Les chats
sont des génies.
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Il y a longtemps (certainement plus de dix ans, je n’ai donc pas les sources), j’avais vu ou lu un truc sur les relations entre le régime alimentaire et la taille du cerveau chez les singes (dont les humains). En fait, l’article de VegActu aurait pu être écrit dans l’autre sens : « Le développement de notre cerveau nous a permis de manger des fruits et des tubercules ». Explications.
Reprenons les singes. Nombre d’entre eux se nourrissent (quasi ?) exclusivement de feuilles : c’est facile à trouver (il y en a partout) mais ce n’est pas très nourrissant (et il faut en manger beaucoup).
D’autres consomment beaucoup de fruits : c’est très nourrissant mais il faut les trouver. Comme le dit la citation dans l’article : « Trouver des fruits dans les forêts tropicales n’a rien d’évident. Les arbres en produisent selon différentes périodes, leur abondance varie aussi selon les saisons. Les singes doivent alors se déplacer sur des territoires assez grands et en trois dimensions, ce qui exige des connaissances, de l’expérience, des échanges et de la communication. Ils disposent d’une carte mentale pour gérer leurs déplacements plus efficacement. »
Or ces capacités nécessitent un cerveau plus développé que si ces singes ne se nourrissaient que de feuilles. Mais avoir un gros cerveau nécessite une nourriture riche, comme celle des fruits. D’où la question : est-ce le développement du cerveau qui a permis la consommation de fruits, ou est-ce l’inverse ? Peut-être les deux en même temps : une appétence de certains singes pour les fruits a pu favoriser leur recherche, donc sélectionner des singes plus aptes à le faire ; cette aptitude nécessitait une alimentation plus riche donc a favorisé une appétence pour les fruits, et ainsi de suite.
(Notons que ça a peut-être bien favorisé des singes capables de voir le rouge [et le jaune] des fruits de loin, ce dont on n’a pas besoin quand on ne mange que des feuilles. La survivance du daltonisme chez les humains viendrait du fait que la non vision du rouge n’est pas handicapante pour un individu quand la majorité du groupe le voit.)
Le principe est pareil avec la consommation de tubercules chez le genre
Homo : il faut un cerveau plus développé pour avoir accès à l’amidon (élaboration d’outils, maitrise du feu, amélioration sociale des techniques…) mais il faut aussi des aliments riches comme l’amidon pour alimenter ce cerveau plus développé.
Et de même pour la viande, ce que l’article ne contredit pas. C’est juste que, selon les lieux et les saisons, il est plus simple de trouver de la viande ou du poisson que des fruits et tubercules dans une société non agricole. Ça se lit même
dans l’ADN.
H.