Veganisme et compassion

RILA

Jeune bulbe
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17/1/18
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Bonjour à toutes et à tous,

Je suis vegan depuis 2 ans et demi et ce choix me remplit de bonheur chaque jour. Le seul problème est que les gens que je côtoie notamment au travail ne peuvent pas s'empêcher de faire des réflexions, des petites phrases qui semblent anodines mais qui sont jugeantes et cela me pèse de plus en plus. Par conséquent j'aime de moins en moins l'espèce humaine, alors que je souhaiterais avoir plus de compassion.

Je souhaite savoir comment d'autres végétaliens/vegan vivent cela ? Je n'ai pas envie de mentir ou de cacher le fait que je suis vegan mais en même temps entendre les réflexions des gens me blesse.
Et comment augmenter mon niveau de compassion et ne pas en vouloir aux personnes qui tiennent ces propos ?

Exemples de propos que j'ai entendus ; "ça fait extrémiste ; les animaux sont là pour que l'homme les mange ; les carences ; à chaque repas au travail les gens me parlent de mon repas ; le soja c'est mauvais pour la santé ; et blablablablabla".

Merci par avance pour vos réponses :)
 
Cela fait dix ans que je suis végétarienne (pas végétalienne bien que j'y tende depuis un bon moment). Les premières années ça me pesaient aussi toutes ces réflexions. Rien qu'avec le végétarisme on y a aussi le droit, secte, carences (d'autant plus que je suis particulièrement filiforme donc je te laisse imaginer tous les raccourcis) et tout le bazar. Mais maintenant ça me passe au dessus. Mais alors trèèèès au dessus.

Bon déjà je ne dis pas que je suis végé, mais je ne le cache pas non plus. Disons que je n'amène pas le sujet sur la table mais que je suis ravie d'en parler si on me demande.

Maintenant si quelqu'un me fait des remarques à répétition sur mon assiette mais ne veut pas discuter du sujet/entendre des arguments allant à son encontre (c'est généralement le cas avec les personnes comme ça), eh bien je lui dis en gros qu'il y gagnerait à profiter de son repas plutôt que de s'occuper du mien. Qu'on est là pour tous manger ensemble et passer un bon moment, donc s'il n'en est pas capable, rien ne l'empêche de prendre son assiette et d'aller manger plus loin. Après ça, ils ne m'embêtent plus trop.

Et comme ils sont souvent énervés/moqueurs/méchants, j'adopte un comportement complètement à l'inverse en étant très calme, gentille, respectueuse et souriante. Généralement ça suffit à les couper dans leur élan (et ça permet des repas serins sans tension par la suite).

Y'a pas de solutions pour ne pas leur en vouloir, je pense que ça vient avec le temps, ou pas selon les personnes.
 
Salut Rila, bienvenue à toi :).

C'est très spéciste de dire "j'aime/j'aime pas l'espèce humaine", non :D ? Ca consiste à cacher la personnalité de chaque individu derrière un prétendu critère d'appartenance à une espèce. En réalité, beaucoup de gens sont des trous du cul finis, qui n'ont aucune envie d'être aimés par toi, et qui vont juste chercher à te faire du mal/te blesser parce que ça les amuse.
Ces gens-là, faut les repérer et les mettre sur une liste mentale "guignols", pour les décridibiliser et s'en protéger.

Bon, tout le monde n'est pas atteint de guignolisme (heureusement :genoux: ).
Pour les autres, eh bien si tu veux essayer d'avoir plus de compassion pour eux, il faut d'abord essayer de les comprendre le mieux possible:
https://www.youtube.com/watch?v=7vWbV9FPo_Q
https://www.youtube.com/watch?v=ao2GL3NAWQU

http://www.cahiers-antispecistes.org/aimer-ou-manger/
http://www.cahiers-antispecistes.org/me ... -carnisme/

Quand on comprend la psychologie des autres, on peut relativiser l'impact de leurs faits et gestes. Ca permet de les voir comme des enfants un peu idiots, à qui il reste des tas de choses à apprendre (ce qui est le cas de tout le monde sur des tas de sujets différents).


Après, se pose la question de comment répondre face aux interrogations, et là on peut mettre en place des tas de stratégies, soit pour chercher à informer, soit pour couper court aux conversations, soit pour faire réfléchir, soit pour ridiculiser. Ca dépend de ta personnalité et de ce que tu veux. Mais pour être efficace, c'est à chaque contre-argument individuellement auquel il faut avoir réfléchi (donc regarder les autres faire peut-être intéressant pour s'entraîner).
http://vegfaq.org/


Pour ce qui est des expériences des autres, (et de celles que tu pourrais partager), il y a ce post dans lequel tu peux aller miner :) : prix-de-la-remarque-carniste-t7772-14070.html
 
Moi j'arrive à avoir de l'humour et de la répartie, je peux être cassant (tout en étant drôle) et généralement les gens ne m'embêtent pas trop.

Il faut aussi savoir avancer des arguments sérieux (dire en l'air : c'est meilleur pour la santé, la planète ou les animaux c'est trop "vague"), j'aime utiliser des arguments précis et de parler de mes sentiments. Personne ne peux contredire ce que tu ressens : les animaux souffrent dans les élevages et ça ne correspond pas à mes valeurs.

Si on cherche plus d'infos, je parle de spécisme, d'idéologie, etc.
 
Merci beaucoup pour vos réponses !
J'espère que je n'y prêterai plus attention avec le temps. Ce qui est étrange c'est que pendant 2 ans environ je "gérais plutôt bien" les réflexions et là beaucoup moins. Et du coup j'ai l'impression de me refermer un peu sur moi, en me disant que c'est la fatalité.

Avant j'arrivais à me dire que les gens font des réflexions méchantes car ils ne savent pas. Mais maintenant je n'arrive plus à me dire ça, je me dis juste qu'ils sont méchants. Et avant j'arrivais aussi à me dire que s'ils sont méchants c'est peut être qu'ils ne vont pas bien, mais impossible aujourd'hui. Je me dis juste que je n'aime pas leur compagnie.. Et je me sens lassée et j'appréhende chaque repas au travail.
 
Et es-tu obligé de manger avec eux tous les jours ?
Sans parler de rentrer chez toi tous les midis, mais plutôt de t'éclipser une ou deux fois dans la semaine pour aller manger dehors, dans un parc pas trop loin par exemple ? Ça te laisserait quelques midis pour profiter pleinement de ton repas, tout en en gardant d'autres pour répondre aux "obligations sociales".
 
En ce moment je rentre chez moi pour manger. Mais d'habitude je mange au travail. Les gens mangent souvent à la "cuisine" vers midi, du coup de base j'y vais qu'à 12H45 pour éviter de croiser trop de monde.

Est-ce-que vous arrivez à ressentir de la compassion pour des gens qui vous disent ouvertement que les animaux ça se mange etc ou qui vous font des réflexions ? Car j'ai l'impression d'être de moins en moins tolérante et je n'ai pas envie d'être comme ça..
 
Ça dépend. S'ils sont méchants juste pour être méchants, pour moi ce sont de mauvaises personnes, et je n'éprouve pas de compassion. Sans pour autant les détester ou être méchante à mon tour, je les ignore et les sors de mon cerveau pour ne pas me prendre la tête. Parce que que ce soit sur le sujet du végéta*isme ou un autre, s'ils sont c*ns ils sont c*ns et c'est tout, inutile de s'embêter de personnes comme ça.

S'ils sont méchants "sans le faire exprès", juste parce qu'ils sont persuadés d'avoir raison, parce qu'ils sont lobotomisés par leur éducation ou autre, alors oui j'éprouve de la compassion.

En fait c'est très dur de juger si une personne est mauvaise ou non juste sur un seul sujet, généralement on en aborde beaucoup avant que je puisse me faire une idée de la personne, dont découlera ou non une certaine compassion sans forcément que je m'en rende compte.

Mais bon, moi je suis un peu mère Theresa avec tout le monde, j'ai tendance à voir le bien dans tout le monde et à penser que personne n'est jamais irrattrapable donc finalement les personnes qui se retrouvent dans mon premier paragraphe, en 25 ans je peux les compter sur les doigts d'une main... je comprends que tout le monde ne soit pas aussi tolérante que moi et je le suis sûrement un peu trop ;)
 
Je trouve que tu as une bonne attitude. J'aimerais prendre les choses de façon plus légère et moins me laisser parasiter par les remarques. Mais je n'y arrive pas, après je rumine beaucoup..
J'essaie tous les jours de me dire que ce sont juste des collègues et que ça ne sert à rien que je me torture parce qu'ils sont individualistes, intolérants et méchants mais c'est plus fort que moi.

Moi je perds espoir quant à la bonté humaine et à son intelligence..
 
Oui, je crois que les documents précédents sur le carnisme ou bien les travaux de Mélanie Joy en général sont une bonne chose pour se détacher et comprendre le comportement des gens qui t'entourent. Parfois je me demande comment je réagirais dans une culture esclavagiste ou avec des croyances absurdes et violentes... tout ce que l'on peut faire c'est prendre soin de soi, d'avoir une image positive et joviale à montrer aux autres pour ne pas leur donner une mauvaise impression. Pour le reste ce sera très lent. Essaye parfois de remettre ton état d'esprit en mode 'carniste' pour te soulager (sans pour autant nuire aux animaux).
 
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