Aider mes enfants dans leur souhait de devenir véganes

  • Auteur de la discussion Nel
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Nel

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23/3/18
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Hello,

Je suis végétarienne depuis quelques mois à franche tendance végétalienne (vu que je veux devenir végane).
Mon souci est d'accompagner mes enfants vers le véganisme alors que moi-même je ne suis pas au point. Je m'explique. Famille de 4, on était omni jusqu'à il y a peu. Quand je suis devenue végétarienne, j'ai expliqué pourquoi sans m'étendre à mes enfants qui me posaient la question.
Puis un jour, ma fille est venue me voir en larmes en me disant qu'elle voulait devenir végétarienne. Je lui ai demandé pourquoi. Elle venait de voir "Happy feet" (le dessin animé avec un pingouin qui fait des claquettes). Dans ce dessin animé, des pingouins sont confrontés à la famine à cause de la surpêche industrielle (je n'ai pas vérifié, c'est ma fille qui m'a expliqué ça). Elle ne voulait plus participer à ce type d'horreur. On en a discuté et finalement, elle veut devenir végane car ça lui paraît plus cohérent.
Quelques jours plus tard, fiston me dit au retour de l'école: "Maman, nous sommes de la viande? Les dinosaures carnivores peuvent nous manger! C'est affreux! Je veux devenir herbivore alors!" Après discussion, en classe, ils ont étudié le régime alimentaire des animaux et lui a fait le parallèle avec les dinosaures qu'il adore. Mais il a fait aussi le parallèle avec la viande et du coup, il ne veut plus en manger.
Mais mais mais... ils adorent le bacon, les saucisses, le fromage, le jambon... et je n'arrive pas à trouver de solution pour les aider sans les culpabiliser trop. Les substituts sont un problème car il faut bien avouer qu'ils n'ont pas le même goût et qu'en plus, il y a des allergies alimentaires à gérer (gluten soja lait). Comment puis-je les encourager?
Je précise qu'ils vont à la cantine. Ma fille gère mal sa différence par rapport à son allergie, est timide mais gère bien son idée de devenir vg. Mon fils lui ne reconnaît véritablement que les aliments bons et pas bons selon lui. Donc, il faut lui dire si du poulet c'est de la viande! En plus, du fait de ses allergies, on a réintroduit le lait. Je ne souhaite pas qu'il garde son allergie pour devenir végane. Ce serait stupide médicalement parlant et à long terme cela ne l'aiderait pas à avoir une conviction forte. Mais du coup, il aime le fromage et les yaourts (pas le lait). Enfin, on réintroduit le soja dont l'allergie va souvent de paire avec le lait. J'espère que cela nous donnera accès à des substituts plus sympas pour lui.
Voilà, j'espère que vous pourrez me conseiller. A vos claviers!
 
Il existe aussi des yaourts d'amandes.
Ça pourrait être intéressant d'investir dans une yaourtière pour essayer de faire des yaourts avec toutes sortes de laits différents ;)
Y a aussi moyen de faire des fromages à base de noix de cajou

Sinon, je ne pense pas qu'un dinosaure carnivore ferait la différence entre un humain vegan et un humain non vegan. Le vegan reste commestible :D
 
Merci Tigresse de me rappeler la base : un vegan c'est bon dans une assiette!
Vues les allergies de fiston, je connaissais les yaourts au lait de coco, d'amande... et je sais les faire. Mais j'ai dû réintroduire le lait animal pour éviter qu'il ne garde une allergie à vie. Comme cette allergie là est partie semble-t-il, on commence le soja. Ca a l'air aussi bien parti et en plus, il est heureux de ne pas embêter les vaches pour son yaourt.
Reste vraiment la viande de porc. Je crois que je vais essayer de renforcer leurs convictions, qu'en penses-tu? cela me semble plus juste que de chercher à trop substituer et puis, de toute façon, ce ne sera jamais vraiment pareil.
Au fait, le vegan est certainement meilleur à manger pour le dinosaure, moins trafiqué! ;)
 
Une piste, c’est de se mettre à cuisiner autrement. Les substituts, en effet, ce n’est pas toujours très bon (ni sain). Introduire les légumineuses, par exemple, est une bonne idée.

Elles peuvent être à part ou intégrées à un plat : des lentilles corail dans la sauce bolognaise (le seitan haché fonctionne bien sûr aussi), des dhals, des woks, etc.

Apprendre à cuisiner autrement peut prendre du temps. Je te suggérerais donc d’y aller tranquillou. Commence par faire ces recettes « étranges » à l’occasion, quand tu as le temps de le faire (Au début, ça prend plus de temps et c’est plus « stressant » mais, à la longue, ça devient plus simple.) Ne cherche pas à être « parfaite » dès le départ : un tel sprint risquerait de t’épuiser.

Vérifie les besoins nutritionnels, notamment ceux de tes enfants (Quels âges ont-iels ?) D’autres que moi pourront certainement te donner des pistes. N’ayant pas d’enfants, je n’y connais rien.

Nel":wzglvfju a dit:
Donc, il faut lui dire si du poulet c'est de la viande!
Et c’est même du dinosaure ! ;)

H.
 
Haricotprincesse : je cuisine déjà très différemment du fait de nos allergies donc cela ne choquera personne. Dahl, wok... on est déjà à fond car mes gosses adorent le curcuma et les épices.
Je ne sais pas en fait comment les aider à renforcer leur conviction pour qu'ils sachent dire non quand leur est présenté un plat qu'ils aiment mais n'approuvent pas.
Mais à 5 et 8 ans, je ne veux pas leur montrer les horreurs des abattoirs...
 
Trop mignon les réactions de tes enfants

Pour la cuisine, quelques idées :
Tu pourrais faire de temps en temps de la food truck, en général les enfant adorent (pizza, kebab, hamburger, galette de mais garnis etc).

Pour les steack, tu peux les faire toi même (et ou avec eux) ainsi tu contrôleras les ingrédients que tu ajoutes. Vu que çà mets un peu de temps, tu peux en faire en grande quantité genre une quizaine ou plus et après stocker au congel.

Est-ce que ta fille est également allergique au tofu ou tofu lacto fermenté ? Si tu le marines bien, tu peux l'intégrer dans bien des recettes qui pourraient ravir tes enfants.

Aussi pourquoi pas faire aussi dans le principe libannais ou tapas, où il y a plein de petit choses sur la table et l'on se sert.C'est très convivial. par exemple : houmouss, makis, paté maison ou non, feuilletés de saucisses végétales (si pas allergique) au paprika et pavo ou sesame, samosa, petits toast avec tahine tomate/avocat/noix, verinne etc

Un autre plat qui est super sympa à cuisiner, c'est le bouddha bowl ou veggie bowl. Plein de couleur, plein de consistence et de vitamine, on dirait même de l'art :) Tes enfants risques également d'adorer :)
 
Que d'idées James64!
Effectivement, pour lutter contre ce qu'on leur a inculqué auparavant, je crois que je vais devoir me transformer en super cuisinière! Ca m'apprendra à faire des conneries hihi! ET je vais aussi profiter du fait que comme ils sont sensibilisés à leurs allergies et à la cuisine saine, ils aiment apprendre à cuisiner. Surtout la grande, mais le petit commence à demander.
Ce serait chouette de se construire un super livre de recettes familiales véganes!
 
Dans son livre Planète végane, Ophélie Véron parle des enfants, notamment au chapitre 19 (Être végane en famille). Un extrait :
Vos enfants seront-ils·elles véganes ?

Ce n’est pas parce que vous avez décidé de devenir végane que vos enfants sont prêtes à renoncer du jour au lendemain à leur steak haché, leurs petits-suisses et leurs bonbons en gélatine. Gageons même que vos aînées protesteront farouchement si vous essayez de leur vendre une brocoli party plutôt qu’une sortie au kebab du coin avec leurs amies. Devenir végane pour les plus jeunes pourra être synonyme de bras de fer avec la crèche ou l’école afin d’obtenir des menus sans viande ni produits laitiers à la cantine, tandis que, chez les plus âgées, cela pourra se traduire en moqueries et en exclusion de la part des autres adolescentes. La question est importante et il ne faut pas la prendre avec légèreté.

Réfléchissez à plusieurs choses et, en premier lieu, à ce que cela implique et à ce jusqu’où vous êtes capable d’aller. La question concernera votre degré d’engagement et la marge de manœuvre que vous avez, surtout si vous souhaitez que votre enfant soit végane non seulement à la maison, mais également à l’extérieur. Car tout le monde, malheureusement, n’a pas le temps, la disponibilité ou la possibilité d’être derrière son enfant, de lui préparer des paniers-repas quotidiens, de cuisiner des gâteaux pour les fêtes d’anniversaire ou de le changer d’école pour qu’il·elle puisse manger végétalien à la cantine. Une mère célibataire vivant dans un petit village à la campagne n’aura, en tout cas, très certainement pas ces possibilités.

Si vous souhaitez que votre enfant devienne végane, il faudra savoir que cela impliquera certainement des aménagements au niveau du déjeuner et des sorties s’il·elle est scolarisé·e, de l’organisation avec les autres parents en vue des anniversaires ou des goûters, ainsi qu’une bonne communication avec votre entourage, notamment les grands-parents. En ce qui concerne la relation à votre enfant, si celui·celle-ci est végane de naissance, alors il·elle percevra rarement le véganisme comme synonyme d’interdits ou de privations. Il peut y avoir un rejet à l’adolescence et c’est parfaitement normal, mais si vous prenez le temps d’expliquer les raisons de votre mode de vie à votre enfant et de répondre à ses questions, vous posez des bases solides pour une famille végane épanouie. Votre enfant saura pourquoi vous préférez qu’il·elle ne mange pas les bonbons qu’on lui tend ou pourquoi vous privilégiez les promenades en forêt plutôt que les sorties à dos de poney. Dans l’immense majorité des cas, il·elle adhère à ces choix.

Là aussi, pourtant, vous pourrez être amené·e à faire des compromis. Souhaitez-vous que votre enfant soit entièrement végane ou bien qu’il·elle ne le soit qu’à la maison ? Fermerez-vous les yeux chez ses grands-parents ou à l’école ? Accepterez-vous que, exceptionnellement, il·elle accepte les bonbons et gâteaux non végétaliens qu’on lui offre ? Éviterez-vous les sorties au zoo ou bien les accepterez-vous à condition d’en discuter au préalable avec lui·elle ? Chaque parent aura des réponses différentes à apporter à ce sujet, selon le contexte et l’environnement social ou culturel. À vous de voir quelle position vous souhaitez avoir et si celle-ci sera amenée à changer au fil des rencontres et des événements.

Si vous n’êtes végane que depuis peu et n’avez pas élevé votre enfant ainsi depuis sa naissance, entreprendre de changer ses habitudes peut être délicat, surtout s’il·elle est déjà grand·e. Réfléchissez donc à ce que vous êtes prêt·e à entreprendre et aux compromis que vous accepterez de faire : que votre enfant soit végane à la maison, par exemple, mais libre de manger ce que bon lui semble à l’extérieur, ou bien qu’il·elle soit entièrement libre de ses choix une fois qu’il·elle dispose des informations nécessaires. Je connais des familles entièrement véganes, dont les enfants sont parfaitement épanouies et refusent naturellement des aliments non végétaliens, car ils·elles savent que ceux-ci tuent des animaux. J’en connais dont les enfants sont véganes à la maison, mais pas à l’école et chez les grands-parents. Chez d’autres, enfin, l’enfant qui a grandi en mangeant végétarien continuera à manger du fromage ou des œufs à l’extérieur, tandis qu’à la maison, ce sera végétalien. Il n’y a donc pas de règle et chaque famille choisit souvent l’option qui convient le mieux aux parents comme aux enfants. Dans tous les cas, si vous opérez des changements une fois votre enfant déjà né·e, la priorité est double : que celui·celle-ci ne perçoive ces changements ni comme arbitraires, ni comme des privations.

Pour cela, la meilleure chose sera d’en discuter avec lui·elle et de lui expliquer les raisons de votre choix. Vous pouvez par exemple lancer une discussion en amont lors d’un dîner et lui expliquer que certains changements vont avoir lieu dans la maison. Laissez votre enfant s’exprimer, poser des questions et vous faire part de ses inquiétudes. Il est important que chacun·e puisse avoir la parole et que les adultes ne soient pas les seules à prendre des décisions qui impliquent toute la famille. Ce sera aussi l’occasion d’échanger des idées, de demander à votre enfant ce qu’il·elle aimerait continuer à manger et de lancer des suggestions pour véganiser certains de ses plats favoris. Si votre enfant refuse de s’engager dans ces changements, respectez son choix : le temps vous aidera à trouver un équilibre.

Par ailleurs, les enfants sont souvent attachées à leurs repères familiers, et les retirer brusquement peut être dévastateur. Procédez donc avec douceur et patience plutôt qu’avec un esprit de bulldozer : une transition lente vaut mieux qu’un sevrage brutal. Petit à petit, cuisinez davantage de plats végétaliens. Entreprenez de véganiser certaines de vos recettes habituelles : remplacer la crème liquide par de la crème de soja dans un plat de pâtes, substituer des saucisses végétales à des saucisses traditionnelles ou préparer une béchamel végétale pour un plat de lasagnes ne devrait pas poser de problème. N’hésitez pas à préparer des plats végétaliens gourmands, comme des pizzas au fromage végane, des veggie burgers ou des gâteaux au chocolat… Car cuisine végane ne rime pas avec bouillon de fanes de carottes et queues d’épinard vapeur : à vous de montrer à votre enfant que celle-ci peut être délicieuse et variée !

Enfin, n’hésitez pas à inviter votre enfant à participer à la préparation des repas. Même un·e enfant de deux ans peut mettre la main à la pâte si vous le·la guidez un peu : verser des ingrédients, mélanger la farine et le sucre ou façonner des petites truffes sont tout autant de formes de jeu et d’apprentissage. Les enfants plus grandes pourront vous accompagner au marché, aider à ranger les provisions, couper les légumes et suivre des recettes sans presque aucune aide ! Quelle satisfaction ensuite de partager le fruit de leur labeur au dîner ou au goûter et de régaler ainsi toute la famille ! N’hésitez pas non plus à leur proposer de préparer ensemble un gâteau à emporter à l’école ou à partager entre amies. Vous pouvez également feuilleter des livres de recettes et vous en inspirer pour en créer ensemble. C’est ce que font André et Pauline, dont le petit garçon, Antonin, ne cesse d’inventer, de dessiner et d’écrire des recettes de cuisine… pour les réaliser ensuite ! « La première recette, explique sa maman, c’était des chaussons de légumes entourés d’algues nori : pas très présentable, mais très bon ! J’ai remarqué que le mieux, c’est d’accompagner Antonin et d’ajuster au fur et à mesure les proportions et les ingrédients qu’il propose… On arrive toujours à quelque chose de très bon. Il a compris que tout était possible avec la cuisine végétale, alors, quand une recette le tente, il propose tout de suite des substitutions ! »
Y sont abordés aussi « Enfants véganes : comment gérer la vie en société ? » (avec « Manger végétalien en collectivité publique : une mission impossible ? », et « Goûters, sorties et fêtes d’anniversaire »).

Et il y a des encarts avec des textes d’une autrice invitée :
Expliquer le véganisme à ses enfants
Par Sophie Cottarel, rédactrice du blog EnfantVégé.

La plupart des véganes le sont devenues à l’âge adulte, mais certaines personnes le sont depuis l’enfance et certains parents décident d’élever ainsi leurs enfants. Comment faire pour que les enfants comprennent et vivent au mieux ce choix ?

Avec un bébé

Au début, les choses sont relativement simples. On ne manque ni de sites, ni d’avis d’expertes, ni de livres traitant du véganisme. Il est donc aisé pour un parent de s’informer sur les laits végétaux infantiles, la diversification alimentaire végétalienne, les produits de soins non testés sur les animaux etc., ce qui n’était pas encore le cas il y a quelques années. Le bébé, trop petit encore pour s’interroger, mange ce qu’on lui offre. Les principales difficultés sont plutôt de répondre aux questions ou objections de l’entourage et de trouver, si besoin, une nounou ou une crèche acceptant les repas végétaliens.

Les premières questions

Dès 1 ou 2 ans cependant, l’enfant s’apercevra qu’il y a des aliments que les autres mangent mais pas sa famille. Il suffit alors de lui expliquer simplement : c’est notre choix de ne pas manger d’animaux, nous ne voulons pas « leur faire bobo ». Personnellement, cet argument a suffi pour mes deux fils : c’est logique pour de jeunes enfants qui ne sont pas encore conditionnées à trouver normal de manger l’animal qu’on présente comme si mignon dans les livres. Inutile de préparer un cours théorique sur le sujet : au fur et à mesure des questions (passage devant une boucherie, assiette des autres), vous répondrez en termes simples. Vous voir assumer votre choix avec confiance et détermination aidera l’enfant à se l’approprier aussi.

Les enfants plus grands : comprendre et s’identifier

À partir de 3 ou 4 ans, les enfants auront davantage de questions. Afin de vous aider à leur répondre de manière adaptée à leur âge, vous pouvez avoir recours à des livres, comme ceux de Ruby Roth. Avec ces informations, les enfants vont commencer à être capables de répondre aux questions sur leur mode de vie. À cet âge, ils·elles ont un fort besoin d’identification : il est bon, si cela est possible, de se mettre en contact avec d’autres familles véganes afin que les enfants s’aperçoivent qu’ils·elles ne sont pas seules et se fassent aussi des amies ayant les mêmes valeurs. Les enfants véganes ont également besoin de modèles auxquels s’identifier, ce qui peut leur être fourni par des livres ou des dessins animés dans lesquels les petites héros et héroïnes ne mangent pas de viande ou sauvent des animaux. Ayez confiance en vos enfants : ils ont la capacité de grandir différentes et même d’en tirer des bénéfices (volonté, confiance en soi renforcée, ouverture d’esprit).

Parler de l’exploitation animale sans les choquer

Pour les parents véganes, évoquer ce qui se passe dans les élevages ou les abattoirs est difficile : non seulement cela nous affecte, mais on a peur de faire souffrir nos enfants en leur révélant ces atrocités. Cependant, quand des questions nous sont adressées, nous sentons bien que nous avons une exigence de vérité ; les enfants sentent aussi que ce sujet est important pour nous et essayer de le dissimuler serait vain. Inutile d’aller trop loin dans les détails. Selon la sensibilité de l’enfant et ses questions, dès 5 ou 6 ans, on peut évoquer le fait que les animaux sont enfermés dans des cages minuscules, que les veaux sont séparés de leur mère, que les poissons souffrent aussi… Évitez toute vidéo contenant des images choquantes. Les enfants n’en ont pas besoin et cela pourrait les traumatiser durablement.

Accueillir les émotions

Il s’agit d’être attentif·ve aux réactions de vos enfants, aux émotions qu’ils·elles expriment, aux incompréhensions qui ne manqueront pas de surgir (« mais pourquoi les gens mangent-ils les animaux ? »). L’essentiel est de les accueillir, avec empathie et sans jugement. Vous pouvez reformuler : « Cela te rend triste. En colère. Tu voudrais que ce soit différent. » Avouez que vous ne savez pas non plus pourquoi vos proches ou les autres personnes ne changent pas, mais que la force de l’habitude est grande ou qu’il faut une volonté que tout le monde n’a pas. Évitez tout jugement ou sentiment de supériorité. S’il s’agit de colère ou de frustration face aux aliments que vous refusez d’acheter, rappelez-leur la raison sans culpabiliser et essayez toujours de leur offrir de délicieuses alternatives, faciles à trouver ou à faire.

Donner des possibilités d’agir

Se sentir impuissant·e face à la souffrance animale est difficile à supporter. Il est important de montrer aux enfants qu’ils·elles ont un pouvoir, en soulignant ce qu’ils·elles font déjà : ne pas faire souffrir d’animal en mangeant végétal, donner à manger aux oiseaux en hiver ou ne pas écraser de petites bêtes (mon fils de 6 ans est spécialiste du sauvetage de vers de terre sur les trottoirs !). Se sentir utile et capable est important pour l’image que l’enfant construit de lui·elle-même et pour qu’il·elle vive au mieux son véganisme. Si vous êtes également végane par souci écologique, c’est le moment d’expliquer à votre enfant en quoi son alimentation contribue à protéger sa planète. Autant que possible, essayez de lui donner confiance en ses capacités actuelles et de lui faire comprendre, d’une manière positive, sa responsabilité future. Votre enfant pourra changer le monde et y contribue déjà.

Si vous militez, soutenez une association ou tenez un blog (ou n’importe quel autre petit geste), dites-le à vos enfants pour montrer comment vous agissez à votre échelle. Afin que les enfants ne développent pas l’image d’un monde cruel, soulignez les nombreuses choses positives dans le monde et les initiatives pour les animaux (associations, refuges, livres véganes…). Vous pouvez aussi impliquer les enfants dans des actions telles que parrainer un animal ou visiter un refuge. Enfin, aidez-les à concrétiser leurs idées, qu’il s’agisse d’un exposé en classe, d’une pétition, d’une BD ou d’un affichage sur un panneau d’information. Et bien sûr, pensez à ne pas donner une place envahissante au véganisme dans la vie de vos enfants : répondre quand ils·elles vous sollicitent sur le sujet suffit.
Impose-t-on son véganisme à ses enfants ?
Par Sophie Cottarel

« Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même, Ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas. »
Khalil Gibran, Le prophète (extrait)

En tant que parents, nous avons la responsabilité d’élever des enfants, de les accompagner pas à pas, en respectant leur sensibilité et leurs goûts qui s’affirment, sans pour autant nous interdire de partager nos valeurs. Même si l’on s’efforce de pratiquer une éducation bienveillante et de tenir compte des désirs des enfants, de nombreux choix leur sont « imposés » : école ou instruction en famille, télévision ou zéro écran, nourriture bio ou industrielle, vie en ville ou à la campagne, pratique d’une religion ou non… C’est normal, car le travail de parent consiste à donner un cadre et à appliquer ce qu’on juge être le mieux pour ses enfants.

Le véganisme est un choix qu’on estime le meilleur pour nous-mêmes et pour nos enfants car il est éthique, écologique et bon pour la santé. En tant que parents véganes, nous refusons de laisser nos enfants devenir complices à leur insu de la souffrance animale et de la destruction de leur planète. C’est un choix qui n’est pas seulement personnel, puisqu’il concerne d’autres êtres sensibles.

Bien sûr, tout parent prend des décisions pour le bien de son enfant mais doit rester à l’écoute de la sensibilité de celui·celle-ci, de sa capacité à bien vivre ce choix, mais aussi de sa propre opinion. Jusqu’où nous pouvons décider pour nos enfants ? À partir de quel âge peut-on considérer qu’un·e enfant est vraiment capable de comprendre les conséquences de la consommation de produits animaux et de faire son propre choix ? On peut supposer qu’un·e enfant de moins de dix ans, n’ayant – heureusement – pas vu de vidéo d’abattoir ou de maltraitance, ne sera pas vraiment à même de prendre une décision qui tient compte de toutes les conséquences. Même si on les laisse libres de manger des produits animaux, certaines enfants véganes de naissance n’en auront pas envie. Les enfants ont en effet une capacité à assumer la différence bien plus grande qu’on ne le croit, du moment qu’elle fait sens pour eux·elles. L’essentiel est, quand les enfants deviennent autonomes, d’accueillir leur choix avec respect, même s’il est différent du nôtre. Il est d’ailleurs normal que les adolescentes passent par une phase de rejet des valeurs des parents, ce qui ne veut pas dire qu’ils·elles n’y reviendront pas.

Enfin, pour éviter la culpabilité que la société tend à nous faire ressentir lorsqu’on élève un·e enfant selon des valeurs qui ne sont pas (encore ?) celles de la masse, les parents auront intérêt à garder à l’esprit les bénéfices du véganisme dans l’enfance, au-delà de la question de la santé. Un·e enfant végane informé·e, dont les émotions sont prises en compte et qu’on aide à traverser ses frustrations, aura toutes les chances de développer sa volonté, son empathie, sa confiance en soi et son ouverture d’esprit, autant de qualités essentielles pour une vie heureuse.

Sophie Cottarel, Marie Laforêt, et Ophélie Véron ont aussi sorti Veggie Kids. Guide pratique et gourmand pour les 6-12 ans. Pas lu mais voici le quatrième de couverture, le sommaire, et une vidéo (la musique n’est pas indispensable ^^) :
Votre enfant devient végétarienne et vous recherchez des recettes végétales faciles, rapides et appétissantes ? Vous êtes une famille végane et souhaitez vous assurer que vos enfants ont une alimentation saine et équilibrée ? Vous êtes tentée par le végétarisme en famille et vous vous demandez comment faire à l'école ou lors des fêtes d'anniversaire ?

Ce guide pratique et gourmand spécialement conçu à l'attention des parents d'enfants végétariennes et véganes âgées de 6 à 12 ans, répond à toutes les questions concernant ce type d'alimentation : conseils en santé et nutrition, idées pour intégrer facilement légumes, céréales et légumineuses à la cuisine de tous les jours, astuces pour bien vivre les situations sociales au quotidien, réflexions sur la manière dont sont perçues les familles véganes en France et à l'étranger, portraits inspirants de parents et d'enfants ayant choisi de ne plus consommer aucune chair ni aucun produit d'origine animale…

Le tout accompagné d'une cinquantaine de recettes savoureuses (dont certaines destinées à être réalisées par les enfants eux-elles-mêmes) pour régaler famille et amies, du petit déjeuner au dîner, sans oublier les recettes de fête. Un livre référence sur le véganisme pour les 6-12 ans, rédigé par Sophie Cottarel, Marie Laforêt et Ophélie Véron, toutes trois spécialistes de la question.

1) Nutrition végétale, ce qu’il faut savoir

- Les organismes de santé internationaux favorables à une alimentation végétale chez l’enfant
- L’équilibre alimentaire chez l’enfant de 6 à 12 ans
- Les nutriments essentiels
- Des menus équilibrés pour les enfants de 6 à 12 ans

2) Famille végé c’est possible !

- Mon enfant devient végé, pas de panique !
- Imposer ses convictions à ses enfants ?
- Enfant végane, pourquoi c’est encore tabou en France ?
- Les veggie kids au quotidien
- 10 solutions pour faire manger plus d’aliments sains aux enfants
- Foire aux questions

3) Recettes

- Mes petits déjeuners
- Mes déjeuners à emporter
- Mes goûters et desserts gourmands
- Mes dîners pour toute l’année
- Mes recettes pour faire la fête

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=7wssz2d0i7s[/youtube]

H.
 
Youpi! de quoi réfléchir!... et se prendre un peu la tête. Je ne pense pas être prête à les changer d'école ou à devoir renoncer à travailler pour les nourrir le midi. Je vais me renseigner toutefois pour voir s'il n'y pas une option végétarienne envisageable à la rentrée. Il me semble avoir vu un truc comme ça il y a quelque mois sur le site de la mairie.
En outre, à part renforcer leur conviction, je ne vois pas comment les empêcher de manger comme les autres sauf à leur interdire. Et là, ma conviction est que c'est leur corps, leur mental et que c'est à eux de choisir le plus possible en fonction de leur âge et de leurs possibilités. Je ne suis là que pour leur donner une information la plus claire et saine possible et éviter les dangers immédiats ou trop importants. Non?
Bises à tous!
 
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