Court-métrage Majorité opprimée

Déjà vu (merci Facebook...). Plutôt bien fait globalement, quelques raccourcis un peu rapides mais pas faux pour autant, malheureusement.
 
Il est carrément islamophobe ce court-métrage pour ne pas dire raciste.
 
Fabicha":3o4x3fnp a dit:
Il est carrément islamophobe ce court-métrage pour ne pas dire raciste.

Tout dépend comment on interprète le passage avec Nissar.
Au premier degré, il est islamophobe. Mais derrière ça peut aussi se cacher une critique d'une société qui se permet de juger le choix d'une de ses minorités (en l’occurrence les musulmans, ou du moins une partie des musulmans), alors qu'à bien des égards elle ne fait pas mieux que ceux qu'elle juge. Car, au bout du compte, elle montre un homme, le héros, qui juge Nissar, alors qu'il finit par vivre une situation tout aussi sexiste et probablement bien plus traumatisante. Le court-métrage met alors en parallèle une minorité jugée sur un élément de sexisme parce que cet élément est bien visible, et une société qui nie son propre sexisme sous prétexte que, justement, il n'y a pas signes aussi visibles.
Tout ça pour dire que j'y ai plus vu une critique de notre société qui se voile la face (sans mauvais jeu de mots) et qui rejette le problème sur d'autres.
 
Mouais, je ne suis pas sûre (pas du tout même). Si elle avait voulu faire ça, elle aurait fait porter le stigmate au personnage blanc (j'ai oublié son nom). Or là, elle présente un musulman ultra-caricatural et même grotesque : le stigmate n'est pas dans le regard du personnage blanc, mais bien dans celui de la réalisatrice. Peut-être que ça se voulait à l'inverse dans l'intention, mais je trouve cela loupé.
On a un personnage musulman idiot, incapable de tenir une argumentation, soumis, qui porte le voile par contrainte et non par choix et un personnage blanc qui est, certes, également victime, mais est capable de raison, d'arguments se défend, et élève la voix.
De plus l'attribut vestimentaire censé représenté (et je dis bien censé parce que le voile, c'est un peu plus compliqué qu'une seule histoire de sexisme, notamment en contexte post-colonial) l'oppression est bien attribué à l'homme dans le court-métrage qui veut échanger les rôles tandis que l'attribut vestimentaire sexiste occidental (jupe, maquillage) reste porté par les femmes (en toute logique, le gars aurait dû être habillé sexy).
C'est d'ailleurs un autre truc étonnant : on voit bien que l'homme est un objet sexuel, mais il n'a pas à se conformer à des canons de beauté stéréotypés. Une grande partie des meufs du court-métrage semblent sorties de magazines de beauté féminins, et les mecs franchement pas. En soi, on s'en fiche, mais en termes d'inversion des rôles, il y a un oubli. J'imagine qu'il est volontaire : ça semble trop énorme pour qu'elle soit passée à côté, mais au premier abord c'est étonnant comme choix.
 
Je ne trouve pas que cette vidéo inverse réellement les genres.
Les femmes y sont maquillées, épilées, porte des vêtements qui les mettent en valeurs, des talons, etc. Bref elles ont toujours le rôle de décorations de l'espace publique.
Et puis ce qui est dénoncé est certes vrai mais reste très consensuel. Tout le monde (ou presque) est d'accord avec le fait qu'agresser un femmes au couteau dans une ruelle sombre c'est mal. Mais l'immense majorité des agressions sexuelles ont en réalité lieu au domicile de la victime ou sur leur lieu de travail, par un homme en qui elles avaient confiance. De plus les agresseuses représentées ici sont d'abord une clocharde puis des "jeunes de banlieue" avec tout ce que cela sous-entend de racisme et de mépris de classe. Le sexisme des hommes blanc de CSP elevés on en n'entend pas parler bizarrement...


Dans le genre "inversion des rôles" je trouve les vidéos de OLF pas mal du tout :

[dailymotion]xu63us[/dailymotion]

[dailymotion]xu671k[/dailymotion]

[dailymotion]xixdgy[/dailymotion]

[dailymotion]xizyb4[/dailymotion]

[dailymotion]xixib1[/dailymotion]

[dailymotion]xiwccu[/dailymotion]

[dailymotion]xiv8gf[/dailymotion]

[dailymotion]xiujfv[/dailymotion]

[dailymotion]xiv64d[/dailymotion]
 
Entièrement d'accord avec Usagi.Chan.

J'en profite au passage : on m'avait parlé en 2009 de quelques court-métrages ou mini-série (je sais pas trop : souvenirs flous et confus) diffusés sur Arte inversant les rôles dans des scènes quotidiennes (ménage, courses, etc.). C'était même sorti en DVD apparemment (encore une fois, souvenirs confus, je ne suis pas sûre de ce que je dis). Je crois que les vidéos d'OLF datent d'après et ce n'est pas passé sur Arte à ma connaissance.
Est-ce que ça parle à quelqu'un.e ? J'aimerais avoir les références.
 
Vous êtes reloues je le trouvais bien ce court-métrage avant de vous lire x)
Mais bon j'arrive pas à ne pas être d'accord sur vos conclusions. Je vais regarder tes vidéos dès que possible, ça m'intéresse beaucoup Usagi.Chan :)
 
Rhaa ! J'ai une contact facebook indienne qui vient de partager cette vidéo avec les sous-titres et je suis incapable d'argumenter en anglais. C'est rageant ! :anger:
 
Je ne sais pas si je suis au bon endroit pour poster mon message (au pire nos dévoué.e.s modo le déplaceront ;) ) :

Caroline Heldman explique que la chosification sexuelle est si commune que de nombreux jeunes ont même du mal à la reconnaître en tant que telle: "C'est comme être élevé dans une chambre rouge, être soudain sorti de cette chambre, et de se voir demander de décrire la couleur rouge." Elle ajoute que les filles peuvent développer l'idée en grandissant qu'être traité(e) comme un objet est un signe de pouvoir car la culture américaine enseigne qu' être un objet sexuel, c'est avoir de la valeur.

Cependant, les conséquences de la chosification sur la société sont loin d'être positives, et les effets secondaires chez la femme iraient, selon Caroline Heldman, de la honte corporelle à la dépression en passant par les problèmes de nutrition, une mauvaise estime de soi et même un abaissement du plaisir sexuel

Caroline Heldman a tiré profit du travail de ses confrères et mis en place un test sur 7 étapes afin de déterminer si une image peut être considérée comme sexuellement «chosifiante». C'est le cas si l'on peut répondre oui à l'une de ces questions :

1. L'image montre-t-elle une partie du corps d'une personne sexualisée ?
2. L'image présente-t-elle une personne sexualisée jouant le rôle d'un objet ?
3. L'image présente-t-elle une personne sexualisée comme interchangeable ?
4. L'image met-elle en avant l'idée de violer l'intégrité sexuelle d'une personne sexualisée ne pouvant consentir ?
5. L'image suggère-t-elle que la disponibilité sexuelle est la caractéristique définissant un individu ?
6. L'image représente-t-elle une personne sexualisée comme une marchandise ?
7. L'image traite-t-elle le corps d'une personne sexualisée comme une toile ?
www.huffingtonpost.fr/2014/01/30/etre-u ... 10966.html
 
J'aime beaucoup la métaphore de la chambre rouge, je n'y avais pas pensé pour expliquer l'intégration d'un système dès l'enfance. Merci pour cet article et les travaux d'une nouvelle personne (pour moi) à quoi s'intéresser (Caroline Heldman)

Comment ça 2 ans après ? J'm'en fout, c'est toujours d'actu, hélas...
 
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