On se rend compte qu'on est vg quand...

Beelittle":y9o32nxf a dit:
Quand tu énumères tout ce que tu ne peux pas manger à la boulangère en espérant qu'elle ai une pâtisserie qui convienne et que finalement tu repars avec une baguette de pain pour lui faire plaisir quand même.

C'est sûr que dans les magasins traditionnels, ça va être compliqué de trouver des trucs vegans... Sauf un croissant à la margarine à la limite, ils sont presque plus courants que ceux au beurre maintenant. Elle avait même pas ça ?
 
Non plus de croissants, mais j'ai débarqué à 15h après ma rando en même temps :red:
C'est une boulangerie connue pour proposer parfois des trucs végétaliens (mais pas tous les jours), elle est pas tout près de chez moi alors c'était la première fois que j'y passais, et j'avais bon espoir ! Finalement je sais même pas s'ils avaient des trucs entièrement végétaux puisque je suis aussi allergique aux fruits à coque, je pense que ça a déjà éliminé pas mal de desserts.
 
DateLimite":36jgfucm a dit:
Le pire pour moi, ce n'est pas la boucherie, mais la poissonnerie.
Un peu pareil pour moi.

Mes collègues sont omnis (ou flexis). Quand je mange avec elleux, je suis forcément confronté à des produits animaux, dont de la chair. Eh bien, ce qui me fait le plus de mal, c’est quand quelqu’un vient avec une planchette de saumon fumé.

Je pense alors à ces poissons élevés dans des nasses où ils sont entassés par milliers. Ils y mangent, y chient, baignent dans la merde (qu’ils remangent forcément), souffrent de parasitoses, ont semble-t-il des symptomes similaires à la dépression. La mortalité peut aller de 10 à 30 % (à prendre avec des pincettes : j’ai la flemme de chercher et vérifier les sources). Plus la pollution que tous leurs cacas produisent.

En voyant ces tranches de saumons fumés, j’ai l’impression que le poulet à qui appartenait le morceau que mon autre collègue pourrait manger au même moment a pu avoir une meilleure vie dans sa batterie ou son hangar !

Et c’est à peu près la même chose avec les crevettes d’élevage avec, en plus, des dégats environnementaux encore plus énormes, et même de l’esclavage.

H.
 
Quand tu repères une petite bête qui se déplace sur son bureau au travail, et que tu commences à l'encourager en silence. Vas y, tu vas y arriver ! Non, pas dans cette direction ma collègue risque de t'écraser si elle te voit..
 
On se rend compte qu'on est VG quand on connaît les horaires d'ouverture de l'abattoir du coin, qu'on pense à toutes celles et ceux qui sont en train d'être chargés comme des objets dans un camion pourri à l'autre bout de la campagne, qu'il est 6h00 du matin, qu'on se lève, qu'on va au portail comme d'habitude, qu'on attend, puis soudain qu'on les entend hurler de terreur au bruit des machines et au milieu des rires des ouvriers, qu'on sait qu'on ne peut rien faire pour eux, que ça recommencera la semaine suivante et que tout le monde (ou presque) s'en fout.
 
C'est vrai ? Souvent les abattoirs sont placés loin pour cacher tout ça, justement..
 
En fait, je suis semi-nomade et n'ai donc pas de "chez moi" fixe.

Dans la ville où j'envisage de passer plusieurs mois, il y a un petit abattoir communal, directement au bord de l'avenue principale, entre plusieurs entreprises. Derrière il y a un champ et une petite route.

Les abattages se font en début de semaine, tôt, jusqu'en milieu de matinée. Il y a peu de passants. Personne n'entend les animaux à mon avis (même les gens qui passent en voiture). Il y a des logements pas très loin, je ne sais pas si les habitants s'en aperçoivent.

Je les entend parce que j'y vais, parce que je n'ai pas envie d'oublier la réalité quotidienne. Que ces agneaux, ces chevreaux, ces porcelets ne restent pas des idées, des concepts humains, que j'utilise (et que tout le monde utilise) dans les débats sur internet ou en dehors, en écrivant de simples mots et en déblatérant de grandes et élégantes théories.

Je vais les voir pour qu'ils restent dans le domaine du sensible, du concret.

J'y serai peut-être demain matin si j'ai le courage. J'aimerais bien commencer à photographier, à enregistrer, pour montrer à tout le monde que derrière les jolies photos pittoresques des dépliants touristiques, les images de produits du terroir et les menus de restaurants, se cache l'horreur que plus personne ne veut voir.

Je me sens tellement seul face à ça, bordel ...
 
Si tous les véganes vivant à proximité des abattoirs (ou pas d'ailleurs) faisaient ce que tu fais, par solidarité, empathie et souci de témoigner, je pense que ça changerait quelque chose. Peut-être qu'un moyen de neutraliser cette horreur et de te sentir moins seul face à ça est d'aller au bout de ton projet et d'en parler, ici ou ailleurs. Je te souhaite du courage en tout cas.
 
Hier soir, j'ai vu qu'une araignée avait fait ses petits chez moi. Elle était là au milieu de se toile, entourée d'une vingtaines de micro-araignées. J'ai fait : "trop mignon".
Avant je me sentais seule à avoir ce genre de réaction. Maintenant, je sais qu'il y a plein de végé qui réagissent comme moi.
 
Je me rends compte que je suis vegan quand...
Quand... Je sautes de joie car mon interlocuteur m'annonce qu'il est vg aussi. :YE:
Quand... Je me fais la réflexion que l'étalage de légumes est quand même vraiment trop petit. :anger:
Quand... Je me fâche avec une adulte sur "Faut-il faire mourir la guêpe en l'enfermant dans une bouteille vide ?"
Quand... Je bouillonne intérieurement car j'entends mon père accueillir les invités à coup de "Ce soir, y aura pas de cuir au repas... C'est triste hein ! Ma fille est vegan. Bon, elle risque pas de manger le canap' au moins." et que je dois supporter les adultes omnivores "Mais tu fais attention aux carences au moins hein !? Et, tu penses quoi du cassage de boucherie ? Waou t'es vachement forte hein ! Moi j'adooooooore la viande, je sais déjà que je pourrait pas vivre sans, patati et patata..." Surtout qu'une fois je me barre pour vaguer à mes occupations, je les entends dire à mes parents de surveiller ce que je fais, pas que je devienne trop adepte du méchant mouvement abolitionniste. :facepalm:
 
Ils finiront par s'habituer :) Dans le meilleur des cas, ils seront amenés à réfléchir sur leurs propres pratiques.
 
Balika":b0ys05ck a dit:
Je me sens tellement seul face à ça, bordel ...
Dis toi qu'on est tous derrière toi, même si pas physiquement présent pour t'accompagner.
Cette année pour la première fois je fais un don à L214, je me dis que c'est utile pour les gens de terrain qui ont le courage de faire ce que je ne pourrais pas.
 
… quand ton chien bouffe de l’herbe (et des cailloux) et que tu te dis que tu as peut-être une mauvaise influence sur lui. ;)

H.
 
... quand tu tombes sur un documentaire traitant d'un sujet qui implique des tortures faites sur des animaux (pour l'industrie du luxe en plus!), tu es tellement remué/ée que tu n'arrives même pas à poursuivre le documentaire... Tu sais que tu es une personne non-violente, mais là t'as juste envie de tout casser dans ton appartement, tout réduire en miettes.
 
Quand tu regardes le rayon des similis au supermarché bio et que sur la rangée du dessous, tu te dis "c'est vachement bien imité quand même, les similis-poissons !" avant de te rendre compte que c'est du vrai poisson... :caillou:
 
...Quand des que quelqu'un prononce le mot "viande", tout le monde te regarde avec insistance.
 
Quand tu regardes les caddies de tes voisins à la caisse de supermarché et que tu essayer de voir quels articles ne contiennent pas de PAO. :mmm: Et en plus, avant, j'analyse aussi les sur-emballages ! :facepalm:
 
Quand j'ai commencé à dire "pauvre bête" à ceux qui me parlent de foie gras, de chasse au sanglier ou au chevreuil (à quelques mètres de chez moi, dans ma campagne) :'( ou qui me montrent un poulet emballé au supermarché.
 
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