cru contre cuit

wuzhen

Mange de la salade
Inscrit
1/9/10
Messages
403
Score de réaction
2
Localité
Sud Ouest
On avait commencé la discussion dans un autre thread:

Je m'intéresse à la pensée chinoise, et par conséquent à sa médecine. Ce qui inclut la diététique (c'est une des parties les plus importantes).

Or, une des choses assez étonnantes de la MTC est le refus du cru dans de très nombreux cas; voir même (et c'est ce qu'un médecin chinois m'a conseillé) d'éviter les fruits! Ceci semble en contradiction avec la diététique occidentale en général, ainsi que certaines tendances "naturalisantes". Et également, certains membres du forum affirment que le cru leur a redonné de l'énergie.

Je ne suis pas partisant d'une théorie ou d'une autre, je refuse le dogmatisme en termes d'alimentation. Toutefois, une telle différence ne peut qu'attirer mon attention.

Un lien qui m'a l'air intéressant:

http://www.sionneau.com/index.php?page=crucuit

Aute petite remarque: la diététique traditionnelle chinoise n'est PAS la macrobiotique; celle-ci est vaguement inspirée de certains principes chinois, mais passée par une standardisation qui n'est à mon avis pas à propos. La diététique chinoise se veut plus "libre" généralement.
 
Devenir végétarienne m'a amenée à manger plus de crus (Vive la diversité de la cuisine végétarienne :p ) J'ai un bouquin intéressant sur l'alimentation naturelle où tout est passé en revue, et je m'efforce de construire mes repas à l'aide des conseils de l'auteur : fruits en dehors des repas, salades et crudités puis aliments cuits, céréales et dérivés du lait en fin de repas. Et je sens que ça réussi à mon corps :cool:

Mais je ne connais ni la cuisine chinoise, ni la macrobiotique.
 
jcette
superbe film, il devrait être regardé par tout nouvel internaute sur ce site, cela éviterait bien des questions répétitives.
Comme note, je donnerais 9,5/10.
PS: j'ai visité ton site. Qui oserait remettre en question un discours officiel? Tiens c'est comme pour la viande!
 
Salut Wuzhen
J’ai attentivement lu ce site de philippe Sionneau sur la dietetique chinoise dont un extrait ci dessous
L’ERREUR DU CRU
Ce titre résume à lui seul ce que pense la médecine chinoise du dilemme « cru ou cuit ». Au vu de ce qui a été précédemment démontré, il est évident que tout aliment absorbé cru va demander au corps une plus grande quantité d’énergie. Celle-ci aurait pu être économisée si la nourriture avait été cuite. Et ceci est d’autant plus vrai que l’aliment n’aura pas été au préalable découpé finement et correctement mastiqué. Les précieux nutriments (vitamines, oligo-éléments, minéraux, enzymes…) que nous croyons épargner en mangeant cru, nous coûtent en fait cher car leur assimilation n’est pas garantie et la balance énergétique entre apport et coût, au bout du compte n’est pas forcément positive.
ET POURTANT…
Il est évident que le cru est tout de même très riche en vitalité indispensable à la vie (oligo-éléments, minéraux, acides gras essentiels, vitamines, enzymes…). En outre, il est vrai que la cuisson dénature et détruit une partie de ces éléments (surtout les cuissons à très haute température). Une alimentation trop cuite n’est pas saine, disent les partisans du « cru », car elle dévitalise l’aliment et fait perdre les éléments subtils, déjà largement mis à mal par des moyens de production intensifs et des modes de transformation industriels.
LE COMPROMIS
La cuisine chinoise résout le dilemme « cru/cuit » de manière fort élégante. Il suffit de cuire partiellement la plupart des aliments. Manger l’aliment semi-cru, croquant ou saisi peut être une règle de base, à l’exception des céréales qui doivent impérativement être complètement cuites pour être bien digérées.
COMMENT CONCRETEMENT APPLIQUER CE PRINCIPE ?
Ce que nous enseigne la médecine chinoise, c’est que la quantité d’aliments crus ou cuits dépend de l’état du feu digestif, c’est-à-dire du Yang de la Rate mais aussi partiellement des Reins.

Avec un feu digestif fort :
Dans ce cas et dans ce cas seulement, il est possible de se contenter d’une cuisson modérée des aliments et d’absorber une plus grande quantité de crudités. Peu cuite ou crue, la nourriture est alors plus riche en vitalité. Mais attention, les gens qui bénéficient d’un feu digestif convenable ne doivent pas tomber dans l’excès de cru qui, à terme, lésera le Yang de leur Rate. De plus, avec l’âge, comme le feu digestif tend à diminuer, il faudra cuire davantage les aliments.

Avec un feu digestif faible :
Ici, il convient de faire attention. Les aliments seront la plupart du temps préférés cuits, surtout ceux qui demandent un pouvoir digestif fort (les céréales par exemple). Nous cuirons donc bien les aliments, ceux-ci seront alors moins riches mais beaucoup plus digestes, ce qui favorisera une assimilation tout de même correcte. Nous n’oublierons pas non plus de faciliter la digestion en utilisant des aliments coupés finement et en les mastiquant bien.
EST-CE QUE LE CRU EST UNE BONNE CHOSE POUR MOI ?
A nouveau, nous le répétons, si le cru a l’avantage de nous offrir toute la vitalité de l’aliment, c’est la force de notre feu digestif qui nous permettra d’en tirer plus ou moins profit. Afin de savoir si vous avez un feu digestif suffisant, nous vous proposons de répondre aux quelques questions qui suivent. Si vous avez au moins trois signes de la liste qui suit, le cru doit être limité, si vous avez cinq signes, le cru est fortement déconseillé :
Voici mon ressenti :
Tout d’abord, il faut remarquer que l’humain est le seul à consommer ses aliments cuits (certains animaux utilisent la fermentation) : pourquoi donc?
Nous ne vivons plus depuis longtemps en symbiose avec notre milieu naturel, les mécanismes biologiques se sont dégradés avec l’artificialisation de notre mode de vie. Il faut donc en tenir compte.
La plus grande partie du raisonnement de Sionneau est cohérente et applicable dans son ensemble à notre mode de vie occidental. Reste cette question de cuit ou cru.
Effectivement la digestion de CERTAINS aliments crus demande de gros efforts digestifs, essentiellement ceux auxquels notre organisme n’est pas adapté.
Ce sont en majeure partie les feuilles, tubercules et certaines graines.
Les fruits aqueux ne nécessitent aucun effort digestif ce qui se remarque par la non leucocytose. Par contre leurs enzymes peuvent provoquer des fermentations dans un système digestif déficient (par surcharge, par intoxication, par mauvaise habitudes digestives, par absorption de produits toxiques alimentaires ou médicamenteux.) un soulagement de la surcharge ou l’intoxication permet une réintroduction progressive de fruits crus accompagnés de fruits cuits ou crus/cuits. Cela dépend de l’âge, du mode de vie, des antécédents de maladies, etc… ce n’est pas l’aliment qui est en cause mais l’individu.
Maintenant la digestion des tubercules réclame une digestion plus longue et donc un effort digestif accentué et c’est encore plus long pour les feuilles pour lesquels notre organisme n’est pas adapté (longueur trop courte de nos intestins). La cuisson modifie la composition de l’aliment et en raccourci d’autant la digestion, mais tout en perdant la plupart des bienfaits. C’est donc un bilan à faire entre avantages et inconvénients comme le signale ce site.
Maintenant, l’expérience vécue par les crudivoristes montre que la conception chinoise n’est pas universelle et dépend de l’individu plutôt que du système lui-même.
Maintenant le coté feu digestif fort ou faible est valable toujours par rapport à l’individu. Le Dr Carton, en France, tenait compte aussi de cet aspect. La digestion c’est comme le sport, on ne fait pas du sport de haut niveau lorsque l’on est vieux sans avoir eut un long entrainement pendant toute sa vie. De même qu’il est anormal pour un jeune d’éviter tout exercice physique et d’être vieux dans son corps dès sa jeunesse. Donc un système digestif habitué dès la jeunesse à des aliments crus n’aura que les avantages de ce mode là.
Par ailleurs, en Chine comme en France, certaines habitudes alimentaires détruisent précocement le système digestif (alcool, excitants comme le thé et les épices, le poisson, la volaille)
J’écoute en ce moment d’une oreille distraite des chinois qui disent d’eux-mêmes « qu’il mangent tout sauf les pieds de la table »
Et bien sur, il est nécessaire de bien mastiquer ses aliments surtout crus. Un américain, le Dr Fletcher utilisait la mastication comme unique remède pour ses « malades » : mâchez 100 fois chaque bouchée, buvez vos solides et mâchez vos liquides, était sa maxime.
Notre société occidentale, du fait de l’augmentation de son niveau de vie a opté pour la quantité signe de richesse et d‘abondance, et en plus pour la sédentarité avec tous ses inconvénients. La cuisson ramollissant les aliments permet d’en avaler une quantité plus abondante que si elle était crue ou mi cuite. D’où une digestion plus longue, une fatigue plus importante et une intolérance plus grande encore envers les aliments crus. A cela se rajoute la consommation de produits et sous produits animaux qui augmentent la surcharge et les difficultés digestives : c’est un cercle vicieux sans fin sinon par la maladie et la mort.
Dernier point la température : Une longue mastication élève la température de l’aliment au niveau de celle de la bouche équivalente à celle du corps.
 
Retour
Haut