Questionnement à choix multiple

  • Auteur de la discussion tom
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tom

Élève des carottes
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Voilà, j'ai regardé le film-docu "fast food nation", où le réalisateur traite non pas de la souffrance animale directement, mais de l'exploitation industrielle autour de la création des hamburgers (avec l'accent, yeah) : exploitation des animaux en tant qu'objets vivants, exploitation des clandestins mexicains en tant que précaires. "Super" comme film !

Et je vous sollicite à nouveau car j'ai quelques questions concernant la souffrance humaine pouvant être occasionnée par nos choix d'achats alimentaires ; ma question principale tourne autour du dilemme : "pauvreté ou écologie ? comment faire attention aux deux ?" J'ai l'impression qu'il faut s'investir séparément dans ces deux domaines...

* Vaut-il mieux aider des producteurs pauvres en achetant des fruits importés ou faire attention à l'écologie et soutenir un producteur bio local ?

Je choisis le producteur local car c'est plus concret pour moi (horrible) ; adhérer à une association d'aide au développement paraît par ailleurs une bonne solution ?!

* Acheter "équitable" ou "bio" est-il un bon moyen d'aider les petits producteurs, ou est-ce mettre le doigt dans l'engrenage d'un nouveau commerce dédié au profit ?

Je pense qu'adhérer au "bio" est bien beau, mais d'un autre côté c'est aussi accepter une part de pesticides et d'OGM ; à la base le "bio" correspond à toutes les cultures traditionnelles et NATURELLES, mais de nos jours elle paraît marginale et prétexte à la hausse des prix, c'est triste ; ne faut-il pas plutôt prôner l'interdiction des cultures chimiques ?? D'autre part, les réseaux de commerce "équitable" ne vont-ils pas devenir une industrie "occidentalisée" faisant concurrence justement aux petits paysans, augmentant les inégalités et profitant des ressources premières de leur propre pays ?!?

* Les vendanges et autres cueillettes de fruits est l'occasion de boulots précaires et d'immigration clandestine, faut-il boycotter ou exiger plus de devoirs à l'employeur (ou accorder plus de droits aux employés ;) ) ?!

Encore une fois, ne vaudrait-il pas mieux aider localement un pays en voie de développement, de manière financière, pour aider une véritable création locale d'entreprise et aider les personnes à ne pas tomber dans la clandestinité, ou est-ce se donner bonne conscience et alimenter le problème d'assistanat ou de dictature dans ces pays ?


Pffffff... En écrivant j'ai la sensation que l'argent est extrêmement difficile à suivre, que les politiques n'ont aucune envie d'entendre les cris d'agonie de leurs peuples, et que les choix des consommateurs est dur à faire... Comment discerner les projets "réels" des projets "bonne conscience", y'a pas des listes ?
 
tom":k7ikd7t0 a dit:
* Vaut-il mieux aider des producteurs pauvres en achetant des fruits importés ou faire attention à l'écologie et soutenir un producteur bio local ?
R: soutenir le producteur local en lui achetant ses produits et soutenir le producteur lointain en lui permettant de cultiver ce qui sera utile sur place aux populations locales, par le biais d'associations genre ZOB

* Acheter "équitable" ou "bio" est-il un bon moyen d'aider les petits producteurs, ou est-ce mettre le doigt dans l'engrenage d'un nouveau commerce dédié au profit ?
R: Quand on voit ce qu'est devenu actuellement le label "équitable" et l'usage qu'en font les supermarchés, j'ai des doutes. Les "petit producteur" est passé au stade industriel ;)

* Les vendanges et autres cueillettes de fruits est l'occasion de boulots précaires et d'immigration clandestine, faut-il boycotter ou exiger plus de devoirs à l'employeur (ou accorder plus de droits aux employés ;) ) ?!
R: Cela fait quelques années que je ne suis pas allé en vendanges, mais dans notre région, j'ai le souvenir de moments plutôt festifs et assez bien payé au regard de la qualification requise. Plus récemment, j'ai eu des échos assez positifs de vendanges en Beaujolais.

Pffffff... En écrivant j'ai la sensation que l'argent est extrêmement difficile à suivre, que les politiques n'ont aucune envie d'entendre les cris d'agonie de leurs peuples, et que les choix des consommateurs est dur à faire... Comment discerner les projets "réels" des projets "bonne conscience", y'a pas des listes ?
R: Concernant l'aide au développement, il y a souvent près de chez soi une ou plusieurs associations locales (souvent des communautés religieuses) qui mènent des actions de développement (localement ou au loin) de façon modeste mais efficaces et qui rendent compte régulièrement de leur action (une fois par an lors d'une vente de charité avec soirée diapo). Ça n'a rien de spectaculaire, mais tu vois où passe ton pognon ;)

En espérant t'avoir éclairé, je m'en vais plancher sur la question existentielle de ce soir: "que mettre sur la socca?" ;-)
 
Ouaip, merci pour l'idée de soutien aux producteurs locaux éloignés, je savais pas que ça existait ! Enfin je connaissais bien sûr les propositions de parrainage, mais pas les projets de développement technique et culturels locaux... J'ai vu sur un autre site (peut-être le WWF ?) qu'on pouvait même parrainer des pandas :mmm: !!

Concernant les cueillettes, ma femme a fait il y a quatre ans une semaine de cueillette de myrtilles dans la région de Tours, en juin : une semaine d'exploitation totale ou elle devait emmener son casse-croûte si elle voulait manger, pas de point d'eau sur place alors qu'il faisait une châleur incroyable (en fait c'était l'été de LA canicule, mdr), et où on lui mettait la pression en la menaçant de la "remercier" si elle ne faisait pas tous les jours son quota de paniers remplis (elle en faisait 5 au départ, 7 après trois jours alors qu'elle "devait" arriver à 12...). Son père est heureusement intervenu et le mec lui a payé sa semaine (elle devait rester un mois) pour ne pas avoir plus d'ennuis. Je veux dire par là que oui à mon avis les conditions de travail ont changé, bien que ça doit dépendre de l'exploitant (le mot est bien choisi).

Mais bon malgré ces situations difficiles je pensais à encore plus d'exploitations que ça ; travailleurs immigrés qui ne peuvent que se la fermer et accepter ce genre d'esclavage s'ils ne veulent pas retourner dans leur misère ; en fait le même principe que la prostitution...
 
Jo":nhpgseiz a dit:
tom":nhpgseiz a dit:
* Vaut-il mieux aider des producteurs pauvres en achetant des fruits importés ou faire attention à l'écologie et soutenir un producteur bio local ?
R: soutenir le producteur local en lui achetant ses produits et soutenir le producteur lointain en lui permettant de cultiver ce qui sera utile sur place aux populations locales, par le biais d'associations genre ZOB
tout à fait d'accord la dessus : d'un point de vue écologique comme économique, le mieux est que les productions restent le plus possible régionales, avec seulement des échanges commerciaux pour des produits qu'on ne trouve que dans certains régions du monde.

* Acheter "équitable" ou "bio" est-il un bon moyen d'aider les petits producteurs, ou est-ce mettre le doigt dans l'engrenage d'un nouveau commerce dédié au profit ?
là, je dirais que meme si c'est devenu une usine à fric pour beaucoup de gens, il vaut tout de meme mieux acheter équitable, car malgré les producteurs sont un peu mieux payés, meme s'il ya encore de gros progrès à faire. le jour où il existera un système parfait, on se ruera tous dessus, mais en attendant , limitons les dégâts à notre échelle, le mieux que nous pouvons.
Faute de pouvoir faire "bien", faisons "mieux".

Et à acheter des produits dits équitables, peut etre aussi essayer de privilégier ceux qui sont mis en vente par des associations "à but non lucratifs", plutôt que ceux vendus par des entreprises qui ne voient que leur profit.

e faut-il pas plutôt prôner l'interdiction des cultures chimiques ??
Si, sans aucun doute, mais en attendant, encore une fois, limitons les dégâts et faisons du mieux que nous pouvons

D'autre part, les réseaux de commerce "équitable" ne vont-ils pas devenir une industrie "occidentalisée" faisant concurrence justement aux petits paysans, augmentant les inégalités et profitant des ressources premières de leur propre pays ?!?
Pas si tu n'achètes aux producteurs des pays concernés que des produits qui ne peuvent pas etre cultivés naturellement par les producteurs locaux.

* Les vendanges et autres cueillettes de fruits est l'occasion de boulots précaires et d'immigration clandestine, faut-il boycotter ou exiger plus de devoirs à l'employeur (ou accorder plus de droits aux employés ;) ) ?!
je n'ai jamais fait les vendanges, mais je suis dans une région viticole et tous les gens que je connais qui ont eu l'occasion de les faire ne s'en sont pas plaints, au contraire, ils ont plutôt vécu ça comme une tres bonne expérience de vie en commun, de convivialité et de partage.
après, je pense que ça dépend du patron, et peut etre aussi du type de culture.
en effet, ici, faire les vendanges c'est presque un rituel, ça fait partie de l'identité régionale et du coup les gens le vivent comme une moment de partage et de retour aux sources.
et certains viticulteurs préfèrent faire les vendanges à la main plutôt que de les faire à la machine, alors que ça leur ferait gagner du temps et de l'argent, à cause de cet état d'esprit-là.
 
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