Les anti-végés savent sauter sur la moindre occasion d'appuyer bien fort sur le "choix personnel" sensément ne concerner que la personne qui l'a fait (alors que manger de la viande ne concerne pas que le mangeur) et surtout que "chacun fait ce qu'il veut" sans la moindre ombre de lucidité, de conséquence, de gène sociale, ni de responsabilité sur quoi que ce soit.
Et surtout évacuer autant que possible donc toute idée de choix et de lutte politique à quelque mouvement animaliste que ce soit. C'est ainsi qu'on a tous eu à s'entendre dire "c'est qu'une mode", "tu fais ça pour te rendre intéressant !", "tu fais un régime ?", "t'es malade ?", "c'est ta religion qui te l'impose ?", "c'est une secte !", "c'est un dogme !" et tout ce qu'il est possible d'imaginer pour annulé toute raison et réflexion sociale et politique en, au choix :
- prétendant qu'on est obligé de le faire pour suivre une règle obligatoire.
- prétendant qu'on est fou, illuminé, manipulé, malade...
En tout cas tout ce qui peut supprimer l'idée d'un choix libre et éclairé, sans aucune contrainte, et qui à lui seul place le mangeur de viande devant un dilemme instantané (car au fond ils savent tous que c'est pas moralement défendable) :
- soit je refuse de rejoindre cette lutte visiblement bénéfique, et passe donc pour un lâche
- soit je le rejoins et m'adosse à toute mon éducation, ma culture, peut-être ma famille, mes gouts, et saute dans l'inconnu en ayant vaguement la sensation que je vais mourir dans 2 semaines.
- soit je ne change rien, et fait passer l'autre pour... *roulement de tambour* ... un EXTRÉMISTE.
C'est aussi pour ça qu'on a beaucoup croisé de gens usant de ce joker : "ta cause est noble, mais moi je pourrais pas..."
(en ce qui me concerne c'est de m'entendre dire "noble cause" en rencontrant une végane, et en réfléchissant sur l'absurdité de dire ça sans réagir que je le suis devenu.)
Et à ceci vient s'associer le fait que l'idée se diffuse, infuse, commence à devenir une option pour plein de raisons (notamment écologique), et que les personnes commencent à sentir le privilège de la bidoche s'approcher d'une forme sinon de fin, en tout cas de réduction de confort béat et d'inconséquence totale. (et bien d'autres choses encore...)