Pers0nne
Se gave de B12
Après, ça n'est pas parce que certaines de nos réflexions/croyances sont homophobes que l'ensemble de nos réflexions/croyances est homophobe, et ça ne veut pas dire non plus qu'elles peuvent pas évoluer.MVA":1l9n4htq a dit:Pierre Rabhi, homophobe... Je croyais qu'il détestait les discriminations et respecter tout le monde!
Purée, lui, j'aurais pas cru...
Exemple : Moi, il y a 15 ans, en cours, on avait eu un débat entre élèves sur le PACS.
Un peu en suivant l'avis de mes parents, j'étais pour le PACS (puisque c'était l'époque du grand débat sur le PACS, avec tout autant de réflexions homophobes, voire plus, que pour le mariage pour tous), pas contre le mariage pour les homos non plus (alors que ça n'était pas encore le sujet), mais contre l'adoption par des couples homos.
Un autre élève était contre l'adoption, mais son argument à lui, c'était que les enfants hétéros risquaient de devenir homos... Argument que je trouvais stupide, d'une parce que je ne voyais pas pourquoi ça serait le cas, et de deux parce que même si c'était vrai, je ne voyais pas en quoi ça serait un problème, sauf à dire que l'homosexualité est elle-même un mal, ce qui n'était pas mon avis.
-Donc on voit là qu'il y a même des degrés d'homophobie.-
Mon argument à moi, c'était que je n'aimais pas l'idée que les parents choisissent pour l'enfant la situation familiale qu'il aurait. Je trouvais ça égoïste de faire passer son désir personnel d'enfant avant le bonheur de l'enfant lui-même. Parce que ce qui m'apparaissait, c'était que l'enfant de parents homosexuels allait se faire stigmatiser par les enfants de parents hétéros. Donc les parents imposaient à un enfant le fait de l'exclure de la "normalité" sociale. (C'est vaguement une des réflexions de Rabhi.)
(Je ne m'étais pas posé la question des parents homos qui conçoivent leur enfant. Je ne savais pas que ces situations existaient.)
La prof n'était pas d'accord, mais n'a pas livré d'argument (c'était la fin du cours, on n'a pas eu le temps), elle nous a juste dit d'y réfléchir.
Du coup, j'y ai réfléchi.
Et je me suis rendu compte que l'aspect que je trouve "éthiquement probablématique", ça n'est pas que des parents homos adoptants infligent l'homoparentalité à un enfant adopté, c'est le fait que les parents hétéros autant qu'homos infligent une situation familiale, une parenté et une existence à un enfant qui n'a aucune possiblité de choisir.
C'est le fait de créer un enfant, pour satisfaire un besoin de parenté égoïste, et de créer un être qui va lui-même avoir des besoins à satisfaire (ne serait-ce que le besoin d'être heureux) qui ne seront peut-être jamais satisfaits. (J'utilise le terme "égoïste" sans jugement moral, pour le coup. Le fait est qu'au moment de choisir de faire un enfant, on décide pour soi, dans son propre intérêt personnel, puisqu'on ne peut pas prendre en compte les intérets d'un individu qui n'existe pas. Je ne nie pas non plus que le désir d'avoir un enfant peut être très fort et que s'en passer peut être vécu comme un sacrifice.)
On crée des besoins au lieu de répondre à des besoins préexistants.
Du coup, je considère aujourd'hui que si les couples hétéros ont le droit d'adopter, les couples homos doivent l'avoir aussi. Et je considère également que choisir l'adoption, pour répondre à un besoin existant, est préférable au désir de concevoir.