Identités de genre, non binarité.

  • Auteur de la discussion Anonymous
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Autant je comprend que les organes génitaux puissent poser problème dans un cadre relationnel où ils interviennent, autant quand ils n'interviennent pas, j'avoue que je ne comprend pas pourquoi ça pose autant de problèmes sociétalement qu'une personne soit trans.
Ça doit vraiment être lourdingue s'il faut prévenir tous les gens avec qui on est supposé avoir une interaction sociale (sérieusement, Soma, le père de ton copain, ça le regarde vraiment pas, comment t'es sous tes vêtements)
Bon, concrètement, il faudrait faire quoi pour que les personnes non-binaires puissent vivre + sereinement ? Par quoi commencer ?
Et + globalement, comment faire pour que la société soit moins discriminante, à tous les niveaux, pour toutes les personnes ?
 
Bah quand on est trans ( ou même quand on l'est pas) on ne passe pas forcément pour ce qu'on est, et du coup on a au quotidien le genre de remarques saoulantes.

Ma coloc entend les gens dans la rue qui la commentent tous les jours " c'est une meuf ou un mec?", idem quand une personne rencontre mon copain " ah bah si c'est un mec, qu'est ce que je suis moi, qui suis bien moins féminine que lui", etc.
Ça c'est que sur comment les gens nous perçoivent et se permettent de nous invalider, nous commenter ou quand on nous valide dans notre genre, ça peut être les injonctions à suivre les stéréotypes de genre.

Sinon sociétalement, la paperasserie pose pas mal de problème. Ma coloc ne peut pas recevoir les recommandés parce que son genre, son apparence et son identité en général ne coïncident pas avec ses papiers d'identité... Cela pose problème pour pas mal de trans qui cherchent du travail ou qui en ont un, que ça soit pour s'outer et commencer une transition médicalisée ou pour faire respecter son identité de genre.

Pour que les non cis vivent mieux, on pourrait arrêter d'avoir un langage cissexiste donc arrêter de dire "femme ( biologique)" quand on sous-entend "personne avec un vagin", arrêter avec ces organeries de pseudo sexes biologiques binaires. Idem pour les genres. La lutte contre les inégalités et contre le sexisme, l'homophobie, le masculinisme et la transphobie ne ferait pas de mal.
 
Tigresse":cemfej4s a dit:
Bon, concrètement, il faudrait faire quoi pour que les personnes non-binaires puissent vivre + sereinement ? Par quoi commencer ?
Et + globalement, comment faire pour que la société soit moins discriminante, à tous les niveaux, pour toutes les personnes ?

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=8aM0mWvEdvo[/youtube]

Je viens de voir cette vidéo ( pourtant elle a quand même un mois) et ça fait une bonne introduction à la transidentité et non binarité.
 
Heu mais c'était en Français moi. De quoi vous parlez ?
 
Ben c'est en français sous-titré français apparemment (je n'ai pas de son pour le moment mais il m'avait bien semblé aussi). Mais les sous-titres sont juste totalement catastrophiques. C'est même pas qu'ils sont mal faits, c'est juste que ça ne veut absolument rien dire. Donc j'attendrais d'avoir du son.
 
C'est des sous-titres automatiques, en fait (avec un logiciel de reconnaissance vocale), mais personne n'a corrigé derrière.
Ça m'étonne, parce que les conférences TED que j'ai pu voir jusqu'à présent, les sous-titres étaient très bien, et il y avait même souvent le choix entre plusieurs langues de sous-titres
 
chips":201kmtel a dit:
Heu mais c'était en Français moi. De quoi vous parlez ?
De pouvoir lire les sous-titres quand on a des soucis d'audition.
 
Je l'adore ! Bon, par contre, les gens dans le public, ils sont psychorigides. Il tend plein de perches, essaie à plusieurs reprises de faire de l'humour, et ça flop totalement... C'est déjà dur de tenir un discours complet, surtout avec une thématique aussi taboue, alors si toutes les tentatives d'alléger l'ambiance foirent, rude...

En tout cas, il est très bien son discours, clair et simple.
 
Un texte magnifique de Paul B. Preciado (https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_B._Preciado) paru hier dans libé


Mon corps trans est une maison vide
Par Paul B. Preciado, Philosophe, commissaire à la Documenta 14 (Cassel et Athènes) - 7 octobre 2016 - Libération

Dans ce lieu sans aucun meuble, mon corps et l’espace se confrontent sans médiation.


Je vis à Athènes dans une maison dont je peux dire qu’elle est la mienne pour la première fois depuis plus de deux ans. Je ne la possède pas. Ce n’est pas nécessaire. J’en ai l’usage, simplement. J’en fais l’expérience. Je la célèbre. Après être passé par trois maisons dans des rues et des quartiers différents - Philopapou, Neapoli, Exarchia - et par une douzaine d’hôtels - je garde surtout le souvenir des oiseaux qui chantaient le matin sur la colline de Strefi à l’hôtel Orion -, je me suis finalement décidé, non sans difficulté, à signer un contrat de location.

Pendant plus d’un mois, j’ai vécu dans cette maison vide. Dépourvue de tout meuble, une maison n’est qu’une porte, un toit et un sol. A cause d’un retard dans la livraison du lit (chose habituelle en Grèce), je me suis vu contraint à dormir pendant deux semaines dans un appartement entièrement vide. Au cours de la nuit, mes hanches s’écrasaient contre le bois et je me levais tuméfié. Sans aucun doute, l’expérience est inaugurale et esthétique : un corps, un espace. Il m’est arrivé de me réveiller à 3 heures du matin et de me demander, étendu sur le sol, si j’étais un humain ou un animal, dans ce siècle ou un autre, si j’existais pour de vrai ou si je n’étais qu’une matière de fiction. La maison vide est le musée terrien du XXIe siècle et mon corps - sans nom, mutant et dépossédé - est l’œuvre.

Dans une maison vide, il devient évident que l’espace domestique constitue une scène d’exposition dans laquelle la subjectivité est exposée comme une œuvre. Paradoxalement, chacune est exhibée au sein d’une scène privée. «Je déteste le public», disait le pianiste Glenn Gould. En 1964, alors qu’il avait 32 ans, au sommet de sa carrière, il abandonna les salles de concert et se retira pour toujours dans un studio d’enregistrement pour y faire de la musique. Une maison vide, c’est un peu ça : un studio où enregistrer la vie. A cette différence près que notre subjectivité est en même temps la musique, l’instrument et la technique d’enregistrement. J’ai d’abord cru que si l’appartement restait vide, cela s’expliquait par la conjugaison de diverses circonstances : excès de travail, manque de temps, absence de biens pouvant être accumulés dans cet espace. Je n’ai que quelques vêtements (jean APC, chemises blanches ou bleues, manteau en feutre, chaussures noires), l’indispensable valise, quelques livres et trois douzaines de cahiers, qui en soi constituent une sculpture indépendante dans l’espace, indicateur d’une sorte de culte, à moins que ce soit d’une pathologie.

Il m’a fallu du temps pour me rendre compte que la raison pour laquelle je gardais cet espace vide n’était pas fortuite : j’ai établi une relation substantielle entre mon processus de transition de genre et ma façon d’habiter l’espace. Au cours de la première année de transition, alors que les changements hormonaux sculptaient mon corps tel un burin microscopique opérant de l’intérieur, je ne pouvais vivre qu’en nomade. Passer les frontières avec un passeport qui me représentait à peine était alors une façon de matérialiser le transit, de rendre le déménagement visible. Aujourd’hui, pour la première fois, je peux m’arrêter. A condition que cette maison reste vide : suspendre les conventions techno-bourgeoises de la table, du sofa, du lit, de l’ordinateur, de la chaise. Le corps et l’espace se confrontent sans médiation. Ainsi, face à face, ils ne sont plus des objets, mais des relations sociales. Mon corps trans est une maison vide. Je profite du potentiel politique de cette analogie. Mon corps trans est un appartement en location, sans aucun meuble, un lieu qui ne m’appartient pas, un espace sans nom - j’attends toujours le droit d’être nommé par l’Etat, j’attends et je crains la violence d’être nommé. Habiter une maison complètement vide rend à chaque geste son caractère inaugural, retient le temps de la répétition, suspend la sommation interpellative de la norme. Je me vois courir dans la maison, ou marcher sur la pointe des pieds en mangeant ; je me vois allongé sur le sol avec les pieds appuyés contre le mur pour lire ou adossé à la rambarde de la fenêtre pour écrire.

La déshabitude s’étend aux autres corps qui pénètrent cet espace : quand elle vient me voir, on ne peut presque rien faire d’autre que se regarder, rester debout à se tenir la main, nous allonger ou faire l’amour. La beauté de cette expérience singulière que l’on pourrait appeler «démeublement» me fait me demander pourquoi nous nous obligeons à meubler les maisons, pourquoi il est nécessaire de connaître notre genre, savoir quel sexe nous attire. Ikea est à l’art d’habiter ce que l’hétérosexualité normative est au corps désirant. Une table et une chaise forment un couple complémentaire qui n’admet pas de questionnement. Une armoire est un premier certificat de propriété privée. Une lampe à côté du lit, c’est un mariage de raison. Un sofa en face de la télévision est une pénétration vaginale. Le rideau pendu à la fenêtre est la censure antipornographique qui se dresse à la tombée du jour. L’autre jour, alors que nous faisions l’amour dans cette maison vide, elle m’a appelé par mon nouveau nom et elle a dit : «Le problème c’est notre esprit. Nos esprits luttent, mais nos âmes et nos corps sont en parfaite harmonie.» Quelques minutes plus tard, alors que ma poitrine s’ouvrait pour respirer quelques atomes d’oxygène de plus et que mon cortex cérébral prenait la consistance du coton, j’ai senti que mon corps se dissolvait dans l’espace vide et que mon esprit, autoritaire et normatif, presque mort, abdiquait.
 
Ayant commencé ma transition omni -> végétarien -> végétalien, je m'inscris sur ce forum et je tombe sur ce sujet qui me renvoie à mon autre transition F -> M... Etrange et un peu perturbant pour moi.

Juste parce que c'est le genre de truc que j'ai jamais dit nulle part ni à personne, j'ai simplement envie d'écrire que quand des personnes qui ont suivi votre transition (collègues par exemple) vous parlent encore au féminin 5 ans après que vous ayez obtenu votre si précieux changement d'EC, c'est vraiment très très dur à vivre. C'est heureusement très rare pour moi mais quand ça arrive, il n'y a pas de mot pour dire à quel point ça fait mal.

J'ai commencé à vivre il y a seulement 5 ans. J'en ai juste 10 fois plus aujourd'hui.
 
Bienvenu à toi camarade.

(à Paris samedi pour l'Existrans? pour que le changement d'état civil ne soit pas un procès truqué...)
 
Coucou, alors pour le petite histoire, s'il fallait me mettre dans une case je serait peut être gender fluide. Bien que je ne m'intéresse pas franchement au sujet c'est à priori et en survolant ces termes ce qui semblait me correspondre.
Quand je veut plaire, à moi ou a quelqu'un je suis en nana mais dans la vie de tous les jours je reste en mec et ça me convient aussi, même si une amie était persuadée que j'étais homo à cause de gestuelle ou autre truc qu'on range plus facilement dans la case "femme" chez le grand public...
Je "me déguise" en mec aussi plus par facilité sociale, j'ai déjà subis 6 mois de harcèlement dans une petite ville ou je sortais de temps en temps en nana :s

Grimmy":105og43k a dit:
Ayant commencé ma transition omni -> végétarien -> végétalien, je m'inscris sur ce forum et je tombe sur ce sujet qui me renvoie à mon autre transition F -> M... Etrange et un peu perturbant pour moi.

Bhen c'est pas éonnant :
Déjà je suis transgenre / gender fluide / autre, un peut dans le BDSM, le gaming (à une époque ou c'était moqué), végane en plein pays des agricultueurs intensifs, foi gras et compagnie... Bref je fais partie de pas mal de minorité et chaque fois que je rejoignait une communauté sur une de ces minorité qui demandait l'arrêt de leur discrimination, je subissait quand même leur propre discrimination pour appartenir à une autre minorité qui en leur convenait pas (l'arrosé arroseur... dissonance cognitive quand tu nous tiens :p).
Et les véganes, bhen ce sont les seuls chez qui je me sens de pouvoir tout exprimer sans avoir honte. Et si jamais je fais des truc qui ne convient pas à ce groupe (genre acheter des truc pas véganes sans savoir, e me fais as engueuler, mais on me conseille pour changer un mauvaise habitude :)
Alors pas étonnant de voir ce genre de sujet ici :)

Ensuite le véganisme est étroitement lié à la discrimination : le spécisme. En lutant contre cette discrimination, tout végane cohérent NE PEU PAS promouvoir d'autre discriminations tel que le racisme, le "sexisme", homophobie et compagnie. En plus les véganes actuels sont minoritaire, souvent moqués, insulté, "au mieux" incompris ou on ne fait pas attention à ce qu'il disent dans la plus part des cas etc... Il y a donc chez les végane une forte empathie et une douleur, un rejet souvent commun avec d'autres personnes discriminées pour une raison ou une autre. Pas comme la grosse bourj qui dit avoir de la compassion en travaillant au resto du cœur une fois par semaine pour se donner bonne conscience, mais c'est un douleur réellement partagée :)

Bref si c'est perturbant pour toi, j'espère que ça le sera dans le bon sens du terme et que tu sera à l'aise ici pour parler de tout ce qui te fait envie quelque soit le sujet ;)
 
Gariounette":1c14uxue a dit:
tout végane cohérent NE PEU PAS promouvoir d'autre discriminations tel que le racisme, le "sexisme", homophobie et compagnie.

Pourquoi des guillemets à sexisme ? :hein:
 
Parce que c'est pas lié au sexe mais plus à l'idée d'un genre que ce font les gens.
Par exemple j'ai vu il y a quelques jours une petite vidéos d'une personne trans F>M qui témoignait du changement de traitement dont il était témoins au cour de sa transition.
Je sais plus si il était transgenre ou transexuel peut importe, ce que ça montrait c'est que le sexisme est plus lié à l'apparence ou à l'idée que se font les persécuteurs de la personne.
Et ce qu'on appelle sexisme c’est la discrimination des femme, mais bizarrement le mot féminisme devait déjà être pris :p

Enfin perso, je le trouve pas vraiment approprié ce mot :p
 
Hum, je ne suis pas sure de bien comprendre ton post (tout particulièrement cette phrase : "Et ce qu'on appelle sexisme c’est la discrimination des femme, mais bizarrement le mot féminisme devait déjà être pris :p" à laquelle je ne parviens pas à trouver un sens) mais je vais essayer d'y répondre quand même.

Le sexisme est le mot approprié pour désigner l'oppression des femmes par les hommes. C'est sur la base de leur sexe que les humains sont élevés à se comporter en dominants ou en subordonnées. C'est un système qui justifie et organise l'exploitation et le domination de la moitié de l'humanité par l'autre sur la base d'un fait biologique sans rapport avec ce qu'il est censé justifier. Comme le fait le racisme avec la couleur ou le spécisme avec l'espèce. Il n'y a donc pas de raison d'y mettre des guillemets au milieux d'une liste d'oppressions (sauf à vouloir minimiser l'oppression des femmes).

Et avoir un passing masculin ne protège pas (complètement) du sexisme. (Je connais plusieurs femmes dont c'est le cas, et elles ne sont absolument pas trans.)
 
Oui mais non, je comprend bien que derrière un mot on met une idée entendue globalement.
Mais pourquoi le sexisme ça serait pas aussi la discrimination des hommes par les femmes ?

http://www.academie-francaise.fr/construction-en-isme

Voila à quoi sert le suffixe -isme

Quel rapport avec le sexe ?
Et est-ce que ce comportement discriminatoire de certains homme envers certaines femmes ?
J'ai mis ce mot entre guillemet non pas parce que je classe le sexisme à part par rapport aux autre discrimination, mais c’est parce que étymologiquement, je ne comprend pas ce mot.
Le racisme à la base c'est une croyance que l'espèce humaine est divisé en races comme pour d'autres espèces :
http://www.larousse.fr/dictionnaires/fr ... isme/65932
On sait maintenant que c'est scientifiquement faux, mais peut importe. Quand bien même, ça ne justifie pas les discriminations, c'est juste qu'on a mis une nouvelle signification plus contemporaine par dessus un mot qui ne voulait pas dire ça.
Le spécisme idem, une espèce on sait ce que c'est. On à rajouter -isme pour mettre une idée derrière qui n'a rien à voir avec le mot.
L'anarchisme, bhen c'est le courant de pensé qu'adoptent les anarchistes.

Bref j'aime pas cette mode d'inventer des mots en isme qui en veulent rien dire, le livre d'Aymeric Caron il aurait dut s'appeler le Caronisme :p
 
Gariounette":35prf267 a dit:
Mais pourquoi le sexisme ça serait pas aussi la discrimination des hommes par les femmes ?
Parce que
Usagi.Chan":35prf267 a dit:
Le sexisme est le mot approprié pour désigner l'oppression des femmes par les hommes. C'est sur la base de leur sexe que les humains sont élevés à se comporter en dominants ou en subordonnées. C'est un système qui justifie et organise l'exploitation et le domination de la moitié de l'humanité par l'autre sur la base d'un fait biologique sans rapport avec ce qu'il est censé justifier.

Gariounette":35prf267 a dit:
ce comportement discriminatoire de certains homme envers certaines femmes ?
Cela ne concerne pas juste certains hommes et certaines femmes, c'est un système qui oppresse un groupe et qui considère un autre groupe comme supérieur.
 
Si le mot sexisme ne te plait pas, tu peux parler de patriarcat ou de misogynie. L'important est de se rappeler que c'est un système dans lequel toutes les femmes sont oppressées par tous les hommes.
 
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