Bonjour,
J'ai une alimentation pesco-végétarienne depuis 5 ans et depuis un mois, hier, je suis végétalienne. De 15 à 21 ans, j'ai millité activement pour les droits humains (pauvreté, scolarité des pauvres, équité, justice etc. etc.) durant une crise politique très répressive qui s'est passé au Québec. Gazée, arretée et surtout très dévalorisée par l'autre partie du peuple qui se moquait bien que les "pauvres" s'endettent pour aller à l'école, j'ai fini par perdre totalement le goût de continuer la lutte. Pour ma santé mentale, j'ai décroché du mouvement pour m'enfermer chez moi. J'ai eut de la chance car j'en connais qui se sont enlevé la vie. À 21 ans, ma fille est née et j'ai fait la "mama" chez moi, en l'éduquant discrétement, sans déranger personne.
J'ai maintenant bientôt 26 ans. Ma fille bientôt 5 ans. Je dois vous raconter l'étincelle qui m'a fait passer au végétalisme et qui a reveillé en moi mon activisme.
J'étais tranquillement à faire les courses avec ma fille. Une employé nous propose des morceaux de poulets bio en sauce. Ma fille a faim alors elle en prend un et le mange. La dame m'en offre, et discrétement, presque en murmurant comme si c'était honteux, je lui dis : non merci, je ne mange pas de viande.
BAM. Un monsieur agé se retourne et me répond très fort, devant ma fille et les autres clients : VOUS NE MANGEZ PAS DE VIANDE ?? MAIS C'EST UN PRIVILÈGE DE POUVOIR MANGER DE LA VIANDE, VOYONS !!! ET VOTRE ENFANT, VOUS LA PRIVEZ AUSSI ? AAAAHHH J'VOUS JURE, LES JEUNES MAINTENANT!!
L'employée me regarde et rigole doucement, sans me soutenir du tout. Je suis bouche bée. Je bafouille quelques mots d'excuse qui ressemblait à : euh je ma fille mange ce qu'elle veut...
J'ai honte. Pas d'être pesco-végétarienne. J'ai honte de ne pas m'affirmer. Je prends ma fille un peu ahurie de ce qui vient de se passer par la main et je quitte la scène rapidement, la tête baissée.
Après l'incident, un discours tournait en boucle dans mon crâne : MOI, qui depuis 5 ans ne dérange plus personne, fait le moins de bruit possible, j'ai le droit à ce traitement grossier ? MOI, qui n'ose pas rien dire à mon enfant car j'ai peur du jugement des autres, je me fais insulter devant public pour ne pas avoir manger ce bout de poule ? NON. C'est terminé. J'explose (en silence bien sur). Je suis végétalienne le lendemain. Et le surlendemain j'explique gentiment à ma fille d'ou viennent cette viande qu'elle mange chez ses grands-parents et à la garderie. Le sursurlendemain elle refuse (sans que je n'ai rien à dire) de son grès le poulet chez mamie. Le sursursurlendemain, je m'arrange à la garderie pour qu'on lui serve des repas végé. Je suis fière. J'éduque et je vie selon mes valeurs. Terminé la disonnance cognitive.
Un mois passe, ou j'annonce (discretement - eh oui je n'ai pas TANT changé hein) que je ne mange plus de produits d'animaux. Et là je déchante. Arguments bêtes, hypocrisie, jugements, provocations. Les gens, mes amis, ma famille, mes collègues. Des gens que j'aime me décoivent par leurs paroles. J'ai peur d'abdiquer, comme je l'ai fait pour mon millitantisme, jadis. La phrase qui revient le plus souvent c'est : Ah ben voyons ! Végétarienne ça passait mais là c'est de l'extrémisme !
C'est ici que je vous solicitte. Avez vous des expériences, des phrases inspirantes ? Notre lutte est bonne. Je le sais. Je n'ai pas besoin d'être convaincue mais plutôt d'être prise au sérieux. Je ne veux pas laissez la haine s'emparer de moi. J'ai un fond boudhiste et je veux la paix. Mais ces temps-ci, j'ai plutôt envie d'asseoir les gens de force à la A Clockwork Orange pour leur faire regarder des vidéos d'industrie laitière. Comment vous rester zen ? comment vous faites pour continuer d'essayer de convaincre ? Comment vous vivez votre végétalisme en restant heureux et confiant ?
J'ai une alimentation pesco-végétarienne depuis 5 ans et depuis un mois, hier, je suis végétalienne. De 15 à 21 ans, j'ai millité activement pour les droits humains (pauvreté, scolarité des pauvres, équité, justice etc. etc.) durant une crise politique très répressive qui s'est passé au Québec. Gazée, arretée et surtout très dévalorisée par l'autre partie du peuple qui se moquait bien que les "pauvres" s'endettent pour aller à l'école, j'ai fini par perdre totalement le goût de continuer la lutte. Pour ma santé mentale, j'ai décroché du mouvement pour m'enfermer chez moi. J'ai eut de la chance car j'en connais qui se sont enlevé la vie. À 21 ans, ma fille est née et j'ai fait la "mama" chez moi, en l'éduquant discrétement, sans déranger personne.
J'ai maintenant bientôt 26 ans. Ma fille bientôt 5 ans. Je dois vous raconter l'étincelle qui m'a fait passer au végétalisme et qui a reveillé en moi mon activisme.
J'étais tranquillement à faire les courses avec ma fille. Une employé nous propose des morceaux de poulets bio en sauce. Ma fille a faim alors elle en prend un et le mange. La dame m'en offre, et discrétement, presque en murmurant comme si c'était honteux, je lui dis : non merci, je ne mange pas de viande.
BAM. Un monsieur agé se retourne et me répond très fort, devant ma fille et les autres clients : VOUS NE MANGEZ PAS DE VIANDE ?? MAIS C'EST UN PRIVILÈGE DE POUVOIR MANGER DE LA VIANDE, VOYONS !!! ET VOTRE ENFANT, VOUS LA PRIVEZ AUSSI ? AAAAHHH J'VOUS JURE, LES JEUNES MAINTENANT!!
L'employée me regarde et rigole doucement, sans me soutenir du tout. Je suis bouche bée. Je bafouille quelques mots d'excuse qui ressemblait à : euh je ma fille mange ce qu'elle veut...
J'ai honte. Pas d'être pesco-végétarienne. J'ai honte de ne pas m'affirmer. Je prends ma fille un peu ahurie de ce qui vient de se passer par la main et je quitte la scène rapidement, la tête baissée.
Après l'incident, un discours tournait en boucle dans mon crâne : MOI, qui depuis 5 ans ne dérange plus personne, fait le moins de bruit possible, j'ai le droit à ce traitement grossier ? MOI, qui n'ose pas rien dire à mon enfant car j'ai peur du jugement des autres, je me fais insulter devant public pour ne pas avoir manger ce bout de poule ? NON. C'est terminé. J'explose (en silence bien sur). Je suis végétalienne le lendemain. Et le surlendemain j'explique gentiment à ma fille d'ou viennent cette viande qu'elle mange chez ses grands-parents et à la garderie. Le sursurlendemain elle refuse (sans que je n'ai rien à dire) de son grès le poulet chez mamie. Le sursursurlendemain, je m'arrange à la garderie pour qu'on lui serve des repas végé. Je suis fière. J'éduque et je vie selon mes valeurs. Terminé la disonnance cognitive.
Un mois passe, ou j'annonce (discretement - eh oui je n'ai pas TANT changé hein) que je ne mange plus de produits d'animaux. Et là je déchante. Arguments bêtes, hypocrisie, jugements, provocations. Les gens, mes amis, ma famille, mes collègues. Des gens que j'aime me décoivent par leurs paroles. J'ai peur d'abdiquer, comme je l'ai fait pour mon millitantisme, jadis. La phrase qui revient le plus souvent c'est : Ah ben voyons ! Végétarienne ça passait mais là c'est de l'extrémisme !
C'est ici que je vous solicitte. Avez vous des expériences, des phrases inspirantes ? Notre lutte est bonne. Je le sais. Je n'ai pas besoin d'être convaincue mais plutôt d'être prise au sérieux. Je ne veux pas laissez la haine s'emparer de moi. J'ai un fond boudhiste et je veux la paix. Mais ces temps-ci, j'ai plutôt envie d'asseoir les gens de force à la A Clockwork Orange pour leur faire regarder des vidéos d'industrie laitière. Comment vous rester zen ? comment vous faites pour continuer d'essayer de convaincre ? Comment vous vivez votre végétalisme en restant heureux et confiant ?