Le procès des militants de Greenpeace s'est ouvert à Troyes!
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Le procès de neuf militants de Greenpeace, poursuivis pour violation de locaux professionnels et dégradations en réunions après s'être introduits dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube) en décembre 2011, s'est ouvert, vendredi 20 janvier, devant le tribunal correctionnel de Troyes.
Devant le palais de justice, plusieurs dizaines de militants de Greenpeace étaient venus apporter leur soutien aux neuf prévenus. Le visage grave, ces six femmes et trois hommes âgés de 22 à 60 ans ne se sont pas exprimés devant la presse avant l'audience.
Le 5 décembre 2011, des militants s'étaient introduits dans deux centrales, à Nogent-sur-Seine et Cruas (Ardèche), déjouant la surveillance des gendarmes. Leur objectif était de mettre en lumière les failles de la sécurité des installations nucléaires.
Les militants de Nogent encourent pour ces délits jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende, bien au-delà des peines normalement prévues pour une intrusion sur un site nucléaire, à savoir six mois d'emprisonnement et 7 500 euros d'amende, selon leur avocat Me Alexandre Faro.
Plusieurs sont également poursuivis pour refus de se soumettre à un prélèvement ADN, délit passible d'un an de prison et de 15 000 euros d'amende. "Je vais demander la clémence. Cette action était légitime et justifiée", a déclaré Me Faro à la presse avant l'audience.
Pour Me Jean-Pierre Mignard et Me Emmanuel Tordjman, avocats d'EDF, qui s'est portée partie civile, "pas question de demander réparation civile aux militants. Le moment venu, ce sera à Greenpeace de rendre des comptes" au civil, a expliqué Me Mignard. "Mais dans une société démocratique, il y a d'autres manières d'agir pour exprimer son opposition" au nucléaire, et les militants "ont pris des risques" avec cette intrusion, a-t-il affirmé.
Devant le tribunal, Sofia Majnoni, porte-parole de Greenpeace, a réclamé la "clémence", soulignant qu'"il y a eu reconnaissance d'un dysfonctionnement de la part du gouvernement, puisque François Fillon a demandé en décembre un audit sur la sécurité des centrales".