Sexisme, Racisme et Spécisme : Intersections des oppressions (par Christiane Bailey)

sango10

Broute de l'herbe
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22/7/14
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Je viens de lire une transcription d'une conférence de Christiane Bailey que j'ai trouvée très intéressante.
Je vous partage donc le lien car il ne me semble pas l'avoir vu ici:
http://christianebailey.com/eventsevene ... pressions/
Pour vous donner un aperçu et vous mettre l'eau à la bouche, voici le résumé qui en est fait au tout début :
Suivant une approche écoféministe qui soutient que les oppressions humaines sont liées à la domination des autres animaux et de la nature, je présente les diverses façons dont les conditions matérielles et idéologiques de l’exploitation des animaux ont facilité et facilitent encore la domination de certains groupes humains considérés comme inférieurs.

Justice sociale, animale et environnementale étant intimement liées, les écoféministes ne dénoncent pas seulement le spécisme des activistes pour la justice sociale et des écolos, mais également les tactiques sexistes, racistes et habilistes ou capacitistes (ableist) fréquemment utilisées par les défenseurs des animaux.

Section 1. Critique du suprématisme humain prôné par la gauche

D’abord, je vais tenter de définir les raisons pour lesquelles la gauche est peu encline à s’opposer aux violences que nos sociétés font subir aux autres animaux et répondre à certaines inquiétudes qui l’empêchent d’intégrer – à tort, à mon avis – la défense des animaux dans ses luttes pour la justice sociale.

Plusieurs progressistes craignent que reconnaître des droits aux animaux aurait pour effet de dévaloriser ou de fragiliser les droits de la personne puisque cela priverait la gauche d’une de ses stratégies favorites qui consiste à soutenir que les humains sont dotés d’une dignité dont seraient dépourvus tous les autres animaux.

Renforcer la hiérarchie de l’espèce et sanctifier l’humain permettrait, selon certains humanistes-suprémacistes, de protéger les humains du danger de déshumanisation et d’animalisation. À l’aide d’analyses écoféministes et de recherches empiriques, je soutiens que cette stratégie humaniste n’est en fait ni juste, ni efficace.

Section 2. Critique du racisme, sexisme, habilisme et grossisme dans le mouvement de défense des animaux

Les gens qui défendent les autres animaux ne doivent pas se contenter de critiquer le spécisme des humanistes-suprémacistes, mais doivent également dénoncer les tactiques racistes, sexistes, habilistes (ableist) et grossistes qui discréditent le mouvement de défense des animaux.

Je donnerai des exemples de campagnes à éviter (cibler les pratiques des minorités et des étrangers, les capacités cognitives, etc.) et d’actions à privilégier (éducation égalitariste, vigiles, témoignages, adoptions, sanctuaires, etc.) afin de développer un mouvement qui soit réellement progressiste et solidaire des autres luttes pour la justice sociale et environnementale.

Section 3. Apprendre des luttes féministes

En terminant, je souligne certaines leçons que les activistes antispécistes pourraient retenir des luttes féministes.

La représentation populaire des féministes comme des personnes qui haïssent les hommes et le stéréotype des défenseurs des animaux comme des personnes qui haïssent les humains encouragent la marginalisation et la stigmatisation de ces deux luttes.

S’opposer au patriarcat et à la suprématie humaine, ce n’est pas être « contre les hommes », mais contre la domination et la violence des hommes envers les femmes et les autres animaux. Être féministe et végane, c’est s’opposer à l’idée d’une domination naturellement juste des puissants sur les moins privilégiés et combattre les privilèges qu’un groupe s’est injustement arrogés par la violence, l’intimidation, le droit et la tradition.

Bonne lecture! ;)
 
Merci pour ce lien que je viens de commencer à explorer. J'y vais revenir car je n'ai pas assez de temps à present, mais ça me parait phénoménale (et enfin très logique) de lier la lutte antispéciste avec la lutte féministe. Comme vous dites, de la bonne lecture, qui demandera bcp de concentration mais vaudra assurément la peine. A suivre, quand ma femme et moi l'auront lu.
 
Ben voilà
On a tous les deux lu (et essayé de digester) ce texte de conference. Je crois bien que Christiane Bailey a largement réussi à metre en mots l'essentiel des arguments pour et contre son propos (pour que le véganisme soit lié dans son expression intellectuelle sur les bases d'arguments de fond de la lutte féministe (et par extension et en égalité avec la lute antispéciste) contre les privileges et ainsi la domination des arrogances sexistes, supremacists et "traditionnelles" des puissants (surtout celles des hommes) sur les moins privilegies, que ce soit d'autres humains (surtout des femmes et enfants) ou que ce soit d'autres especes. J'ai sans doute beaucoup trop simplifié la formule (difficile de faire autre-ment quand il y a tant d'éléments (réponses et contre-réponses, positions positives et negatives) qu'il faut essayer d'encompasser dans notre rhetorique végane. Bref, la théorie est superbe (et nous sommes 100% de son avis et admiratifs de son méthodologie) mais pouvoir livrer ses arguments de façon cohesive dans un débat contre qqun de l'avis oppose, ça serait autre chose! Si on part du point de départ du débat lundi soir passé (l'animal est une personne) et du pdv antispéciste et antisexiste, on devrait quand meme arrive à faire des points difficile à contredire par les omnivores...on espère bien!
Notez que j'ai du raccourcir l'intitulé du sujet pour faire passer ce texte.
 
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