Respects des animaux et animaux domestiques.

inanna

Jeune bulbe
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17/5/12
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Bonjour à tous ceux qui me liront:)!

Je suis végétalienne et je me pose des questions éthiques sur mes animaux de compagnie.
Je vis avec mon chat (mâle), un lapin femelle, 4 rats (3 femelles et un mâle "handicapé"), et une vieille tourterelle de 30 ans qu'on m'a donné. Je leur offre gîte, couvert, et sécurité mais il me reste une question difficile à gérer (aujourd'hui), c'est celle de la reproduction. Depuis mon parcours de végétarienne, à végétalienne, je me demande si j'ai le droit d'empêcher des êtres vivants de se reproduire (je n'arrive donc pas à castrer mon chat, et ne peux pas non plus le laisser sortir, car je suis en centre ville et qu'il y a beaucoup de leucose). Pour les rats et le lapin se pose la même question. En même temps, je ne peux pas assumer plus d'animaux sur mon territoire. Je me sens de moins en moins à l'aise avec cette question qui j'espère ne vous semblera pas niaise.
J'attends vos idées à ce sujet.

D'avance merci pour vos réponses :)
 
Salut !
et bienvenue ! je vais essayer de te dire ce que j'en pense :

je ne peux pas assumer plus d'animaux sur mon territoire
bé voilà, je crois que tu as ta réponse.
Perso, je suis pour la stérilisation des animaux qui pourraient potentiellement se reproduire. C'est vrai que c'est délicat comme sujet... D'autre par ici ont réfléchit plus que moi à tout ça, donc peut-être que je vais dire des grosses conneries, mais je pense que les animaux se soucient peu du futur bonheur de leur progéniture, et ne disent pas : "bon, chéri-e, on nique pas ce soir, parce que notre terrier est trop petit pour accueillir des petits, il faudrait déménager, puis tu comprends je suis précaire et c'est la crise, et puis j'ai prévu de faire le tour du monde à pattes".
 
je suis du même avis que tcharls.
 
Tcharls":3swo6rg9 a dit:
Peut-être que je vais dire des grosses conneries, mais je pense que les animaux se soucient peu du futur bonheur de leur progéniture, et ne disent pas : "bon, chéri-e, on nique pas ce soir, parce que notre terrier est trop petit pour accueillir des petits, il faudrait déménager, puis tu comprends je suis précaire et c'est la crise, et puis j'ai prévu de faire le tour du monde à pattes".

C'est sûr, tu as dis une grosse connerie :cartonR: Beaucoup d'animaux se soucient de la surpopulation. On est tombés l'autre jour sur un documentaire animalier où un groupe de suricats excluait une suricate femelle parce qu'elle avait fait des bébés sans l'autorisation du groupe et alors que les ressources ne permettaient pas d'en faire. Le groupe a banni la femelle et massacré les bébés, en punition.

L'idée soixante-huitarde que l'augmentation de la population occidentale engendre trop de mal pour qu'on se le permette, ça me plaît bien, à moi :cuistot:
 
Bienvenue!
Je pense que tu trouveras plein de gens pour discuter de ça sur le forum! Tu es végétalienne depuis longtemps?
 
Guanac0 : Hé bé pardon, alors ! désolé je referai plus !
mais je doute que ton exemple (groupe, vie sauvage) fonctionne dans le cas de chats et de lapins domestiques (à moins qu'ils aient vu ce documentaire)...
 
Bienvenue :) estimant que ce sont les être humains qui dans des élans de toute puissance définissent ce qu'ils nomment LEUR TERRITOIRE,je m'abstiendrai d'en rajouter héhéhé !
 
Bienvenue.
Je me pose le même type de questions à propos de la domesticité animale et sur le fait d'accepter dans un contexte professionnel des animaux de travail (ex. chiens d'aveugle). Je ne trouve pas ces questions ridicules et je ne crois pas qu'il y ait de réponse définitive sur le sujet.
 
notre relation avec l'animal "domestique" a changé. Celui-ci avait, avant tout, un rôle utilitaire: chasse, protection,lutte contre les "parasites",etc... et sauf quelques privilégiés financièrement peu avaient les moyens d'entretenir des animaux dits de compagnie qui n'ont plus d'autre rôle que de servir...de compagnie ou de substitut affectif. C'est aussi la conséquence du passage d'une population essentiellement rurale à une population citadine (avec ses avantages et inconvénients). Donc quelle que soit la solution adaptée elle est automatiquement batarde.
Ainsi dans les grandes métropoles comme Paris, il y a des millions de rats dont le rôle est bénéfique puisqu'ils nettoient les égouts et ses canalisations et en même temps diffusent des parasites mortels. Les chats ou les ratiers qui régularisaient cette population sont sur-nourris par les "propriétaires " de ces minous et toutous et il est interdit de les laisser en liberté dans les rues et il faut alors distribuer des poisons qui tuent tout ce qui peut y toucher. Les pigeons sans régulateurs sont devenus de vraies plaies et il faut les stériliser ou les empoisonner. Notre monde est fou!
 
Un animal domestique est par définition sorti de son contexte naturel, donc à mon avis les "lois" naturelles, comme la reproduction, ne s'appliquent plus (par notre faute). Ces comportements n'ont plus du tout la même pertinence qu'à l'état sauvage, c'est un peu hors sujet de chercher à les reproduire dans un contexte domestique. Une gestion de la population comme celle dont Guanac0 parle est tout à fait plausible dans un milieu équilibré et naturel, mais en milieu domestique les animaux ne peuvent certainement pas réfléchir au bien-fondé de leur reproduction par rapport aux moyens de leur propriétaire ou ce genre de chose... De plus, je pense aussi qu'il y a une trop grande facilité à se reproduire dans un espace restreint comme nos habitations, voire avec l'aide des propriétaires, ce qui fausse encore plus la démarche. Dans la nature, réussir à se reproduire demande parfois de fournir de très gros efforts pour trouver et impressionner le partenaire courtisé, ce qui constitue une forme de régulation, qui n'existe pas en milieu domestique. Sans compter que porter des bébés et donner la vie c'est aussi prendre un risque vital ! Ce n'est pas rien d'enfanter, pour les humains comme pour les non-humains... C'est épuisant, et je ne suis pas certaine que nos animaux domestiques feraient le choix de risquer leur vie pour se reproduire, s'ils pouvaient choisir. A quoi sert de risquer de voir son animal mourir en donnant la vie ? Pour avoir la satisfaction d'avoir respecté le "cycle de la vie", "la nature", notion idéalisée dont nous l'avons de toute façon extrait ? De plus je ne sais pas comment tu comptais faire avec ton chat mâle, mais le laisser courtiser des femelles c'est aussi laisser la responsabilité des bébés aux propriétaires de la femelle... Qu'en feront-ils s'ils ne peuvent pas s'en occuper ?

Pour un animal domestique, l'excitation sexuelle sans moyen de la soulager peut même être particulièrement désagréable. Certains pensent ainsi qu'il faut permettre à leur lapin de se reproduire "au moins une fois" pour assouvir ce besoin, mais ça ne suffira jamais, quelques mois après l'envie reviendra, le même manège des chaleurs recommencera, et quelque part l'animal est privé d'une forme de tranquillité à laquelle il est destiné par le fait même qu'il soit domestique. Personnellement j'ai un lapin et une lapine que j'ai fait opérer dès que possible pour que leur relation soit plus paisible (Et elle est déjà assez mouvementée comme ça ! La lapine a un caractère d'enfer, "malgré" la stérilisation).

Bref, je pense qu'il faut assumer cette "artificialité" que nous avons imposée aux animaux domestiques et prendre les mesures qu'il convient au vu de la population déjà innombrable d'animaux sans foyer... Pourquoi en rajouter ? Le plaisir éphémère d'un de nos petits compagnons fera sans doute le malheur de tous les autres qui du coup ne trouveront pas de foyer...

Sinon je me suis déjà posé la même question que Xav, par rapport aux chiens d'aveugles. Si c'est une solution qui apporte un confort de vie énorme à ceux qui en souffrent, alors je ne suis pas radicalement contre (si seulement c'était la seule forme de domesticité animale, on aurait déjà fait un grand pas en avant !), cependant je ne peux pas m'empêcher de penser qu'avec un peu de bonne volonté on pourrait rapidement trouver des alternatives robotiques par exemple. On a progressivement remplacé la force de travail animale par une forme mécanique/robotique, alors pourquoi ne pas continuer avec ces métiers là ? (Ou employer plus d'accompagnateurs humains carrément mais peut-être que l'idée d'être dépendant d'un congénère humain est trop désagréable, sans compter que la disponibilité est forcément moindre).
 
VenusiaDeSolaris":kevm24m6 a dit:
Bienvenue :) estimant que ce sont les être humains qui dans des élans de toute puissance définissent ce qu'ils nomment LEUR TERRITOIRE,je m'abstiendrai d'en rajouter héhéhé !

Je parle de "mon territoire" pour le différencier de ceux de mes voisin(humains). Mais je ne manquerai pas de tenter d'expliquer à mon chat que son coté territorial est un "élan de toute puissance" "humaine" en plus...
Sous-entendre que le "territorialisme" est un "élan de toute puissance humaine" est une interprétation, et un jugement moral. N'est ce pas le jugement "moral" l'élan de toute puissance humaine? Juger quelqu'un sur l'interprétation d'un mot sans connaitre ses actions ? Aucun autre animal ne fait ça...
Je regrette de n'être même pas digne de mériter une réponse de ta part. J'espère que tu sauras me pardonner.

Ok, merci de vos réponses instructives. Je n'ai toujours pas pris de décision :mmm: Pour ce qui est de la stérilisation, je trouve évidemment ça plus confortable pour tout le monde, mais les antispécistes pourraient dire que l'animal qui est le plus en surnombre est l'être humain. Donc en toute logique, si on stérilise les animaux, il faut stériliser les humains également? Je précise que je ne porte pas de jugement et ne fais pas de provoc gratuite, je me pose juste des questions (en fréquentant des vegan) auxquelles j'arrive de moins en moins à répondre. J'ai besoin de réflexion collective.

sarah460":kevm24m6 a dit:
Bienvenue!
Je pense que tu trouveras plein de gens pour discuter de ça sur le forum! Tu es végétalienne depuis longtemps?

Merci! Végétarienne depuis environ 10 ans, et végétalienne depuis 2 ans environ.

Synae":kevm24m6 a dit:
Un animal domestique est par définition sorti de son contexte naturel, donc à mon avis les "lois" naturelles, comme la reproduction, ne s'appliquent plus (par notre faute). Ces comportements n'ont plus du tout la même pertinence qu'à l'état sauvage, c'est un peu hors sujet de chercher à les reproduire dans un contexte domestique. Une gestion de la population comme celle dont Guanac0 parle est tout à fait plausible dans un milieu équilibré et naturel, mais en milieu domestique les animaux ne peuvent certainement pas réfléchir au bien-fondé de leur reproduction par rapport aux moyens de leur propriétaire ou ce genre de chose... De plus, je pense aussi qu'il y a une trop grande facilité à se reproduire dans un espace restreint comme nos habitations, voire avec l'aide des propriétaires, ce qui fausse encore plus la démarche. Dans la nature, réussir à se reproduire demande parfois de fournir de très gros efforts pour trouver et impressionner le partenaire courtisé, ce qui constitue une forme de régulation, qui n'existe pas en milieu domestique. Sans compter que porter des bébés et donner la vie c'est aussi prendre un risque vital ! Ce n'est pas rien d'enfanter, pour les humains comme pour les non-humains... C'est épuisant, et je ne suis pas certaine que nos animaux domestiques feraient le choix de risquer leur vie pour se reproduire, s'ils pouvaient choisir. A quoi sert de risquer de voir son animal mourir en donnant la vie ? Pour avoir la satisfaction d'avoir respecté le "cycle de la vie", "la nature", notion idéalisée dont nous l'avons de toute façon extrait ? De plus je ne sais pas comment tu comptais faire avec ton chat mâle, mais le laisser courtiser des femelles c'est aussi laisser la responsabilité des bébés aux propriétaires de la femelle... Qu'en feront-ils s'ils ne peuvent pas s'en occuper ?

Pour un animal domestique, l'excitation sexuelle sans moyen de la soulager peut même être particulièrement désagréable. Certains pensent ainsi qu'il faut permettre à leur lapin de se reproduire "au moins une fois" pour assouvir ce besoin, mais ça ne suffira jamais, quelques mois après l'envie reviendra, le même manège des chaleurs recommencera, et quelque part l'animal est privé d'une forme de tranquillité à laquelle il est destiné par le fait même qu'il soit domestique. Personnellement j'ai un lapin et une lapine que j'ai fait opérer dès que possible pour que leur relation soit plus paisible (Et elle est déjà assez mouvementée comme ça ! La lapine a un caractère d'enfer, "malgré" la stérilisation).

Bref, je pense qu'il faut assumer cette "artificialité" que nous avons imposée aux animaux domestiques et prendre les mesures qu'il convient au vu de la population déjà innombrable d'animaux sans foyer... Pourquoi en rajouter ? Le plaisir éphémère d'un de nos petits compagnons fera sans doute le malheur de tous les autres qui du coup ne trouveront pas de foyer...

Sinon je me suis déjà posé la même question que Xav, par rapport aux chiens d'aveugles. Si c'est une solution qui apporte un confort de vie énorme à ceux qui en souffrent, alors je ne suis pas radicalement contre (si seulement c'était la seule forme de domesticité animale, on aurait déjà fait un grand pas en avant !), cependant je ne peux pas m'empêcher de penser qu'avec un peu de bonne volonté on pourrait rapidement trouver des alternatives robotiques par exemple. On a progressivement remplacé la force de travail animale par une forme mécanique/robotique, alors pourquoi ne pas continuer avec ces métiers là ? (Ou employer plus d'accompagnateurs humains carrément mais peut-être que l'idée d'être dépendant d'un congénère humain est trop désagréable, sans compter que la disponibilité est forcément moindre).

Merci de ta réponse argumentée. :)
 
Synae":drzdvo4v a dit:
Un animal domestique est par définition sorti de son contexte naturel, donc à mon avis les "lois" naturelles, comme la reproduction, ne s'appliquent plus (par notre faute). Ces comportements n'ont plus du tout la même pertinence qu'à l'état sauvage, c'est un peu hors sujet de chercher à les reproduire dans un contexte domestique. Une gestion de la population comme celle dont Guanac0 parle est tout à fait plausible dans un milieu équilibré et naturel, mais en milieu domestique les animaux ne peuvent certainement pas réfléchir au bien-fondé de leur reproduction par rapport aux moyens de leur propriétaire ou ce genre de chose... De plus, je pense aussi qu'il y a une trop grande facilité à se reproduire dans un espace restreint comme nos habitations, voire avec l'aide des propriétaires, ce qui fausse encore plus la démarche. Dans la nature, réussir à se reproduire demande parfois de fournir de très gros efforts pour trouver et impressionner le partenaire courtisé, ce qui constitue une forme de régulation, qui n'existe pas en milieu domestique. Sans compter que porter des bébés et donner la vie c'est aussi prendre un risque vital ! Ce n'est pas rien d'enfanter, pour les humains comme pour les non-humains... C'est épuisant, et je ne suis pas certaine que nos animaux domestiques feraient le choix de risquer leur vie pour se reproduire, s'ils pouvaient choisir. A quoi sert de risquer de voir son animal mourir en donnant la vie ? Pour avoir la satisfaction d'avoir respecté le "cycle de la vie", "la nature", notion idéalisée dont nous l'avons de toute façon extrait ? De plus je ne sais pas comment tu comptais faire avec ton chat mâle, mais le laisser courtiser des femelles c'est aussi laisser la responsabilité des bébés aux propriétaires de la femelle... Qu'en feront-ils s'ils ne peuvent pas s'en occuper ?

Pour un animal domestique, l'excitation sexuelle sans moyen de la soulager peut même être particulièrement désagréable. Certains pensent ainsi qu'il faut permettre à leur lapin de se reproduire "au moins une fois" pour assouvir ce besoin, mais ça ne suffira jamais, quelques mois après l'envie reviendra, le même manège des chaleurs recommencera, et quelque part l'animal est privé d'une forme de tranquillité à laquelle il est destiné par le fait même qu'il soit domestique. Personnellement j'ai un lapin et une lapine que j'ai fait opérer dès que possible pour que leur relation soit plus paisible (Et elle est déjà assez mouvementée comme ça ! La lapine a un caractère d'enfer, "malgré" la stérilisation).

Bref, je pense qu'il faut assumer cette "artificialité" que nous avons imposée aux animaux domestiques et prendre les mesures qu'il convient au vu de la population déjà innombrable d'animaux sans foyer... Pourquoi en rajouter ? Le plaisir éphémère d'un de nos petits compagnons fera sans doute le malheur de tous les autres qui du coup ne trouveront pas de foyer...

Sinon je me suis déjà posé la même question que Xav, par rapport aux chiens d'aveugles. Si c'est une solution qui apporte un confort de vie énorme à ceux qui en souffrent, alors je ne suis pas radicalement contre (si seulement c'était la seule forme de domesticité animale, on aurait déjà fait un grand pas en avant !), cependant je ne peux pas m'empêcher de penser qu'avec un peu de bonne volonté on pourrait rapidement trouver des alternatives robotiques par exemple. On a progressivement remplacé la force de travail animale par une forme mécanique/robotique, alors pourquoi ne pas continuer avec ces métiers là ? (Ou employer plus d'accompagnateurs humains carrément mais peut-être que l'idée d'être dépendant d'un congénère humain est trop désagréable, sans compter que la disponibilité est forcément moindre).
Merci de ta réponse argumentée. :)
 
Eh bien, la ligature des trompes ça existe, ainsi que tous les moyens de contraception divers et variés, que les gens ont le choix d'utiliser ou pas. Un animal ne peut pas aussi facilement choisir de ne pas se reproduire, il n'a pas autant de moyens intellectuels que nous pour faire un choix raisonnable, surtout en dehors de son milieu naturel. C'est à nous de faire le meilleur choix pour eux, pour leur santé, pour le futur de tous les animaux de compagnie sans foyer à partir du moment où ils sont sous notre responsabilité, ainsi que nous l'avons choisi.

Par contre, on ne peut pas choisir à la place des autres êtres humains, on peut les informer mais on ne peut pas leur imposer la stérilisation, parce que eux, justement, sont censés pouvoir faire un choix raisonnable. Et ne pas les respecter ça serait justement ne pas les laisser choisir.

Donc pour moi respecter un animal de compagnie, c'est faire à sa place les bons choix pour l'aider à s'adapter à l'environnement qu'on lui impose, c'est-à-dire la domesticité. Et respecter un humain, c'est lui donner les informations nécessaires pour qu'il fasse le bon choix, sans le faire à sa place. A deux types d'êtres différents, deux stratégies différentes...

L'antispécisme et la notion de droit des animaux, ce n'est pas traiter tout le monde pareil, ce n'est pas donner le droit de vote aux poules juste parce que les humains l'ont, ce n'est pas stériliser les humains juste parce qu'on le fait pour les animaux de compagnie. C'est plutôt traiter chacun conformément à ses besoins et à ses capacités, en prenant en compte les intérêts de tous.

Au fait, bienvenue ! Je n'avais pas vu que ce topic était chez les nouveaux venus :).
 
Synae":3uodpbo1 a dit:
Par contre, on ne peut pas choisir à la place des autres êtres humains, on peut les informer mais on ne peut pas leur imposer la stérilisation, parce que eux, justement, sont censés pouvoir faire un choix raisonnable. Et ne pas les respecter ça serait justement ne pas les laisser choisir.

Donc pour moi respecter un animal de compagnie, c'est faire à sa place les bons choix pour l'aider à s'adapter à l'environnement qu'on lui impose, c'est-à-dire la domesticité. Et respecter un humain, c'est lui donner les informations nécessaires pour qu'il fasse le bon choix, sans le faire à sa place. A deux types d'êtres différents, deux stratégies différentes...

L'antispécisme et la notion de droit des animaux, ce n'est pas traiter tout le monde pareil, ce n'est pas donner le droit de vote aux poules juste parce que les humains l'ont, ce n'est pas stériliser les humains juste parce qu'on le fait pour les animaux de compagnie. C'est plutôt traiter chacun conformément à ses besoins et à ses capacités, en prenant en compte les intérêts de tous.

Je pense surtout que c'est parce que les humains étant tous de la même espèce, on dispose tous des mêmes droits et du même statut, et que de fait, si on en vient à imposer la stérilisation à certains, une restriction de droits extrêmement forte, on met en place une dictature dirigée par quelques individus pourtant censés être les égaux des autres hommes... et que la frustration, la colère, la révolte et le chaos ne tarderaient pas à venir. Si la même chose était imposée par une espèce supérieurement intelligente, pour le bien du monde, on se sentirait sans doute obligés de fermer nos gueules. C'est donc bien un système spéciste basé sur le rapport de force (Les humains ont la capacité intellectuelle suffisante pour se révolter -et foutre suffisamment la merde pour que ça ait un impact-), mais pour lequel je ne vois pas d'alternative possible...
(Parce que si les humains sont "censés pouvoir faire un choix raisonnable", manifestement, ce choix raisonnable, ils ne le font pas... Donc on pourrait être en droit de douter de leur capacité ... Mais en le faisant, on se place alors arbitrairement dans une position d'être supérieur, ce qui est fort dangereux.)

A cela s'ajoute bien sûr le niveau de frustration de ne pas avoir de petits pour chaque espèce, qui reste difficile à évaluer. (On suppose qu'il y a moins de frustration/déprime pour ce genre de choses chez les autres animaux. Comment en être sûr ?)

Et aussi le fait que les mesures gouvernementales de limitation des naissances qui ont existé dans certains pays ont donné des choses pas jolies jolies (filles tuées à la naissance, vols d'enfants...), probablement parce que les humains sont plus stratégiques et donc plus fourbes.

Maintenant, il est clair que stériliser ses animaux de compagnie est une bonne chose, qui est nécessaire.
Mais dans l'absolu, de manière toute théorique et difficilement applicable (et comme je l'ai dit, "révoltante"), limiter les naissances humaines pourrait l'être aussi.
 
inanna":2akau7ih a dit:
Je regrette de n'être même pas digne de mériter une réponse de ta part. J'espère que tu sauras me pardonner.
Justement je ne sais rien,encore moins juger ou jauger mes congénéres et tu as raison un simple accueil aurait suffit ,voilà pourquoi je ne voulais me prononcer héhéhé !
 
@inanna
@Synae


Sur la domesticité
On oppose souvent aux végéta*iens pour critiquer leur régime alimentaire, voire leur conception de la hiérarchie des espèces (ou plutôt de l'absence de hiérarchie entre les espèces), que les animaux non humains ont naturellement recours à la violence prédatrice et qu'il serait contre-nature de s'insurger contre ou de ne pas faire de même avec eux (en les mangeant bien sûr, ou en mettant en scène la violence entre animaux comme on le faisait jadis et comme on continue à le faire). Bien sûr, l'argument est insipide (mais tellement déculpabilisant). Je ne dis pas qu'une domesticité adaptée est la solution définitive qui permet d'arracher les animaux à la violence de l'état de nature (on pêcherait par anthropomorphisme car, en tant qu'animaux humains, nous sommes déterminés par des moeurs policées). Mais nous n'avons pas à légitimer l'état de nature en tant que végéta*iens. On peut avancer peut-être deux conclusions provisoires:
1. Les animaux humains ont tellement transformé la "nature" qu'il est quasiment impossible aujourd'hui de se référer à un état de nature initial, et de légitimer quoi que ce soit par celui-ci.
2. Le critère de jugement que l'on peut adopter est celui de la souffrance. Epargne-t-on une souffrance à un animal (ou à une espèce) en ayant recours à une stérilisation (ou une campagne de stérilisation) compte tenu des conditions dans lesquelles il vit? Il faut donc voir au cas par cas en prenant en compte les conditions locales (urbain/rural, surpopulation, conditions de vie et de survie, possibilité d'épanouissement de l'animal dans le cadre de la domesticité). Il nous faudrait bien sûr comprendre le point de vue de l'animal. Mais les sciences cognitives sont embryonnaires ne serait-ce que pour les humains. Je ne parle même pas de l'éthologie (et de ses ramifications actuelles).

Sur les chiens de travail
Voici un point de vue:
http://www.hebdo.ch/klaus_petrus_il_fau ... 8304_.html
A titre personnel, je rejette par principe tout ce qui relève de l'exploitation animale. C'est pourquoi je tends sérieusement vers le végétalisme/véganisme. Mais un chien d'aveugle (pour m'en tenir à cet exemple) est-il exploité? Il m'est arrivé de voir des chiens guide d'aveugle rester dans la même position 1h30 voire 3h00 d'affilée. Ca me met très mal à l'aise. Ayant discuté avec des spécialistes du dressage pour comprendre, on m'a dit plusieurs choses. Les chiens sont conditionnés par le dressage pour supporter ce genre d'épreuve (et certains types de chiens s'y prêteraient mieux que d'autres). L'association qui s'occupe du dressage organise une sorte d'enquête durant plusieurs mois permettant de s'assurer de la compatibilité entre le chien et son adoptant. Leur relation doit être de totale réciprocité. Le chien est sollicité mais en retour est pleinement intégré affectivement. Lorsque le chien n'est plus à même de "remplir ses fonctions" il poursuit sa vie chez son adoptant ou est recueilli dans les meilleures conditions par un nouvel adoptant. Je me dis plusieurs choses. Ai-je affaire à une idéologie professionnelle (celle du dresseur)? S'agit-il vraiment d'une relation de réciprocité et non d'exploitation? Je n'ai pas de réponse.
 
Pers0nne
Pers0nne":3uuan8cb a dit:
Si la même chose était imposée par une espèce supérieurement intelligente, pour le bien du monde, on se sentirait sans doute obligés de fermer nos gueules.

Je ne suis pas sûre que nous "fermerions nos gueules" face à une espèce supérieurement intelligente. Soit elle nous explique et nous comprenons, auquel cas nous ne sommes pas moins intelligents mais peut-être juste plus lents, et on ne la "fermerait" pas, on serait juste d'accord ; soit elle nous explique et nous ne parvenons vraiment pas à comprendre pourquoi c'est mieux, auquel cas nous nous révolterions car sa dictature nous paraîtrait injuste. En effet quelle preuve aurions-nous qu'elle est vraiment plus intelligente que nous si nous ne comprenons pas pourquoi ? D'ailleurs, un animal qui se fait stériliser se révolterait s'il le pouvait, parce qu'il ne comprend pas le pourquoi de la chose, tout comme nous nous révolterions face à la dictature d'une autre espèce, ne comprenant pas ses raisons. Peut-être que dans l'absolu elle aurait raison et agirait pour notre bien, mais n'ayant pas la capacité de le comprendre, nous continuerions de nous révolter comme des idiots, comme des lapins qu'on attrape pour les mettre sur une table d'opération afin de leur sauver la vie, et qui ne peuvent même pas ensuite nous remercier de l'avoir fait (là par contre je pense que nous aurions suffisamment de capacité de réflexion pour nous dire avec du recul que l'espèce supérieure avait raison ce coup-ci... Mais aura-t-elle encore raison la fois d'après ?). Bref tout ça c'est de la science-fiction.

Franchement si des E.T. débarquent et déclarent qu'il faut couper les jambes à tous les humains parce que c'est mieux et qu'ils savent mieux que nous, c'est clair que je vais pas fermer ma gueule tant que je comprends pas pourquoi c'est mieux exactement. La stérilisation des humains c'est pareil.

Mais sinon tu as raison, c'est toujours plus durable d'expliquer, d'éduquer, que d'imposer et de se retrouver avec une révolte sur les bras.

(Parce que si les humains sont "censés pouvoir faire un choix raisonnable", manifestement, ce choix raisonnable, ils ne le font pas... Donc on pourrait être en droit de douter de leur capacité ... Mais en le faisant, on se place alors arbitrairement dans une position d'être supérieur, ce qui est fort dangereux.)

Fort dangereux en effet, et surtout complètement infondé. On fait les choix que l'on peut faire en fonction de ce que l'on nous a appris, de la vision du monde qu'on nous a inculquée. Je pense qu'aucun humain "normalement constitué" n'est intrinsèquement incapable de faire un choix raisonnable.

A cela s'ajoute bien sûr le niveau de frustration de ne pas avoir de petits pour chaque espèce, qui reste difficile à évaluer. (On suppose qu'il y a moins de frustration/déprime pour ce genre de choses chez les autres animaux. Comment en être sûr ?)

Il y a une frustration sexuelle, physique, et la stérilisation vise justement à la soulager.
Mais tu parles d'une frustration sentimentale, celle de ne pas avoir d'enfant. Or, sans toute notre histoire culturelle concernant la sacro-sainte famille, la fierté de léguer son nom, ses biens, ses valeurs, la soi-disant beauté des naissances, le soi-disant plaisir d'avoir un bébé, bref sans toute cette pression culturelle, un humain lui-même aurait-il forcément envie de faire des enfants ? (Envie de relations charnelles oui, mais d'enfant en soi... c'est moins sûr, non ?) Existerait-il un "besoin" d'enfant en dehors de tout impératif culturel ? A mon avis, non. Comment l'animal pourrait-il s'imaginer un "moi" hypothétique qui aurait des "enfants", notion parfaitement abstraite puisque ne s'appliquant à aucun individu existant ? Sans compter qu'un animal qui déprime, c'est, par exemple, un animal qui ne mange pas bien, or je n'ai pas l'impression que les animaux stérilisés soient plus malheureux ou prennent moins de plaisir à manger que les autres (même si je sais qu'ils sont plus gros pour des raisons simplement hormonales). Après si on se met à parler d'une hypothétique déprime sans aucun symptôme physique connu alors là... On ne peut en effet plus être sûr de rien. Mais je ne trouve pas ça assez pertinent pour continuer de priver de foyer tous les animaux actuels qui en manquent, en continuant de faire se reproduire les autres.

Tant qu'aucune donnée ne m'indique que les plantes souffrent, je continue d'en manger. Tant qu'aucune donnée ne m'indique que les animaux de compagnie sont tristes de ne pas avoir d'enfant, je continue d'être en faveur de la stérilisation. Sinon on rentre dans des croyances immatérielles et sans fondement argumentatif, ce qui n'est pas mon genre en tout cas.

Un très bon article sur la stérilisation des lapins mais dont certains arguments peuvent s'appliquer aux autres espèces :
http://www.margueritecie.com/sterilisation.php
La stérilisation rend le lapin malheureux. C'est FAUX. Elle contribue au contraire à son bien-être psychologique, après cette intervention le lapin est détendu et peut enfin se consacrer à autre chose qu'à grimper sur tout ce qui bouge, il profite de la vie ! Le lapin vivant en intérieur n'est pas soumis au stress (climatique ou alimentaire) qui limite naturellement le comportement sexuel du lapin sauvage. Il est soumis toute l'année à ses hormones ce qui peut rendre sa vie infernale. Même si ses danses amoureuses peuvent vous sembler mignonnes ou rigolotes, même si ses débordements d'affection vous attendrissent, il ne faut pas oublier que derrière ce comportement se cache un mal-être. La période de reproduction n'est pas une partie de plaisir pour un lapin sauvage qui a pourtant tout ce qu'il faut pour assouvir ses instincts, elle devient pénible et stressante pour un lapin de compagnie qui ne peut pas les assouvir. La stérilisation est vraiment la meilleure alternative pour le bien-être psychologique du lapin, mâle ou femelle.
Par ailleurs, pour certaines espèces modifiées (lapin nain notamment), la non-stérilisation en soi peut constituer un risque vital (source /!\ avec photos d'opération) : "L'adénocarcinome utérin est très fréquent chez la lapine non stérilisée. Le risque s'élève à 80% chez les lapines de plus de 5 ans." A savoir...

Maintenant, il est clair que stériliser ses animaux de compagnie est une bonne chose, qui est nécessaire.
Mais dans l'absolu, de manière toute théorique et difficilement applicable (et comme je l'ai dit, "révoltante"), limiter les naissances humaines pourrait l'être aussi.

Et je ne dis pas le contraire. Je dis simplement que la seule manière "non-révoltante" de le faire, c'est par l'éducation, l'information. Et parfois ça ne marche pas. Mais au moins après avoir essayé on peut continuer de se regarder dans un miroir.

Xav
Xav":3uuan8cb a dit:
1. Les animaux humains ont tellement transformé la "nature" qu'il est quasiment impossible aujourd'hui de se référer à un état de nature initial, et de légitimer quoi que ce soit par celui-ci.
2. Le critère de jugement que l'on peut adopter est celui de la souffrance. Epargne-t-on une souffrance à un animal (ou à une espèce) en ayant recours à une stérilisation (ou une campagne de stérilisation) compte tenu des conditions dans lesquelles il vit? Il faut donc voir au cas par cas en prenant en compte les conditions locales (urbain/rural, surpopulation, conditions de vie et de survie, possibilité d'épanouissement de l'animal dans le cadre de la domesticité). Il nous faudrait bien sûr comprendre le point de vue de l'animal. Mais les sciences cognitives sont embryonnaires ne serait-ce que pour les humains. Je ne parle même pas de l'éthologie (et de ses ramifications actuelles).

Par rapport au 2., pour les animaux de compagnie, la question serait vite tranchée. C'est évidemment douloureux d'enfanter. C'est même douloureux d’allaiter. Et c'est fatiguant de faire la toilette de la progéniture, etc. Mais c'est aussi une douleur pour tous les animaux qui ne seront pas adoptés à cause de cette nouvelle progéniture. C'est aussi éventuellement douloureux pour la progéniture qui ne sera pas forcément bien soignée. En échange de toutes ces douleurs objectives, que savons-nous de l'éventuel plaisir conceptuel qu'aurait un individu animal non-humain à "avoir des enfants" ? Absolument rien. Alors objectivement est-ce que ça vaut le coup ? Je ne crois pas.

Xav":3uuan8cb a dit:
Sur les chiens de travail
Voici un point de vue:
http://www.hebdo.ch/klaus_petrus_il_fau ... 8304_.html
A titre personnel, je rejette par principe tout ce qui relève de l'exploitation animale. C'est pourquoi je tends sérieusement vers le végétalisme/véganisme. Mais un chien d'aveugle (pour m'en tenir à cet exemple) est-il exploité? Il m'est arrivé de voir des chiens guide d'aveugle rester dans la même position 1h30 voire 3h00 d'affilée. Ca me met très mal à l'aise. Ayant discuté avec des spécialistes du dressage pour comprendre, on m'a dit plusieurs choses. Les chiens sont conditionnés par le dressage pour supporter ce genre d'épreuve (et certains types de chiens s'y prêteraient mieux que d'autres). L'association qui s'occupe du dressage organise une sorte d'enquête durant plusieurs mois permettant de s'assurer de la compatibilité entre le chien et son adoptant. Leur relation doit être de totale réciprocité. Le chien est sollicité mais en retour est pleinement intégré affectivement. Lorsque le chien n'est plus à même de "remplir ses fonctions" il poursuit sa vie chez son adoptant ou est recueilli dans les meilleures conditions par un nouvel adoptant. Je me dis plusieurs choses. Ai-je affaire à une idéologie professionnelle (celle du dresseur)? S'agit-il vraiment d'une relation de réciprocité et non d'exploitation? Je n'ai pas de réponse.

Pour les chiens d'aveugles, il n'est pas impossible que le chien soit bien conditionné et ne souffre pas de sa condition actuelle. Mais est-ce que le processus n'implique pas au départ une forme de violence, de frustration imposée (ne pas courir partout, ne pas aboyer quand il en a envie) qui devient lentement habitude ? Que le chien n'en souffre plus ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu violence avant. Après honnêtement qui irait se battre pour cette cause là à l'heure actuelle où il y a tant à faire à plus grande échelle ? C'est peut-être quelque chose qui disparaîtra un peu tout seul si les futurs propriétaires sont sensibilisés à l'antispécisme et à la prise en compte des intérêts des autres êtres vivants, en réalisant que le confort de vie que cela leur apporte ne vaut peut-être pas de brider ainsi un autre être, et en commençant alors à accepter des alternatives. Finalement cela doit être une démarche personnelle de renoncement à un confort de vie et à un plaisir, un peu comme l'omnivore renonce à son plaisir gustatif et à un peu de son confort culinaire par conviction, renoncement qu'à mon avis nous ne sommes pas en droit d'imposer. Et je pense qu'en tant que voyants nous ne sommes pas forcément en mesure de comprendre l'importance de ce renoncement. Donc sensibiliser, pousser à la réflexion, oui, interdire et culpabiliser, non...
 
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