Bonjour Fox,
c'est très romantique ce que tu dis, mais ce n'est absolument pas comme ça ni dans la théorie ni dans la pratique.
Un élevage, c'est:
- Fixer des limites spatiales et des limites temporaires
- Contrôler la reproduction et des comportements naturels (migrations, nomadisme)
- Séparer des animaux qui ont des relations entre eux (les mâles et les femelles, les petits et leurs mères, les égorgés et les sur-la-liste-d'attente)
On parle de choses très fondamentales là.
On peut tout à fait dire que l'élevage apporte sécurité et confort aux animaux, on peut supposer aussi que les animaux soient "bien traités" (mot qui n'engage que celui qui le dit), mais on ne peut pas décemment affirmer qu'ils reçoivent "bonheur, abondance et absence de frustration".
Si on me proposait ce genre de deal, je signerai immédiatement je pense: mourir dans la force de l'age en ayant vécu dans l'abondance, le bonheur et la sécurité, sans même une frustration...
Si on te propose aujourd'hui comme contrat de vivre
avec une dizaine d'autres personnes dans la même situation que toi (il y en aura sûrement certains que tu n'aimeras pas, ou bien la totalité d'entre eux, tu n'auras de toute façon aucun choix);
avec nourriture, logement et sécurité garanties;
sur une propriété d'1 hectare où tu ne peux pas sortir;
avec un couvre-feu strict;
où tes relations peuvent à tout moment être détruites au bon vouloir de l'éleveur;
ceci, en échange d'un couteau dans ta gorge (après anesthésie si tu veux) au bout d'un certain temps (1 an ou 2, ou 4, ou six mois, ou 3 semaines, peu importe comme tu le dis puisqu'on meurt quoiqu'il arrive?), sans que tu puisses savoir quand, tu accepterais ?
Si je rajoute le fait que ce contrat a pour seul objectif de fournir une trentaine d'assiettes de morceaux de ton corps à quelques personnes qui veulent se faire plaisir; est-ce que le mot "dignité" te vient en tête ?
Maintenant, pour réellement garder toutes proportions égales avec ce que tu proposes, mettons que ce contrat soit imposé à un enfant qui vient de naître (ce n'est pas comme si on demandait la permission aux animaux). Le mot "dignité" revient ?
Si nous faisons le choix en tant que végane de refuser que puissent exister de tels "contrats" (qui dans les faits n'en sont pas), c'est parce qu'on accepte sincèrement de voir qu'en face de nous, il y a quelqu'un qui peut souffrir. Et que face à quelqu'un qui peut souffrir, qu'il soit humain ou non, le minimum, c'est de ne pas causer lui causer de tort à moins d'y être contraint, et lui fournir de l'aide s'il en a besoin, sans attendre en retour. Ce n'est pas de la vertu; c'est bien le minimum.
J'ajoute simplement que c'est appréciable de voir un chrétien qui mène une vraie réflexion sur ce sujet, bienvenue à toi.