Prosélytisme

Léna":kcvzanim a dit:
Les personnes à la gay pride (moi y compris) défilent pour leurs droits, sans clamer hétérosexualité = meurtre ;)
Évidemment puisque hétérosexualité ≠ meurtre quelque soit l'angle de vue.
Par contre les gens qui défilent contre la lapidation clament lapidation = abominable.
 
Juste un aparté.
Evitez, si possible, d'utiliser le mot pédophilie. Celui qui a construit ce mot n'en a pas bien saisi le sens.
Ce terme est construit à partir de deux mots grecs: PEDION qui veut dire enfant et PHILOS qui veut dire aimer.
Je suis pédophile puisque j'aime mes enfants. La "pédophilie" étant considéré comme une agression sexuelle, il faut dire "pédosexualité criminelle" c'est plus long mais plus exact.
 
Aparté : la majorité sexuelle est à 15 ans, pas à 18 ans.

Effectivement qu'hétérosexualité ≠ meurtre (enfin, ça dépend si on parle du système ou de l'orientation sexuelle), je voulais juste souligner que les problématiques végétariennes et LGBT étaient très différentes et du coup n'appelaient pas forcément la même forme de militantisme.
 
Nanako":hcu80hpk a dit:
Raymonde Kinoa":hcu80hpk a dit:
alors laisser les autres dans leur confort, quand cela détruit l'environnement est-ce moral?
Hum tu t'engages dans un terrain glissant... Ce qui est moral dans une culture peut sembler immoral dans une autre, ne parlons même pas des différences personnelles. Rien n'est plus subjectif que la "moralité"...

Sur ce, l'expérience des campagnes contre le tabac prouve que les méthodes choc ne marchent pas, et ont un effet pernicieux, alors que les positives rencontrent plus d'efficacité réelle...
Mais bon, chacun a sa vision des choses. :)
je comprends ce que tu veux dire, mais si la morale ne s'impose pas, il me semble que la non réaction pose problème de conscience: il y a des actions vis à vis desquelles tu ne te poses pas la question de savoir si ça s'impose ou pas comme empêcher quelqu'un de tuer quelqu'un d'autre par ex, alors que cela peut aussi être discutable....par principe
la morale est contestable oui, je l'admets et même quand j'agis j'admets la possibilité de me tromper
mais pour autant j'agis sinon je ne saurais que faire de ma conscience et de ma dignité
 
Justement pourquoi ne pas combattre dans la douceur ? (je sais ça parait antinomique mais pas tant que ça)
Faire une veggie pride heureuse pour les légumes, pour la nature et pas dans le coté "massacre de la chose". Pourquoi ne pourrions nous pas faire les deux ? Faire une partie du temps de la prévention (viande = meurtres) et une partie du temps montrer que les végés sont heureux, en forme et en bonne santé ?
Parce que juste le coté sanglant ça ne fait pas avancer les gens, on les effraient, et on passe toujours pour des triste sire ...
 
Kahte":3fe8zdkg a dit:
Justement pourquoi ne pas combattre dans la douceur ? (je sais ça parait antinomique mais pas tant que ça)
Faire une veggie pride heureuse pour les légumes, pour la nature et pas dans le coté "massacre de la chose". Pourquoi ne pourrions nous pas faire les deux ? Faire une partie du temps de la prévention (viande = meurtres) et une partie du temps montrer que les végés sont heureux, en forme et en bonne santé ?
Parce que juste le coté sanglant ça ne fait pas avancer les gens, on les effraient, et on passe toujours pour des triste sire ...
je suis d'accord, je n'ai pas du tout l'esprit militant agressif et culpabilisateur, je trouve cela inefficace sur le long terme et un tantinet intégriste
par contre quand je vois des gens maltraiter des animaux j'ai du mal à rester douce....
 
^^ là je comprends. J'ai tendance à m'énerver quand il y a maltraitance ^^ Mais comme je suis un grand gabarit on se calme tout de suite.
 
Cépafo":14tx9ky5 a dit:
lelfe":14tx9ky5 a dit:
Nanako":14tx9ky5 a dit:
Hum tu t'engages dans un terrain glissant... Ce qui est moral dans une culture peut sembler immoral dans une autre, ne parlons même pas des différences personnelles. Rien n'est plus subjectif que la "moralité"...
Tu éludes.
Est-ce moral pour toi?
Doit-on imposer sa morale ?
Non. Je trouve juste intéressant de discuter de ce qui est moral ou pas, alors que dire que la moralité dépend de chaque personne et de chaque culture, hé bien oui c'est vrai, ça mérite d'être rappelé, mais ça ne suffit pas.
Je pense que c'est intéressant, en l'occurence, de répondre à la question soulevée par raymonde kinoa: est-ce plus immoral d'utiliser une certaine forme de manipulation pour sortir de leur confort, ou de les laisser dans leur ignorance et leur aveuglement, détruire des vies?
Alors, pour vous, est-ce moral ou pas? Je demande à personne d'imposer son point de vue, mais l'expliquer me parait logique, arrivé à ce stade du débat.

Pour moi il est clair qu'amener les gens à réfléchir, c'est leur faire du bien même si sur le moment ça les amène à penser à des choses qui ne sont pas agréables pour eux. Quand je fais du "prosélytisme", je me fiche de savoir si les gens vont devenir végétariens ou non, je veux juste qu'ils réflechissent et qu'ils fassent leurs propres choix. Quitte à manger de la viande par choix et non pas sous la pression sociale ou par habitude sans vraiment savoir si c'est éthiquement acceptable pour eux. Ou encore en justifiant éthiquement ce qu'ils font déjà de peur de se retrouver en situation d'inconfort moral.
Et pourtant je sais que tout le monde n'a pas envie d'être libre.
 
c'est un peu comme de la non assistance à personne en danger, on peut toujours se dire que l'on peut ne pas l'appréhender correctement, certes, mais ce qui est impossible de ne pas se dire c'est "et si je l'appréhendais correctement est-ce moral/bien/éthique/logique/normal de me taire?"
 
Il ne faut pas oublier que le CIV, le Comité Noë et autres institutions qui défendent le massacre organisé des animaux disposent de budgets colossaux pour manipuler l'opinion publique.
En France les éleveurs font leur campagne sur la protection des animaux et les chasseurs viennent donner des leçons de protection de la nature dans les écoles!

En Autriche les élevages d'animaux pour la fourrure, les animaux sauvages dans les cirques, l'expérimentation sur les singes, les élevages en batterie et l'élevage de lapins en cage sont interdits!

Et vous savez quoi? Toutes ces avancées on les doit aux militants autrichiens qui, de plus en plus nombreux, ont été présents dans les rues à tenir des tables d'informations et faire des manif' pour dénoncer toutes ces barbaries inlassablement pendant des années.

A votre avis l'interdiction de la corrida à Barcelone a été possible juste avec des gens boycottant ce spectacle?

Quand je lis que les actions menées par les assos comme L214, l'AVF, la sea shepherd, DDA etc sont violentes et contre productives, j'hallucine!

Quelques heures de son temps par an c'est pas grand chose à donner pour les animaux et pourtant ça peut changer beaucoup de choses si nous sommes en nombre...
 
Juste en passant. Le mot éthique vient du grec (ETHIKOS= moral) qui concerne les principes de la morale. (donc bonnet blanc, blanc bonnet). Ethique est la forme non religieuse du mot moral.
 
janic":3fr89ids a dit:
Juste en passant. Le mot éthique vient du grec (ETHIKOS= moral) qui concerne les principes de la morale. (donc bonnet blanc, blanc bonnet). Ethique est la forme non religieuse du mot moral.
Humm les conceptions étymologiques des concepts utilisées aujourd'hui me paraissent assez maladroites dans la mesure où le langage n'est pas figé. L'origine étymologique d'un mot est certes un indice du sens premier, mais n'a bien souvent plus grand chose à voir avec ce qu'il est communément admis pour le mot en question, aujourd'hui. Ainsi, dans les milieux autorisés (comme dirait Coluche), on définit plutôt maintenant l'éthique comme : "une discipline pratique et normative qui se donne pour but de dire comment les êtres doivent se comporter. Elle vise donc à répondre à la question "quoi faire pour bien faire ?". La morale quant à elle est "généralement rattachée à une tradition idéaliste (de type kantienne) qui distingue entre ce qui est et ce qui doit être. L'éthique est plus souvent liée à une tradition matérialiste (de type spinoziste) qui cherche seulement à améliorer le réel par une attitude raisonnable de recherche du bonheur pour tous." Extrait de Véronique Perret (2010).
Et pour citer P. Ricoeur : "l'éthique relève du bien, la morale recouvre le domaine de l'obligation".

Je n'aime pas les définitions, mais j'ai donné celles-ci à titre d'illustration que les deux concepts sont aujourd'hui clairement différenciés en sciences sociales au sens très large.
 
C'est juste sauf que... une grande partie de la population (qui utilise ce terme) se réfère, généralement, à la définition du dictionnaire (Base commune à tous) et je doute que cette tranche de population ait des perceptions kantiennes ou spinoziennes de ce mot. Reprends les utilisations faites de ce terme sur ce site et vois si elles se réfèrent aux sciences sociales évoquées.
Pourrais tu donner un exemple concret de cette "obligation" en question?
 
Étant encore omni je dois dire que c'est précisément le prosélytisme qui me dérange le plus, et ce quelle que soit la situation, que ce soit du prosélytisme religieux, végé, ou tout simplement le militant d'un partit politique dans la rue. Ce qui m'agace c'est de devoir écouter quelqu'un qui croit détenir la vérité. Peut-être qu'être végétarien ou chrétien ou je ne sais quoi c'est détenir la vérité mais je pense qu'on n'en saura jamais rien.

Je pense que ce qui c'est de ne pas se jeter sur quelqu'un qui mange de la viande en lui disant que ce qu'il fait c'est mal et tout le blabla, mais le laisser lui même poser des questions s'il en a envie. En revanche si quelqu'un critique le fait qu'on ne mange pas de viande là oui on peut argumenter sans que ce soit du prosélytisme. Après tout si il ne voulait rien savoir il n'avait qu'à pas lancer le sujet =P

En effet agir comme ça peut paraître léger ou même lâche, et c'est vrai que c'est en allant vers les gens pour les informer qu'on devrait être le plus efficace. Malheureusement les gens n'aiment pas qu'on leur dise qu'ils ont tort, encore moins qu'on leur dicte une conduite, et ça a plus de chance de crédibiliser les végés et les faire passer pour des em...bêteurs (^^") plus qu'autre chose.
Pour l'exemple : les sectes utilisent les techniques "d'information", ils sont actifs et cherchent à recruter, et ce n'est pas pour ça qu'ils parviennent à attraper plus de monde, et s'ils le font ils n'en deviennent pas plus populaires. Alors qu'une information bien complète et accessible à tous mais non agressive (j'entends par agressive le contraire de passive) me semble plus respectable.
 
Je ne suis pas non plus persuadé que 1. la population lise plus souvent un dictionnaire ou ne s'y réfère, que bien d'autres sources qui définissent également l'éthique et la morale d'une façon (comme les religions le font par exemple, mais aussi un nombre assez important d'ouvrages, ou même en ne tapant que ces deux mots clés sur internet) et 2. que les utilisations faites sur ce forum, notamment du terme "morale" se réfère davantage à sa conception religieuse ou bien celles du terme "éthique", à sa conception étymologique, qui selon toi, revient à la conception religieuse de la morale. Je viens juste de te montrer que tu n'annonçais qu'un point de vue (sous couvert d'une justification étymologique) sur la définition de ces mots, et qu'il n'est pas forcément partagé.

Pour l'exemple d'obligation concret, (pour rester dans le sujet et ne pas donner un exemple religieux qui je te l'accorde sont légions) : idéalement pour un militant vegan, le monde devrait être vegan. Comme il ne l'est pas, il se sent obligé (dans le sens où ne pas le faire fait naître un sentiment de culpabilité (ou une envie forte) à ne pas faire savoir ce qui se passe et de ne pas le diffuser, ce qui est considéré par beaucoup comme un "crime", de pas se bouger le cul pour la cause, en résumant IV par exemple. Pour moi ça c'est une obligation, qui répond à la morale, à l'idéal, même si ce n'est pas forcément le cas pour tous les militants. Il n'est pourtant pas forcément éthique de militer, c'est-à-dire comme le dit barbux de manipuler l'opinion des gens ou bien les culpabiliser violemment. A travers ce militantisme, on ne recherche pas le bonheur de tous (rien ne dit qu'une société vegan est une société plus heureuse), mais le sien (rendre la société plus vegan me rend plus heureux).

Je suis tout à fait d'accord que bien souvent éthique et morale, dans les faits, se recoupent, puisque ce qui est morale est aussi souvent éthique, et inversement, mais ce n'est pas automatique, si tu acceptes mon exemple. Pour moi ces deux concepts relèvent de deux approches différentes du comportement humain.
 
Euh Dame fée, tu penses que la consommation de viande est un choix? Elle nous est imposée tous les jours, tu devrais relire ce que j'ai écrit ce matin et te renseigner sur ce que sont par exemple le C.I.V. et le comité noë.

La défense des animaux n'a rien à voir avec le prosélytisme puisqu'il n'est aucunement question de religion.

Sur les stands d'info on ne demande à personne, au contraire d'une religion, de croire mais de réfléchir...

Ensuite les militants autrichiens nous ont montré comment faire changer les choses et que ça plaise ou non ce n'est pas juste "en montrant l'exemple" que ça va bouger.
 
cepafo
Je viens juste de te montrer que tu n'annonçais qu'un point de vue (sous couvert d'une justification étymologique) sur la définition de ces mots, et qu'il n'est pas forcément partagé
C'est vrai et pourtant en cas de doute sur le sens d'un mot la majeure partie des gens cherchera dans un dictionnaire plutôt que dans un traité de philosophie (plutôt élitiste).
ceci dit, on peut effectivement courir d'un mot à l'autre sans jamais obtenir un sens acceptable par tous.
qui selon toi, revient à la conception religieuse de la morale
J'ai remonté le fil de mes interventions et il ne me semble pas avoir dit ça!
Tu disais précédemment:
on définit plutôt maintenant l'éthique comme : "une discipline pratique et NORMATIVE qui se donne pour but de dire comment les êtres doivent se comporter. Elle vise donc à répondre à la question "quoi faire pour bien faire ?".
Certes la notion du" bien faire" a souvent été l'exclusivité des discours religieux(souvent contradictoires). En quoi le "bien faire" dans un discours non religieux est-il différent, s'il est normatif? Ce n'est pas évident!
Pour l'exemple utilisé, je dirai moralisme plutôt que morale.Et comme je suis contre tous les "ismes"!
 
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