Cépafo":2lta2of0 a dit:
Pers0nne":2lta2of0 a dit:
Pour moi, l'amélioration est réelle aussi. Comme je l'ai dit, je pense que chaque action a son impact, même infime, même invisible. Il n'aurait aucun impact si je le faisais dans ma chambre. Ou si je décide d'y vendre de la viande saupoudrée de cocaïne.
Chaque action est donc un pas bien réel vers un étape donnée à moment t de l'histoire : Société à volonté antispéciste. Pour une amélioration permanente.
C'est une belle vision, mais un peu naïve à mon avis. Il y a un paquet d'actions contre-productives ou inefficaces dans tous les domaines. Je vois pas pourquoi le militantisme vegan ferait exception. Y'a qu'à regarder Peta (encore que peut-être ils sont plus efficaces que les standeux français).
Je pense sincèrement que Peta est efficace, même si c'est sexiste. Efficace pour augmenter le végétarisme/le véganisme/diminuer la consommation de viande, etc.
Il y a peut-être plus efficace que Peta, et ses discours ne sont sans doute pas exemplaires, et certaines actions sont également blâmables (d'autant plus que ça entretient le sexisme, donc), mais si elle a autant de fonds, c'est bien que d'une manière ou d'une autre, elle a convaincu un bon paquet de gens. Etre efficace, ça ne veut pas dire transformer la société carniste en société végétarienne en 5 ans top chrono. Ça veut dire impacter la société, progressivement, à l'échelle de ses moyens. Et pour le moment, les USA sont bien les précurseurs pour le véganisme.
Et impacter la société, ça peut tout simplement être un truc aussi anodin que faire admettre au maximum de gens qu'on peut trouver ses protéines ailleurs que dans les produits animaux, et rien d'autre que ça, rien d'autre que faire accepter cette idée simple parmi les centaines d'autres informations à transmettre. Mais si 100% de la société Française l'avait déjà admis, ça aiderait déjà considérablement le véganisme à avancer, on n'entendrait plus jamais "Et où tu trouves tes protéines ?", un certain nombre de gens franchiraient le pas plus rapidement, et tous les végétariens gagneraient trente seconde dans chaque discussion avec un carniste... Si j'apprends à 10 carnistes où trouver leurs protéines végétales, ça y est, j'ai milité, et je n'ai pas fait reculer ni stagner la cause. C'est pas gigantesque, mais ça n'est pas nul.
Cépafo":2lta2of0 a dit:
Moi, je doute de l'efficacité de mon stand de province pour lequel je vais tuer des centaines d'insectes au nom de l'antispé. Alors je n'y vais pas (et pour Shaar-lun : je ne m'amuse pas pour autant à faire 100 km pour aller au ciné à la place). Je préfère aller à mon stand local, faire vivre des infos sur internet (car de toute façon, internet tourne sans moi), et soutenir les figures visibles du veganisme (les Cahiers antispé, les écrivains et philosophes, les orateurs brillants). Alors certes, je peux faire tout ça ET aller au stand à 100 km pour soutenir les copains, mais à quoi bon sacrifier à coup sûr des vies pour une goutte dans l'océan. Mais s'il y a une manif. géante un jour que j'estime avoir des chances de peser politiquement pour faire bouger les choses, je pense que j'irai, au détriment de l'idéal d'antispéciste qui n'a peut-être pas de valeur tant qu'il n'est pas réel.
Non, mais évidemment que si tu peux choisir entre plusieurs actes de militantisme, tu choisis ceux qui te semblent les plus efficaces (Rien que pour le fait que, de toute façon, tu seras plus motivé, donc tu seras concrètement plus efficace là où tu es motivé), et évidemment que tu n'es pas obligé d'aller à TOUS les stands et manifs qu'on te propose. Tu as aussi le droit de vivre pour toi-même. Je dis juste qu'on n'a pas à rabaisser certaines actions sous prétexte que d'autres sont plus efficaces. Chacun agit avec ses propres moyens, et les moyens peuvent aussi évoluer en fonction de l'expérience dans les actions précédentes. Faut aussi voir tout le côté psychologique des militants. Coller un autocollant sur un panneau au fond d'une voie sans issue, "ça ne sert à rien", ou sans doute à pas grand chose. Mais cet autocollant est nécessaire pour engager une dynamique avec effet boule de neige, peut-être pour ceux qui pourraient tomber dessus, mais surtout dans la tête du militant. Un effet d'implication, d'engagement, de prise de confiance en soi, d'assurance, etc.
Je dis juste que tout ça est infiniment plus compliqué que ton calcul, et je trouve que ton calcul est dommage parce qu'il est surtout dissuasif vis à vis des actions de militantisme, qui méritent au contraire d'être encouragées pour fournir aux militants et futurs militants l'énergie psychologique d'agir, de continuer et de durer. L'énergie psychologique qui est déjà suffisamment rare comme ça, sans rajouter une difficulté par dessus. (On décompte par millions les végétariens qui pensent tout simplement que le militantisme ne sert à rien.)
Je ne pense pas que tu aies besoin de calculer le nombre de victimes insectes pour faire "un voyage de militantisme" pour avoir besoin de justifier un refus (puisque tu n'utilises pas ces mêmes insectes pour tous tes autres choix). Tu refuses, point barre. Y a des moments où on pose une limite, un temps de repos, parce qu'on a de toute façon tous des ressources limitées (mais variables), en temps, en argent, en énergie morale. Et on a aussi le droit de consacrer une partie de sa vie à soi-même.