ai essayé de le mettre dehors dans le jardin, mais y a une quinzaine de chat qui rodent au-tour.. Et il reste entièrement immobile sur l'herbe comme une statue

Depuis plus de 8 heure il jacasse toutes les 30 minute pour que je le prenne dans mes mains et que je lui donne à manger à chaque fois.. Là il est très vivace quand il s'agit de manger, il est à la limite de s'étouffer tellement il mange vite
M'enfin il jacasse aussi pour que le prenne dans mes mains, et il s'arrête instantanément quand je lui caresse le dos

Je lui donne des fruits écrasé mélangé avec du pain mouillé à manger, je ne sais pas si c'est bien :/


Je sens que je vais faire une nuit blanche si il continue de jacasser toutes les 30 minutes pour que je le prenne dans mes mains ou bien de lui donner à manger...
Voir peut-être, plusieurs nuit blanche d'affilé.... Je ne veux pas qu'il meurt :(
 
Rubis4":2z0sg0s9 a dit:
j'ai trouvé un oisillon au milieu de la route près à se faire écraser à tout moment, j'ai cherché un endroit de végétation, mais il n'y a strictement aucune végétation au alentour, donc impossible de le laisser là
Le oisillon a dû tomber du toit au milieu de la route

Il ne peut toujours pas ouvrir les yeux, il n'a plus aucune plume autour du cou, je l'ai surpris entrain de se les arracher :/ (sur les photos on voit le plumage parfaitement normal)
2 photos que j'ai prise: http://imgur.com/a/3Era0

J'avais le choix entre le laisser là et c'était 100% sûr qu'il se faisait écraser
Et entre le ramener chez moi.. Du coup bah, il dort dans ma chambre

J'ai essayé de le mettre dehors dans le jardin, mais y a une quinzaine de chat qui rodent au-tour.. Et il reste entièrement immobile sur l'herbe comme une statue

Ça m'a tout l'air d'être un martinet. Du coup, il ne pourra pas s'envoler à partir du sol, ses ailes sont bien trop grandes. Mais il a l'air d'être grand déjà.


Rubis4":2z0sg0s9 a dit:
Je lui donne des fruits écrasé mélangé avec du pain mouillé à manger, je ne sais pas si c'est bien :/


Je sens que je vais faire une nuit blanche si il continue de jacasser toutes les 30 minutes pour que je le prenne dans mes mains ou bien de lui donner à manger...
Voir peut-être, plusieurs nuit blanche d'affilé.... Je ne veux pas qu'il meurt :(

Les martinets sont insectivores. Ce que tu lui donnes à manger ne convient pas. Il faut absolument que tu le confies à une association rapidement, qui saura prendre soin de lui.

Tu pourras trouver quelques infos utiles ici
 
Pareil, martinet ou engoulevent, dans tous les cas, c'est un oiseau qui a énormément de mal à prendre son envol depuis le sol à cause de la taille de ses ailes, et celui-ci semble bien adulte déjà.

Pas de meilleur conseil à donner que celui d'Alter : association de soin d'animaux sauvages. <br /:><:br /> — Le 01 Juil 2017, 18:22, fusion automatique du message précédent — <br /:><:br /> Sinon concernant le sujet principal : Quand on parle de droit ici, il ne s'agit pas de droit légal, mais de choix moral. Hors on peut considérer que pour l'immense majorité de la totalité des formes de vie, elles souhaitent ne pas interrompre leur vie, et a fortiori, que quelquy'un d'autre qu'eux la leur prenne.

du coup et comme Tcharls l'a dit : si en plus on n'a aucune nécessité à prendre la vie d'animaux qui ne souhaitent manifestement (stratégies de fuite, cris, débattements, stress, etc) pas l'interrompre, tout comme nous-même, humains, on peut raisonnablement parler de droit fondamental (celui de vivre et continuer à vivre), et donc le leur laisser au moins autant que l'ont se le donne nous-même, ne serait-ce que dans le bénéfice du doute.

(alors qu'actuellement le bénéfice du doute c'est "je suis pas VRAIMENT sûr qu'il souffre et veuille vivre -et j'ai pas vraiment envie d'en être sûr- alors j'le bute")
 
Peter Singer pense que le droit est trop inflexible pour prendre en compte la diversité des situations qui entoure notre rapport aux animaux. Il ne défend donc pas les « droits des animaux », contrairement à Tom Regan qui en est probablement le théoricien le plus célèbre (et qu'il est donc une bonne idée de lire). Le philosophe américain fonde son éthique en prenant un point d’appui sur "l’argument des cas marginaux" (google). Puisque nous respectons des personnes en dehors de leurs caractéristiques intellectuelles, rationnelles, etc., et puisque Regan considère que le spécisme est injustifiable, il étend son champ de considération moral aux autres animaux.

À la différence de Singer cependant, Regan considère que les cas marginaux sont des patients moraux. C’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas être tenus pour responsables de leurs actes (comme un enfant par exemple), mais qu’ils jouissent tout de même de droits que les agents moraux (comme les adultes) se doivent de respecter. Il considère que tous les agents et patients moraux sont des « sujets de vie », c’est-à-dire qu’il leur reconnaît à tous une valeur inhérente à vivre, comme c’est déjà le cas pour tous les humains.


"Finalement, quelle autorité accorde aux animaux le « droit de vivre » ?"
La même qui accorde aux enfants le "droit de vivre"...


"Au nom de quel principe supérieur ?"
La morale, on peut partir de la règle d'or par exemple (ne fait pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse) pour élaborer une éthique de vie cohérente.


"Peut-on reprocher aux lois d’une société de représenter le point de vue et de défendre les intérêts de la majorité de ses membres ?"
Les intérêts de quelle majorité exactement? Les animaux que nous utilisons sont majoritaires. Ils sont exclus de la société par des critères arbitraires (comme on pu l'être les esclaves, les femmes...). Donc nous excluons les animaux de nos sociétés et ensuite nous constatons que la majorité de notre société profite de leur exploitation et nous justifions cette exploitation en prétextant que nous sommes la majorité.

Ensuite de quels intérêts est-ce que l'on parle? Notre intérêt à 15 minutes de plaisir gustatif sur notre journée est-il mis en balance avec l'intérêt à vivre et à ne pas souffrir de plusieurs centaines d'animaux qui seront tués au cour de notre vie pour notre propre consommation individuelle? Et encore que les 15 minutes de plaisir gustatif sont possibles à obtenir autrement que par une alimentation carnée... de quel intérêt est-ce que l'on parle exactement?


"Le rejet de la mort d’un animal ne viendrait-il pas de la peur de notre propre mortalité ?"
Sans doute, mais il y a aussi de l'éthique (questionnement sur ce qu'il est bon ou mal de faire) indépendamment de notre propre peur de la mort.


"Le chasseur qui tue sa proie et le militant qui libère un animal d’un abattoir, ne sont-ils pas semblables dans cette volonté de détenir le droit de vie et de mort sur un être vivant ?"
Curieux...

Le meutrier qui tue sa victime et le militant qui libère la victime du meurtrier, ne sont-ils pas semblables dans cette volonté de détenir le droit de vie et de mort sur un humain?

Si pour toi sauver quelqu'un de la noyade est "semblable dans cette volonté de détenir le droit de vie et de mort" que de noyer quelqu'un, je t'invite à te poser moins de questions philosophiques abstraites, à arrêter le café, à débrancher ton ordi et à aller te promener. ;)
 
Une autre règle d'or : Mettre en balance le plaisir pris en mangeant un bout de viande (et sa durée) avec le plaisir qu'aurait eu cet animal à vivre en lui foutant la paix * (et sa durée).

*Oui parce-qu'il y a toujours l'excuse de la vie *finalement* merdique des animaux de ferme et qu'il vaut mieux les buter que les laisser vivre misérablement. (discours parfois tenu par la même personne qui t'explique que les animaux de ferme sont plus heureux qu'en liberté, à quelques minutes d'intervalle)

Sinon la première grosse question fondamentale pour moi avec un sujet pareil : Les humains sont-ils inclus dans "les animaux" dans la question ? Si non, pourquoi ?
 
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