V3nom":141ts1dw a dit:
Je suis à peu près certain que depuis le temps David et Dominic n'ont pas changé leur position vis à vis de ça d'un iota. (et j'en suis bien désolé pour eux)
Pour ma part, c'est même pire que ça: je suis encore plus convaincu qu'il y a un problème grave dans la manière dont sont envisagées les luttes antiracistes, antisexistes et autres luttes pour l'égalité humaine.
On ne peut continuer à se dire antispéciste, et admettre que l'on continue à poser, au sein des luttes antiracistes et antisexistes, l'«humanité» des racisé-e-s et des femmes comme argument d'égalité. Il y a là une contradiction fondamentale, qui confine aujourd'hui à l'escroquerie.
Vous n'accepteriez pas qu'un noir vienne argumenter en faveur de son égalité en insistant qu'il n'est pas juif. N'importe quelle personne militante pour l'égalité humaine sursauterait d'indignation devant une argumentation «Nous, les noirs, on est certains de ne pas être contaminés par le sang juif.» (Enfin, j'espère!) Pourtant, vous continuez à accepter l'argumentation «Nous les noirs, on est des êtres humains.»
On ne peut continuer à accepter le discours qui fonde l'antiracisme sur l'«inexistence des races» - comme si l'existence des races contredirait l'obligation morale d'égalité.
À l'époque où l'idée d'antispécisme était complètement marginale dans la société, on pouvait comprendre que vous fassiez une telle différence. Aujourd'hui, je pense que ça suffit, et qu'il faut en finir avec la complaisance envers cette attitude.
La convergence des luttes doit se faire - mais largement dans l'autre sens. Que les luttes antiracistes et antisexistes cessent d'être pourries jusqu'à la moelle par une vision spéciste du monde, par une argumentation spéciste, par la conviction que seule l'affirmation de «notre commune humanité» peut fonder l'égalité. Elles doivent se refonder sur l'idée d'égalité de tous les sentients, quels qu'ils soient.
Oui, il existe du racisme et du sexisme au sein du mouvement animaliste. Il est juste de le dire et de lutter contre - dans le mouvement animaliste comme ailleurs. Mais dans beaucoup de dénonciations aujourd'hui il y a une question de la paille et de la poutre. Pire: de refus «indigné» d'accepter les critiques - comme celles de Dominic - du spécisme qui est aujourd'hui quasi fondateur des mouvements antiracistes et antisexistes, tout en continuant à faire lécher les bottes de ces personnes avec une veulerie incroyable. <br /
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— Le 05 Nov 2018, 11:50, fusion automatique du message précédent — <br /
br /> J'ai argumenté dans mon intervention aux Estivales 2018 les neuf points suivants, sur lesquels les luttes pour l'égalité humaine doivent profondément changer pour être réellement progressistes:
- Qu'elles abandonnent leur pseudo-antinaturalisme, pour adopter un vrai antinaturalisme.
- Qu'elles acceptent une vison non essentialiste de l'égalité.
- Qu'elles acceptent que la justice est la tâche de tous les agents moraux (non des seul-e-s «concerné-e-s»).
- Qu'elles acceptent le principe général du débat libre.
- Qu'elles s'autorisent la critique des idées religieuses.
- Qu'elles placent au centre le progrès collectif de la société, non la vertu individuelle.
- Qu'elles abandonnent la perspective révolutionnaire.
- Qu'elles cessent de diviser les souffrances et oppressions en «systémiques» et «non systémiques».
- Qu'elles cessent de promouvoir la haine des adversaires.
https://www.youtube.com/watch?v=gRHivY97Yes