Etre végétarien est-il synonyme d'agressivité et de radicalisme?

Sol":3k5hwfu3 a dit:
Djali":3k5hwfu3 a dit:
... qui regardaient de haut les non végétariens comme des monstres sans coeur. Plutôt agaçant ^^'

Quand tu commenceras à en avoir marre de voire tous tes amis dans les assiettes de tes voisins le tout en te prenant des réflexions sans rien avoir demandé, tu seras déjà toi aussi plutôt agaçante aux yeux des non-végétariens ;)

Ça dépend des convictions de chacun. Je n'ai pas arrêté la viande car "je ne veux pas manger mes amis". Je trouve que les végétariens qui essaient de convertir les autres coute que coute ont l'effet inverse... C'est au contact de végétariens tolérants qui me laissaient manger de la viande à leur table que j'ai commencé à me questionner :)
 
Sauf que quand tu es végé par éthique, tu ne vois pas de la nourriture mais des bouts d'animaux morts avec des gens qui en général sont tes amis ou ta famille qui disent : "hum c'est trop bonnnnn". Ce serait un bras de bébé humain ça nous ferait le même effet. Alors le végétarien tolérant, en fait il est pas forcément tolérant, il se mord simplement la langue pour ne rien dire.
 
Les végés que je côtoie (et qui m'ont convaincue) le sont plutôt pour des raisons environnementales. Les motivations et visions des choses changent sans doute la façon d'appréhender les échanges avec ceux qui mangent de la viande :)
 
Certainement oui :)
 
Honnêtement, c'est très dur de ne pas devenir agressif à partir d'un certain point, quand on est végane par éthique vis-à-vis de l'animal.

Personnellement, j'essaie de ne pas l'être pour justement avoir un impact plus grand, mais quand j'entends "ouais mais j'<3 trop la viande", "t'es sous l'influence de ta propagande", qu'on fait des blagues sur les abattoirs, ou encore des végétariens qui me disent "ah non mais les animaux, j'en ai strictement rien à foutre, je fais ça pour éviter de surconsommer de la viande", personnellement, je crève de rage et pourtant, je suis quelqu'un d'extrêmement calme.

Souvent, ça me fatigue de composer, d'être sympa, d'essayer de ne pas faire "végane extrémiste", de ne pas "desservir la cause" alors que j'aimerais exploser, répondre de façon acerbe, agressive ou avec des insultes, et que les campagnes démago de PETA et la glamourisation du "régime" végane à la sauce basse séduction du public me font grincer des dents.

Et pourtant, je le fais. Parce que si j'explose, je sais que je n'ai aucune chance de toucher mes interlocuteurs, et que je merde quant à ce que je cherche: sauver les animaux. Je plussoie donc totalement yapuka.
 
Ah c'est exactement comme ça que je le ressens Orr. Et c'est super frustrant.
 
Je trouve ça dommage de vivre les choses comme ça... Du coup vous ne mangez plus avec vos amis/famille qu'en vous mordant la langue ? ^^
 
Moi ça va, je ne regarde pas leurs assiettes, et j'ai pas trop besoin de me mordre la langue. Même si j'aimerais ne pas avoir droit aux commentaires (voire regarde quelqu'un jeter le bout du cadavre d'un cochon parce que, honte à lui, il a trop de gras/nerfs, ou a été mal cuit/assaisonné). Là, ça devient énervant.

Là où ça devient difficile, c'est quand on vient te piquer avec des commentaires volontairement ou involontairement stupides/désagréables, en te faisant passer pour l'excentrique de la bande, voire qu'on dénigre tes principes. C'est à ce moment qu'il devient difficile de résister à l'envie de tout envoyer en l'air et de casser des dents à coups de bouteille.
 
Djali":2xvh1ue9 a dit:
Je trouve ça dommage de vivre les choses comme ça... Du coup vous ne mangez plus avec vos amis/famille qu'en vous mordant la langue ? ^^

Bah oui, j'ai même frôlé l'hémorragie plusieurs fois d'ailleurs à cause de ça... Non, je plaisante évidemment. :) C'est juste que le sentiment de solitude est vraiment envahissant parfois.

La dernière chose qui m'a marqué, c'était un repas avec ma famille. Leur menu c'était un poulet fermier. Du coup les voir s'enthousiasmer à coup de " C'est trop bon ! ", " Faut se faire ça plus souvent ! " etc, quand toi tu penses qu'il est inconcevable de se réjouir comme ça autour d'un cadavre d'être sensible et que tu trouves cette scène incommensurablement glauque, ce n'est pas toujours facile de se résigner à ne pas signaler son opinion. C'est un peu comme regarder quelqu'un se faire agresser sans rien dire tu vois.
Après de manière générale, le contenu des assiettes d'autrui ne m'affecte pas trop, j'arrive à prendre de la distance. Mais si il y a l'animal entier devant moi, c'est autre chose.

Ensuite il y a les remarques impertinentes à longueur de temps qui elles aussi, enfoncent la sensation de solitude et auxquelles il est souvent mieux de ne pas répondre au risque de se faire taxer de rabat-joie ou de " desservir notre cause " etc...

Donc même en prenant du recul au maximum, il n'est pas toujours évident de garder son calme ou de ne pas développer un sentiment de frustration grandissant.
 
J'aurais pu écrire le message de Phaneres :)

Non, je ne me focalise pas sur l'assiette des autres: ce serait infernal pour moi comme pour les autres. C'est dès qu'il y a acte de réjouissance autour du cadavre et surtout les réflexions que j'ai mentionnées que ça ne va plus. Alors à chaque repas je prie pour que le "Ah moi je pourrais pas, j'aime trop la viande" ne sorte pas, effectivement, avant de me mordre la langue.

Mais c'est vrai que les repas ne constituent plus un moment aussi fédérateur qu'auparavant, notamment en famille où j'ai l'impression qu'il y a bien moins de censure qu'entre amis au niveau des remarques désobligeantes...Comme si les personnes se pensaient dotées d'un permis d'ingérence plus grand et d'un droit à l'irrespect du fait d'un sang partagé. Mes amis se montrent au contraire curieux, ne tentent jamais de ridiculiser ou d'infantiliser ma posture, et évitent en général les propos à l'emporte-pièce: les repas sont de ce fait plutôt sereins.
Je partage aussi la vie d'un omnivore, et s'il mange 80% du temps végétalien du fait de ma présence, il lui arrive de craquer pour des tartines de tarama et il s'accroche à son lait de vache le matin...Et je ne me mords pas la langue. Mais c'est parce qu'il ne me fait aucune remarque, qu'il s'interroge, et que je suis presque sûre qu'il y viendra un jour lui aussi. Ah, et aussi principalement parce que nous nous aimons et que nous nous respectons (un paramètre pas forcément évident dans les situations sus-mentionnées), ça change beaucoup la perspective.
 
Djali":31emsy6l a dit:
Je trouve ça dommage de vivre les choses comme ça... Du coup vous ne mangez plus avec vos amis/famille qu'en vous mordant la langue ? ^^
Mes vrais amis savent ce que cela me fait de voir de la viande dans une assiette et mangent végétal quand ils sont en ma compagnie.
Les autres fois, j'essaie de ne pas y penser, de me voiler la face pour que cela soit supportable. Et oui, je ferme ma gueule. Parce que cela n'avancerait à rien. Par contre, quand j'en ai l'occasion (et je crée des occasions), je cuisine pour des omnivores et généralement, ils apprécient mes plats 100% végétal.
 
Avant, je fermais ma gueule, bien poliment, en témoigne le mariage carniste où toute la ferme y est passée dans la bonne humeur (et où j'ai mangé en tout et pour tout 3 batons de carottes et 5 de concombre avec une tartinade d'olives noires, trois tomates cerises cuites, une cuillère à soupe de vitelotte et une grosse mûre en dessert). Puis récemment il s'est passé cet épisode et j'ai décidé que désormais, c'est sans animal, entier ou partie, sinon sans moi. Voilà voilà ^^
 
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