Sexualité : désir, envie, consentement

donc ce sont pas des rapports mais des viols, en fait? :eek:
 
Yep perso je baise souvent sans désir. Enfin c'est plutôt une absence de désir pour la personne à un instant T. Le sexe étant pour moi au choix, un acte de compassion/d'empathie, une maniére de mieux connaitre l'autre, une maniére de mieux me connaitre, la curiosité pour une pratique, une maniére de tuer le temps, de décompresser, de me sentir mieux dans mon corps, d'être valorisé socialement et j'en passe...

Je vais peut être choquer certaines personnes mais le sexe est vraiment devenu pour moi un langage comme peut l'être le français ou le langage des signes. On peut s'en servir pour toutes sortes d'interactions.
 
Ce serait quoi alors la différence Moineau entre cet acte que tu décris dans ces conditions et le viol souvent défini dans les faits par le consentement à un acte sexuel sans désir? Plus souvent dans la réalité de cette manière que un acte contraint violemment dans un parking par un inconnu alors que la victime hurle clairement son non consentement. Ça c'est la culture du viol, faire croire que le viol c'est ça. Je ne dis pas que c'est toi qui fait croire ça hein. Dans la réalité ce qui se passe le plus souvent ce sont les situations ou il y a consentement pour un acte sexuel sans désir par un des partenaires, les femmes le plus souvent, contraintes au consentement par des hommes le plus souvent. Oui il y a beaucoup de situations ou il y a consentement sans désir, et les personnes qui subissent cet acte le considèrent comme un viol. Exemple: acte tarifé en prostitution ou le consentement est donné en raison de contraintes économiques, la situation dans le cadre conjugale ou harcelée la femme consent à un rapport/viol par épuisement/lassitude ou pour la paix conjugale, le fait de consentir à un acte sexuel/viol sous l'effet de la sidération (conséquenes traumatiques d'agressions sexuelles antérieures), consentir sous l'effet de la pression d'un boss, amis, conjoints qui par force de persuasions et manipulations habiles parasitent et pervertissent la volonté de la victime...consentir pour faire plaisir aussi est considéré comme un viol par de nombreuses victimes.....que dire de l'analyse des traumatologues/victimologues qui mettent en avant le non désir pour un acte sexuel afin d'expliquer l'impact traumatique?
Enfin ce que tu écris Moineau m'évoque plutôt "la contrainte à consentir sans désir", parce que lorsqu'il y a une raison autre que le désir on doit pouvoir parler de contrainte. S'il y a bien une chose qui se contraint pas c'est le désir. Et le fait de se contraindre au désir n'est pas à juger selon moi, il n'est pas question de ça. Je ne juge pas les personnes qui se contraignent à un acte sexuel pour une autre raison que le désir. Ce dont il s'agit c'est parler des mots et des expressions qu'on emploie pour définir les actes quand ils représentent pour beaucoup de personnes une violence destructrice et pour d'autres quelquechose d'acceptable, si ce sont les mêmes mots on invisibilise la réalité des violences pour les unes/uns et ça ne me parait pas acceptable, ni juste, ni en faveur de la lutte contre les violences, ni en faveur de la dénonciation des rapports de domination.
 
Alors, étant donné que ce sont à la base mes propos qui sont en train d'être retournés dans tous les sens, je tiens à mettre les choses au clair : non, je ne me fais pas violer, ni par mon époux ni par qui que ce soit d'autre ! Et croyez-moi, je sais ce que c'est, un viol, je ne dis pas ça à la légère !
Je n'ai pas du tout envie d'avoir à justifier mes choix, que ce soit celui de rester avec lui, celui d'avoir ou pas des relations sexuelles avec lui, celui d'être sous contraception, etc. bien que je pense l'avoir fait largement.
Mon homme a ses défauts, y compris des réflexes de protection qui me tapent sur le système, mais ce n'est clairement pas un violeur. Au contraire, c'est plutôt le genre à se demander et à demander 15 fois si je veux vraiment, si je suis sûre, si ça va, etc.
Donc merci de ne pas tirer des conclusions à la va-vite et de ne pas non plus décider à ma place que je suis une victime d'un affreux bourreau, parce que, non, ce n'est pas le cas.
Et comme je l'ai dit précédemment, le désir pour une personne et l'envie de sexe, c'est deux choses différentes, et l'une peut tout à fait compenser l'absence de l'autre.
 
Alors je ne réagis pas à une situation d'une personne de laquelle j'attends une justification mais au propos "on peut consentir en l'absence de désir". Propos qui me semblent problématique, pas les personnes dans leur choix de consentir sans désir, ce que j'ai déjà dit. Ce n'est pas ton sujet qui est à l'origine de mon propos. Ces propos me semblent problématiques car ils sont les mêmes que ceux qui dépeignent très souvent une violence, un crime pour beaucoup de personnes qui se considèrent dans ces situation de consentement sans désir comme victimes de viol. Il s'agit des mots qu'on emploie, peut on réfléchir sur les mots sans devoir justifier qu'on ne parle pas de juger les personnes dans leurs choix particuliers?
 
Je voulais dire que si je camoufle mon absence de désir pour ne pas froisser mon partenaire, ce n'est pas comme si je cédais après qu'il ait lourdement insisté : je ne peux pas lui reprocher de ne pas voir ce que je lui cache.
Mais c'est sûr que la limite est floue, c'est difficile de mettre des mots là-dessus.
 
y'a plein de mecs qui m'ont violée sans être au courant, après, ça aussi on arrive très bien à le cacher quand on est dans une" logique d'auto-destruction punitive ^^ c'est pas non plus forcément chercher un ou des coupables, juste comprendre et nommer des mécanismes à mon sens...
 
Peut-être qu'il s'agit d'un problème de sémantique ?

On peut avoir envie de sexe sans en avoir besoin, donc sans désir, non ?

Auquel cas il serait acceptable de dire qu'on peut consentir sans désir mais pas sans envie.
 
Oui tout à fait wat. Je dirais de mon coté que le vrai probléme c'est qu'il faut vraiment que ce soit un acte sexuel qui reste un vrai choix pour la personne. Dans la mesure où c'est un choix éclairé où on est soumis à aucune influence d'aucune sorte, même sans désir c'est cool.
 
on part dans des questionnement assez philo, là, de se dire que les personnes peuvent être détachées de toute influence dans leurs choix! :eek: Spinoza doit être heureux de savoir qu'on peut si simplement avoir accès au libre arbitre! :p
 
C'est sur erabee c'est sur. Aprés ne pas être influencé par une personne qui a du pouvoir sur toi d'un point de vue financier, qui a un lien de subordination vis à vis de toi, qui est net alors que toi tu es déchiré(e), qui est à une période de sa vie où il a un gros ascendant sur toi me gêne. De maniére générale les rapports de domination (hors du cadre d'un jeu institué me gêne) aprés je concois que c'est une notion trés complexe le concentement c'est certain.

Bon je masculinise beaucoup mes terminologies, c'est un bête raccourcis. Mais le fait est que souvent ce sont plutôt des avatars masculins qui profitent des positions de dominations. Aprés avoir quelques notions sur le consentement avant de démarrer sa vie sexuelle ça serait cool et ça manque je pense.
 
oui, sans doute: ça amène les personnes à différencier envie et désir, mais à rapprocher ce dernier avec le besoin (qui est mort de ne pas pouvoir réaliser un désir sexuel, ça... :eek: )
 
(Je me suis permise de diviser ce sujet que je trouve vraiment très intéressant. J'espère que ça ne posera pas de soucis, si le titre ne convient pas, dites le moi)
 
Ce n'est peut-être pas un besoin vital comme respirer ou se nourrir mais ça reste un besoin physiologique qu'on ne contrôle pas.
 
bah, en fait non, juste...
c'est pas un besoin physio, c'est une capacité à la limite, mais on meurt pas ni rien si on peut pas accéder à un autre corps pour se soulager. Si vraiment, on a l'entrejambe qui frétille, y'a énormément de moyens pour se chatouiller seul.e :cool:
Et heureusement qu' """on""" le contrôle, hein? sinon ce serait la porte ouverte à toutes les excuses au viol, justement! :mmm:
 
L'idée que la sexualité serait un besoin (et comme par hasard un besoin plus grand chez les hommes alors qu'il n'y a pas si longtemps on pensait l'inverse :rolleyes: ) fait vraiment partie selon moi des mythes sur le viol.
Ça me semble également être un peu le corollaire de l'idée selon laquelle le désir physique ne serait pour les femmes pas indispensable pour avoir un rapport sexuel, (Je ne prête de propos à personne sur le forum, je parle plutôt de notre culture en générale.) et qui découle finalement d'un vision bien patriarcale et hétéronormative de la sexualité.

Ce sujet bouscule plein d'idées dans ma tête sur l'obligation au coït, l'obligation à pratiquer le sexe dans un couple, tous les enjeux affectifs et de pouvoirs qui peuvent se jouer autour de ça et se transformer très facilement en contraintes, etc mais j'arrive pas à les ranger dans l'ordre pour écrire un truc pertinent alors je vais y réfléchir et je reviendrais (peut-être) en parler plus tard...
 
je viens justement de lire ce papier partagé par un de mes contacts ^^
C'est clair que la plupart des relations sexuelles hétéronormées que j'ai pu connaitre personnellement ou indirectement, ça reste très préliminaires->pénétration->jouïssance masculine comme fin du coït -_- Dans ces conditions, pas facile de se découvrir en tant que personne munie d'un clito quand il passe si souvent à la trappe. Et du coup moins aisé d'arriver à comprendre comment on jouït aussi! :(
 
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