Que signifie "profiter de la vie" ?

Je n'ai aucune idée de ce que signifie "profiter de la vie".
Au final, on meurt et on meurt rarement bien (si tant est que ça soit possible), alors "profité" ou "pas profité", le résultat est le même.

Par contre, ce que je me demande de plus en plus, c'est comment un végétarien pour les animaux et de surcroit un antispéciste, qui a un conscience aigüe de la souffrance et de la mort universelles constantes des x milliers de milliards de créatures sentientes qui l'entourent, peut encore trouver la force et l'envie de profiter de la vie.
(Ceci dit, je me pose la même question pour tous les humains, même les plus égoïstes.)
 
Une des façons de profiter de cette vie d'anti-spéciste par exemple, c'est ce que j'entendais dans ce que j'ai écris, c'est de justement mettre son existence à profit pour mener cette lutte. (d'autant plus quand on estime qu'on ne lutte pas pour soi)

Sinon je ne crois pas en une "nature" quelconque (profonde ou pas), mais en quelques menues prédispositions qui servent de support à tout ce qu'on acquiert de façon empirique, nos expériences (bonnes et mauvaises), vécus, éducation, traumatismes, rencontres, enrichissements, etc...

Quant à profiter de la vie "envers et contre tout", cela s'appelle l'abstraction, ou savoir reconnaitre les plaisirs simples de la vie.
Des gamins ayant toujours connu la guerre ou la famine dans certains pays y arrivent, pourquoi pas nous, qui sommes boursouflés de vanités et étouffés de confort.
 
Le "carpe diem" est juste selon moi, mais comme beaucoup d'autres choses, il a été détourné de son sens original. (Un peu comme dire: je suis épicurien).

En effet, Horace semble-t-il, penchait plus vers l'épicurisme, et cette citation hors-contexte et bien galvaudée n'avait surement pas pour lui le sens que notre société court-termiste veut bien lui donner.
 
Oui, il s'agissait davantage de savourer l'instant présent que de rentabiliser son temps libre.
(et ça m'énerve les gens qui se disent épicuriens parce qu'ils aiment la bonne chair ; non seulement c'est le contraire de ce que prônait Epicure, mais en plus il était quasi vgl...)
 
Je comparerais plus volontiers les carnistes aux onanistes.

Qu'est-ce que cet amour immodéré pour la chair cuite sinon qu'une masturbation morbide du palais, un titillement malsain de la luette...

Le carniste est à l'umami ce que le gérontophile est à la mamie...
 
Tant que ton spaghetti est végane, tu fais bien ce que tu veux avec, ça ne concerne que toi ^^
 
Personne bonjour
Je n'ai aucune idée de ce que signifie "profiter de la vie".
Au final, on meurt et on meurt rarement bien (si tant est que ça soit possible), alors "profité" ou "pas profité", le résultat est le même.
Très juste, lorsque l'on arrive à la fin de celle-ci, ce terme profiter de la vie n'a plus guère de signification.
On retrouve ces nuances de profiter de la vie dans la question: "et s'il ne vous restait qu'un jour à vivre que feriez-vous de cette journée?" et cela va des phantasmes les plus débridés jusqu'au fatalisme.Et ce qui a motivé pour ce "en profiter" se trouve alors sérieusement relativisé.

v3nom bonjour
Merci de ne pas me faire dire ce que je n'ai jamais dis : pour moi il n'y a rien après la mort que le néant total, absolu et éternel.
il ne s'agissait pas de toi en particulier, mais d'une part importante de la population mondiale.
Je n'attends pas de "prochaine vie", je veux faire durant celle-là, autant que possible,
cela t'honore!
plutôt qu'espérer une 2ème chance dans un hypothétique ailleurs. (autre argument pour ne rien foutre, ou alors pour ne faire que pour honorer son propre karma)
vision plutôt réductrice quoique pas complètement fausse. C'est un peu comme l'élève qui ne fiche rien en classe en espérant qu'il obtiendra des bonnes notes malgré tout ou que redoubler sa classe améliorera sa situation: mauvais calcul!
Certes je considère la vie comme un apprentissage de tout, sans fin, sauf la mort.
Ce parallèle avec un apprentissage est intéressant car il image bien la situation : quel est l’intérêt d’un apprentissage s’il ne débouche pas vers un métier ou ce qui a été appris pourra s’exercer.
La mort n’étant que la sanction de fin d’étude : l’apprentissage est mort, vive la vie professionnelle !
Et pour moi ça ne prépare à strictement rien d'autre que ce qu'il reste à accomplir avant cette fin (qui peut surgir à chaque instant pour tout le monde)
Beau projet, mais un accomplissement qui ne débouche sur rien : quel en est l’utilité ? C’est comme quelqu’un qui passerait sa vie à construire un véhicule et qui une fois mené à terme ne s’en servirait jamais, ni personne d’autre.
Ce que tu considères comme une fin d'autres le voient comme un simple passage. Par exemple les fameuses EMI expérimentées par des croyants ou pas.
 
janic":23wzgwox a dit:
Beau projet, mais un accomplissement qui ne débouche sur rien : quel en est l’utilité ?

C'est une vision utilitariste ou rentabiliste qui n'engage que toi Janic.

C'est ce besoin d'utilité "à quelque-chose" qui m'a toujours dérangé dans bien des situations chez une grande part de la population mondiale.

Tu as besoin d'avoir un concert en projet ou une poulette à mettre dans ton lit comme carotte pour apprendre à jouer d'un instrument ? Pas moi.
J'apprends de cet instrument parce que ça me fait plaisir, tant pis si ça n'aboutit jamais, et tant mieux si ça contente quelqu'un, quelque-part, un jour, l'espace de quelques minutes.

Tu as besoin d'avoir étudié un truc de fond en comble avant de commencer à le mettre à profit ? Pas moi.

J'apprends aussi des choses parce que j'estime que ça peut me servir à aider une cause qui m'importe, même si je pars du principe que j'aurais passé l'arme à gauche avant d'en voir ses fruits. C'est pas grave, puisque la lutte que je veux mener ne concerne pas que moi. (loin de là)

C'est ce genre de "calcul" qui est une des causes de bien des maux de notre monde je crois...

C'est bien humain ça aussi que de chercher une "raison utile" à toute chose... Tu vas pas me faire croire Janic que tu n'as jamais rien entrepris qui n'a pas aboutit, ou n'a "servit à rien" dans ta vie, autre que peut-être le plaisir (quel qu'il soit) prit en le faisant.

C'est ça aussi la spontanéité : faire quelque-chose par envie, et non par projet ourdit, étudié, fomenté, pesé et validé. (par un comité scientifico-familial ou par une voie spirituelle)
 
V3nom":2wbmskbm a dit:
C'est ce besoin d'utilité "à quelque-chose" qui m'a toujours dérangé dans bien des situations chez une grande part de la population mondiale.

Tu as besoin d'avoir un concert en projet ou une poulette à mettre dans ton lit comme carotte pour apprendre à jouer d'un instrument ? Pas moi.
J'apprends de cet instrument parce que ça me fait plaisir, tant pis si ça n'aboutit jamais, et tant mieux si ça contente quelqu'un, quelque-part, un jour, l'espace de quelques minutes.

Tu as besoin d'avoir étudié un truc de fond en comble avant de commencer à le mettre à profit ? Pas moi.

C'est bien humain ça aussi que de chercher une "raison utile" à toute chose... Tu vas pas me faire croire Janic que tu n'as jamais rien entrepris qui n'a pas aboutit, ou n'a "servit à rien" dans ta vie, autre que peut-être le plaisir (quel qu'il soit) prit en le faisant.

Bien d'accord !
Toujours foutre la rentabilité, l'utilité, l'intérêt final, le productivisme et toutes ces conneries tout le temps partout, ça me soule. Notre société est pourrie de ça, faudrait que tout ce qu'on entreprend ait un but, si possible monétisable.
"Parce que j'ai envie", "Parce que ça me plaît" sont rarement des réponses appréciées à "Pourquoi tu fais ça ?".
 
V3nom":2kyjh4f2 a dit:
Je comparerais plus volontiers les carnistes aux onanistes.

Qu'est-ce que cet amour immodéré pour la chair cuite sinon qu'une masturbation morbide du palais, un titillement malsain de la luette...

Le carniste est à l'umami ce que le gérontophile est à la mamie...

Morbide et malsain. :mmm: Faudrait-il donc limiter la sexualité à un but utilitaire ou à de l'altruisme pour avoir droit de prendre du plaisir ? Par ailleurs, je pense que tout le monde recherche un certain plaisir gustatif dans ce qu'il consomme, que cela soit lié à une certaine vision éthique ou politique du monde est une question de point de vue, mais la recherche de plaisir gustatif est toujours là et on pourrait facilement la considérer comme criticable... :whistle:

En revanche, je plussoie l'idée de non nécessité du non besoin d'utilité, pour moi la vie n'a aucune utilité cela dit... (ce n'est pas une mauvaise chose ni une idée déprimante, cela laisse la liberté de l'écrire soi-même au lieu de chercher à remplir une mission quelconque).
 
Fushichô":15pxjtbh a dit:
Bien d'accord !
Toujours foutre la rentabilité, l'utilité, l'intérêt final, le productivisme et toutes ces conneries tout le temps partout, ça me soule. Notre société est pourrie de ça, faudrait que tout ce qu'on entreprend ait un but, si possible monétisable.
"Parce que j'ai envie", "Parce que ça me plaît" sont rarement des réponses appréciées à "Pourquoi tu fais ça ?".

Pareil!
 
MrSpock":1i7oap0f a dit:
En revanche, je plussoie l'idée de non nécessité du non besoin d'utilité, pour moi la vie n'a aucune utilité cela dit... (ce n'est pas une mauvaise chose ni une idée déprimante, cela laisse la liberté de l'écrire soi-même au lieu de chercher à remplir une mission quelconque).

+ 1 !
 
quel est l’intérêt d’un apprentissage s’il ne débouche pas vers un métier ou ce qui a été appris pourra s’exercer.

L'apprentissage. La disposition intérieure, l'ouverture qu'il implique immédiatement est son intérêt.
Ne peut-on pas concevoir l'accomplissement dans sa dimension dynamique, de tension permanente vers, plutôt que comme un but atteint ? Le cheminement se suffit peut-être à lui-même. :p
 
MrSpock":22mda8nw a dit:
V3nom":22mda8nw a dit:
Je comparerais plus volontiers les carnistes aux onanistes.

Qu'est-ce que cet amour immodéré pour la chair cuite sinon qu'une masturbation morbide du palais, un titillement malsain de la luette...

Le carniste est à l'umami ce que le gérontophile est à la mamie...

Morbide et malsain. :mmm: Faudrait-il donc limiter la sexualité à un but utilitaire ou à de l'altruisme pour avoir droit de prendre du plaisir ?

Je crains que tu ne sois passé à coté de l'objet de ma critique : la viande, et non le plaisir. (et donc sujet de mes adjectifs morbide et malsain)

Sinon Je suis bien d'accord avec Luisao : pour moi la vie est une dynamique constante, et non la préparation à quelque-chose dont on doit se faire le devoir de rendre "utile" ou pire, "rentable".
 
Fushichô":363z9ihn a dit:
Bien d'accord !
Toujours foutre la rentabilité, l'utilité, l'intérêt final, le productivisme et toutes ces conneries tout le temps partout, ça me soule. Notre société est pourrie de ça, faudrait que tout ce qu'on entreprend ait un but, si possible monétisable.
"Parce que j'ai envie", "Parce que ça me plaît" sont rarement des réponses appréciées à "Pourquoi tu fais ça ?".

D'accord avec toi en ce qui concerne la rentabilité et la productivité.
Mais pour moi, tout a une utilité et inévitablement un intérêt final. Je ne parle pas là d'une utilité monnayable ou un intérêt financier, mais tout simplement une utilité pour son propre développement.
Je pars du principe que rien n'est fait par hasard, donc tout à son utilité dans un intérêt final que l'on ne connait pas encore 0:)
 
Je suis curieux de connaitre celui des concours de rots de collège... :p
 
janic a écrit:Beau projet, mais un accomplissement qui ne débouche sur rien : quel en est l’utilité ?


C'est une vision utilitariste ou rentabiliste qui n'engage que toi Janic.C'est ce besoin d'utilité "à quelque-chose" qui m'a toujours dérangé dans bien des situations chez une grande part de la population mondiale.
Il y a du vrai dans ce que tu dis, mais ce raisonnement se fait sur une vision partielle de notre société.
Toutes les réalisations utilitaristes n’ont pas un but égoïste.
Tu habites une maison: but utilitariste, tu te sers d'un ordinateur: but utilitariste, tu te déplaces en voiture, en bicyclette, avec des chassures: but utilitariste. De même être VG a automatiquement un but utilitariste et ses adhérents ne le font pas forcement dans un but égoïste.
Tu as besoin d'avoir un concert en projet ou une poulette à mettre dans ton lit comme carotte pour apprendre à jouer d'un instrument ? Pas moi.
Tu fais exception dans une société qui ne fonctionne QUE sur la carotte et le bâton. Ne changes donc pas !
J'apprends de cet instrument parce que ça me fait plaisir, tant pis si ça n'aboutit jamais, et tant mieux si ça contente quelqu'un, quelque-part, un jour, l'espace de quelques minutes.
Si tu ne vois cela que sur le plan individuel : pourquoi pas ! Mais un orchestre construit sur une pareille démarche : je doute de l’efficacité du résultat. Or je suppose que chaque musicien le fait certes pour son plaisir mais aussi pour celui des autres et pour cela il faut qu’il soit efficace et que son apprentissage ait été complet, avant de passer à l'étape suivante d'être un vrai professionnel!
Tu as besoin d'avoir étudié un truc de fond en comble avant de commencer à le mettre à profit ? Pas moi.
Bien sûr qu’il n’est pas nécessaire d’avoir une maitrise absolue pour pratiquer, mais un immeuble qui serait bati sur quelques notions réduites, je ne conseillerais pas de l’habiter (si tu aimes les BD vois ce que cela donne avec l’architecte égyptien dans la BD d’Asterix) et si les avions, automobiles n’étaient conçues et réalisées que par des apprentis, je n’en serais jamais l’utilisateur.
J'apprends aussi des choses parce que j'estime que ça peut me servir à aider une cause qui m'importe, même si je pars du principe que j'aurais passé l'arme à gauche avant d'en voir ses fruits. C'est pas grave, puisque la lutte que je veux mener ne concerne pas que moi. (loin de là)
C’est bien sûr ! C’est ce qui différencie le travail individuel, du travail collectif, les cathédrales se construisaient sur près d’un siècle, quelques fois, et ni le concepteur, ni les bâtisseurs de départ n’en voyaient la réalisation finale. Mais chaque partie de l’édifice devait être parfait et définitif, ce qui supposait un large dépassement d’un simple apprentissage.( le fameux karma des orientaux et leurs réincarnations successives!)
C'est ce genre de "calcul" qui est une des causes de bien des maux de notre monde je crois...
pas que !
C'est bien humain ça aussi que de chercher une "raison utile" à toute chose... Tu vas pas me faire croire Janic que tu n'as jamais rien entrepris qui n'a pas aboutit, ou n'a "servit à rien" dans ta vie, autre que peut-être le plaisir (quel qu'il soit) prit en le faisant.
Les deux ! Un plaisir momentané l’espace d’un instant, le travail de toute une vie et arrivé au bout de celle-ci (je n’en suis plus très loin) s’apercevoir que c’est une vanité aussi puisque la mort y met fin que ce soit sur le plan matériel ou humain. Seule la dimension spirituelle de la vie dépasse ces plaisirs furtifs.
C'est ça aussi la spontanéité : faire quelque-chose par envie, et non par projet ourdit, étudié, fomenté, pesé et validé. (par un comité scientifico-familial ou par une voie spirituelle)
Encore une vision déformée de la question, la spiritualité c’est justement ce qui ne se calcule pas, même pas le pari de Pascal. Par ailleurs c’est négliger que l’omnivorisme se classe AUSSI parmi les plaisirs sans calculs, juste le plaisir de la table ! Plaisir que tu ne peux contester, ce que tu contestes c'est l'esprit, la conscience de faire bien (ou du bien) ou faire mal (ou du mal). La fameuse morale religieuse sous sa forme athée.
 
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