Pourquoi les végétariens ne le sont pas dés l'enfance?

Gerusha

Jeune bulbe
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C'est très rare j'ai l'impression et je trouve ça super paradoxal que la plupart le soient devenus à l'âge adulte.
Bref,depuis que j'ai découvert,vers l'âge de 6-7 ans,ou plutôt que j'ai accepté de voir la vérité,que la viande,le poisson,étaient des êtres vivants qu'on avait buté ,j'ai dit à ma famille que je mangerais pas de viande,sans mauvais jeu de mot c'est mort.Et à chaque repas,enfin non pas chaque repas mais quand même assez régulièrement,je leur ai pris la tête avec ça,disant que c'était un animal tué pour ça,que c'était horrible,et quand je suis arrivée au collège,mon médecin a cédé.
Du coup,ça me pose deux problèmes:
je suis dans l'incapacité totale de comprendre les gens qui mangent de la viande,et plus encore,ceux qui sont devenus végétariens qu'après le collège,ou qui ne le sont qu'à cause des conditions des animaux et qui développent ensuite l'habitude.Encore une fois je ne parlerai pas du véganisme,parce qu'il est vraiment le fruit d'une réflexion pour le coup.
Et de deux:pourquoi les gens ne développent pas des convictions dés l'enfance?C'est pourtant un raisonnement assez infantile,instinctif,qui pousse les gens à le devenir:le refus de tuer les pauvres petits animaux.Quand tu grandis tu perds justement tes illusions à cet égard,non?
Et puis entre nous,ce qui m'achève de me convaincre du bien-fondé de ce régime,c'est que quand tu bouffes un animal,tu lui offres les toilettes comme dernière demeure.Je trouve ça immonde. <br /:><:br /> — Le 26 Déc 2017, 00:35, fusion automatique du message précédent — <br /:><:br /> Je savais pas pas du tout où mettre le sujet ailleurs,je laisse les modos le déplacer (=
 
Je suis d'accord avec toi, Gerusha, ayant commencé à refuser la viande vers l'âge de 4 ans et subi des pressions, des manipulations et des mensonges pour en avaler pendant des années. Ca fait donc 26 ans que j'avais un régime "ovo-lacto-végétarien" et 1 an pour végétalien.

Sur le pourquoi la majorité des personnes mangent de la viande malgré qu'elles savent (en gros) ce qu'il y a derrière, j'imagine que c'est le conditionnement, les pressions familiales, l'habitude, etc.

Comme on t'apprend à apprécier le fromage qui pue, l'alcool qui brûle, le tabac qui fait tousser - donc malgré la répulsion première et "instinctive" - notre entourage nous apprend à apprécier des bouts de cadavres pleins d'os, de nerfs, de gras et de sang. Le premier argument des mangeurs de viande c'est "J'AIME trop la viande pour arrêter". Addiction gustative ... "J'aime trop le fromage", "J'aime trop la cigarette", "j'aime trop l'alcool", c'est pareil !

Je pense que si on regarde de près, beaucoup d'enfants refusent la viande à un moment, quand ils font ce fameux lien entre le contenu de leur assiette et les animaux, mais que leur entourage les force à aller au delà de la répulsion en les "forçant" un peu : "Mange ta viande, tu as besoin de viande, il faut en manger pour grandir et être fort, mon chéri".

Le cerveau humain est bien foutu et on peut faire rentrer dans le crâne d'un enfant quasiment n'importe quoi, ça aura tendance à rester imprégné et à s'auto-valider.

J'essaie de trouver des enfants végétariens "capricieux" auto-proclamés (comme moi) mais je n'en trouve pas beaucoup en réalité, par rapport à la population totale de végétariens et végétariennes. Il y a un sondage sur l'âge à laquelle on est devenu végétarien sur le forum.
 
Gerusha":iyxrp7vw a dit:
Et de deux:pourquoi les gens ne développent pas des convictions dés l'enfance?C'est pourtant un raisonnement assez infantile,instinctif,qui pousse les gens à le devenir:le refus de tuer les pauvres petits animaux.Quand tu grandis tu perds justement tes illusions à cet égard,non?

Le carnisme ? Comprendre le conditionnement social qui fait que nous sommes dans des sociétés ou on mange des animaux. Nous sommes élevés dans ce milieu et la "table" est un pilier de nos relations sociales. Donc la majorité des gens "suivent" sans se poser de questions.

Et comme le dis justement Balika, ce n'est pas propre à la consommation carnée mais à tout. Pourquoi est-ce que les gens sont friands de junk-food, sucreries, d'alcool et autres (je plaide coupable à tout ceci votre honneur) ? Simplement parce que ce sont des activités et/ou dérives qui sont acceptés socialement et qu'on réalise avec ses cercles sociaux.

Je ne croit pas connaitre beaucoup de veg qui l'ont été dès leur enfance de leur propre chef par éthique animale. Par contre, j'en connais plusieurs qui le sont car leur parents sont eux-mêmes veg et qui expliquent très bien pourquoi ce refus.
 
Oui,c'est vrai,mais les enfants le savent pourtant que ce sont des animaux,et ça ne semblait pas les choquer plus que ça quand j'étais à l'école primaire qu'on bouffe des animaux.C'est pourtant à cet âge qu'on devrait avoir la pitié naturelle dont parlait Rousseau.
Du coup,je suis dans la situation étrange de ne pas comprendre du tout les gens qui mangent des bestioles.Je ne peux pas les comprendre tout simplement parce que ma prise de conscience m'est venue dés le plus jeune âge de façon très naturelle.
 
Je n'ai jamais eu aucun raisonnement de ce genre avant mes 19 ans. Jamais. Pas une fois. Ni enfant, ni ado. On "mangeait de tout" dans ma famille, il n'y avait aucun végé dans mon entourage, ça ne me venait pas à l'esprit de remettre tout ça en cause. Pourtant je savais, oui, comme tout le monde. J'ai fait aussi ces diverses remarques "j'aime trop la viande", "je ne comprends pas comment font les végés", "c'est bizarre", "moi je pourrais pas". J'ai peut-être même dit que c'était extrême, lorsque j'ai appris ce qu'était le véganisme.
Et puis un jour, j'ai commencé à me réveiller. Au bout d'un moment, je me suis rendue compte que je n'achetais plus de viande et que je n'en mangeais qu'à l'extérieur, par commodité. Je ne sais pas trop quelles étaient mes convictions. L'éthique animale, si j'en étais désormais consciente, ne me préoccupait pas outre mesure. C'était un état très passif en somme. Ma réflexion a évolué, de manière relativement lente, pendant 1 an et demi, jusqu'au déclic final qui s'est fait, lui, du jour au lendemain. J'étais végane, et bien malin celui qui aurait pu prédire cela ne serait-ce que quelques années plus tôt.
Je n'éprouve pas de culpabilité rétrospective à ne pas l'avoir été plus tôt. Je ne vois pas à quel autre moment de ma vie le déclic aurait pu se faire. C'était tout simplement impossible.

Je pense que pour amorcer ce genre de réflexions, surtout si jeune, il faut un terreau, une intervention extérieure (une parole, une image), même minime. Sinon, l'habitude, les normes sociales, etc, font que cette réflexion devient quasiment impossible. Et pour ceux qui y parviennent tout de même eh bien... Bravo. Ca témoigne d'une grande liberté d'esprit, que personnellement je n'ai acquise qu'adulte, du moins sur ce sujet-là.

Donc ça ne m'étonne pas que la plupart de ceux qui amorcent un tel changement de vision dans leur vie ne l'aient pas fait dès leur enfance.
 
D'accord,merci pour ton message,c'était intéressant.Du coup j'en viens à cette question où je voulais venir:pensez-vous que ma neuroatypie peut avoir joué un rôle dans cette liberté de conscience?
 
http://www.cahiers-antispecistes.org/me ... -carnisme/
http://www.cahiers-antispecistes.org/aimer-ou-manger/
Ca peut sûrement t'intéresser, si tu n'as pas déjà lu ces théories.

Personnellement, je suis un peu comme Aslanthe;
Je n'ai jamais été en contact avec des animaux pendant mon enfance, je n'ai jamais cotoyé de végéta*iens, pas de dégoût particulier des produits animaux et je n'ai pas eu un esprit spontanément assez critique pour le comprendre tout seul.
C'est comme s'il n'y avait aucun lien entre la nourriture dans l'assiette, et l'animal d'où elle provient.

Par contre dans le peu de réflexion que je pouvais avoir sur le sujet, j'étais consistant; je ne voyais aucune raison de bouder la viande de cheval/autre animal, voire même d'humain (en supposant pour celui-ci qu'il n'y ait pas de lien entre mort de l'humain et consommation de sa chair... ce qui en soit est inconsistant vis à vis du traitement des autres animaux... n'ai je pas dit que je n'avais pas beaucoup eu de réflexion sur le sujet ? :) ).

Par contre, les choses ont commencé à changer le jour où il fallait que j'achète ma propre nourriture en mangeant seul chez moi. Le fait de devoir spécifiquement acheter, qui implique nécessairement pour moi de se demander les conséquences derrière, plutôt que de se voir servir un morceau de viande, ça a bouleversé un peu mon rapport à la nourriture, et ça m'a permis d'éveiller certains liens bien cachés.
Je me suis donc mis à manger des crêpes à base de lait et d'oeufs, parce que le lien était pas assez direct à mes yeux :><: .


Finalement, peu de temps après je tombais sur des vidéos et discours expliquant ce qu'étaient le spécisme et le véganisme, et... voilà !
Je ne peux honnêtement pas affirmer que j'aurais changé si on m'avait fait une démonstration éthique de l'inconsistance de manger de la viande, même si elle m'aurait probablement convaincu. J'aurais sûrement changé par contre si on m'avait invité à voir les conséquences de mes actes alimentaires.

On l'affirme jamais assez, mais l'humain n'est pas un animal rationnel.

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C'est difficile de répondre exactement à ta dernière question; c'est difficile à définir, la neuroatypie.
Ta situation, si je comprends, c'est celle d'une personne avec un sens critique, un sens de la justice, et un courage (compris comme capacité à aller à contre-courant de la doxa oppressante), supérieurs aux autres.
Est-ce que ces trois choses sont dues à une différence fondamentale dans la formation du cerveau et de ses connexions (des neuroatypies)? Ou est-ce que c'est simplément la variabilité génétique des différents individus entre eux, qui dotent certains davantage de ce que j'ai cité au-dessus, et d'autres moins, indépendamment d'une neuroatypie ?
Peut-être que parmi ce que tu appelles les neuroatypiques, il y a une proportion plus importante de compatissants ?


Je ne sais pas non plus dire si la question de la cause de ton rejet personnel a vraiment une importance.
Ce dont je suis persuadé, c'est que la majorité des individus ont la capacité intellectuelle de rejeter l'exploitation animale, même si c'est d'une façon imparfaite. Le conformisme, ça peut changer de camp rapidement.
Pour ceux qui ne le feront pas, il y aura toujours la Loi en dernier recours. Il ne faut pas s'attendre à pouvoir déconditionner tout le monde.
 
Je me suis aussi demandé s'il n'y avait pas une prédisposition personnelle, une sensibilité particulière, une caractéristique du cerveau, un gène, etc ...

Plus simplement, j'imagine qu'il y a un événement (ou un groupe d'événements) déclencheurs qui effectivement choque l'enfant et l'amène à réagir, prendre conscience. Tout le monde n'est pas en contact avec ce genre d'événement qu'on voit plutôt à la campagne.

Si on diffusait les vidéos L214 dans les maternelles, je pense que ça aurait un petit impact ... ^^

Me concernant, c'est peut-être la proximité avec la détresse, le sang, les organes et la vermine qui m'a amené très tôt à comprendre le problème. Je me souviens des poissons qui essaient de retourner dans l'eau en sautant, des animaux qui s'enfuient dans l'herbe, des coups de fusils, des cadavres avec les larves qui grouillent pour les nettoyer et surtout ce sang qui coule lorsqu'il faut "préparer" les poissons, les lapins, les poules. Quelle horreur ...
 
Bon, alors, 2 gros points :
1° tu associes ton végétarisme dans l'enfance à ta neuroatypie.
J'ai donc fait quelques recherches sur ce mot, vu que tu ne l'expliquais pas :
La neuroatypie ou neurodivergence concerne alors les êtres humains présentant des différences neurologiques, donc n’appartenant pas à la norme dominante
Ces « différences neurologiques » comprennent :
TDA/H
trouble bipolaire
dys-(lexie, calculie, praxie…)
schizophrénie
maladie de Parkinson
trouble du spectre autistique
syndrome Gilles de la tourette
Sociopathie
Cette liste est non-exhaustive
Source : https://gedeonistalking.wordpress.com/2 ... -que-cest/

Sur ce point, je ne comprend pas trop pourquoi ce genre de différence ferait pencher la balance. + enclin à rejeter les normes sociales ?

2° Concernant le végétarisme dans l'enfance : je vais répondre pour mon cas perso.
Oui, j'ai fait le lien entre les animaux et la viande. Seulement : A. Je ne connaissais pas de végétarien/ne/s et je ne savais même pas que c'était possible pour les humains de vivre sans manger de viande. B. Donc oué, au cours d'un repas, t'apprends que tel aliment, c'est tel animal, mais qu'à table il y a juste : de la viande, des frites et... les choux de Bruxelles que tu n'aimes pas :oops: , soudainement, le fait de se nourrir uniquement de frites et de plein de choux (ou tout autre légume que t'aimes pas) est extrèmement démotivant. Et même si mes grands-parents me disaient qu'à leur époque, on ne mangeait de la viande qu'une fois par semaine (parce que c'était trop cher pour en manger tous les jours), je savais que c'était possible de vivre en n'en mangeant qu'une fois par semaine, mais que d'un autre côté, devant le plat de haricots verts, mon grand-père qui disait que "les haricots, c'est la viande du pauvre". Petite, je n'aimais pas les haricots verts...
 
Je comprend ton questionnement et je vais t'expliquer comment cela s'est fait pour moi qui suis devenue végétarienne à 22 ans avec déjà l'envie de l'être plus tôt.

Personnellement, j'ai longtemps pensé (comme on essaie de nous l’inculquer) qu'il fallait manger de tous les groupes d'aliments (cf. cet espèce de camembert où l'on te présente les familles d'aliments à l'école primaire) pour bien grandir et être en bonne santé.
Dans mon entourage aucun végétarien, hormis des pseudo-passages végétariens de quelques amies surtout pour défier l'autorité parentale, et qui sont partis aussi vites qu'ils sont arrivée. Moi au collège à la cantine j'ai eu des périodes je ne mange pas la viande aussi.
Et puis j'avais lu une interview d'une chanteuse qui disait qu'elle était végétarienne, mais qu'elle prenait pleins de pilules pour compenser, donc clairement ça ne m'a pas donner envie.

C'est sur le tard que j'ai compris qu'on pouvait l'être sans risquer pour sa santé, bien au contraire, et que les animaux ne vivaient pas pour nous servir.
Je dirais que la première personne vg que j'ai rencontré ça remonte à l'époque du lycée.
Ensuite j'en ai rencontré de plus en plus dans mon parcours de bénévole dans la protection animale, et c'est comme ça que j'ai commencé à douter de ce que je croyais vrai et que je me suis énormément documenté sur le sujet.

Mais je dirais que j'ai pendant très longtemps eu un problème avec le fait de manger des animaux sans pourtant trouver la solution.

Je pense que quand tu es enfant, il faut qu'en même un sacré caractère pour aller à l'encontre de ce que l'on t'apprend et de ce que tes parents font.
 
Je suis asperger donc clairement moins sensible aux normes sociales,je pense que c'est ça.Le déclic ça a été quand j'étais gamine,j'ai lu max et lili apprennent comment on fait les bébés et dedans ils tuent un mouton dans une ferme pour le mettre sur la broche,et ce sont les gosses qui justifient ça.J'étais en mode "assassin!meurtrier!"
Puis quand j'ai vraiment fait le lien j'ai juste dit non.
 
Quand tes parents te forcent à rester devant ton assiette jusqu'à ce qu'elle soit vide, même si tout le monde a fini depuis des heures, ou qu'on te dit que tu finiras ton assiette au goûter, ou qu'on te dit que si tu ne manges pas ta viande il faudra t'envoyer à l'hôpital pour te mettre sous perfusion (ce qui est totalement crédible si tes deux parents travaillent en milieu hospitalier), ben au bout d'un moment tu cèdes.
Si tu sais que tu n'as pas d'argent pour t'acheter ta propre nourriture, ça peut aussi te faire céder.
Si on te répète en boucle toutes sortes de sophisme pour accepter de manger ta viande, tu cèdes.
Si on te ment en permanence, tu cèdes (https://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3%A9rience_de_Asch). Etc.
De la même manière que tu cèdes pour ranger ta chambre, prendre ton bain, vivre chez tes parents, t'habiller avec des vêtements de fille ou de garçon, etc; s'ils haussent la voix, t'humilient, te menacent de t'abandonner, de te frapper et le reste. Voire pire. Et ce ne sont que quelques exemples de ce en quoi consistent la végéphobie et la domination adulte.
http://fr.vegephobia.info/index.php?pos ... -la-viande
A mon avis, les enfants qui deviennent végétariens, ça dépend beaucoup moins d'un tempérament qui prédisposerait à ça chez l'enfant, que d'une famille qui laisse une certaine liberté de choix à ses enfants ou du moins qui oppose un refus négociable.
 
Oui c'est vrai que j'ai eu de la chance,il a suffit à mes parents d'aller chez le médecin!Bon après le médecin n'a cédé que pour la viande,j'ai continué à manger du poisson jusqu'à la première,et j'ai surtout arrêté parce que j'en avais marre des moqueries du style 'eh mais t'es pas vraiment végétarienne',ce qui n'est pas faux en soit,mais totalement déplacé venant de la part de gens qui critiquaient ce mode de vie à la base et qui donc feraient mieux de gentiment la boucler.Enfin,oui c'est incohérent,c'est même un peu spéciste dans la démarche,mais ça montre aussi qu'en grandissant je m'étais justement désintéressée de la cause animale et commençait à trouver justement ça acceptable de tuer les truites,même si je n'ai jamais pêché et ai toujours refusé de le faire,c'est comme de la chasse pour moi,ce qui montre que c'est justement en grandissant que l'on perd ses illusions.
 
C'est intéressant que tu parles des poissons. Lors de mon premier végétarisme (entre mes 15 et 21-22 ans), je l'étais devenue parce que j'estimais qu'on avait pas le droit d'élever des animaux (c'était vraiment les conditions de vie des animaux d'élevage qui me dérangeaient). Les tuer ne me choquait pas, donc la pêche et la chasse ne me choquait pas je considérait ça comme normal/ naturel. C'est pas pour autant que je mangeais du gibier, par contre encore de temps à autre du poisson parce que pas vraiment le choix.

Il m'a fallu attendre mes 33 ans pour estimer que c'était mal de tuer des animaux, que c'est pas juste, pas éthique, qu'on n'a pas le droit de vie ou de mort sur des animaux. Et je pense qu'il est extrêmement difficile d'arriver à cette conclusion tant la société dans laquelle on évolue nous dit le contraire, justifie le fait qu'on à ce droit là. Donc oui même si petit on fait le lien entre viande = animal mort, on nous explique aussi dès le plus jeune âge que c'est tout à fait normal d'en manger, qu'on en a besoin ... Donc on le fait sans trop se poser des questions.

P.
 
J'étais persuadée qu'il fallait manger de la viande et des produits laitiers pour être en bonne santé. On le répétait tellement que c'était devenu une vérité depuis bien longtemps et qu'il a fallu quelques années et moult sources sérieuses avant de défaire ce mythe à partir du moment où j'ai découvert la réalité de l'élevage. Je ne connaissais pas de végétarien, puis, quand j'en ai rencontré une, à 16 ans, c'était une fille plutôt maigre donc cela me confortait dans mon idée.

Comme Princesse, ça a d'abord été les conditions d'élevage qui m'ont horrifié et pas le fait de tuer des animaux. Je ne comprenais pas, du coup, qu'on puisse rejeter à ce point la chasse tout en continuant de manger de la viande d'élevage intensif sans problème (d'ailleurs je ne comprends toujours pas, si tu rejettes l'un tu rejettes l'autre). Quand les croyances tombent, notamment celle de "la viande c'est pour ta santé sinon tu es malade et faible et tu meurs", tuer des animaux paraît absurde et inutile (en plus d'être égoïste et barbare bien entendu). Une vision qui est renforcée au fil du temps à partir du moment où on a déconstruit les vieilles croyances basées sur "l'évidence". Parce qu'au-delà de la santé venaient naturellement s'ajouter des arguments, nuls quand on s'y arrête deux minutes, les mêmes qu'on nous ressert sans cesse "c'est natureeeel!", "les lions le font" blabla. On ne se rend pas compte qu'on n'a rien de solide hormis une armada de gens dont des médecins et des organismes officiels qui répètent la même chose, on n'est pas allé gratter aux sources pour voir si ces "vérités" sont fondées. Je n'aurais jamais boycotté les produits animaux si cela signifiait une faible santé, j'aurais fait de mon mieux pour diminuer la quantité et "limiter l'horreur". Tout le monde mange de la viande : tes parents, ta famille, tes amis, des gens intelligents et respectables qui, par ailleurs, ne suivent pas les autres "comme des moutons" alors c'est que c'est OK (je précise que je retransmets ma pensée d'alors). C'est donc que c'est la réalité de la vie qu'il faut accepter car on n'a pas le choix, car la vie n'est pas rose on le sait et des malheurs il y en a d'autres mais hélas on n'est pas chez les bisounours alors oui, il faut prendre la vie des autres pour vivre. Voilà, j'espère que ma contribution t'aura apporté un éclaircissement supplémentaire. (Elle m'aura permis de me rappeler comment je pensais et peut-être de mieux comprendre les omni qui m'entourent pour les jours à venir.)
 
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