Article anti-végan : comment répondre ?

Zigzag

Broute de l'herbe
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Salutations,

Voici le lien de l'article : (article de Lutte Ouvrière datant de 2017). De manière générale (malgré un capital économique élevé), j'adhère aux idées de LO. Tout en reconnaissant que la souffrance animale est un problème, cet article est clairement anti-végan. Et la première chose qui m'est venue, le premier élément de réponse, est que la lutte pour les animaux et celle pour les êtres humains sont compatibles, et qu'un végan ne fait pas "peu de cas" de la souffrance humaine, ce sont simplement deux luttes différentes.

A noter que le mensuel de LO a aussi publié un article, plus récent (2019), où il est indiqué que la priorité est la lutte pour les travailleurs (à noter que je la place moi-même au centre des problèmes politiques, tout en étant végan...et que ça rejoint un peu l'éternel débat sociétal vs social, où il est reproché à une partie de la gauche d'avoir abandonné le second au profit du premier).
Comme il s'agit d'une position à laquelle je peux adhérer (ce n'est pas comme la "critique' du véganisme de Valeurs Actuelles!), je trouvais intéressant d'essayer de répondre. Avez-vous des pistes, des idées, des arguments... ?
 
Je trouve cet article très, très faible dans dans son articulation, et c'est sans parler du fond qui semble biaisé.
Pour ne relever que quelques trucs :
- les auteurs descendent les végés en général, qui seraient plus sensibles aux souffrances animales qu'humaines, pour ensuite finir en disant que tous ne sont pas comme ça (donc le problème n'est pas le végétarisme, mais ces personnes)... mais quand même ils insistent.
- ils mettent les luttes en concurrence et les hiérarchisent, comme si les luttes pour la justice sociale étaient exclusives les unes des autres.
- certains exemples pour contre-argumenter sont pris dans des contextes économiques et sociaux très différents de l'argument d'origine, c'est assez confus.

J'avoue ne pas avoir fini l'article. Les arguments relèvent d'arguments de carnistes classiques qui rationalisent leur choix de ne pas se remettre en question. Rien de franchement neuf je trouve, et décevant :(
 
Peut-être est-il possible d'utiliser les concepts de domination, d'exploitation, de réification... Et que de les faire perdurer quant au traitement et à notre vision des autres animaux est également nuisible au traitement des humains exploités, dominés, discriminés. Que si on voit l'animal non-humain comme un bien de conso, un produit, il peut en être de même pour l'animal humain... Que si on ne le tolère plus pour l'animal non-humain (et c'est le combat du véganisme), on ne le tolère plus pour l'animal humain. Cela me semble aller de soi. Que les deux sont liées en fait et que si on améliore l'une, l'autre suit nécessairement car cela demanderait un travail de fond de nos sociétés sur leur rapport au monde et au vivant.
Que les luttes ne s'opposent pas ni ne se hiérarchisent, l'essentiel est quand même de faire quelque chose et que lorsqu'on lutte pour plus de justice humaine, il me paraît important de veiller à ne pas cautionner autant que faire se peut d'autres types d'oppressions et devenir nous-mêmes d'implacables dominants. Car si l'on est sensible à l'injustice, aux dominations, on doit l'être le plus largement possible et tomber nos œillères.

Que les gens qui travaillent dans le secteur, notamment dans les abattoirs sont aussi des victimes de ce système. Blessures physiques et morales. Je renvoie aux témoignages de Mauricio Garcia-Pereira qu'on trouve facilement sur l'Internet.

Voici quelques pistes. Je rejoins screugneugneu, cela me fait de la peine. Car, si on ne peut pas être sur tous les fronts, vouloir faire perdurer des injustices et les justifier comme n'importe quel oppresseur (injustices dont on profite, ici dans l'assiette ou le divertissement etc) pour en abolir d'autres (qui nous meurtrissent directement), cela laisse songeur.
 
J'ai déjà rencontré un militant de LO qui m'avait sorti un discours qui me fait un peu penser à ça après avoir vu mes badges (à l'époque j'en avais plein sur mon sac concernant la cause animale mais aussi le féminisme). En gros il disait que lui aussi à une époque il s'était posé des questions sur ces sujets mais que maintenant qu'il était communiste il pense que toutes ces questions vont se régler quand le capitalisme disparaîtra. Ça sera magiquement la fin de tout les problèmes : sexisme, racisme, exploitation animale… Pas besoin de se remettre en question personnellement, dans ses habitudes.
Ce passage là dans l'article m'y fait penser :
Le racisme n’est pas le produit d’une opposition entre races mais celui de la lutte entre classes sociales.


Petit détail mais j'aime bien l'utilisation du conditionnel ici :
Selon ses défenseurs, les êtres humains exploiteraient les animaux parce qu’ils les considéreraient comme inférieurs.
Comme si ça n'était qu'une hypothèse peu plausible. o_O
 
J'ai lu cet article en diagonale. Je n'ai pas compris comment l'auteur arrivait à la conclusion que le communisme allait sauver l'humanité dans un article sur le véganisme mais bon ... les animaux passent complétement à la trappe dans ce texte.
 
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