[Course à pied] Mad'Trail (73), 14/07/19

kob27g

Moulin à graines
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62km - 3650m D+ - Valmorel

1er classé 7h16’02 (il a mis plus d'une heure au 2eme !)
113eme kob27g 13h10’00 (4.71km/h)
151eme dernier classé.


62km, 3650m D+, voici le menu du Mad'Trail (Mad comme le col de la Madeleine, mais peut-être aussi dans sa version anglaise).

Complétement novice sur cette distance, mon plus gros trail : 37km et 1500m D+ dans le Beaujolais 6 semaines auparavant.

Départ à 4h30 à la lumière de la frontale, grande première pour moi encore. Moins de 200 fous au départ. Il fait assez frais, 9-10°C. Je me rends compte que 90% des participants ont des bâtons, mais pas moi, vais-je le regretter?

On traverse Valmorel et au bout de 500m, direct première montée.
650m D+ en 6km pour atteindre le col de Gollet à quasi 2000m. L'ascension est plutôt régulière, dans un terrain facile donc relativement facile.
Ce col est le lieu du 1er ravito.

Puis s'enchaine le col de Creve-Tête point culminant du parcours à 2350m : 1.7km pour gravir les 350m de D+ entre les 2 cols, ça pique. La fin est terrible, ça ressemble plus à de l'escalade qu'à de la course à pied, mais quel point de vue !
Il est 6h05 et le soleil se lève.
Je profite de la vue pendant 5 minutes (oui oui je fais un peu le touriste).
Et m'élance dans la descente vers Valmorel, dans un premier temps sur les crêtes puis dans la forêt.
Retour à Valmorel à 7h45 (3h15 de course) pour le ravito 2.

Puis on enchaine sur l'ascension du col de la Madeleine qui se fait en 3 temps. 300m D+ pour commencer, une zone plate de 4 km au milieu puis les 400m D+ restant. La 2eme ascension est assez sèche mais le terrain n'est pas vraiment technique. Par contre l'altitude joue sur les capacités respiratoires.
Le soleil commence à taper, heureusement que ce n'est pas une température caniculaire.
km 29: ravito 3, col de la Madeleine (2000m) à 9h45 (5h15 de course), déjà 2000m D+ de fait. Je suis heureux, le mental va et niveau jambes c'est plutôt correct.

S'ensuit une partie que je n'avais pas du tout anticipé et visualisé mentalement. Sur le tracé, ça semblait plutôt facile. 10km, seulement 450m de D+, surtout du D-. Mais il s'avère que c'était en grande majorité dans des pierriers. Donc oublié la course, il faut se mettre en mode marche.
C'est dur, heureusement que le paysage est superbe. On repasse par une petite pointe à 2200m d'altitude.
Je bats mon record de lenteur sur 1 kilomètre : 26 minutes ! Il me faudra quasi 2h30 pour me sortir de ce "piège". Mon litre d'eau n'a pas suffit. J'arrive un peu carbonisé et déshydraté au ravito 4 du Pont Botto au km 39, il est 12h10 (7h40 de course).

On enchaine sur 3.5km de montée pour 600m D+, ca grimpe sévère, terrain abordable mais vraiment pentu. Puis redescente, mon genou gauche commence à montrer des sérieux signes de faiblesse, ma vieille tendinite du Fascia-Lata commence à se réveiller et j'ai les quadriceps en feu, je galère plus en descente qu'en montée… et suis en mode marche.

Ravito 5, refuge Logis des Fées km 44.5 à 14h (9h30 de course). Il reste 18km et je pense ne plus pouvoir recourir d'ici la fin, ça va être long.

Mais je sais que ma femme et mes 2 gamins m'attendent au prochain ravito (km 55) et ça me motive ! 11km plutôt descendant dans les bois. Je n'arrive pas à courir, je parcours cette distance quasiment tout seul. C'est long... Ma montre tombe en rade de batterie, je perds certains repères, je perds un peu la notion du temps.
J'essaye d'être toujours concentré pour éviter une blessure bête ou de me perdre (même si le parcours est bien balisé)

Kilomètre 53, surprise, un peu ravito improvisé. Il semblerait qu'il y ait pas mal de participants en difficulté et l'organisation a décidé d'ajouter ce ravito.

Ravito 6: Doucy km 55 à 16h20 (11h50 de course). Voir ma famille me fait vraiment du bien, ça me remonte le moral et je me dis que je vais vraiment pouvoir terminer ce trail. Plus que 7km qui sont plutôt plats.
De plus, Valmorel est en vue.
Je commence à réaliser que je vais terminer cette course.

Dernière difficulté à 2km de la fin, une petite bosse dans la forêt dans un mini ruisseau à prendre tout en douceur pour éviter une éventuelle chute.

Valmorel grossit, je me rapproche, on longe la ville. L'organisation nous fait prendre une vingtaine de marches d'escaliers (les c****), et c'est le final, la traversé ultime de la station. Beaucoup d'applaudissements, des bravos, bref j'en ai encore des frissons en écrivant cette phrase.

Je passe la ligne, il est 17h40, j'ai mis 13h10 (on avait 15h maxi pour terminer). Je suis tout simplement heureux. Je suis venu à bout de ce défi.
:YE: :YE:

Je récupère fièrement mon maillot de finisher.

Cette course m'a permis clairement de connaitre mes forces et surtout mes faiblesses.
Déjà sur le cas des bâtons, c'est difficile de savoir si ça m'aurait rendu la tâche "plus facile". Mais leur utilisation demande beaucoup d'entrainement que je n'avais pas.

Point fort : clairement la montée et plutôt assez raide. Je marche rapidement, j'ai un rythme cardiaque plutôt bas et m'essouffle moins rapidement que les autres participants autour de mon moi (je parle bien entendu des coureurs de mon niveau, pas des fusées de l'avant).

Point faible : la descente. C'est encore plus clair que pour mon point fort. Je manque vraiment de technique, mes terrains d'entrainements sont trop "faciles" et mes quadriceps ne sont pas assez musclés. Je pense que ça pourrait expliquer ma douleur au genou, car ils étaient obligés de compenser mes cuisses déficientes.
J'ai perdu énormément de temps sur les descentes.

P.S. : 3 jours après, j'ai toujours des grosses courbatures aux quadriceps, mais niveau articulaire, tout semble ok.
 
Hello le Kob! je t'avais félicité sur le strava vegeweb, merci pour ce récit de course et un grand bravo! un machin de plus de 40 bornes à pied, qui plus est avec du D+, ça m'épatera toujours! (moi qui ferai pas 10m de plus quad je termine un marathon).

Alors c'est pas avec mes 3 petits trails au compteur que je vais me permettre des conseils, j'y connais rien et j'aime pas ça (le trail). Juste que mon coach et sa femme sont des cadors en ultra et que j'ai écouté leurs conversations avec des coureurs qu'ils entrainent. Il semblerait:
Les bâtons, si t'es pas habitué, effectivement ça ne serait pas une bonne idée, c'est un coup à se faire une tendinite.
Pour les descentes, faut péter de la fibre dans les quadri sur des descentes à l'entrainement et remettre ça dès que la douleur s'estompe dans les jours suivants, ainsi de suite. Jusqu'à s'être forgé des cuisses en béton armé.

Perso je me suis arrêté à la 1ère étape, ça m'a suffit 0:)
 
Merci pour les conseils. Ca rejoint mon constat

Je te rejoins pour les marathons, 42km sur goudron, ça suffit amplement.

Mais un trail, ça peut être différent. J'ai limite l'impression que ces 13h sont passées plus vite que 4h sur marathon.
Tout est plus varié :
- on commence la nuit et les conditions changent au fûr et à mesure de la journée.
- on monte, on descend, on fait du plat.
- les paysages évoluent, voir un lever de soleil à 2300m, courir le long des crêtes, voir des lacs d'altitudes... Les Alpes sont un superbe terrain de "jeux".
- les terrains changent aussi : du single, des chemins larges, des crêtes, des forêts, des cailloux et même quelques pas dans la neige !

Il y aussi une plus grande solidarité entre coureurs et proximité avec les bénévoles.

Enfin, il y a moins la pression du chrono que sur du bitume, cela correspond plus à ma vision de la course à pied version "amateur".

Il faut quand même trouver un trail avec un parcours interessant, mais dans les Alpes, ce n'est pas ce qu'il manque.

Bref, ça me conforte dans l'idée que le trail me botte plus que le bitume.
Je ferai peut-être encore un ou deux marathons dans le futur mais sans prépa spécifique et sans pression chronométrique.
 
Super de te lire :)
Pour les batons je confirme faut un minimum d'entrainement avant de les utiliser en course, perso ca m'aide bien (bon plus maintenant c'est plat ici lol), je fatigue moins, je force moins sur les jambes et ca reparti l'effort sur l'ensemble du corps, je les utilise qu'en cote par contre, a l'inverse de toi c'est mon point faible alors que les descentes ca passe à l'aise jusque la
 
Bravo pour ta performance.
Paysages de carte postale. Superbe.
 
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