Faunalytics : Combien d'anciens végétariens et véganes y a-t-il (aux E.U.) ?

Balika

Élève des carottes
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Après un peu de retard, j'ai traduis cette page du site Faunalytics : https://faunalytics.org/how-many-former ... are-there/

Je remets également l'infographie de résumé qui l'accompagne en fin d'article.

Bonne lecture !

Combien d'anciens végétariens et véganes y a-t-il ?


Grâce à une étude indépendante réalisée par Faunalytics, les défenseurs des animaux ont une estimation précise du nombre d'anciens et d'actuels végétariens et véganes aux États-Unis. Dans cette première publication des données, l'étude montre que 10% des adultes (âgés de 17 ou plus) aux États-Unis ont été végétariens ou véganes et que 2% le sont actuellement. Plus d'un tiers de ces anciens végétariens ou véganes sont intéressés pour reprendre ce régime, avec la santé pour motivation première.

A Faunalytics, nous nous sommes posé cette question durant des années. Mais avec peu de résultats de recherches, les défenseurs des militants n'avaient pas de réponse claire … jusqu'à aujourd'hui. Il y a 3 ans, Faunalytics a formé un groupe pour obtenir une estimation précise du nombre d'anciens végétariens et véganes aux États-Unis, et voici ses résultats.

Parmi les américains de 17 ans ou plus :

- 2% sont actuellement végétariens ou véganes
- 10% sont d'anciens végétariens ou véganes
- 88% n'ont jamais été ni végétariens ni véganes

L'étude de Faunalytics sur les anciens et actuels végétariens et véganes est la plus importante jamais conduite sur le sujet. Nos résultats sont tirés d'un échantillon représentatif de 11,000 adultes américains.

Regardez si dessous pour les explications ou consultez l'infographie !

Si vous souhaitez plus de détails, vous pouvez accéder au rapport complet et au document annexes indiquant notre méthodologie et les tables de résultats.

Donc, qu'avons-nous appris d'autre ?

Anciens végétariens et véganes

Les anciens végétariens et véganes aux EU ont un âge moyen de 48 ans et ont adopté un régime végé autour de 34 ans. Près de la moitié des anciens végétariens et véganes (44%) ont plus de 50 ans. Plus des deux tiers (69%) des anciens végétariens et véganes sont des femmes. Une large majorité des anciens végétariens et véganes (65%) disent être passé à un régime végé rapidement, entre quelques jours et quelques semaines. Plus de la moitié des anciens végétariens et véganes (58%) ont cité la santé comme principale motivation, en faisant la raison la plus courante pour laquelle ils ont adopté le régime. Une faible majorité a gardé ce régime pendant moins d'une année.

Actuels végétariens et véganes

Les actuels végétariens et véganes ont un âge moyen de 42 ans, notablement plus jeune que celui des anciens végétariens et véganes. 6 végés sur 10 ont entre 30 et 49 ans. Ceux qui ont actuellement un régime végétarien ou végane sont bien plus souvent des femmes que les anciens végétariens ou véganes (74% contre 69%). Les actuels végétariens et véganes sont également plus tournés vers des politiques libérales (52% identifiés comme libéraux contre seulement 14% qui déclarent être conservateurs). Les actuels végétariens et véganes disent également moins pratiquer de religion.

La transition se produit rapidement

Comme indiqué, les deux tiers (65%) des anciens végétariens et véganes ont adopté ce régime en quelques jours ou semaines. C'est significativement plus que la proportion d'actuels végétariens et véganes qui l'ont adopté rapidement (53%). Ces résultats suggèrent que la majorité des végétariens et véganes le sont devenus rapidement, mais que ceux qui ont adopté ces régimes rapidement sont ceux qui y adhérent le moins.

De plus, la marge de manœuvre pour aider les gens à maintenir leur régime est limité pour les végétariens et véganes. Plus de la moitié des anciens végétariens et véganes ont abandonné le régime au cours de la première année et un tiers d'entre eux en trois mois ou moins.

Une question relationnelle

Pendant longtemps nous avons eu des preuves évidentes que les relations et la famille apportaient du stress quant à la capacité de quelqu'un à maintenir un régime végé. En effet, dans notre étude plus de la moitié des anciens végétariens et véganes (49%) indique qu'ils vivaient avec une personne influente quand ils ont arrêté leur régime végé. La plupart d'entre eux (un tiers des anciens végétariens et véganes) vivaient spécifiquement avec un partenaire non-végé quand ils recommencèrent à manger de la viande.

L'incrémentalisme (encore)

Il y a presque une décennie, Faunalytics a conduit une étude sur la réduction de la viande, le végétarisme et le véganisme. Dans ce rapport nous avons utilisé le terme “incrémentalisme” pour décrire l'approche consistant à inciter les gens à y aller «  pas à pas  » pour arriver à un régime (et un mode de vie) sans aucun produit issu d'animaux. Comme nous l'avons écrit, “amener des personnes à s'engager sur la voie d'un changement volontaire est en soi un défi majeur” et la présente étude sur les anciens végétariens et véganes confirme ce fait.

Les dernières découvertes montrent qu'un message centré sur la réduction de produits issus d'animaux peut être efficace pour créer un déclin significatif de la consommation de produits issus d'animaux. Considérant que 43% des anciens végétariens et véganes déclarent qu'ils ont trouvé trop difficile de maintenir un régime stricte, les militants devraient développer des stratégies appropriées pour répondre à ces difficultés. Cela dit, au delà de notre étude, nous croyons que les militants devraient aussi commencer à se concentrer sur des messages de réduction de la consommation de poulets et de poissons en particulier, qui sont les animaux les plus largement consommés.

Utiliser la santé comme motivation

La valeur de « l'argument santé » en tant que moyen d'encourager les régimes végés fait l'objet de nombreux débats entre militants végétariens ou véganes. Alors même que des comportements orientés vers la santé peuvent mener vers une réduction du nombre d'animaux abattus, ils ne mènent pas nécessairement vers des attitudes positives envers les animaux de ferme. Cependant, la plupart des militants de longue date pensent que l'argument santé est efficace dans une approche amenant à « faire le premier pas ».

Notre étude fournit des preuves solides en ce sens.
La majorité des anciens végétariens et véganes ont déclaré que la santé était leur principale motivation pour ces régimes (58%). Plus important, peut-être, la santé a également été la motivation clé pour les végétariens et véganes actuels (ainsi que le bien-être animal). Dans le cas des anciens végétariens et véganes, la santé et autres motivations courantes (telles que les préférences gustatives, le bien-être animal et le fait d'être dégoûté par la viande) ne furent pas suffisant pour eux pour maintenir un régime végé.

Bien que leur santé fût la motivation principale des anciens végé pour changer de régime alimentaire, il est intéressant de noter que 27% d'entre eux ont aussi déclaré avoir été soucieux du bien-être animal (bien qu'ils recommencèrent plus tard à consommer des animaux). Les végétariens et véganes actuels ont tendance à cités des raisons multiples à leur changement de régime.

Concernant les véganes et végétariens actuels, il est difficile de dire si ces raisons firent partie de leur décision initiale de devenir végé ou si certaines de ces motivations apparurent plus tard. Mais il semble qu'avoir plusieurs raisons de devenir végétarien ou végane est associé avec le fait d'être capable de maintenir ce régime sur le long terme.

Les militants devraient se focaliser sur la rétention

Cette étude à grande échelle envoie un signal clair aux militants qu'ils doivent davantage penser en terme de rétention, supporter et aider les nouveaux végétariens et véganes lorsqu'ils rencontrent des difficultés. En fait, les campagnes ciblées sur les végés de longue date peuvent en soi être fructueuses. Plus d'un tiers (37%) des anciens végétariens et véganes disent qu'ils sont intéressés pour reprendre leur régime. Cela équivaut à presque 4% de la population adulte aux EU et, s'ils étaient convertis à nouveau, cela triplerait le nombre de végés actuels dans le pays.

Les militants devraient prendre connaissance et tenir compte des difficultés rencontrées par les anciens et actuels végétariens et véganes. Pour l'instant, une large majorité d'anciens végés (63%) a déclaré qu'elle n'aimait pas le fait que leur régime les a exclu de la masse ; 41% des végés actuels sont également d'accord sur ce constat. Similairement, une majorité d'anciens végés (58%) ne voyait pas le régime comme faisant partie de leur identité.

Comment entrer en contact et soutenir les anciens végés et autres personnes réceptives  ?
Encore une fois, beaucoup d'entre eux disent qu'ils sont plutôt motivés par la santé. Nous devons les aider à prendre des décisions saines et positives, y compris en donnant des conseils spécifiques tels que prendre des suppléments en vitamine B12. Nous devons leur apprendre à vivre avec des non-végétariens. Et nous devons encourager les gens à considérer les autres raisons d'être végétariens/véganes pour les aider, les motiver, à garder ce choix diététique positif.

Autres suggestions

En résumé, les résultats de cette nouvelle étude montrent la nécessité pour les militants  :
d'améliorer la rétention des végétariens et véganes ;
de cibler des actions variées envers ceux qui sont le plus susceptibles d'adhérer  ;
de diversifier la communication sur le «  pourquoi  » du végétarisme et du véganisme  ;
de se focaliser sur la récupération des anciens végétariens et véganes  ;
de mettre en valeur la réduction des produits issus d'animaux.

De plus, nous devrions nous focaliser sur la défense des poulets. Les poulets (et les poissons) représentent clairement la majorité des animaux mangés [ndt : plus de 90% des animaux terrestres abattus]. Malheureusement, le poulet est aussi le type de viande le plus communément consommé par les anciens végétariens et véganes. Réduire et éliminer la consommation de poulet (pour toutes les personnes consommant de la viande) aura le plus grand impact sur le nombre de vies d'animaux d'élevage sauvées.

Le fait que 84% des végétariens et véganes retournent à la viande indique que les militants devraient se concentrer plus sur le « comment » et pas seulement sur le « pourquoi » être végétarien/végane. Cela implique de diffuser de l'information sur comment trouver des options végé goûteuses, comment éviter de rester hors de la masse, et plus généralement comment vivre dans un monde quasiment non-végé.   

Penser la défense du végétarisme ou du véganisme comme le maintien d'une relation à long terme, pas seulement comme un débat ponctuel.

Une partie du travail des militants devrait être d'aborder leur public avec un sens de la communauté et de l'aider activement par le parrainage et d'autres programmes d'entraide. Nous suggérons de fournir aux nouveaux végétariens/véganes des opportunités claires, simples, d'apprendre davantage et d'être impliqué dans l'impact positif de leurs choix. Un des moyens d'être dans une relation durable et réussie est d'être patient. C'est dans la nature humaine de résister aux changements abruptes et conséquents [ndt : lire l'article à ce sujet sur Vegactu.fr]. Les militants végétariens et véganes devraient donc promouvoir des changements lents, progressifs et des réductions de la consommation de produits issus d'animaux. Les militants doivent trouver des méthodes pour aider ceux qui changent rapidement à conserver leur régime sur le long terme.

Recherches avancées

Dans le rapport complet de Faunalytics sur cette étude, nous suggérons que d'autres recherches seraient utiles pour comprendre l'impact sur les animaux d'élevage d'un message pro-végé (avec ou sans conseil d'y aller « pas à pas  »  ), comparé à un message de réduction ou d'élimination de certains produits spécifiques issus d'animaux. De plus, il y a d'autres opportunités de recherches avancées, comme des études pour identifier les différents degrés d'évitement des produits issus d'animaux ou comme conduire des recherches qualitatives plus poussées concernant les anciens végétariens et véganes pour comprendre ce qui pourrait les motiver à revenir à un régime végé.

Si vous avez trouvé cette étude utile …

En collaborant étroitement avec d'autres groupes, Faunalytics a passé plus de 3 ans à concevoir, mener, et analyser les résultats de cette nouvelle étude. Cela inclut des centaines d'heures de travail pour l'équipe et de nombreuses heures généreusement accordées par des volontaires. Ce fût un travail majeur et nous espérons qu'il vous aidera à être aussi efficace que possible pour défendre les animaux d'élevage.

Faunalytics envisage déjà de mener d'autres études de suivi pour déterminer ce qui fonctionne le mieux pour soutenir la défense du végétarisme et du véganisme.

Si vous appréciez ce genre de recherche indépendante pour la cause animale, merci de faire un don pour soutenir le travail de Faunalytics. Votre don est déductible d'impôts aux États-Unis.

Merci de votre soutien à la recherche pour la défense de la cause animale !


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L'article est intéressant mais je trouve qu'avec un tel sondage (échantillon de 11 000 végés et ancien-ne-s végés, à moins qu'il s'agisse de végés au sein d'un échantillon de 11000 personnes représentatif de la société étatsunienne dans son ensemble...), on a peu d'infos sur les raisons de la sortie du végéta*isme en dehors de l'influence de l'entourage et de la rapidité de l'adoption (et de l'abandon) du régime.

Comment as-tu fait pour mettre la légende de l'infographie en français?
 
Et ce qui manque aussi c'est de savoir quand ces anciens vg ont été vg et quand ils ont arrêté de l'être.

Parce que la pression sociale et l'entourage (de manière générale - il y a toujours des entourages plus ou moins vg friendly par rapport à la moyenne) est il me semble moins forte actuellement qu'il y a 20 ans. Et donc ça serait assez intéressant de savoir s'il y a de moins en moins de vg qui redeviennent omni.

En plus de ça maintenant grâce à l'internet un vg peut sortir de son isolement plus facilement qu'il y a 20 ans chose qui doit probablement également aider pour maintenir un régime vg.

Et notons aussi l’accessibilité des produits en augmentation constante.

Voilà, tout ça pour dire qu'il est peut-être plus facile de rester vg maintenant.

Et il y a aussi un tas d'info disponibles sur l’exploitation animale et il est donc aussi plus dur de refermer les yeux au bout d'un certain temps.

P.
 
Xav":30dmumwd a dit:
... un tel sondage (échantillon de 11 000 végés et ancien-ne-s végés, à moins qu'il s'agisse de végés au sein d'un échantillon de 11000 personnes représentatif de la société étatsunienne dans son ensemble

Il s'agit, à ce que j'ai compris, d'un échantillon de 11 000 américains représentatif de la population dans son ensemble, donc les questions ne concernent que le petit pourcentage de végé et ex-végé.

En effet, on n'apprend pas énormément de chose sur comment et dans quelles conditions les végés adoptent ou abandonnent leur régime.

Ce qui est triste de constater, c'est que leur propre santé touche plus les personnes que la question de fond : notre rapport aux autres animaux et la domination que notre espèce exerce sur eux.

Xav":30dmumwd a dit:
Comment as-tu fait pour mettre la légende de l'infographie en français ?

J'ai été infographiste amateur (et de formation, en DUT). J'ai commencé sur Photoshop 1.0, il y a longtemps longtemps, quand c'était à peine mieux que Paint. Je me suis arrêté à la version CS3. :p
 
T'as jamais essayé Gimp et Inkscape ?

Peut - être pas si triste : Quand tu vois qu'il n'y a qu'1% d'écart entre la santé et les animaux pour la motivation à rester végé*, il y a probablement aussi peu d'écart dans les motivations à le redevenir
 
Ha ha, je suis démasqué. En effet, j'ai réalisé cette infographie avec Gimp ... sous Toutou Linux, en plus. J'adore Inkscape. :D

Concernant les arguments "santé", je trouve ça un peu mince. Est-ce que les végétaliens sont vraiment en meilleure santé que les omnivores ? Même si c'est vrai, je trouve ça vraiment gênant de devoir utiliser des arguments "santé" pour convaincre les gens de moins consommer d'animaux. C'est peut-être efficace mais ça n'est pas la raison pour laquelle on devrait arrêter d'en consommer. De plus, on sait que les véganes "éthiques" sont ceux qui le restent le plus longtemps. Faut-il donc vanter les arguments "santé" ?

Personnellement, je vais rester sur la ligne "éthique", même si ça fonctionne moins bien, c'est ce en quoi je crois. Je ne suis pas végétalien pour être en meilleure santé. ;)
 
Balika":3sspop6d a dit:

C'est d'une complexité ce truc. Pour les novices comme moi, un pur cauchemar.
 
Je confirme c'est la prise en main qui est difficile et peut rebuter. Par contre il y a plein de tutos sur le web et c'est pratique pour apprendre. Bon avec les tutos tu fais des exercices dans le "vide" et tu ne peux peut-être pas bosser sur un "vrai" projet. Donc il faut consacrer un peu de temps à l’apprentissage avant de pouvoir s'en servir.

Inkscape est bien plus intuitif et plus amusant. Mais la finalité des 2 logiciel n'est pas du tout la même, Gimp c'est pour la manipulation d'images Inkscape le dessin vectoriel. Maintenant on peut faire des mises en page avec les deux.

(par contre si Tigresse vous propose Scribus comme logiciel, fuyez!)

P.
 
Ai pas de solution, sauf le dual boots. J'utilise Windows que pour Indesign.

P.
 
Gimp est sympa dès qu'on l'a en main. On peut personnaliser l'interface comme on veut. Il est très efficace pour un logiciel libre et gratuit. Son gros défaut est qu'il se cantonne à un espace de couleurs RVB et ne gère par (encore) le CMJN (couleurs d'impression), c'est un problème qu'il est difficile de contourner dès qu'on est pointu sur les couleurs.

Sinon, j'ai oublié de prévenir Faunalytics que j'avais traduit leur article. >_<"
Je vais aller voir ce qu'ils ont sorti comme autres études ...
 
J'ai remarqué que Krita donne souvent de meilleurs résultats que Gimp pour la transformation RVB > CMJN.
Mais c'est vrai que des fois, tu te retrouves avec des images juste impossible à transformer ! (cas vécu avec une image pour un test d'admission ... :'( )
 
Je suis d'accord avec les autres concernant les infos qu'il serait judicieux d'avoir pour pouvoir avancer des conclusions plus fiables et proches de la réalité.

Aussi, même si ça serait rébarbatif à lire pour plein de gens j'imagine, ce genre d'étude devrait systématiquement écrire "population des états unis", "végétariens/végétaliens/véganes des états unis", "les militants des états unis". Car une étude centrée sur un espace précis ne vaut que pour cet espace-ci, surtout quand les limites sont des frontières étatiques et donc sociales.
 
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