Que signifie "profiter de la vie" ?

MrSpock

Broute de l'herbe
Inscrit
21/7/12
Messages
131
Score de réaction
0
Voilà, j'ai une question qui va paraître étrange et sûrement stupide, mais que signifie, pour vous, profiter de sa jeunesse ou de la vie ?

Pourquoi je pose cette question ? Car de plus en plus de personnes dans mon entourage dépriment ou se plaignent de ne pas avoir profité de leur vie ou de leur jeunesse (même s'ils ont tous moins de trente ans, et souvent moins de vingt-cinq ans) et de ne plus pouvoir le faire pour telle ou telle raison.

Je trouve cela particulièrement pessimiste, mais aussi inquiétant dans la mesure où pour beaucoup, profiter de la vie semble être lié à l'assouvissement des pulsions, à la possibilité d'avoir un comportement impulsif et au fait de ne pas se poser de questions.
Souvent d'ailleurs, je lis des gens dire aux autres qu'ils vont gâcher la vie à trop réfléchir ou qu'ils ont gâché leur vie à trop réfléchir.

Je peux comprendre qu'on soit naturellement impulsif ou qu'on apprécie de passer sa vie à "ne pas se prendre la tête", c'est une manière de vivre comme une autre. Cependant, j'ai l'impression que l'apologie du court-termisme et le mythe du "carpe diem" ne sont pas du tout la clef du bonheur ni un moyen de profiter réellement de sa jeunesse / de la vie dans la mesure où il faut malheureusement penser un minimum aux conséquences (mais également dans la mesure où je ne connais personne d'heureux chez les gens vivant trop sur le court-terme, mais bon, peut-être que les gens heureux sont juste rares dans mon entourage).

L'une des clefs du bonheur, pour moi, c'est avant tout d'être soi-même, mais aussi de trouver un équilibre entre "sur le moment" et "sur le long terme". N'étant pas fêtarde de nature et plutôt du type asocial et rat de bibliothèque, j'avoue avoir du mal à concevoir que cela soit systématiquement synonyme de malheur en opposition au fait de sortir et ne jamais se poser de questions, mais je conçois qu'il s'agisse là de MA vision des choses et que ce ne soit pas le cas de tout le monde.

(Il serait assez mal venu de ma part d'imposer un mode de vie aux autres puisque j'en ai marre qu'on m'en impose un à moi, mais je cherche à comprendre.)
 
Je dirais que pour moi, profiter de la vie, c'est profiter de temps qui m'est donné pour faire ce que j'aime, que ça soit sortir, voir des potes, voyages, lire, regarder un anime/une série TV/un film, me balader, apprendre une nouvelle langue ou autre chose.
Ouais, faire ce qui me plaît sans être bloqué par les contraintes du quotidien (gagner de l'argent pour avoir un toit et s'acheter à manger, ou payer les cours que j'ai envie de prendre).
C'est pas forcément remplir mon planning de 12 000 trucs nouveaux et excitants tous les jours pour pouvoir me la péter et dire que j'ai fait telle ou telle chose, c'est juste utiliser le temps comme j'ai envie de l'utiliser, pas comme on m'impose de l'utiliser.
Je vis pas mal sur le court-terme, un poil sur le moyen terme, très peu sur le long terme.

Voilà en gros ce qu'est pour moi profiter de la vie. Profiter de sa jeunesse, aucune idée de ce que ça veut dire, on peut bien se mettre à sortir et à baiser tout ce qui bouge à 50 ans après avoir eu une jeunesse très "rangée". Y a pas d'âge pour faire des trucs qu'on estime réservé aux d'jeunz, je pense
 
Pour moi profiter de la vie c'est vivre sans remord et sans regret. :cool:
 
Trinity":2f7qqsh5 a dit:
Pour moi profiter de la vie c'est vivre sans remord et sans regret. :cool:

Vivre de telle sorte qu'il te faille désirer revivre, c'est là ton devoir. Nietzsche

C'est mon principe (et ça marche !). :)
 
MrSpock":3gu9ucpv a dit:
Vivre de telle sorte qu'il te faille désirer revivre, c'est là ton devoir. Nietzsche
:)

Tellement bien dit !
je suis fan ;)
 
Évidemment, dans le contexte ça s'inscrit dans une théorie de l'éternel retour (l'individu revivra éternellement les mêmes événements) et ça encourage donc à apprendre à apprécier l'instant plutôt que faire n'importe quoi en pensant l'apprécier un jour, du coup ça se rapproche plus de l'idée épicurienne que de l'idée hédoniste, mais ça reste intéressant de rappeler parfois que pour profiter de la vie, il faut déjà apprendre à l'apprécier (malgré les mauvais moments).
 
Je dirai que profiter de la vie, c'est essayer de rendre chaque instant le plus agréable possible, avec les limites qu'imposent le fait de vivre en société, les obligations familiales, toussa toussa...
 
Je ne vois pas du tout "profiter de la vie" comme quelque chose d'impulsif. ^^
Je prends un exemple, on pourrait très bien ne pas réfléchir et prendre la première chose à faire qui nous occupe, dormir, écrire sur le web ou regarder la télé. Et là, je me dirais, m****, j'ai rien foutu de la journée. Bref, j'avais plein de choses à faire que je voulais faire mais je les ai pas fait.
Et aussi, profiter de la vie, ce n'est pas pour autant être fêtard ou sortir, enfin, je vois les choses pas du tout comme ça. Je ne suis pas fêtarde et pourtant, je fais attention à profiter de la vie pour ne pas regretter après.
Alors profiter de la vie, pour moi, c'est être soi-même, faire les choses qu'on aime faire, dire aux gens ce qu'on veut leur dire depuis un moment mais qu'on a pas osé leur dire, faire de la randonnée, du vélo, lire, faire de la musique, voir des gens, prendre des nouvelles des gens qu'on aime, passer du temps avec ses animaux, cuisiner, s'émerveiller devant la nature, apprendre les choses qui nous intéressent mais aussi réaliser ses rêves dès qu'on peut...
Profiter de la vie, je le vois vivre comme si on allait mourir demain et ne pas avoir de regrets.
Ou aussi, profiter de la vie parce-que vu comment la société va droit dans le mur et vu comment on massacre la planète, la vie sera moins drôle dans le futur.

Sinon, profiter de sa jeunesse, c'est peut-être dit comme ça parce quand on entre dans le monde du travail, on a des horaires, moins de temps pour soi, qu'on ne peut plus bouger comme on veut, que ça devient boulot-métro-dodo, qu'on a des responsabilités, plein de soucis avec l'administration, voire une vie de famille à gérer si on décide d'avoir des enfants.
Et qu'il faudra attendre la retraite pour avoir plus de temps. Mais qu'on n'aura plus l'âge de 20 ans. Je vois pas mal de gens qui ont autour de 60 ans qui n'ont plus du tout le dynamisme que j'ai, plein de soucis de santé... avoir du mal à se déplacer...Et puis le moral dans les chaussettes.
 
La plupart du temps c'est souvent ce que je considère comme le glissement du démon de midi, une espèce de crise d'ado à rebours, et qui concerne généralement de jeunes parents qui se rendent compte qu'ils ont adoptés certaines responsabilités au longs courts peut-être un peu trop tôt.

C'est je crois aussi subjectif que la beauté et c'est une expression aussi usée et abusée que Carpe Diem, mais je crois qu'il s'agit avant tout de faire ce qu'on veut faire, et ce qu'on risque de regretter durablement de ne pas avoir fait, sans se comparer avec le voisin chez qui l'herbe a toujours l'air mieux tondue...

Pour moi profiter de la vie, c'est avant tout la mettre à profit de telle sorte qu'on ai le moins de choses à potentiellement regretter arrivé à son hiver.

Je crois sincèrement qu'on ne peut pas dire qu'on a pas profité de la vie si jeune pour 2 grandes raisons :
-la vie (et ses plaisirs, tous ses plaisirs) n'a jamais été une affaire d'âge, et même devenir parent ne devrait rien interdire de façon définitive. (sauf quand on a bien assimilé notre culture, là effectivement...)
-les jeunes n'arrivent plus à se projeter dans l'avenir et ne savent plus faire le distinguo entre le temps perdu et les investissements.

Nous vivons aujourd'hui dans une société où la pulsion et son assouvissement immédiat est prônée comme modèle de vie, hédoniste et surtout égoïste à l'extrême.
Et la plupart aujourd'hui ne savent plus que se comparer à ce référent ou à leurs connaissances vivant de façon irresponsable ou parfaitement égocentrée.

Une notion cependant que je tiens pour aussi primordiale à une vie épanouie que faisant cruellement défaut chez bien des gens : la spontanéité. "Les gens" ne savent plus l'être, ne s'autorisent plus à l'être, doivent tout calculer, on peur de faire une connerie, ou de rater quelque-chose se faisant.

J'ai des fois l'impression que "la vie" est considérée et consommée comme une télévision :
-il y a ceux qui s'en tiennent aux chaines d'information, de peur de rater une once ce qu'ils considèrent comme essentiel, ou relevant du "devoir".
-et ceux qui voudraient voir toutes les chaines en même temps, de peur de rater ne serait-ce qu'une once de ce qu'il considèrent comme un plaisir, qui seraient tous primordiaux de tester.

En tout cas perso, si "profiter de ma vie" ne se résumait vraiment qu'à m'occuper que de ma gueule, alors je serais bien content de ne pas en profiter. (ceci n'engage que moi)
 
autre façon de considérer la vie. Celle d'un apprentissage formateur pour l'étape suivante où l'hiver évoqué par v3nom n'est que la fin de cet apprentissage et le moment du bilan final (passera-t-il dans la classe supérieure ou pas?): Le karma des orientaux, les cycles de réincarnation, le paradis ou l'enfer, la résurrection pour la culture monothéiste.
 
Merci de ne pas me faire dire ce que je n'ai jamais dis : pour moi il n'y a rien après la mort que le néant total, absolu et éternel.
Je n'attends pas de "prochaine vie", je veux faire durant celle-là, autant que possible, plutôt qu'espérer une 2ème chance dans un hypothétique ailleurs. (autre argument pour ne rien foutre, ou alors pour ne faire que pour honorer son propre karma)

Certes je considère la vie comme un apprentissage de tout, sans fin, sauf la mort. Et pour moi ça ne prépare à strictement rien d'autre que ce qu'il reste à accomplir avant cette fin (qui peut surgir à chaque instant pour tout le monde)
 
V3nom":a3tzz6kx a dit:
Une notion cependant que je tiens pour aussi primordiale à une vie épanouie que faisant cruellement défaut chez bien des gens : la spontanéité. "Les gens" ne savent plus l'être, ne s'autorisent plus à l'être, doivent tout calculer, on peur de faire une connerie, ou de rater quelque-chose se faisant

Je suis globalement d'accord avec toi, sauf sur ce point car je ne suis pas de nature spontanée et me forcer à l'être me met mal à l'aise et a "pourri" mon adolescence". Cela dit, ça dépend peut-être du sens que l'on accorde à spontanéité, mais je suis quelqu'un d'extrêmement réfléchit qui se doit d'intellectualiser une situation pour la vivre (c'est peut-être pathologique, je ne dis pas).

Je trouve intéressant de voir cette différence de point de vue néanmoins, car cela montre bien qu'en fonction de nos différences de caractères, la manière dont on traite les informations et ressent les choses, on est enclin à voir la réussite différemment. Il n'y a pas de norme. :)

EDIT: Cela, puisqu'on mentionne les rêves, mon but dans la vie étant de développer ma conscience et d'apprendre quelque chose de neuf sans cesse, mais aussi d'être heureuse, j'imagine que ça aide. :)
 
J'entends par là spontanéité de caractère (s'autoriser à être soi-même) autant que spontanéité d'actes (faire telle ou telle chose plus ou moins sur un coup de tête, ou savoir se décider rapidement)

Personnellement c'est une forme d'indécision flirtant parfois avec le pathologique qui m'a souvent gâché la vie. J'essaie de me soigner...
 
V3nom":i78fykjr a dit:
La plupart du temps c'est souvent ce que je considère comme le glissement du démon de midi, une espèce de crise d'ado à rebours, et qui concerne généralement de jeunes parents qui se rendent compte qu'ils ont adoptés certaines responsabilités au longs courts peut-être un peu trop tôt.

Ah ça, c'est tellement vrai...
Et paradoxalement, j'ai l'impression qu'on nous pousse à faire ce choix, qu'on le veuille ou non.
J'en ai marre de la sempiternelle question "et toi tu veux des enfants ?" et de sa sœur "c'est quand que tu te décides à faire des gosses ?", et de l'air hébété des gens quand je dis "non, je n'en veux pas", et du merveilleux "mais enfin, tu as déjà 27 ans, faudrait y penser quand même..."
Pourquoi faudrait-il y penser ? Pourquoi faudrait-il assumer des responsabilités qu'on ne se sent pas près à assumer, et dont on a même pas vraiment envie ? Juste parce que "c'est l'âge où normalement on fait ça" ?
Non, désolée, je n'ai pas "déjà" 27 ans, j'ai "seulement" 27 ans, nuance !


Alors je dirai : profiter de la vie, c'est avant toute chose en faire ce qu'on a envie nous, pas ce que nous dictent la société, notre entourage, les médias, le bon sens, la tradition, ou je ne sais quoi d'autre.
 
C'est pas paradoxale, c'est le noeud du problème pour moi : le sacro saint et culturel schéma parental qu'on se lègue depuis au moins la première guerre mondiale, car il faut de la force de travail pour qu'une nation soit puissante. (aujourd'hui on parlera plutôt d'administrés endettés)
Associé au culte du sang familiale qu'il "faut" pérenniser coûte que coûte : donc faire préférablement des garçons, sinon le nom de la famille se perd et c'est une cadastre-ophe !)

Au travail pauvres forçats.
 
V3nom":2j1z8f5r a dit:
J'entends par là spontanéité de caractère (s'autoriser à être soi-même) autant que spontanéité d'actes (faire telle ou telle chose plus ou moins sur un coup de tête, ou savoir se décider rapidement)

Personnellement c'est une forme d'indécision flirtant parfois avec le pathologique qui m'a souvent gâché la vie. J'essaie de me soigner...

C'est donc bien plus ou moins lié à notre manière de ressentir les choses et "notre nature profonde" d'une certaine façon, je trouve la diversité du comportement humain très intéressante. :)

Mais ça me fait penser à certaines communautés religieuses qui basent leur bonheur sur la méditation ou autre activité qui semble franchement éloignée de ce qu'on pourrait rechercher en majorité, c'est "curieux", mais intéressant à observer, à quel point deux situations données n'auront pas le même impact sur les gens.

La spontanéité, ça m'évoque une capacité d'adaptation chez certains, et une impulsivité chez d'autres en fonction du contexte. Je favorise une spontanéité réfléchie (si ça a un sens), par exemple ce qui peut pousser à réévaluer ses rêves de carrière ou d'études quand il le faut pour changer rapidement d'orientation tout en tentant de garder une situation satisfaisante plutôt que changer de carrière ou d'études sur un coup de tête sans savoir où aller. :)

Enfin, il faut voir les choses comme une sorte de continuum plus que d'extrêmes bien sûr, la spontanéité n'est pas qu'irréfléchie et on peut être réfléchi sans souffrir d'une réelle absence de spontanéité. A chacun de trouver son équilibre et ce qui lui convient.

Il est vrai, je pense, qu'on est dans une société à double tranchants. D'un côté, nous sommes encouragés à ne pas trop nous poser de question (et surtout à ne pas questionner l'ordre établi, mais c'est un autre problème) et à avoir un comportement irresponsables à certains âges (?!), d'un autre, on réprime la spontanéité et les comportements irréfléchis même aux âges où cela est théoriquement acceptable.
Et au final, même les comportements "spontanés" acceptés ne sont plus tant spontanés que cela quand on se rend compte qu'il s'agit parfois de normes sociales bien définies.

(Enfin, je le perçois comme cela, c'est un peu comme la tension entre la vieille morale sexuelle et le règne de la libération sexuelle, on ne se pose pas la question de la liberté sexuelle individuelle ni de l'équilibre que chacun devrait être libre de choisir. Bon, y a aussi "faites des gosses, mais pas trop tôt." et "Vous êtes trop vieux pour faire des gosses". Et j'en passe. A voir si on veut être victimes de la société, ou acteur de nos vies après.)

J'ai une légère tendance anarchiste donc je considère que ni l'Etat ni la société n'a à imposer de normes sur la vie d'autrui tant qu'elle ne nuit pas à celle des autres, et à part le meurtre, j'ai dû mal à voir ce qui nuit fondamentalement.

Associé au culte du sang familiale qu'il "faut" pérenniser coûte que coûte : donc faire préférablement des garçons, sinon le nom de la famille se perd et c'est une cadastre-ophe !)

Il ne faudrait surtout pas leur dire qu'en France, les hommes peuvent prendre le nom de leur femme depuis 2011. Je crois que c'est aussi possible dans de nombreux pays, mais rare.
(Bah oui, "tradition", sentiment d'être émasculé, d'autres conneries du genre...)
 
Le "carpe diem" est juste selon moi, mais comme beaucoup d'autres choses, il a été détourné de son sens original. (Un peu comme dire: je suis épicurien).

Le fait de vivre l'instant présent est considéré comme la base de nombreuses philosophies.
Il ne s'agit pas pour autant de "brûler la vie par les deux bouts", en général c'est le contraire. Si tu es toujours gouverné par tes désirs, tu perds la perception de l'instant présent.

Tu n'as pas besoin de quoi que ce soit d'extraordinaire pour profiter de la vie. Le simple fait de vivre suffit. Ceci dit, de part notre nature, nous avons toujours besoin d'accomplir quelque chose.

Spontanéité: oui elle s'apprend, mais- selon moi- la vraie spontanéité ne signifie pas agir sur une impulsion (désir ou émotion), mais être guidé par son intuition, ce qui n'est pas la même chose. J'ai pour ma part trouvé deux pratiques où on peut la développer: la musique (impros jazz/ blues par exemple) les arts de combat (on passe des formes "katas" à des pratiques plus spontanées, combat libre). Je pense que certaines formes de danse doivent être aussi efficaces. En faisant cela, on se rend compte de ce qui marche ou pas, et si on fait attention à son état d'esprit, on peut progressivement appliquer au reste de sa vie.
 
Retour
Haut