Et la nacre ?

L'intérêt qu'on (au sens très large) a à vivre ne commence qu'à partir du moment où l'on existe déjà.

Ok

Si l'univers était entièrement vide de vie alors personne n'en souffrirait.

Ok

Comment un être qui n'existe pas pourrait-il avoir des intérêts ?

Nous, les humains, avons quand même la capacité de projeter la situation dans le futur et d'envisager les intérêts des non-existants.

La plupart des écolos considèrent qu'il est moralement inacceptable de détruire la planète pour les générations à venir... parce qu'on considère que ces gens (qui n'existent pas) ont aussi des intérêts... puisqu'ils existeront. Je ne vois pas en quoi on ne devrait ignorer ces intérêts sous prétexte qu'ils n'existent pas encore.

Par contre, à partir du moment ou l'on vit on a intérêt à continuer à vivre le plus longtemps possible.
Oui, sauf que l'intérêt à vivre le plus longtemps possible ne semble pris en compte (par les véganes) que pour les animaux sentients et non-sentients, pas pour les autres êtres vivants non-sentients... étrange.
 
Plantte":38blshzx a dit:
Par contre, à partir du moment ou l'on vit on a intérêt à continuer à vivre le plus longtemps possible.
Oui, sauf que l'intérêt à vivre le plus longtemps possible ne semble pris en compte (par les véganes) que pour les animaux sentients et non-sentients, pas pour les autres êtres vivants non-sentients... étrange.
Je dois être mal luné, parce que je ressens ce raisonnement comme empli de mauvaise foi, surtout juste après avoir parlé des écolos et de la planète : je veux dire, le lien à faire n'était pas très loin, juste au paragraphe d'avant.
Certes, véganisme et écologie sont deux choses bien différentes, mais pas totalement indépendantes, donc la plupart des véganes se soucient de la préservation de la biodiversité, peut-être plutôt au niveau des espèce et pas au niveau des individus. Et encore, quoique, je ne vois personne ici être fan de l’abatage des arbres de la forêt primaire amazonienne.

Quant au fait de mettre une séparation quelque part (qu'est-ce que je peux exploiter pour ma survie ou pas parmi les règnes du vivant), je crois qu'on est d'accord sur le fait qu'il en faille une (il faut bien se nourrir de matière organique, nous espèce animale).
Mettre cette séparation aux limites du règne animal (et pas au sein de celui-ci) utilise le critère de la sentience auquel est ajouté le bénéfice du doute de l'état actuel des connaissances. Il est plus facilement appréhendable, facilement explicable et peu sujet aux changements d'interprétations (et donc aux chipotages ou autres pinaillages), vu que la séparation "règne animal vs autres règnes" est basée sur de nombreux critères (animal = organisme eucaryote pluricellulaire généralement mobile et hétérotrophe) ; j'ajouterais la composition interne des cellules (certes liées à l'hétérotrophie) et à celle de leur paroi (lipidique vs cellulosique) des parois cellulaires et les modes de reproduction à cette liste de critère (mais à vérifier) comme principales distinctions, notamment avec les végétaux.

edit : je parcourais un peu la classification actuelle du règne animal, et allant voir chez les mollusques, j'y trouve comme classes principales les gastéropodes (escargots, limaces, etc ...), les céphalopodes (poulpes, calmars, etc ...) et les bivalves (moules, huîtres, etc ...), ; du coup, l'état actuel des connaissances sur la sentience fait une séparation au sein de l'embranchement des mollusques entre différentes classes le composant ? Le critère de la sentience seul pourrait donc autoriser à manger des moules mais pas des poulpes ?
 
'Fin oui, mais il y a un autre hic dans le raisonnement pas détruire la planète pour permettre aux générations à venir d'y venir et de ne pas ignorer leur intérêt d'y venir même si les gens des générations à venir n'existent pas encore.

Et comparer ça avec des moules qu'on cultiverait pour manger parce qu'elles ont intérêt à vivre. C'est qu'on les cultive, c'est nous qui les faisons naitre pour notre intérêt avant tout. Si on avait pas cet intérêt on ne les ferrait pas naitre. Ou alors si c'est pour leur intérêt à elles, autant prolonger cet intérêt et les laisser mourir de mort naturelle.

Dans le cas du non bousillage de la planète c'est dans l'unique intérêt de perdurer notre espèce, quand les générations à venir seront là nous on ne serra plus là et on ne tira aucun intérêt que les générations à venir seront là (on n'y tira aucun intérêt vu qu'on ne compte pas exploiter les générations à venir).

P.
 
Chocogrenouille":hviyaglo a dit:
Je dois être mal luné, parce que je ressens ce raisonnement comme empli de mauvaise foi, surtout juste après avoir parlé des écolos et de la planète : je veux dire, le lien à faire n'était pas très loin, juste au paragraphe d'avant.
Certes, véganisme et écologie sont deux choses bien différentes, mais pas totalement indépendantes, donc la plupart des véganes se soucient de la préservation de la biodiversité, peut-être plutôt au niveau des espèce et pas au niveau des individus. Et encore, quoique, je ne vois personne ici être fan de l’abatage des arbres de la forêt primaire amazonienne.

J'ai l'impression que tu me donnes raison sans en avoir envie dans ce paragraphe : pourquoi devrions-nous nous soucier d'un arbre de la forêt primaire amazonienne et pas d'un arbre de mon jardin? Les intérêts du lion blanc sont plus importants que ceux du renard?

L'attitude végane qui va s'attacher à préserver la vie de bivalves n'a rien de comparable avec l'attitude végane en lien avec le règne végétale.

Où sont les discussions se demandant quelles plantes préférer pour en tuer le moins possible? Faut-il encore manger des salades sachant qu'il faut une quantité bien plus grande de ces êtres vivants pour se nourrir par rapport au soja? Est-il acceptable de manger des asperges ou devrions-nous préférer des fruits? Existe-t-il des variétés de plantes continuant de vivre après la récolte? ... bref, aucun végane ne se soucie de toutes ces questions : aucun végane ne se soucie du vivant-non-sentient comme il se soucie des animaux-non-sentients. L'éthique environnementale dont tu parles (préserver la biodiversité) se base sur d'autres questions éthiques que l'éthique animale (que certains invoquent pour justifier leur non-consommation de moules).

En d'autres mots : face à deux situations similaires, le végane propose deux réponses différentes, c'est bien le sens de ma réflexion un peu plus haut : l'intérêt à vivre le plus longtemps possible ne semble pris en compte (par les véganes) que pour les animaux sentients et non-sentients, pas pour les autres êtres vivants non-sentients... étrange


Chocogrenouille":hviyaglo a dit:
Mettre cette séparation aux limites du règne animal (et pas au sein de celui-ci) utilise le critère de la sentience auquel est ajouté le bénéfice du doute de l'état actuel des connaissances.
Justement, non, certains prétendent que les arbres sont sentients.


Chocogrenouille":hviyaglo a dit:
Il est plus facilement appréhendable, facilement explicable et peu sujet aux changements d'interprétations (et donc aux chipotages ou autres pinaillages), vu que la séparation "règne animal vs autres règnes" est basée sur de nombreux critères (animal = organisme eucaryote pluricellulaire généralement mobile et hétérotrophe) ; j'ajouterais la composition interne des cellules (certes liées à l'hétérotrophie) et à celle de leur paroi (lipidique vs cellulosique) des parois cellulaires et les modes de reproduction à cette liste de critère (mais à vérifier) comme principales distinctions, notamment avec les végétaux.
Ce qui me semble farfelu, c'est de voir la liste que tu proposes et que tu ne réalises même pas l'arbitraire que tu invoques. En quoi le fait d'avoir une distinction sur les parois cellulaires, la mobilité, la composition interne des cellules... devraient être des caractéristiques importantes pour ne pas exploiter l'autre? La sentience n'est pas ce qui nous intéresse? Vraiment?

Si l'on découvrait une nouvelle espèce sentiente n'ayant aucune des caractéristiques que tu dresses, qu'est-ce qu'on fait? Dans ton éthique, on se demande si c'est un animal avant tout, dans mon éthique, on se demande si c'est un être sentient avant tout.

Chocogrenouille":hviyaglo a dit:
Le critère de la sentience seul pourrait donc autoriser à manger des moules mais pas des poulpes ?
Oui tout à fait.


c'est nous qui les faisons naitre pour notre intérêt avant tout. Si on avait pas cet intérêt on ne les ferrait pas naitre. Ou alors si c'est pour leur intérêt à elles, autant prolonger cet intérêt et les laisser mourir de mort naturelle.
Tu pourrais avoir la même réflexion pour les plantes.
 
Sauf que la durée de vie d'une moule à l'état sauvage peut atteindre 18 à 24 ans, même si sa longévité peut varier en fonction de son environnement. Par contre on récolte les moules pour les manger à 14 à 18 mois, donc on la prive quand même d'un sacré paquet d'années de vie.

Pour les plantes potagères, on les récolte au moment ou elles sont mûres et donc peu de temps plus tard elles tomberont toutes seules de la plante.

P.
 
HaricotPrincesse":hws77u0g a dit:
Sauf que la durée de vie d'une moule à l'état sauvage peut atteindre 18 à 24 ans, même si sa longévité peut varier en fonction de son environnement. Par contre on récolte les moules pour les manger à 14 à 18 mois, donc on la prive quand même d'un sacré paquet d'années de vie.
On la prive d'un sacré paquet d'années de vie... et on permet à d'autres de vivre. Dans les élevages, les moules tuées sont remplacées, en d'autres mots : d'autres moules vivront à la place de celles qui sont tuées.

De plus, encore une fois, ce n'est que parce que certains mangent des moules que ces moules existent. Dans un monde végane les animaux issus d'élevages n'existeraient pas. On devrait donc quand même se demander s'il n'est pas préférable, pour certains animaux, qu'ils existent dans des élevages plutôt qu'ils n'existent pas du tout, non?
 
Oui c'est parce qu'il y a des gens qui mangent des moules, que les moules d'élevage existent. Par contre l'espèce moule existe aussi en dehors de l'élevage.

Oui, on peut effectivement se demander si pour certains animaux il est plus préférables qu'ils existent dans un élevage que pas du tout. Pas de souci avec ça. Par contre, on parle de quoi, d'individu? Ou de pérenniser une espèce?

À priori, et ce dans la mesure du possible j'aurais tendance à me dire qu'il est préférable de favoriser le fait qu'une espèce puisse perdurer sans qu'il y ait intervention des humains (ou pas trop grosse intervention des humains et éviter l'exploitation). C'est possible avec les moules vu qu'il en existe des sauvages. Ou par exemple favoriser les abeilles sauvages plutôt que de continuer à exploiter les domestiques qui elles ont été sélectionnées pour travailler trop.

P.
 
Plantte":1dcm8sm0 a dit:
Chocogrenouille":1dcm8sm0 a dit:
Mettre cette séparation aux limites du règne animal (et pas au sein de celui-ci) utilise le critère de la sentience auquel est ajouté le bénéfice du doute de l'état actuel des connaissances.
Justement, non, certains prétendent que les arbres sont sentients.
c'est nous qui les faisons naitre pour notre intérêt avant tout. Si on avait pas cet intérêt on ne les ferrait pas naitre. Ou alors si c'est pour leur intérêt à elles, autant prolonger cet intérêt et les laisser mourir de mort naturelle.
Tu pourrais avoir la même réflexion pour les plantes.
C'est l'argument "Le cri de la carotte" qui nous est ressorti là !
Trop fort ! :pouces:

Plantte":1dcm8sm0 a dit:
HaricotPrincesse":1dcm8sm0 a dit:
Sauf que la durée de vie d'une moule à l'état sauvage peut atteindre 18 à 24 ans, même si sa longévité peut varier en fonction de son environnement. Par contre on récolte les moules pour les manger à 14 à 18 mois, donc on la prive quand même d'un sacré paquet d'années de vie.
On la prive d'un sacré paquet d'années de vie... et on permet à d'autres de vivre. Dans les élevages, les moules tuées sont remplacées, en d'autres mots : d'autres moules vivront à la place de celles qui sont tuées.
Et ça c'est l'argument qu'on lit à longueur de pages dès qu'un défenseur de l'élevage prend la parole ! C'est du Jocelyne Porcher dans le texte !
Je te crée, je te tue, mais c'est juste pour que je puisse en créer d'autre, que je tuerai ensuite, etc...
:facepalm:

Merci Plantte, tu es un bon humoriste, j'ai même failli y croire !
Ton gag "j'imite le carniste de base" m'a mis de bonne humeur pour commencer le we :kiss:

J'attends la suite avec impatience... surtout ne nous laisse pas sur notre faim (!), continue dans l'humour style Salon de l'Agriculture, c'est génial ! :D
 
Je compare justement des moules à des plantes parce que dans les deux cas la sentience n'est pas établie. Je ne suis pas en train de comparer un cochon avec un être relativement inerte, sans cerveau et sans émotions pour justifier de manger des cochons (= cris de la carotte).

Sur la deuxième partie tu as raison : "Je te crée, je te tue, mais c'est juste pour que je puisse en créer d'autre, que je tuerai ensuite, etc... ", toute la question est de savoir si cela pose un problème moral (comme dans le cas des cochons par exemple) ou si cela ne pose pas de problème moral (comme dans le cas des plantes par exemple).

Quel est le problème d'élever et tuer des êtres vivants non-sentients qui n'ont pas la capacité de souffrir ou d'avoir des émotions? Jusqu'à présent, la seule réponse que j'ai lue c'est : ce sont des animaux et on ne mange pas les animaux : du dogmatisme. Moi je suis ouvert à changer ma position si je vois une argumentation qui justifie l'immoralité ou l'injustice dans le fait de consommer des moules, mais pour le moment...

Et sinon, entre nous, le ton de ta réponse est assez symptomatique de l'absence d'un paquet de végés à pouvoir débattre, se remettre en question et argumenter. Il y a d'autres discussions plus légères sur le forum.
 
Tigresse":bqp2izfz a dit:
Y a pas eu, postée y a pas longtemps, une vidéo d'une Saint-Jacques qui se sauvait ?
Des mécanismes de défense sont présents aussi dans le monde végétal :
L'accacia produit du tanin et diffuse un gaz lorsqu'il est secoué, les animaux qui mangent leurs feuilles sont empoisonnés et les accacia aux alentours vont répondre à ce gaz en produisant eux aussi du tanin pour se rendre indigeste.
 
Plantte":guf75qwx a dit:
ce sont des animaux et on ne mange pas les animaux : du dogmatisme.

Je ne suis pas d’accord. À la limite, on pourrait assimiler ça à un principe. Et pourquoi l’utilisation du « on » ? Je n’ai pas l’impression que ce sont les propos qui ont été tenus. À mon sens, c'était plus du « je ne veux pas » que du « on ne doit pas ».


Plantte":guf75qwx a dit:
Des mécanismes de défense sont présents aussi dans le monde végétal :
L’acacia produit du tanin et diffuse un gaz lorsqu'il est secoué, les animaux qui mangent leurs feuilles sont empoisonnés et les acacias aux alentours vont répondre à ce gaz en produisant eux aussi du tanin pour se rendre indigeste.

Oui, les plantes et les arbres sont intelligents, ils peuvent communiquer, ils s’adaptent à leur environnement, etc. Mais est-ce pour autant de la sentience ? Est-ce que les végétaux peuvent expérimenter la souffrance ou à l’inverse, le désir. Ont-ils des volontés ? Je n'en ai pas l'impression.
Est-ce qu’un arbre peut se laisser dépérir parce que l’arbre voisin a été déraciné lors d’une tempête ? (question sérieuse) Beaucoup d’animaux peuvent faire ça. Est-ce que la moule fait ça ? Eeeeeeeeh……… Aucune idée. Est-ce que les moules sont sentientes ou souffrent ? (les moules et pas les mollusques en général parce que la catégorie est vaste, comme l’a fait remarquer Chocogrenouille) Si elles n’ont pas de cerveau, elles ont des ganglions nerveux, non ?

Je suis en train de m’embrouiller toute seule, alors je vais arrêter là, en concluant :
Je ne sais pas. Et comme je ne sais pas, je préfère accorder le bénéfice du doute. Parce que manger ou ne pas manger de moules, ça ne change rien à ma vie.
 
Plante pour être honnête tes arguments m'ont également fait penser à ceux des carnistes et du touche pas à mon steak. Version touche pas à ma moule.

Soit, oui on peut se poser la question morale si manger des animaux non sentient est morale ou pas. Sauf que ce qui est établi c'est qu'on n'a pas pu conclure que les moules étaient sentientes, par contre j'ai jamais vu nul part qu'on avait pu en déduire qu'elles étaient non sentientes. De plus d'expérience je sais que pour les poissons, par exemple, on a mis du temps pour en conclure qu'ils étaient sentient (et encore certain le remettent en question). Je sais aussi que le champs d'étude des comportements animaux est encore très vaste et qu'il y a encore plein plein de chose à découvrir.

De là j'applique un principe de précaution et du bénéfice/ risque. Vu le peu de bénéfice que ça m'apporte à manger des moules et qu'il persiste un doute quand à sa sentience je trouve qu'il y a un risque de la faire souffrir. Et donc je fou la paix aux moules. C'est pas du dogmatisme de c'est un animal donc j'en mange pas.

P.
 
Salem":31y0dlis a dit:
Plantte":31y0dlis a dit:
ce sont des animaux et on ne mange pas les animaux : du dogmatisme.

Je ne suis pas d’accord. À la limite, on pourrait assimiler ça à un principe. Et pourquoi l’utilisation du « on » ? Je n’ai pas l’impression que ce sont les propos qui ont été tenus. À mon sens, c'était plus du « je ne veux pas » que du « on ne doit pas ».
J'ai le sentiment qu'au contraire, des propos montrent qu'il y a une tentative de dire : on ne doit pas dans certains esprits véganes.
"Eh oui, la question centrale d'éthique est primordiale pour les végans. Eh oui, la nacre (en matière de décoration) est aussi dégoûtante que l'ivoire ou le cuir. "

"Laissons les moules vivre à l'état sauvage et basta, pourquoi vouloir intervenir à tout prix et en créer pour ensuite les détruire ?"

"C'est là où je me rapproche de Chocogrenouille, Watermelon et Taitino, la naissance en élevage (une naissance donc totalement produite par l'Homme) est seulement la première phase d'une vie de souffrance totalement dévouée aux humains jusqu'au sacrifice final... juste l'horreur absolue !"

La vidéo youtube de Gary Yourofsky sur la question des bivalves (partagée sur un autre topic autour de la question des bivalves il me semble) est aussi un bon exemple du "on ne doit pas".

Un médecin pro-végane dont le nom de me revient pas s'était fait lynché sur Facebook pour avoir soumis l'idée que les bivalves pourraient faire partie d'une alimentation végane.


Pour moi, les doutes que vous invoquez me semblent pertinents. Le problème que j'y vois c'est que le bénéfice du doute est laissé aux moules (dont la sentience n'est pas montrée) mais pas au végétal (dont la sentience n'est pas montrée) alors que dans les deux cas : le doute persiste puisque dans les deux cas l'hypothèse de la sentience n'est pas complètement écartée (à titre d'exemple : le forestier Peter Wohlleben considère que les arbres sont sentients).

Donc :
- Soit on ne mange pas de bivalves et on est conséquent, donc on dresse une liste d'aliments végétaux à éviter : par exemple tous les végétaux qui doivent être tués lors de la récolte (asperge, salade) et pas simplement légèrement abîmés (haricots, fruits,...) et on évite de les consommer dans la mesure du possible pour éviter de causer un éventuel tort.

- Soit on ne mange pas de bivalves et on ne se préoccupe pas des végétaux mais on évite de prétendre qu'il y a un impératif moral à ne pas manger des bivalves.


Plante pour être honnête tes arguments m'ont également fait penser à ceux des carnistes et du touche pas à mon steak. Version touche pas à ma moule.
Mon argument en faveur de la consommation de bivalves (qui permet leur existence) est effectivement proche de celui des éleveurs... mais c'est un argument qui est tout-à-fait pertinent : si tous les élevages étaient des endroits merveilleux où les animaux étaient choyés (comme dans des refuges véganes), il serait très bien pour ces animaux que les élevages perdurent!
L'argument est donc parfaitement valable dans ce contexte particulier.

L'argument n'est cependant pas valable dans notre contexte actuel puisqu'il ne prend pas en compte la réalité des élevages et des impératifs économiques qui ne permettront jamais que ces élevages paradisiaques d'exister.

Dans le cas d'animaux n'ayant pas la capacité de souffrir ou d'être stressés, je ne vois pas où le mal pourrait se situer.
 
Les moules ont un système nerveux, pas les plantes donc bon j'pense que le doute quand à leur sentience ou non et la possibilité qu'elles ressentent la douleur est plus grand que pour les plantes ...

Et d'un point de vue évolutif, les plantes n'ont aucun intérêt à ressentir la douleur vu qu'elles ne peuvent y échapper elles ne se déplacent pas, les coquillages en général peuvent éviter la douleur en se referment et donc en se protégeant (je sais il y a des plantes qui peuvent se refermer, d'autres qui ont des épines, d'autres qui diffusent un gaz ... et donc des moyens pour se protéger de la prédation mais aucun moyen d'y échapper) et pour certains (pas tous pense pas qu'on puisse dire ça des moules) peuvent s'échapper cf. la vidéo de la coquille saint-jacques sur un autre topic. Et donc par plus de facilité je ne mange aucun coquillage.

P.
 
HaricotPrincesse":1lqq6nz5 a dit:
Les moules ont un système nerveux, pas les plantes donc bon j'pense que le doute quand à leur sentience ou non et la possibilité qu'elles ressentent la douleur est plus grand que pour les plantes ...
Pas de centralisation et pas de cerveau... la sentience prêtée aux bivalves est infiniment improbable. De plus, les plantes ont des mécanismes de défense et de communication pour échapper à la mort (sans se déplacer)... la question que je me pose alors en te lisant c'est : pourquoi ce serait soudain la capacité à se mouvoir qui serait plus pertinent que la capacité à se défendre? Pour moi on est dans de l'arbitraire.

J'ai comme l'impression que certains véganes ont décidé de réserver à l'animal (et non plus seulement à l'homme) d’être un patient moral et qu'ils ont ensuite seulement cherché des raisons de légitimer cette exclusivité.
 
L'antispécisme doit entrer en ligne de compte aussi.
C'est peut-être d'ailleurs pour ça qu'on n'arrive pas à se comprendre sur ce topic, en fait. Pour moi en tout cas j'ai peut-être eu tendance à trop assimiler véganisme et antispécisme, alors que l'un n'est qu'un moyen d'arriver à l'autre. En faisant probablement l'amalgame entre la fin et le moyen (dans le sens inverse de d'habitude), ça a pu donner des propos incohérents de ma part (je parlais de véganisme en pensant antispécisme).
 
Je vais mettre les pieds dans le plat mais je crois que si on ne se comprend pas c'est aussi parce que reconnaître qu'il serait acceptable (ou même une bonne chose) de manger certains animaux (moules) remet en question notre identité de végane qui est déjà souvent mise à mal dans ce monde carniste.

Pour moi, l'antispécisme c'est le fait de ne pas être influencé par l'espèce pour justifier une différence dans la prise en compte des intérêts des individus. À ce titre, si les moules n'ont pas un intérêt à ne pas souffrir (puisqu'ils ne souffrent pas), il est raisonnable de les élever ou de les manger.

C'est d'ailleurs la position de Peter Singer qui disait que reconnaître le droit à ne pas souffrir d'un être vivant qui ne connait pas la souffrance c'est du même ordre que de vouloir reconnaître le droit d'avorter à un homme, ça na aucun sens.

Certains véganes prétendent alors qu'il y aurait une probabilité de sentience plus importante pour les bivalves (on entend le fameux : des scientifiques se sont déjà trompés pour les poissons) mais ignorent complètement la probabilité de sentience chez les plantes (et là étrangement plus personne n'invoque le fait "qu'on se soit déjà trompé...").
 
C'est justement l'ensemble qui est important, vu que le fait que les bivalves savent se mouvoir, savent se protéger ... Leur permet de donner différentes réponses face à un danger : fuir, se cacher en s'enfonçant dans le sable par exemple, refermer sa coquille ... Pour les plantes qui se protègent ben elles n'ont qu'une seule réponse à donner face au danger. Et je trouve que ça fait quand même une belle différence.

Et autrement dans les stratégies pour faire perdurer leur espèce, certaines plantes se reproduisent grâce à la prédation : graines rejetées dans les excréments d'animaux. Si les plantes étaient sentientes se serrait quand même assez idiot d'avoir une stratégie de reproduction basée sur la prédation.

J'ai voulu quand même en savoir un peu plus sur la sentience des mollusque, et j'suis tombée sur cette revue : https://academic.oup.com/ilarjournal/article/52/2/185/659960.
Qui reprend une série de recommandation de comment faire avec les mollusques animaux de laboratoire (donc tout sauf une étude de véganes).
une partie de la conclusion":2vd5hgpz a dit:
In conclusion, we recommend that the design of experiments using molluscs, particularly those with larger and more complex ganglia or brains (especially cephalopods but also gastropods), take into account the possibility of a capacity for painlike experience in these animals. Effective anesthetics (e.g., magnesium chloride) should be used during dissections and, to the extent possible, during any procedure that produces tissue damage or possible stress.
ça concerne les mollusques en général et rien n'est précisé en particulier pour les bivalves. Et les recommandations sont des les anesthésier.

Je n'ai pas chercher un truc similaire sur les végétaux, mais je ne suis pas celle qui propose aux véganes qui ont inclut les bivalves dans leur cercle de moral (aux véganes quoi) de l'étendre également aux végétaux.

P.
 
J’ai lu les quelques derniers messages qui s’arrêtent à la considération être sentient ou non sentient.

Pour moi, ça n’a aucun sens. Les moules et autres huîtres sont des animaux, ils sont animés, ça me suffit à ne pas les manger. Tout comme je ne me nourrirais pas d’un steak de bactéries si ça existait.

Outre ça, si faut aller plus loin, ces animaux ont, quoiqu’on en dise, un système nerveux, très rudimentaire certes, mais rien à voir avec des plantes.

Pour ceux qui en doutent, et qui rétorquent « dans ce cas là arrêtons de manger de la laitue car on abime la plante et c’est pareil que de tailler une coquille saint Jacques en deux », je tiens juste à dire que ça me fait le même effet que quand un carnivore me dit que les carottes crient et souffrent et que dans ce cas on se nourrit plus de rien et que pour finir vaut mieux continuer à tout manger indistinctement. Un faux argument qui permet de se dédouaner.

Pour finir, sérieusement, as-tu besoin de manger un truc qui filtre tout l’océan pourri ? Toi qui fais attention de ne pas manger d’être sensible, t’es prêt à foutre ça de coté pour une dizaine de palourde en été ? Je rêve...

Moi quand j’ai un doute j’applique souvent le principe de précaution. Donc si t’as un doute, arrête de manger des carottes mais ne continue pas de manger des moules, j’pense que les mollusques seront très heureux dans leur petite conscience rudimentaire.

Pour ce qui est de la nacre, car c’est le sujet initial, je vois pas le problème si tu fais ta petite entreprise perso de ramassage de coquillages sur la plage...
 
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