Des actes individuels

Zigzag

Broute de l'herbe
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Une question de Politiscales (le test d'opinion politique) m'a semblée intéressante et peut se rapporter au véganisme :

Les changements individuels peuvent provoquer des changements de société.

Un ami, tout en étant presque végétarien (il consomme de la viande lorsqu'il est invité) reproche au véganisme de n'être qu'un changement individuel : ce n'est pas en arrêtant les produits animaux chez soi qu'on aura une chance de mettre fin à l'élevage. Il a donc répondu non à la question ci-dessus. Certes, il y a un aspect économique (le boycott), mais à notre échelle, c'est insignifiant. Le véganisme en soi n'est pas politique, ce sont ses extensions (l'antispécisme et l'animalisme) qui le sont. Le véganisme relève de la sphère privée, l'antispécisme et l'animalisme, de la sphère publique.

Mais peut-on seulement compter sur la sphère privée pour provoquer un changement ? Une autre question de politiscales, assez proche, dit : c'est par la consommation (et non par des lois) qu'on change les choses (ce n'est pas le texte exact, mais peu me chaud, le sens est le même). Autrement dit : qui vient en premier, des moeurs ou de la loi ? (une question très classique parait-il).

Bref, je voulais savoir ce que vous en pensiez : changement individuel, changement social... ?
 
Salut

Je pense qu'il ne faut pas sous-estimer les conséquences des actes individuels car ils s'inscrivent dans une certaine mécanique d'"effet papillon". En effet, notre comportement changé fera interroger à + d'un/notre entourage et ces derniers également...

Cette dynamique individuelle est complémentaire aux associations/penseurs/militants/politiques pour éventuellement arriver à un changement de mœurs total.
 
Si les changements de comportement individuels ne sont pas à jeter (ils sont importants pour montrer que c'est possible et entamer une prise de conscience, et pour déjà ne pas reproduire les problèmes à son échelle individuelle), pour moi ils montrent rapidement leurs insuffisances, se heurtant à d'autres comportements individuels récalcitrants, à des habitudes tenaces et/ou difficiles à changer, et surtout à des intérêts économiques puissants (je pense ici à la lutte contre le déréglement climatique ou au véganisme, mais également à la lutte contre toutes formes d'exploitation et de discrimination).
A un moment, il faut en passer par de nouvelles lois et/ou réglementations.
 
Arrêter de maltraiter et de tuer des animaux n'est pas un choix personnel, c'est une question politique. Et l'exiger à "haut niveau", en demandant des lois qui punissent les actes de violences sur les animaux, permet de donner une vision plus claire : en tant que végane/animaliste je ne veux pas juste être en accord avec mes valeurs, je veux, en plus, qu'en tant que société on cesse ces violences.

C'est d'ailleurs bien dommage que la MFA soit annulée cette année. Déjà qu'en étant 3-4000 seulement sur une population "végane" de plusieurs dizaines de milliers de personnes, c'est un peu déprimant, la cause n'a pas une très grande visibilité.

Je pense d'ailleurs créer une asso (ou une antenne d'asso existante) dans ma ville. J'en ai marre de juste "montrer l'exemple".
Maintenant, nous sommes deux (avec ma compagne) et il y a plein de sympathisants potentiels.
 
Sur la question: qui vient en premier, les moeurs ou la loi? Je pense que les moeurs anticipent presque toujours la loi, même si cela concerne une minorité dans un premier temps. Des recherches tendent à prouver qu'une minorité consistante peut avoir un impact important sur les remises en causes profondes et intimes des gens, même si ces minorités dérangent et passent pour incompétentes dans un premier temps (et surtout dans ce cas car ceux de la majorité ne peuvent pas s'empêcher d'y penser malgré tout). C'est vrai que c'est parfois décourageant d'avoir l'impression d'agir dans son coin, mais personnellement je me rassure en me disant que ce n'est qu'une étape avant un tournant sociétal plus concret qui passera par la loi.
 
Hello ! J'ai l'impression comme le disait Nocciola, qu'il y a un moment où quand suffisamment de personnes franchissent le cap, ça crée un point de "bascule" en quelque sorte... A partir d'un nombre de personnes "charnière" il se peut que les choses basculent vraiment dans la normalité je pense par rapport au véganisme. Ca sera sûrement vu comme normal un jour de ne pas manger d'animaux sans nécessité, juste "pour le plaisir", on aimerait juste que ça aille plus vite quoi... ^^'
 
Je suis d'accord avec ce qui se dit ici, les deux vont ensemble : juste le changement individuel restera insuffisant car jamais il y aura l'entièreté de la population qui l'adoptera. Mais bon la loi viendra une fois qu'on aura suffisamment de poids.

Et je suis d'accord avec Balika, aujourd'hui le véganisme est vachement vu comme un style de vie... Le style de vie est une conséquence logique de l'idéologie mais le véganisme a une visée politique (au sens modifier la vie de la cité). Et ça peu de gens le comprennent d'où les "ouais ils veulent imposer leur style de vie c'est des méchants extrémistes"... oui enfin TOUT activiste politique veux imposer sa vision du monde au reste de la population, une personne de droite a une certaine vision du monde idéal qu'il souhaite voir prendre forme, idem pour une personne de gauche, ou une personne de n'importe quel parti, c'est un peu la définition de la chose. Mais bizarrement pour nous on s'offusque, justement je pense à cause de cette incompréhension, d'où les "respectez mes choix personnels". Après qui sait peut être que le côté "style de vie" refroidit moins les gens et les fait plus facilement s'intéresser au véganisme, pour prendre conscience des enjeux plus tard? Je sais pas

Après honnêtement je suis assez pessimiste et je pense soutenir une cause perdue. J'entends souvent l'analogie du type "l'esclavage était considéré comme normal à une époque il ne l'est plus aujourd'hui. Le droit de vote réservé aux hommes de même. Il en ira de même avec l'exploitation animale."
Sauf que le truc c'est que dans ces cas-là les opprimés pouvaient peser dans la population et se battre, faire des mutineries, des sabotages, faire pression ect... En gros les effectifs des personnes contre ces choses-là pouvait certainement gonfler plus facilement puisque les opprimés constituait une partie du groupe effectuant la pression politique (excusez moi de la maladresse j'ai pas de connaissances en histoire haha. Mais en gros ce que je veux dire c'est que si les peuples réduits en esclavage ou les femmes (donc les opprimés) n'auraient pas rejoint les rangs de ceux qui combattent pour le changement, je pense que aujourd'hui ces trucs existeraient encore... Ils ont pas été abolis juste par une prise de conscience morale des oppresseurs.)
Après sur le très long terme (plusieurs générations) qui sait...

Donc oui non je ne sais pas du tout ce qu'on pourrait faire pour que les choses changent, mais notre combat présente quand même l'énorme désavantage de ne pas avoir les opprimés dans nos rangs, et donc d'être ridiculement peu nombreux. Or pour changer les lois en étant peu nombreux ça va être compliqué.

On est tellement ridiculement peu nombreux et allant à l'encontre d'une vision du monde dominante et tellement "évidente" que moi même je me remets tout le temps en question et j'ai très souvent l'impression d'avoir loupé un truc ou d'avoir tort... alors que quand je me pose et que j'y réfléchis vraiment j'ai vraiment l'impression que notre position est bien plus cohérente et moralement préférable que la leur.

Après j'aime bien l'idée que tu présente Nocciola (en plus d'avoir un pseudo et un avatar qui me rappellent une tartinade délicieuse 🤤), selon laquelle une minorité pourrait déranger une majorité qui ne pourrait s'empêcher de penser aux idées de la minorité. Peut être que ça pourrait le faire sur le long terme qui sait.
 
Tout à été dit. Je sais personnellement que c'est le fait que je sois devenue végétarienne puis végétalienne qui a poussé des personnes de mon entourage a réduire considérablement leur consommation de viande. De tous les jours, ils sont passés à une à deux fois semaines. Les légumes sont beaucoup plus présents dans l'alimentation familiale.
Bon je n'ai toujours pas réussi à diminuer la consommation astronomique de viande de mon conjoint mais ça viendra !
Les actes individuelles influencent selon moi.
 
Je suis aussi d'accord que les actes individuels peuvent avoir de l'influence. Après être devenue végane, j'ai pas mal de gens autour de moi qui ont réduit leur consommation de viande, voir quelques uns qui sont devenus végétariens (alors que j'ai strictement rien fait pour les convaincre). Donc les actes individuels sont importants, ça permet de montrer à nos proches que se débarrasser des produits animaliers, c'est possible et pas si compliqué qu'on veut nous le faire croire.

Par contre, je suis d'accord qu'il faudrait davantage mettre en avant l'antispécisme dans le mouvement végé. A mon avis, on arrivera jamais à un changement radical du système actuel si on ne remet pas en question la relation homme-animal dans sa dimension morale et philosophique.

Le problème, c'est qu'une partie des végétariens ou végétaliens ne sont pas antispécistes, et que le militantisme est peut-être centré sur des choses plus pragmatiques ( sauvetage d'animaux, protection des éco-systèmes, publications de recettes vegans etc.). Je pense qu'il y a aussi peut-être une volonté de la part des adversaires du véganisme à tenter de dépolitiser le mouvement, en faisant passer ça pour une mode superficielle de "bobos hipster individualistes qui achètent des plats industriels au tofu", plutôt que comme un mouvement avec une vraie profondeur au niveau des idées.
 
Je suis d'accord avec le fait que les adversaires du véganisme tentent de le dépolitiser. La plupart, lorsqu'ils expliquent que le véganisme est un choix personnel, un mode de vie que l'on peut respecter à condition que les végans respectent aussi le mode de vie omni, ne prennent pas en compte la dimension politique, voire la nient.
En repensant la place des animaux dans notre société, en cherchant une libération animale, on vise évidemment tous les producteurs et consommateurs. Bref, c'est plus global qu'un mode de vie, et c'est pour cette raison que je préfère me dire antispéciste que végan (végan=mode de vie, antispécisme=politique).
 
A la question qui est posée dans le premier post, j'ai envie de répondre par une citation de Gandhi : "Be the change that you want to see in the world."

C'est en se changeant soi-même, en faisant des efforts que l'on contribue à faire changer les mœurs et les comportements autour de soi. Des actes individuels s'additionnent pour devenir des actes en groupe. Des rencontres se font, des gens s'inspirent mutuellement, se rassurent et se confortent dans leurs choix.

Je pense que le véganisme, c'est avant tout une prise de conscience individuelle, personne ne peut te dire, te forcer ou te convaincre de son bien-fondé, c'est à chacun de le comprendre. Mais plus on est à le comprendre, plus on peut avancer ensemble. C'est comme ça que je le vois.
 
Je suis d'accord avec le fait que les adversaires du véganisme tentent de le dépolitiser. La plupart, lorsqu'ils expliquent que le véganisme est un choix personnel, un mode de vie que l'on peut respecter à condition que les végans respectent aussi le mode de vie omni, ne prennent pas en compte la dimension politique, voire la nient.
En repensant la place des animaux dans notre société, en cherchant une libération animale, on vise évidemment tous les producteurs et consommateurs. Bref, c'est plus global qu'un mode de vie, et c'est pour cette raison que je préfère me dire antispéciste que végan (végan=mode de vie, antispécisme=politique).

Je pense que dorénavant, je dirai ça !
Montrer qu’on n’est pas d’accord avec tout le système et pas juste « je ne mange pas de produits animaux parce que ça heurte MA sensibilité » (Et que du coup les autres se disent « tant qu’elle me dit pas quoi bouffer elle fait ce qu’elle veut » xD
 
Les grands magasins (intermédiaires) n’ont rien contre les autres régimes alimentaires, tant que ça rapporte. C’est pour cela que ce qui fera avancer la cause est individuel. Plus il y aura de demandes, plus il y aura d’offres. Mais au niveau santé, il vaut quand même mieux faire ses portions soi-même. Les additifs du vegan transformé peuvent pires que ceux des autres aliments transformés. Les aliments de base sont en soit les mêmes (riz, millet, huile, lentilles, champignons séchés ou frais, légumes). Les légumineuses broyées sont plus digestes que les autres (spécialement lentilles corail, vertes, béluga). Les pois et haricots doivent être très cuits pour devenir digestes. Penser aux casseroles hautes à double-fond pour les grosses quantités à congeler en petites portions. Munissez vous de bacs à glaçons avec couvercles, en silicone, faciles à démouler. On peut, soit, prélever la quantité voulue (veyo, ceth), soit tout démouler et mettre dans un conteneur écologique en verre ou inox haut avec couvercle posé en bambou ou silicone. Ensuite il suffira de soulever le couvercle pour prélever la quantité voulue avé une pince à glaçons.
 
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